Sur le plan militaire, la Russie a fait de nombreuses erreurs de stratégie en Ukraine, des erreurs coûteuses pour les Russes.

La Russie a en fait plusieurs buts de guerre qu’elle continue de poursuivre après un mois. La tentative de prise rapide de la capitale ukrainienne ayant échoué, elle s’est résolue à une guerre de destruction afin de briser la résistance de son adversaire.
Les buts de guerre russes en Ukraine
Vladimir Poutine a eu recours à deux discours pour justifier la guerre : d’une part il a reconnu les deux républiques marionnettes de Donetsk et de Lougansk quelques jours avant le début de la guerre, d’autre part il a répété avant et durant le conflit la nécessité de dénazifier et de démilitariser l’Ukraine. En fait, ces deux discours indiquent les différents buts de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
L’entrée initiale officielle des troupes russes dans les territoires prorusses du Donbass le 21 février 2022 démontrait que l’objectif minimum était de prendre le contrôle de l’ensemble des oblasts de Donetsk et de Lougansk et en particulier de la ville portuaire de Marioupol. Près d’un mois plus tard, une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk est encore sous le contrôle des forces ukrainiennes et la ville de Marioupol est le théâtre de sanglants combats entre une armée russe soutenue par des supplétifs prorusses et l’armée ukrainienne.
Il est cependant possible que l’armée russe parvienne à contrôler à court terme la totalité des oblasts de Donetsk et de Lougansk et tout le rivage ukrainien de la mer d’Azov. Cela permettrait à la Russie d’envisager une fin des opérations militaires si sur le reste du territoire ukrainien la situation de ses forces armées devenait difficile en estimant que le contrôle du Donbass et la création d’une connexion terrestre entre le Donbass et la Crimée étaient ses objectifs minimaux à atteindre.
L’offensive russe depuis sa base criméenne dans le sud du pays a abouti à la fin de la première semaine à la prise de contrôle de la ville de Kherson puis elle s’est enlisée les semaines suivantes avec l’incapacité de l’armée russe à prendre la ville de Mykolaiev. Le maintien du contrôle ukrainien sur Mykolaiev mais aussi et surtout sur Odessa empêche pour l’instant la Russie de prendre le contrôle total de la côte ukrainienne de la mer Noire.
En revanche, la présence de navires de guerre russes au large des côtes ukrainiennes entraîne de fait le blocus russe de la côte ukrainienne et laisse planer la menace d’une opération de débarquement russe qui, combinée à une attaque de forces russes prépositionnées en Transnistrie à la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie, pourrait prendre d’assaut la ville d’Odessa.
L’offensive contre les deux grandes villes du pays s’inscrit dans une volonté de conquête de la majeure partie sinon de la totalité du territoire ukrainien. La destruction de bases ukrainiennes est réalisée à l’aide de centaines de missiles lancés depuis le Belarus, la Russie, la Crimée et de navires russes en mer Noire. Sont visés avant tout les centres de commandement et de communications, les aérodromes militaires, les bases d’entraînement.
Dès les premiers jours, la guerre russe a consisté en une volonté de destruction de bases ukrainiennes et d’unités armées et en des tentatives de percées sur Kiev et sur Kharkiv. L’objectif principal de l’attaque russe a été et reste Kiev, la capitale de l’Ukraine. Les forces russes ont eu pour but d’abord d’effectuer une percée vers Kiev puis ont dû revoir leur plan avec la mise en œuvre toujours en cours de la tactique d’encerclement de la ville.
L’armée russe a ainsi pour objectifs de s’emparer de la capitale Kiev, des villes proches des frontières nord et est de l’Ukraine de Tchernihiv, Sumy et Kharkiv et des villes côtières de la mer d’Azov de Berdiansk et Marioupol et de la mer Noire Kherson, Mykolaiev et Odessa. La seule inconnue sur les intentions russes concerne l’ouest de l’Ukraine et en particulier le sort de la ville de Lviv.
