Feu d’artifice et ce n’est pas en Ukraine mais en Bourse!
By brunobertezautresmondes
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Pour la continuité je vous invite à relire mes textes récents;
La Fed a déjà renoncé à purger la pourriture, -20% cela lui suffit.
La bulle n’a pas éclaté, elle a juste déflaté un peu, juste un peu
Bostic donne-t-il le coup d’envoi d’un pivot dans le pivot? Oui bien sur!
Le mythe de la bulle qui crève!
Je suis moins noir sur les marchés que la plupart des observateurs
La conférence de presse de Powell après la réunion a confirmé que la Fed commençait à s’inquiéter du stress accru du marché financier.
Les marchés ont été encouragés par le fait que le procès-verbal de la réunion du 4 mai du FOMC allait dans le même sens.
Ils ont connu un véritable feu d’artifice:
Les prix des CDS à haut rendement aux USA se sont effondrés de 66 pbs cette semaine à 457 points de base, la plus forte baisse hebdomadaire depuis début juin 2020. « Le plus grand ETF Junk-Bond voit son retour en grâce avec le meilleur rallye depuis 2020. » Les CDS de qualité investissement ont chuté de 12 à 79 points de base, la plus forte baisse depuis novembre 2020.
Un titre de Bloomberg du vendredi après-midi : « Big Up Week for Everything Is Latest Sudden Twist for Traders ». Tout est en hausse !
Le S&P 500 a bondi de 6,6%. Le Philadelphia Oil Services Index a bondi de 11,8 % cette semaine, le KBW Bank Index de 9,2 %, le Semiconductor (SOX) Index de 8,1 %, le Nasdaq Industrials de 7,8 %, le Nasdaq100 de 7,2 % et le NYSE Financial Index de 7,1 %. L’indice arithmétique Value Line « actions moyennes » a gagné 6,2 %. Le SPDR S&P Retail ETF (XRT) a bondi de 10,1 %, inversant les 9,4 % de la semaine dernière.
Euphorie à l’étranger également.
Les actions ont augmenté de 5,3 % cette semaine en Espagne, de 3,7 % en France et de 3,4 % en Allemagne. L’indice CDS européen du haut rendement (« crossover ») s’est effondré de 57 points de base cette semaine, la plus forte baisse depuis juin 2020. Les rendements grecs à 10 ans ont chuté de 23 points de base (à 3,48%), alors que les écarts entre les obligations « périphériques » et les rendements du bund allemand se sont considérablement rétrécis .
Bloomberg :
« Il y a des indices d’une pause possible : un resserrement » accéléré » laisserait la Fed » bien positionnée plus tard cette année pour évaluer les effets du resserrement de sa politique et voir dans quelle mesure les développements économiques justifient des ajustements politiques « . ”
Powell:
“Comme je l’ai dit, l’inflation est trop élevée et doit être combattue.
L’objectif primordial du Federal Open Market Committee est de ramener l’inflation dans notre fourchette cible sans déclencher de bouleversements économiques importants. Bien que ce soit une entreprise délicate, je crois que les conditions économiques… sont suffisamment solides pour nous permettre d’atteindre ce résultat.
Pourtant, les incertitudes dominent les perspectives économiques sur pratiquement tous les fronts, de la pandémie à la guerre en Ukraine en passant par les contraintes d’approvisionnement.
Les responsables de la politique monétaire doivent être conscients de ces incertitudes et procéder avec prudence au resserrement de la politique.
Alors que nous remettons rapidement la politique monétaire dans une position plus neutre pour rapprocher l’inflation de notre cible de 2 %, je prévois de procéder avec intention et sans imprudence. Nous avons vu tout au long de la pandémie que les événements et les changements de marché peuvent se produire rapidement et de manière à modifier considérablement la dynamique économique dominante, à la fois dans le bon sens (le rebond rapide de l’emploi juste après le verrouillage initial) et dans le mauvais sens (la montée rapide du delta et variantes omicron).
