Asperger le ciel de particules soufrées : un projet fou qui peu à peu prend forme
Pour maintenir la Terre à une température vivable, certains experts envisagent de créer un voile artificiel dans le ciel.
Un projet aux conséquences potentiellement dramatiques. Le journaliste Stéphane Foucart alerte sur les risques de cette technologie.
Alors que le mois de mai 2022 a enregistré des records de chaleur dans l’hexagone, une commission mondiale se réunit pour imaginer comment maintenir les conditions de vie sur Terre dans le cas où nous ne parviendrions pas à limiter la hausse des températures. Cette commission sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique (Climate Overshoot Commission, en anglais) est née au Forum de Paris sur la paix. Elle réunit d’anciens commissaires européens, des chefs d’États et des diplomates de haut niveau. Bien qu’elle n‘ait pas de pouvoir officiel, elle préfigure ce qui, peut-être, nous attend. « Pour la première fois, on commence à anticiper la possibilité que nous n’arrivions pas à respecter les engagements de l’accord de Paris, c’est-à-dire maintenir le réchauffement mondial en dessous de deux degrés », explique Stéphane Foucart, journaliste spécialiste en sciences environnementales au journal Le Monde.
Pour limiter le réchauffement planétaire, la commission étudie différentes possibilités. Parmi celles-ci, la capture et le stockage du carbone dans le sol. Mais aussi la possibilité d’utiliser la géo-ingénierie solaire pour contrôler le climat terrestre. Cette technologie s’inspire des grandes éruptions volcaniques qui créent une sorte de voile dans l’atmosphère, limitant ainsi le rayonnement solaire reçu à la surface de la Terre. « On parle d’injecter des milliers de millions de tonnes de particules dans la stratosphère chaque année, via des ballons ou de très grandes flottes d’avions porteurs qui feraient des rotations en permanence », précise Stéphane Foucart. Cette technologie présente cependant de nombreux risques : perturbation du cycle de l’eau et des courants marins, l’acidification des pluies, entre autres. « Le seul avantage de la géo-ingénierie, affirme le journaliste spécialiste des sciences environnementales, serait de maintenir les températures à un niveau acceptable. » Mais si du jour au lendemain, on ne pouvait plus continuer à injecter ces particules dans l’atmosphère, à cause d’une catastrophe par exemple, la température pourrait augmenter spectaculairement et rendrait illusoire l’idée de pouvoir s’adapter au changement climatique.
Source : France Inter
Mais qu’est-ce que la géo-ingénierie exactement ?
Traditionnellement, la géo-ingénierie a englobé deux choses très différentes : aspirer le dioxyde de carbone du ciel pour que l’atmosphère retienne moins de chaleur, et réfléchir plus de lumière du Soleil loin de la planète pour que moins de chaleur soit absorbée en premier lieu.
La première, connue sous le nom de « technologies d’élimination du carbone » ou « technologies d’émissions négatives », est quelque chose que les chercheurs s’accordent aujourd’hui largement à dire que nous devrons faire pour éviter des niveaux dangereux de réchauffement. La plupart ne l’appellent plus « géo-ingénierie » – pour éviter de l’associer à la seconde branche, plus controversée, connue sous le nom de géo-ingénierie solaire.
Il s’agit d’un terme général qui inclut des idées comme la mise en place de boucliers solaires dans l’espace ou la dispersion de particules microscopiques dans l’air de diverses façons pour rendre les nuages côtiers plus réfléchissants, dissiper la chaleur emprisonnant les cirrus ou disperser la lumière solaire dans la stratosphère.
Le mot géo-ingénierie suggère une technologie à l’échelle planétaire. Mais certains chercheurs ont étudié la possibilité de le mener de manière localisée, en explorant diverses méthodes qui pourraient protéger les récifs coralliens, les séquoias côtiers et les calottes glaciaires.
D’où est venue l’idée ?
Ce n’est pas une idée particulièrement nouvelle. En 1965, le Comité consultatif scientifique du président Lyndon B. Johnson a averti qu’il pourrait être nécessaire d’accroître la réflectivité de la Terre pour compenser l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Le comité est même allé jusqu’à suggérer d’arroser les océans de particules réfléchissantes. (Il est révélateur que dans ce tout premier rapport présidentiel sur la menace du changement climatique, l’idée de réduire les émissions ne semble pas mériter d’être mentionnée, comme le note l’auteur Jeff Goodell dans How to Cool the Planet).
Mais la forme la plus connue de la géo-ingénierie solaire consiste à pulvériser des particules dans la stratosphère, parfois appelées « injection stratosphérique » ou « diffusion stratosphérique des aérosols ».
La célèbre éruption massive du mont Pinatubo à l’été 1991 a projeté quelque 20 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans le ciel. En réfléchissant la lumière du Soleil dans l’espace, les particules de la stratosphère ont contribué à faire baisser les températures mondiales d’environ 0,5 °C au cours des deux années qui ont suivi.
Et bien que nous ne disposions pas de données précises, d’énormes éruptions volcaniques dans un passé lointain ont eu des effets similaires. L’explosion du Mont Tambora en Indonésie en 1815 a été suivie par la célèbre « Année sans été » en 1816, une période sombre qui a pu inspirer la création de deux des créatures d’horreur les plus durables de la littérature, les vampires et le monstre de Frankenstein.
Le climatologue soviétique Mikhaïl Budyko est généralement considéré comme le premier à suggérer que nous pourrions contrer le changement climatique en imitant ce phénomène volcanique. Il a évoqué la possibilité de brûler du soufre dans la stratosphère dans un livre de 1974.
Dans les décennies qui ont suivi, le concept a parfois fait son apparition dans des articles de recherche et des conférences scientifiques, mais il n’a pas suscité beaucoup d’intérêt avant la fin de l’été 2006, lorsque Paul Crutzen, chimiste de l’atmosphère lauréat du prix Nobel, a demandé la recherche en géo-ingénierie dans un article publié dans Climatic Change. C’était particulièrement important parce que Crutzen avait remporté son prix Nobel pour ses recherches sur les dangers de la croissance du trou dans la couche d’ozone, et l’un des effets connus du dioxyde de soufre est l’appauvrissement de la couche d’ozone.
En d’autres termes, il pensait que les changements climatiques constituaient une menace telle qu’il valait la peine d’explorer un remède dont il savait qu’il pouvait poser d’autres dangers graves.
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Enfin un article sur les chemtrails. J ai envie de dire “levez donc le nez vers le ciel” c’est ce qui se passe depuis les années 90 le ciel quotidiennement ressemble aux traces de Nazca. On nous dit qu’il s’agit de condensation des avions c’est surtout pour baisser la température en voilant les rayons du soleil. Le projet HAARP en Alaska existe depuis des décennies.