Mise en échec du plan russe d’une prise rapide de Kiev
La Russie a sans doute décidé de mener une guerre d’agression contre l’Ukraine en s’appuyant sur ce qu’elle estimait être une écrasante supériorité militaire. Cette funeste décision a été sous tendue par les idées de surprise stratégique, de domination aérienne, de puissance des colonnes blindées et de maîtrise des opérations aéroportées.
La surprise stratégique était fondée sur la volonté du pouvoir russe de persuader le pouvoir ukrainien que si il y avait intervention armée russe, elle serait limitée et non pas généralisée. La Russie comptait établir une supériorité aérienne au bout d’un ou deux jours… au bout de plusieurs semaines de conflit, la défense antiaérienne ukrainienne de Kiev était encore active.
De plus, quoique modeste la chasse ukrainienne est encore capable de faire quelques sorties. La Russie comptait sur la puissance de feu des colonnes blindées mais celles-ci se sont révélées en grande partie inefficientes en raison à la fois des problèmes de logistique et des pertes infligées par des unités ukrainiennes dotées de lance-roquettes, en particulier des armes antichar javelin et NLAW fournies par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La Russie a eu recours à des opérations aéroportées pour s’emparer des aérodromes de Gostomel et de Vasylkiv près de Kiev, actions qui auraient dû permettre la prise rapide de la ville de Kiev par les forces russes. Mais celles-ci se sont révélées infructueuses en raison de la résistance ukrainienne acharnée.
Les quelques tentatives d’entrée dans la capitale comme la progression d’une colonne blindée sur l’avenue de la victoire dans la nuit du 26 février 2022 se soldèrent par de cuisants échecs.
Le recours à la guerre de destruction
Suite à l’échec du plan initial russe de prise rapide de la capitale ukrainienne et de victoire décisive sur le régime ukrainien, la Russie s’est vite résolue à passer à une guerre de destruction. C’est ainsi que les frappes ciblées contre des installations militaires de la première semaine de conflit se sont doublées de frappes indiscriminées contre des bâtiments d’habitation, des hôpitaux et des écoles dès la deuxième semaine. Ces frappes n’ont plus seulement pour but de détruire le potentiel militaire ukrainien mais aussi d’annihiler la capacité de résistance de la population ukrainienne. En outre, il y a eu recours à la guerre de siège avec l’usage de frappes d’artillerie contre la partie est de Kharkiv, la banlieue nord de Kiev et même la ville entière de Marioupol de la part des forces russes.
Ce sont surtout les villes du nord et de l’est de l’Ukraine, Tchernihiv, Sumy, Kharkiv, Marioupol qui connaissent actuellement des catastrophes humanitaires en raison des encerclements complets ou partiels réalisés par les forces russes entraînant une rupture totale ou partielle de l’approvisionnement en électricité, eau et nourriture de la population ukrainienne restée sur place. Une grande partie se retrouve piégée dans la plupart des villes assiégées en raison du faible nombre de convois de civils pouvant partir dans le cadre de bien rares corridors humanitaires.
L’exemple emblématique de cette guerre de destruction est la ville de Marioupol totalement encerclée par l’armée russe et les forces prorusses depuis plusieurs semaines. Elle est privée d’eau, de nourriture, d’électricité et de chauffage, de nombreux quartiers détruits et des centaines voire des milliers d’habitants ont disparu.
Après un mois de combats de plus en plus destructeurs et meurtriers, la Russie est enlisée dans une guerre d’usure où elle doit s’emparer de nombreuses villes ukrainiennes les unes après les autres si elle veut prendre le contrôle du territoire ukrainien, stratégie dont elle peut ne plus avoir les moyens techniques et humains d’ici un à deux mois.
Les États-Unis et l’OTAN voient des signes que la Biélorussie va « bientôt » participer à la guerre en Ukraine
PAR JADE · PUBLIÉ · MIS À JOUR
Les spéculations sur le degré d’implication de la Biélorussie de Loukachenko dans les opérations militaires de la Russie en Ukraine sont constantes depuis le début de la guerre, il y a un peu moins d’un mois. Après que la Russie a rassemblé des dizaines de milliers de soldats sur le territoire biélorusse pour ce qui a été qualifié d’ »exercices d’entraînement », ces mêmes unités ont envahi l’Ukraine, manifestement avec l’autorisation préalable de Loukachenko.
