Dans un développement surprenant concernant WikiLeaks et le sort de Julian Assange, qui se trouve toujours à la prison de Belmarsh à Londres dans l’attente d’une décision de la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel sur son extradition vers les États-Unis, un tribunal espagnol a convoqué l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo pour qu’il témoigne sur la question de savoir si la CIA a planifié l’assassinat du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

M. Pompeo était à la tête de l’agence à l’époque où, l’année dernière, un rapport d’enquête retentissant de Yahoo News a révélé que la CIA aurait comploté pour enlever, voire tuer, Julian Assange, suite à l’indignation de Washington après que WikiLeaks a rendu public un lot de documents exposant les outils de piratage ultra-secrets de l’agence, connus sous le nom de Vault 7.

À l’époque, le rapport Yahoo citait un ancien responsable de la sécurité nationale de Trump qui décrivait que M. Pompeo et d’autres hauts responsables du renseignement « étaient complètement détachés de la réalité parce qu’ils étaient tellement gênés par Vault 7… qu’ils voyaient du sang ».

Comme le rapporte ABC Espagne, la convocation intervient après que l’équipe juridique d’Assange a déposé des documents relatifs à la procédure en cours avec le gouvernement britannique :

Selon des sources juridiques consultées par ABC, Pompeo a été convoqué en juin, mais il pourrait se présenter par vidéoconférence. La même résolution accepte de convoquer William Evanina, un ancien haut responsable du contre-espionnage américain qui aurait fait des déclarations soutenant cette théorie. Pedraz a pris cette décision après que le procureur Carlos Bautista a rendu un rapport favorable à la requête déposée par l’avocat Aitor Martínez qui, avec Baltasar Garzón, défend Assange.

Le rapport espagnol poursuit : « Par ailleurs, l’Audience nationale espagnole a enquêté sur une société de sécurité espagnole qui pourrait avoir espionné Assange pour le compte de la CIA alors qu’elle assurait la sécurité de l’ambassade d’Équateur à Londres. »

« Le juge de l’Audience nationale Santiago Pedraz a accepté de convoquer Pompeo et l’ancien responsable du contre-espionnage américain William Evanina comme témoins pour expliquer si un complot a été élaboré », ajoute le rapport.

Pompeo n’a pas encore fait de commentaire sur le jugement ni sur son intention de comparaître, ce qui est peu probable, étant donné que les hauts responsables actuels ou anciens du renseignement américain ne se soumettent pas à des examens juridiques sur des questions de renseignement classifiées.

Alors qu’Assange se terrait auparavant à l’ambassade d’Équateur à Londres, ses partisans et son équipe juridique affirment que la CIA et peut-être d’autres agences de renseignement occidentales ont collaboré avec une société de sécurité privée pour mettre l’ambassade sur écoute et assurer une surveillance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de son périmètre. Ils ont même déployé des efforts extrêmes pour prélever des échantillons d’ADN, notamment sur la couche sale de son fils et de celui de Stela Morris.

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