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Paradoxe – ALEXEY LEVKIN : UN RUSSE DERRIÈRE LA SCÈNE NAZIE UKRAINIENNE

N’en déplaise au Kremlin, l’une des figures majeures de la scène musicale néo-nazie en Ukraine est russe.

© Capture d’écran YouTube

 

Alexey Levkin, le sinistre individu à l’origine du mouvement Wotanjugend et à la tête du groupe de NSBM M8l8th, est en effet originaire de l’oblast de Tver, au nord-ouest de Moscou, qu’il a dû fuir en 2015 après avoir purgé une peine de prison pour trois meurtres crapuleux. Ce petit garnement ne perd pas son temps : en découvrant en Ukraine une scène black metal très active et au rayonnement international et constatant qu’elle s’arrime à un solide arrière-plan nationaliste, il entend bien la raccorder à ses idées extrémistes. En quelques années, il fédère autour de lui tout une jeunesse déshéritée et parvient à capter l’attention des fans de métal en organisant des festivals ambitieux, dont le Asgardsrei où est conviée régulièrement la fine fleur du black métal européen, à commencer par les Français de Peste Noire. Habile en marketing, Levkin parviendra à utiliser l’aura du groupe avignonnais, pourtant très cocardier, pour mettre en valeur ses propres activités.

Sport, metal, Hitler

En effet, Levkin évolue dans l’orbite de la milice Azov, pour qui il multiplie les « divisions » : il y aura la Wotanjugend, une « université en ligne à vocation culturelle », la Militant Zone qui organise les concerts et produit les groupes et la Misanthropic Division, branche armée qui recrute également à l’étranger, au sein des mouvements skinheads (notamment en Suisse et en France). Musique extrême, sports de combats, entraînements militaires et célébration en grande pompe de l’anniversaire d’Adolf Hitler, on est bien dans le narratif habituel du mouvement néo-nazi opportuniste. Plus surprenant, Levkin parvient à convaincre de nombreux étrangers de rallier son mouvement autour d’un pan-européanisme völkisch retravaillé par ses idées délirantes. De quoi définitivement saper l’image de l’Ukraine dans les scènes alternatives… On n’accusera pas Levkin d’être un pion de Moscou, mais la situation, si elle n’était pas si tragique, aurait tout de même quelque chose de cocasse.

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2 réponses »

  1. « Je mourrais en ayant conscience de n’avoir pas eu assez de toute une vie pour résoudre un mystère insoluble : pourquoi, lorsque le commandant d’un camp d’extermination nazi, une fois rentré chez lui le soir pour jouer une sonate de Schubert au piano à ses enfants puis lire des poèmes de Hölderlin à sa femme avant le dîner, après avoir passé sa journée à superviser des tortures, des exécutions et des massacres de milliers d’être humains de tous les âges en raison de leur seul crime d’être nés, pourquoi la musique n’a pas dit non, pourquoi la poésie n’a pas dit non ? »Georges Steiner

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