Nous devons tous être prêts à faire face à l’inattendu, évaluer comment les risques ont changé lorsqu’ils se produisent et rester conscients des changements dans la vigueur de l’économie.
Compte tenu du niveau très élevé de l’inflation, certains pourraient être surpris que j’injecte ici une certaine prudence. Mais rappelez-vous ceci : même les camions de pompiers avec des sirènes retentissantes ralentissent aux intersections de peur qu’ils ne causent d’autres problèmes évitables. à la fois dans le bon sens (le rebond rapide de l’emploi juste après le confinement initial) et dans le mauvais (la montée rapide des variantes delta et omicron).
Nous devons tous être prêts à faire face à l’inattendu, évaluer comment les risques ont changé lorsqu’ils se produisent et rester conscients des changements dans la vigueur de l’économie. Compte tenu du niveau très élevé de l’inflation, certains pourraient être surpris que j’injecte ici une certaine prudence
Très clairement, Powell tourne autour du pot.
Il refuse de dire clairement de quoi il a peur, mais cela transparait: « Nous devons tous être prêts à faire face à l’inattendu, évaluer comment les risques ont changé lorsqu’ils se produisent et rester conscients des changements dans la vigueur de l’économie ».
Faisons un peu de commentaire de texte.
L’inattendu, la balance des risques , cela vise sans oser le dire les changements dans la vigueur de l’économie. Dieu que cela est bien dit . Mais les changements dans la vigueur de l’économie, c’est le rythme de croissance bien sur et le risque de récession.
Donc pour résumer et clarifier Powell nous dit qu’il faut lutter contre l’inflation mais qu’il faut rester vigilant pour éviter un ralentissement ou une récession. Le ralentissement ou la récession, c’est selon son image, le risque que le camion de pompiers ait un accident au carrefour. Le camion doit aller vite mais il ne faut pas cependant qu’il crée un autre accident que celui qui est en cours.
Le mot important dans tout cela c’est le mot « mais« !
Il implique la retenue, les mains liées. Le « mais » c’est une autre version du fameux « en même temps » de la modernité , ce « en même temps » qui admet de faire une chose mais qui « en meme temps » en refuse les conséquences, les couts , les inconvénients. C’est le fond du système qui apparait; Prométhée accepte le positif mais il rejette l’existence du négatif.
Bref Powell va resserrer tout en ne resserrant pas, parlons clairement entre nous.. Il nous annonce que l’on ne rentre pas dans le schéma de Volcker mais que l’on reste bien dans le schéma de Greenspan.
Alan Greenspan a introduit un changement de politique « séduisant » au début des années 90. C’est pour cela qu’il a été appelé Maestro. Il a instauré l’approche asymétrique de la politique monétaire qui consiste relâcher agressivement tout en serrant timidement, par les fameux baby steps.
Par cette asymetrie, Greenspan nous a installé sur la pente glissante de l’accommodation et de la gestion des bulles . Aujourd’hui, la Fed nous confirme qu’elle reste bien dans ce système et qu’elle n’a pas envie de le bousculer. Elle dit vouloir veiller à rester prudente pour ne pas ramener les taux à un niveau qui nuirait à la croissance et créerait des risques pour l’économie.
La Fed veut rester dans son imaginaire, dans le monde magique du free lunch : on peut produire toute la dette que l’on veut sans en payer les conséquences, sans obérer la demande future, sans peser sur la croissance à venir. Il n’y a pas de coût au dopage et à la prise de drogue. On peut en sortir en douceur sans avoir mal.
Le « en même temps » rejoint mon analyse de cette semaine sur la monnaie-magique-moderne , il nous situe dans l’imaginaire ou on rase gratis, ou les autorités sont des démiurges et marchent sur l’eau.
En résume Powell ne nous dit rien d’autre que ceci :
je veux freiner l’inflation mais pas jusqu’au point ou cela freinera l’économie.
