REBLOG

SALO OU LES 120 JOURNÉES DE SODOME : FABLE PROPHÉTIQUE

Dans Salo ou les 120 journées de Sodome, Pasolini met en scène les errements les plus viles de notre société libérale, individualiste et peine-à-jouir.

© Salo ou les 120 journées de Sodome

Le centenaire de Pasolini est passé jusque là inaperçu, peut-être parce que le poète frioulan est de moins en moins soluble dans la moraline ambiante. La ressortie de Salo est sans doute le moment pour remettre les pendules à l’heure et pour saisir toute la part à la fois viscérale et prophétique de son cinéma. Un film qui causa peut-être sa mort, et pour cause : en revisitant à la sauce fasciste une éprouvante « contre-initiation » sadienne, Pasolini met en scène les errements les plus viles de notre société libérale, individualiste et peine-à-jouir.

Encore aujourd’hui, Salo conserve toute sa force dissidente et poétique, jusqu’à l’insupportable, oscillant constamment entre la parabole glaçante et la fable satyrique. Pire, à l’heure de la pornographie omniprésente et de l’ingénierie sociale toute puissante, le film semble avoir gagné en contemporanéité. Jusqu’aux derniers plans, on est subjugués par cette œuvre testamentaire, indépassable en matière d’intelligence et de cruauté.

Salo ou les 120 journées de Sodome (1975) de Pier Paolo Pasolini avec Paolo Bonacelli, Giorgio Cataldi, Umberto Paolo Quintavalle, ressortie le 1er juin en salles

Catégories :REBLOG

1 réponse »

Laisser un commentaire