Et maintenant CNN rapporte, sur la base de responsables de la défense des États-Unis et de l’OTAN, que la Biélorussie devrait « bientôt » se joindre officiellement à la guerre, en envoyant des chars et des troupes pour aider les Russes, qui, selon de nombreux témoignages, perdent plus de troupes et d’équipements que prévu à ce stade.
Selon le rapport, certains indices laissent penser que la Biélorussie renforce ses forces en vue de son entrée en Ukraine. Le mois dernier, Minsk s’est attiré la condamnation de l’Occident après avoir invité la Russie à placer des armes nucléaires sur son territoire.
Selon certains des responsables de la défense anonymes cités par CNN :
Il est de plus en plus « probable » que la Biélorussie entre dans le conflit, a déclaré lundi un responsable militaire de l’OTAN.
« Poutine a besoin de soutien. Tout serait utile », a expliqué le responsable.
…Un haut responsable du renseignement de l’OTAN a déclaré séparément que l’alliance évalue que le gouvernement biélorusse « prépare l’environnement pour justifier une offensive biélorusse contre l’Ukraine. »
La référence à la « préparation de l’environnement » semble faire écho aux allégations antérieures de l’administration Biden concernant les préparatifs sous fausse bannière, y compris l’utilisation d’armes chimiques, qui ont été une accusation constante depuis même avant l’invasion du 24 février.
De plus, CNN cite « Une source de l’opposition biélorusse a déclaré que les unités de combat biélorusses sont prêtes à entrer en Ukraine dès les prochains jours, avec des milliers de forces prêtes à être déployées. De l’avis de cette source, cela aura moins d’impact sur le plan militaire que sur le plan géopolitique, étant donné les implications de l’entrée en guerre d’un autre pays. »
Un fonctionnaire aurait déclaré : « Une implication déstabiliserait la Biélorussie », mais c’est finalement ce que souhaite Poutine, compte tenu des principes de l’ »État de l’Union » entre Moscou et Minsk.
Ces déclarations interviennent alors que le nombre de morts parmi les troupes russes pourrait atteindre 10 000, selon un article de presse russe aujourd’hui supprimé.
Forbes précise : « Un tabloïd russe a publié, puis supprimé, un article affirmant que près de 10 000 soldats russes étaient morts depuis que le pays a envahi l’Ukraine le mois dernier – un nombre bien plus élevé que les 498 décès reconnus par le ministère russe de la Défense il y a près de trois semaines, et qui correspond davantage aux estimations de tiers, la Russie restant très discrète sur ses pertes militaires en Ukraine. »
Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé dimanche que la Biélorussie préparait son armée à envahir l’Ukraine, avant de mettre en garde le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié du président russe Vladimir Poutine.
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L’Ukraine peut tenir tant que l’Occident lui fournit des armes : Ex chef des renseignements britanniques
PAR JADE· PUBLIÉ · MIS À JOUR
L’Ukraine pourrait être en mesure de résister à l’invasion russe « aussi longtemps que nous pourrons leur fournir » des armes et « aussi longtemps que leur moral sera solide », a déclaré l’ancien chef du service des renseignements de la défense britannique.Le 20 mars, le maréchal de l’air Philip Osborn a déclaré que les Ukrainiens avaient fait preuve d’une résistance « étonnante » jusqu’à présent. Il a déclaré à Sky News : « Nous devons garder à l’esprit qu’ils se sont préparés à cela. Pour la plupart des pays occidentaux, cela a commencé il y a trois semaines. Pour l’Ukraine, cela a commencé il y a près de dix ans. Ils ont eu le temps de se préparer et de réfléchir. Ils ont également une forte volonté et l’utilisation d’un bon armement.