Et les marchés ont bien entendu le message!
Mohamed El-Erian voit comme nous et précise qu’il s ‘attend à une sorte de « stop and go » politicien; la Fed prépare une sorte de pause pour septembre, pour les élections de mi mandat afin d’aider Biden à ne pas perdre trop la face et elle accepte ainsi que l’inflation non vaincue reparte jusqu’en en 2023.
« Je pense que la Fed va devoir choisir entre deux erreurs politiques : appuyer trop fort sur les freins et risquer une récession ou appuyer sur les freins dans un schéma de stop and go – faire une pause lors de la réunion de septembre en serait un exemple – et risquer d’avoir de l’inflation jusqu’en 2023. » Mohamed El-Erian, Bloomberg TV, 27 mai 2022
Je ne suis pas d’accord avec le jugement de El Erian qui semble considérer que la Fed fait une erreur. Son jugement est trop restreint.
Ce n’est pas maintenant que la Fed fait une erreur, non, elle fait ce qu’elle doit faire compte tenu des choix antérieurs. Le vin est tiré il faut le boire et il n’est plus possible de revenir en arrière il faut rester asymétrique, il faut accepter qu’il n’y ait qu’un sens: la dérive jusqu’à la fin de l’Expérience.
Mon sentiment est que Powell ne commet pas d’erreur de gestion, il gère au mieux dans le cadre qui lui a été légué, celui de la Great Experiment. Il la fait durer, il la prolonge du mieux qu’il peut.
Les dommages qui seraient causés par un vrai cycle de resserrement sont insupportables pour le système, tant le paquebot mondial est chargé, tant l’équilibre est instable, fragile. Tout le monde, le monde entier est du même coté du bateau, c’est à dire du coté du laxisme, des taux bas, de la monnaie surabondante, tout le monde a besoin que cela continue.
Le monde ne peut supporter ni la hausse des taux ni la réduction du bilan de la banque centrale mondiale et encore moins la hausse du dollar qui en résulterait. Le mode de contagion si Powell abandonnait l’asymétrie, c’est le dollar. Sa hausse ferait d’abord très mal à la périphérie, puis en retour provoquerait un choc négatif aux Etats Unis et cela Powell l’a compris depuis 2013.
Les péchés ont été commis , il faut les expier, mais il n’est pas possible de les confesser sans déclencher un Armageddon. Il faut s’enfoncer dans le mensonge.
Le risque est bien plus grand que « d’avoir de l’inflation jusqu’en 2023 ».
Le risque est systémique. C’est une donnée. Nous sommes en train d’assister à un changement séculaire vers des forces inflationnistes durables:
-pyramides de monnaie et de dette hors de proportions avec tout ce que le système peut assumer et honorer
-pénuries , raretés physiques de toutes sortes, tout frotte, plus rien ne glisse
-marchés du travail extrêmement tendus, la spirale des salaires et des prix est en passe de s’enraciner.
-dislocation des chaines d’approvisionnements
-démondialisation et re-domestication
-destruction des consensus politiques ce qui oblige au laxisme pour avoir la paix sociale
-transition climatique qui produit un besoin colossal de reconversion et de ressources
-épargne réelle faible, tout « le long » est financé avec du « court spéculatif »
et puis par dessus tout, la perspective de la guerre.
BRUNO BERTEZ
La Fed a déjà renoncé à purger la pourriture, -20% cela lui suffit.
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Je considère que déja, la Fed est en train de préparer un pivot dans le pivot, un pivot dans le pivot cela signifie une orientation déjà moins belliciste.
Et je ne crois ne pas me tromper si j’en juge d’abord par le niveau des Treasuries à 10 ans en net recul par rapport au top de 3,25% et si j’en juge également par la stabilisation des marchés d’actions.
Les pertes de la mauvaise qualité sont lourdes mais le cœur du marché, celui qui importe à la Fed est -20% et cela lui suffit.
