Source: BusinessAM

La Hongrie dénonce ses voisins de l’UE et déclare que 10 pays achètent techniquement du gaz contre des roubles à Poutine

PAR JADE· PUBLIÉ 2 MAI 2022 · MIS À JOUR 2 MAI 2022 Aube Digitale

Le rouble a « mystérieusement » atteint des sommets sur six mois par rapport au dollar (et s’est même renforcé par rapport à l’euro) au cours des dernières semaines, depuis que le président russe Poutine a exigé des roubles contre du gaz….

Mais aujourd’hui, le chef de cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orban, Gergely Gulyas, semble avoir vendu la mèche sur ce qui se passe réellement parmi les nations européennes dépendantes de la Russie.

Gulyas a déclaré à la radio publique dimanche que si plusieurs dirigeants européens ont publiquement proclamé qu’ils ne se conformeraient pas à la demande de Poutine d’acheter du gaz russe en roubles, 10 pays de l’UE sont techniquement en accord avec le plan de Poutine.

On ne sait pas exactement à quels pays de l’UE M. Guylas faisait référence. Le géant russe de l’énergie Gazprom a déjà interrompu l’approvisionnement de la Pologne et de la Bulgarie après leur refus de payer en roubles, mais un rapport de Bloomberg de la semaine dernière indiquait, comme M. Guylas, que 10 des États membres de l’Union avaient déjà ouvert des comptes auprès de la Gazprombank et que quatre d’entre eux avaient effectivement payé le gaz russe par ce biais.

Jeudi, des fonctionnaires de l’UE ont confirmé que toute entreprise acceptant d’ouvrir un compte en roubles en Russie et de payer le gaz de cette manière enfreindrait les sanctions, mais comme l’a expliqué le Guardian la semaine dernière, il pourrait y avoir une échappatoire.

Selon d’autres directives publiées par l’UE la semaine dernière, le décret du Kremlin n’empêche pas les importateurs de gaz de demander à Gazprom de convenir que l’achat est légalement terminé une fois que le premier paiement, en euros ou en dollars, a été déposé à la Gazprombank.

Toute conversion en roubles aurait lieu ensuite, ce qui signifie que l’acheteur n’aurait pas techniquement enfreint les sanctions. Selon le guide, une autre option consiste pour les acheteurs à déclarer publiquement qu’ils considèrent l’achat comme achevé une fois le paiement en dollars ou en euros effectué. Le seul obstacle à cette solution, selon le guide, est la nécessité d’obtenir « la confirmation de la partie russe » que tout ceci est conforme au décret 172.

En d’autres termes, Gazprom – ou plus exactement le Kremlin – doit être d’accord. Gazprom et Gazprombank ne sont pas soumis aux sanctions de l’UE, les acheteurs sont donc autorisés à négocier des propositions aussi labyrinthiques sans enfreindre les sanctions.

Les tactiques de ce type semblent être celles qu’examinent des entreprises comme OMV et Uniper. Uniper a déclaré qu’elle étudiait des « modalités de paiement concrètes » qui lui permettraient de payer tout en respectant les sanctions.

Cette apparente faille juridique obscurcit considérablement le tableau quant à la véritable nature du respect de la demande de Poutine. Par exemple, en réponse aux informations selon lesquelles OMV se préparait à effectuer des paiements en roubles, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a insisté sur le fait que ce n’était pas le cas.

Selon M. Gulyas, la Hongrie a ouvert un compte en euros auprès de la banque russe Gazprombank, qui convertit ensuite les paiements en roubles avant de les transférer aux fournisseurs en Russie. Ce système, comme l’explique The Guardian, permet aux acheteurs européens de se conformer à la demande de Poutine, formulée fin mars, selon laquelle les pays « inamicaux » doivent passer à la monnaie nationale russe pour acheter son gaz naturel.

« Neuf autres pays utilisent le même système de paiement », a déclaré Gulyas, ajoutant qu’ »il ne devrait y avoir aucun doute dans l’esprit de quiconque que les pays qui importent des matières premières de Russie utilisent exactement la même méthode pour payer le gaz russe. »

Ainsi, comme l’a confirmé Gulyas, alors que de nombreuses nations exploitent cette faille pour se plier aux exigences de Poutine, les dirigeants de ces pays ne le feront jamais, afin de s’assurer qu’ils sont perçus comme « un bon Européen. »

« …parce qu’aujourd’hui, l’idée d’être un bon Européen signifie aussi que les dirigeants de ces pays ne sont pas honnêtes lorsqu’ils s’expriment, que ce soit sur la scène internationale ou devant leur propre peuple, les neuf autres pays ne diront pas qu’ils font la même chose. »

Que les démentis commencent…

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« La pensée du suicide est une puissante consola­tion. Elle aide à bien passer plus d’une mauvaise nuit »

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Elle aide à bien passer plus d’une mauvaise nuit.

Friedrich Nietzsche – Par delà le bien et le mal(1886)

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