« Franchement, je pense qu’ils tiendront aussi longtemps que nous pourrons les approvisionner et aussi longtemps que leur moral sera bon, deux choses très faciles à dire mais très difficiles à faire. »
Il a ajouté : « Se concentrer sur le soutien d’un peuple courageux qui fait ce qui est juste pour lui doit être l’une des choses que l’Occident fait pour montrer sa force et sa résolution. »
Contrairement à la résistance de l’Ukraine, a déclaré M. Osborn, la campagne militaire de la Russie est « plutôt démoralisée, coincée et au point mort. »
Les forces russes sont « démoralisées parce qu’elles étaient mal préparées et se sont avérées inadéquates », et sont maintenant coincées parce qu’elles ont « perdu leur élan. »
Il a ajouté : « Nous les voyons retirer des ressources et des effectifs de toute la Russie, même de Syrie, et ce n’est pas une bonne indication pour une supposée superpuissance. Ils sont dans l’impasse parce qu’ils sont à court d’options. « Vraiment ce qui leur reste maintenant, c’est de doubler la force brute pour faire pression sur le gouvernement ukrainien. »
Selon la dernière mise à jour des renseignements du ministère britannique de la Défense (MoD), les forces russes n’ont fait que des « progrès limités » dans la capture d’un certain nombre de villes dans l’est de l’Ukraine.
« Au lieu de cela, la Russie a augmenté son bombardement aveugle des zones urbaines, ce qui a entraîné une destruction généralisée et un grand nombre de victimes civiles », indique le rapport.
Olha Stefanishyna, vice-première ministre ukrainienne chargée de l’intégration européenne et euro-atlantique, a déclaré à Sky News que la situation dans son pays devenait « de plus en plus grave. »
« La Russie a commis presque tous les crimes de guerre possibles que l’humanité a connus depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-elle déclaré.
Elle a déclaré que les Ukrainiens continuent de se battre pour leur pays, mais « il est absolument clair que seule une armée ukrainienne, et seul un président ukrainien, ne seront pas en mesure de résister seuls. »
Elle a appelé les dirigeants politiques du monde entier, notamment des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Asie, à créer une coalition anti-guerre.
Traduction de The Epoch Times par Aube Digitale
Les États-Unis envoient à l’Ukraine des systèmes de défense antiaérienne soviétiques « acquis secrètement »
PAR JADE · PUBLIÉ · MIS À JOUR
« Les États-Unis envoient une partie de l’équipement de défense aérienne de fabrication soviétique qu’ils ont secrètement acquis il y a plusieurs décennies pour soutenir l’armée ukrainienne qui cherche à repousser les attaques aériennes et les missiles russes, ont déclaré des responsables américains », a écrit le WSJ. « Les systèmes, qui, selon un responsable américain, comprennent le SA-8, datent de plusieurs décennies et ont été obtenus par les États-Unis afin qu’ils puissent examiner la technologie utilisée par l’armée russe et que Moscou a exportée dans le monde entier. »
Le Pentagone n’a pas encore confirmé officiellement cette nouvelle, mais elle survient alors que l’administration est confrontée à une immense pression bipartisane du Congrès pour « faire quelque chose » de plus que le simple envoi d’armes plus petites. Il convient de rappeler que Moscou a clairement averti qu’elle attaquerait en tant que « cibles légitimes » tout envoi d’armes à l’Ukraine par des bailleurs de fonds occidentaux.
Le rapport du WSJ indique que les systèmes S-300 ne font pas partie de ce qui est envisagé pour la cargaison, et donne plus de détails :
Les efforts secrets ont attiré l’attention du public en 1994 lorsqu’un énorme avion de transport de fabrication soviétique a été observé à l’aéroport de Huntsville, à proximité d’une autoroute importante…
Certaines des armes de style soviétique ont été conservées à l’arsenal de Redstone en Alabama, dont le site Web indique qu’il sert de « centre de l’armée pour les programmes de missiles et de fusées ». Au moins une partie de ce que les États-Unis ont envoyé provenait de cette base, ont déclaré les responsables, qui ont ajouté que des C-17 ont récemment volé vers un aérodrome voisin à Huntsville, en Alabama.
Les Russes verront certainement cela comme une escalade massive, ce qui entraînera probablement des menaces selon lesquelles ces envois de toute défense anti-aérienne seront directement visés.
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