Le pivot dans le pivot vous pouvez le lire , j’ai écrit dessus il y a quelques jours lorsque Bostic s’est exprimé.
Le pivot dans le pivot laisse escompter un arrêt du resserrement dès septembre; la Fed fait en sorte que sans le dire, ce soit escompté.
Le procès-verbal de la réunion de mai de la Réserve fédérale a donné aux investisseurs une feuille de route assez claire pour l’été.
Le procès-verbal, publié mercredi après-midi, a brossé le tableau d’un FOMC fortement axé sur l’inflation , avec des hausses de taux de 50 points de base lors des réunions de juin et de juillet. Mais certains membres ont également indiqué que les pressions sur les prix pourraient ne pas s’aggraver.
Le marché a semblé prendre les minutes comme plus dovish que belliciste.
Des hausses d’un demi-point étaient déjà prévues pour les deux prochaines réunions et il n’y avait aucune mention de mouvements de 75 points de base qui étaient devenus le scénario de base pour quelques banques de Wall Street fin avril.
Les grandes banques de Wall Street sont chargées de manipuler les attenentes afin de laisser a la Fed une marge de manoeuvre pour créer un faux soulagement.
La tarte à la crème de la Dépendance aux données a été resservie: « Nous pensons qu’après la réunion de juillet, la Fed est susceptible de devenir plus ‘dépendante des données’ en ce qui concerne les hausses de taux, ce qui signifie essentiellement que la trajectoire politique après juillet dépendra de la trajectoire de l’inflation et des progrès vers la correction de l’offre /déséquilibres de la demande sur le marché du travail », a déclaré Bob Miller, stratège obligataire de BlackRock, l’auxiliaire de la Fed.
Il y a déjà des signes que l’économie américaine s’affaiblit.
Sur les 19 derniers indicateurs économiques majeurs, 13 ont manqué les attentes des économistes, a noté Nomura. La question est de savoir si cela entraînera une pause de la Fed, ce que les haussiers boursiers espèrent, ou cela renforcera-t-il la détermination de la banque centrale.
S’il y a des signes de baisse de l’inflation et d’amélioration des déséquilibres du marché du travail « la Fed en profitera pour des ajustements politiques de 25 points de base.déclaré.
Ma conviction personnelle est que la Fed a déjà renoncé purger la pourriture, ce qui a été fait lui suffit et comme je m’y attendais ce renoncement de la Fed s’est produit au niveau de la limite des 20% de baisse du S &P 500; c’est 0 dire au niveau du retournement baissier primaire du marché; la Fed ne veut pas sortir du système de la financiarisation:
d’abord parce quelle ne sait pas par quoi le remplacer,
ensuite parce que la situation géopolitique est trop incertaine pour oser créer de la dépression,
enfin parce que ces gens sont intoxiqués par leurs fausses croyances et leurs illusions ils n’imaginent pas le monde autrement.
Rédigé par
25 mai 2022
Comme nous l’avons vu, Esther George, la présidente de la Federal Reserve Bank de Kansas City, a récemment reconnu que la politique monétaire se transmet par les marchés boursiers. Ces derniers ne sont donc pas un espace de découverte des prix des actifs, mais bien une sorte de banque… sans les limites qui peuvent exister dans le système bancaire.
Cette « révélation » de ce qui était resté non-dit jusqu’alors devrait s’accompagner de discussions sur le système mis en place il y a 40 ans avec la dérégulation. C’est le début du questionnement du cycle long.
Ce cycle long a touché ses limites ; nous avons pris l’escalier ou plutôt l’ascenseur, et personne ne sait comment redescendre sans se retrouver là où personne ne souhaite aller… soit la déflation en chaîne.
Le système est dissymétrique
Ce qui apparaît de plus en plus clairement – la crise étant un processus de prise de conscience – c’est que le système que nous avons mis en place ne peut pas supporter un vrai cycle ; il est dissymétrique.
