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DANSER L’EUROPE, POUR NE PAS LA FAIRE (Gabriel Nerciat)

DANSER L’EUROPE, POUR NE PAS LA FAIRE

MACRON-Z

Las : un peu plus de deux semaines après sa brillante réélection, le Banquier Président se voit publiquement défait à Strasbourg par treize des diplomaties nationales de l’UE, qui refusent catégoriquement son projet de « grand saut fédéral » et de passage de l’unanimité à la majorité qualifiée dans les votes du Conseil européen – projet au nom duquel il a proposé hier, avec l’assentiment d’Ursula von der Leyen et l’accord timide du chancelier Scholz, l’édification dans les deux ans qui viennent d’un nouveau traité constitutionnel supranational, plus restrictif que le traité de Lisbonne quant au respect des souverainetés nationales et populaires.
C’est naturellement bien fait pour lui, mais au passage est-ce que quelqu’un l’a jamais entendu évoquer devant les Français, durant sa campagne de premier ou de second tour, le détail de ce projet d’une nouvelle « Communauté politique européenne » fédérale qui, s’il avait pu voir le jour, aurait été le plus important de son second quinquennat voire même des vingt-cinq dernières années ?
Sans compter qu’il aurait fallu, comme pour le traité de Maastricht et celui de 2005, soumettre sa très improbable ratification à référendum, avec tous les risques politiques que cela comporte. Cela valait bien qu’on en parlât au moins autant que de la retraite à 65 ans.
Mais peut-être que Macron anticipait d’avance sa défaite, et, là comme ailleurs, n’entreprend jamais de parler que pour ne rien dire de concret ?
Nous sommes habitués maintenant.
Même ses électeurs ne s’attendraient sans doute pas à ce qu’il se montre en mesure de réussir quoi que ce soit.
Le macronisme, c’est de plus en plus frappant, répond exactement au même mot d’ordre que le régime de Louis-Philippe, entre 1830 et 1848 : sous couvert de progrès et de fausse réconciliation nationale, maintenir ce qui est, sans toucher à rien et à n’importe quel prix, sans jamais regarder en arrière ni en avant.
Quoiqu’il en coûte, et en même temps.
Marcher ou danser, mais en restant immobile, comme dans un apologue de Zénon d’Elée.
C’est sans doute pour cela que la droite des notables et des corps intermédiaires se retrouve en lui aussi viscéralement, de même que la deuxième gauche rocardienne.
D’ailleurs, soyons justes avec le vieux roi-poire fils de Philippe-Egalité : lui au moins tolérait comme Guizot une vraie opposition au Parlement et, au bout d’un moment, s’est lassé de faire tirer sur le peuple et les émeutiers.
En février 1848, après deux jours intenses d’insurrection parisienne, il a résolu de ne plus faire couler le sang et de prendre le chemin de l’exil.
Gageons que nous n’aurons pas cette chance.
Mais dansons quand même, sans avoir l’air de danser, à l’image des chorégraphies du parlement de Strasbourg : le présent éternel se dilate quand le mouvement s’atrophie.
Peut être une image de 12 personnes, personnes assises, personnes debout et intérieur

Gabriel Nerciat

« L’homme a seulement des obligations »

Dans les livres on écrit gravement que là où il y a des droits il y a aussi des devoirs.

Quelle odieuse baliverne – quel mensonge. L’homme a seulement des obligations.

L’HOMME A SEULEMENT DES OBLIGATIONS.

Citation attribuée à Léon Tolstoï, avril 1906

EN BANDE SON : 

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4 réponses »

  1. Je découvre votre blog avec ce bref et percutant article qui dit bien ce qui est est. Merci.

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