Pourquoi est-il dissymétrique ? A cause des phénomènes de stocks, des inventaires comptables, et de la mémoire des bilans qui font que les aberrations de la montée du cycle sont consignées, gravées dans les bilans et dans les inventaires, et que détruire cela entraîne beaucoup de faillites.
L’ancien système était réversible et symétrique, et le système actuel qui fait gonfler les actifs et stocke ce gonflement dans les bilans est un obstacle à la régulation. Le système actuel est un aller simple, sans retour : on peut « check-in » mais pas « check-out ». C’est le capitaine qui a brûlé les vaisseaux.
On est passé d’une gestion par les flux bancaires à une gestion par les stocks patrimoniaux, ce qui signe l’impasse de la période.
L’inflation est trop élevée, donc les conditions financières doivent se durcir… mais la Fed ne sait pas jusqu’où aller… Cliquez ici pour lire la suite.
L’inflation est trop élevée et doit baisser. Les conditions financières doivent se durcir et les marchés financiers sont un mécanisme clé de transmission de la politique monétaire. Et la Fed aujourd’hui ne sait pas jusqu’où ce processus de resserrement devra aller, ni les destructions que cela doit et va opérer.
Depuis le dernier véritable cycle de resserrement en 1994, la Fed a perdu le contrôle, car un système nouveau s’est progressivement imposé, sans que qui que ce soit n’y réfléchisse. C’est le système lui-même qui a imposé sa logique, dès lors que l’on a libéré la création de dollars, libéré les esprits animaux et exaspéré l’appât généralisé du gain spéculatif.
Du savoir à l’inconscient
On est passé sans le savoir, d’un système fondé sur la conscience et le savoir, à un système fondé sur l’inconscient, les réflexes, les esprits animaux, les instincts. Régression considérable !
Ce n’est qu’au début des années 1990 que les conditions financières ont commencé à jouer un rôle aussi important dans l’élaboration des politiques. Greenspan a manipulé de manière agressive la courbe des taux (réduit les taux courts de 5 points de pourcentage en moins de deux ans à un creux de trois décennies de 3% en septembre 1992), créant un « carry trade » extraordinairement rentable (emprunter à court terme / prêter à long terme) pour sauver le système bancaire américain gravement affaibli.
L’histoire financière a été alors fondamentalement modifiée, car la politique de la Fed a créé d’énormes profits faciles pour la communauté naissante des spéculateurs à effet de levier. La chute des obligations de 1994 aurait constitué une menace existentielle pour l’industrie des fonds spéculatifs, si ce n’était du puissant soutien de liquidité par le biais des bilans d’entreprises que l’on a mené délibérément à l’insolvabilité.
Greenspan est devenu le démiurge, le maestro. Il a savouré l’incroyable pouvoir qu’il pouvait exercer sur le système de crédit, sur la liquidité du marché, sur les conditions financières et le développement économique. Il a cru au free lunch, à la Nouvelle Ere, au fameux « dorénavant ce ne sera plus jamais comme avant ! » et il nous a légué le TINA, c’est-à-dire le « il n’y a aucune alternative », l’impasse.
Le système de la Réserve fédérale a émergé du désendettement spéculatif aigu et de l’instabilité des marchés de 1994, avec une nouvelle doctrine pourrie et imbécile considérant qu’il fallait éviter les mesures politiques susceptibles de déclencher un resserrement risqué des conditions financières.
Depuis 1994, les cycles dits de « resserrement » ont été timides, avec la claire intention d’éviter les épisodes de désendettement.
Là où la pourriture est stockée
Entre 1994 et 2003, on a utilisé la fraude comptable à grande échelle : les actifs de certaines entreprises soutenues par l’Etat ont gonflé de 360% à la faveur de faux bilans. La fraude comptable ayant été découverte, la capacité de ces entreprises à garantir et alimenter la liquidité du marché a disparu, et c’est la Fed – et ses QE – qui a été obligée de gérer le chaos de 2008 lorsqu’il a fallu réduire les risques et procéder au désendettement par transfert de la pourriture sur La collectivité.
Pendant plus de 25 ans, la Fed a opéré sans se soucier d’une hausse rapide des prix à la consommation, car les conditions fondamentales étaient déflationnistes ; ce temps-là est révolu.
Le cycle a clairement changé. L’inflation des prix à la consommation est devenue un problème sérieux et une priorité de la politique monétaire.
Les forces inflationnistes sont structurelles : pénuries, offre inadaptée, rupture des chaînes d’approvisionnement et de montage, transition énergétique, fin de la mondialisation, préparation de la grande guerre, tensions sociales, etc.
Au fil du temps, l’objectif principal de la politique qui s’était déplacé pour veiller à ce que l’inflation du prix des actifs en plein essor se maintienne, cet objectif est devenu impossible, car il est incompatible avec le combat contre la hausse des prix des biens et services. Il y a télescopage entre le besoin de conditions financières souples pour soutenir la Bourse et l’économie, et le besoin de resserrer les mêmes conditions financières pour calmer les tensions inflationnistes.
Mais les vrais responsables, dans leur lâcheté prétentieuse, se tirent des flûtes et rejettent leur responsabilité !
CNBC nous informait ainsi récemment sur l’opinion de Bernanke :
« L’ancien président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a déclaré que la banque centrale avait commis une erreur en attendant de résoudre un problème d’inflation qui est devenu le pire épisode de l’histoire financière américaine depuis le début des années 1980.
Bernanke, qui a guidé la Fed à travers la crise financière qui a explosé en 2008, et a présidé à une expansion sans précédent de la politique monétaire, a déclaré à CNBC que la question de savoir quand des mesures auraient dû être prises pour maîtriser l’inflation est ‘compliquée’.
‘La question est de savoir pourquoi ont-ils retardé cela. […] Pourquoi ont-ils retardé leur réponse ? Je pense rétrospectivement que oui, c’était une erreur’, a-t-il déclaré. ‘Et je pense qu’ils conviennent que c’était une erreur.’ »
Pourquoi la Fed a-t-elle tardé ? Parce qu’ils ont préféré miser sur une inflation transitoire, plutôt que de risquer la certitude d’une instabilité du marché déclenchée par le resserrement des conditions financières et l’éclatement des bulles de marché.
Ironiquement, c’est le même Bernanke qui a imposé la doctrine qui a conduit au drame actuel en juillet 2013 :
« Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a déclaré […] que la banque centrale américaine pourrait devoir s’opposer si les finances les conditions venaient à se resserrer au point de menacer la progression de l’économie. ‘Si les conditions financières devaient se resserrer au point de compromettre la réalisation de nos objectifs d’inflation et d’emploi, nous devions alors nous y opposer’, a déclaré Bernanke. »
Ah les braves gens !
SOURCE
« L’or est le souverain des souverains »
L’or est le souverain des souverains.
L’or et le papier-monnaie sont les deux signes des richesses ; mais l’un est d’une convention universelle, et l’autre d’une convention locale et bornée.
La rareté des métaux et les peines que coûte leur exploitation, donnent à la terre le temps de porter des moissons, et les denrées peuvent atteindre ou suivre de près les signes qui les représentent. Mais, est-ce que la nature peut marcher comme la plume d’un homme qui fait du papier-monnaie ?
L’or, borné dans sa quantité, est illimité dans ses effets, et le papier, illimité dans sa quantité, est au contraire fort circonscrit dans ses effets.
Le centre du corps politique peut être de papier, mais il faut toujours que les extrémités soient d’or. Si les extrémités se changent en papier, la circulation s’arrête, et le corps politique expire.
Antoine Rivaroli, dit Rivarol (1753-1801)- Esprit de Rivarol, Politique
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