Finalement, tout bien examiné, et un peu en contradiction avec mon précédent statut, je ne le trouve pas si mal, ce premier tour des législatives 2022.
J’irais même jusqu’à dire que ses résultats me conviennent assez bien.
Qu’on en juge.
1) 52,5% d’abstention : à ce niveau-là, les sempiternels aveugles volontaires qui chouinent à longueur de pages FB sur l’incivisme et la légèreté des Français vont peut-être se trouver contraints d’ouvrir enfin les yeux.
Idem pour les zélateurs de la République éternelle et invaincue (j’ai été l’un d’eux pendant longtemps, je les connais bien), type Jean-Pierre Chevènement, Jean-Claude Milner, Philippe Raynaud ou les clowns du Printemps républicain : le régime est à l’agonie, et plus d’un Français sur deux l’ont signifié sans ambiguïté aucune en se rendant massivement à la pêche au goujon.
2) Echec patent, inespéré et salutaire du macronisme, qui n’est plus du tout sûr d’obtenir une majorité absolue dimanche prochain. Je n’épilogue pas, c’est évident.
Si le second tour confirme le premier, le plus réjouissant n’est pas seulement l’humiliation que va endurer le Banquier Président otage politique d’une majorité relative, mais surtout l’impossibilité où il sera de pouvoir modifier la Constitution, que ce soit pour rester au pouvoir ou pour imposer de nouveaux transferts de souveraineté en faveur de l’UE. Il n’est même pas certain que l’imbuvable et insupportable Elisabeth Borne, qui a appelé de façon schizophrène à voter pour la NUPES contre tous les candidats RN demeurés en lice, soit en mesure de se maintenir à Matignon ; c’est le pied.
3) Echec relatif mais réel du mélenchonisme, dissimulé à grandes peines par le choeur des médias de gauche assermentés. Non seulement le fondateur de LFI n’a absolument aucune chance d’entrer à Matignon dans huit jours, comme il feignait de le croire, mais plus encore le score de la NUPES est objectivement assez médiocre : 26% pour une candidature unique de la gauche, c’est plutôt minable.
A l’élection présidentielle, la totalité des voix de gauche, hors Macron, avoisinait les 31%, soit 5 points de plus. Sans même remonter jusqu’à la nuit des temps et à l’époque du Programme commun, en 2012 encore, à l’occasion de l’élection du mari de Julie Gayet, l’ensemble des voix de gauche exprimées totalisait entre 37 et 47% ! Et les mélenchonistes n’ont a priori aucune réserve de voix pour le second tour (je vois mal les électeurs RN aller voter pour eux là où ils sont confrontés à des duels NUPES-Ensemble).
Du reste, si Mélenchon hier soir, à l’inverse de ses lieutenants islamo-gauchistes, ne plastronnait pas vraiment et avait plutôt la voix embuée, on comprend très bien pourquoi. Il est le premier à savoir que l’union de la coalition qu’il a arrachée sur un coup de poker après la défaite ne durera pas longtemps.
4) Effondrement confirmé de LR, qui ne dépasse pas 10%. Le parti de Valérie Pécresse aux abois va achever de consommer le destin calamiteux à quoi l’avait condamné Jacques Chirac après 2002 : servir de (faible) force d’appoint au libéralisme européiste de gauche.
A moins qu’il n’implose très vite, comme la courageuse sortie du bois de l’ami Jacques Myard ce matin sur LCI peut le laisser augurer. Les traîtres sarkozistes les plus effrontés, comme le fat Guillaume Larrivé, ont été littéralement pulvérisés (les souverainistes couards ou honteux comme Julien Aubert aussi), et c’est pour moi une immense satisfaction personnelle.
5) Mise à mort humiliante et définitive du jouet de Sarah Knafo, Monsieur Z. La Reconquête des vieux tocards de l’union des droites est ainsi consacrée comme l’entreprise la plus pitoyable et la plus magnifiquement avortée de toute l’histoire des droites françaises, boulangisme compris.
Par pitié pour les vaincus, on n’insistera pas. Le sketch pathétique du zemmourisme ne faisait même plus rire, en réalité : dommage que la belle Marion s’y soit brûlée les ailes (oui, j’avais un faible pour elle, je l’avoue).
6) Performance modeste mais notable pour le RN, en dépit d’une campagne atone et d’un parti totalement désorganisé : le mouvement national-populiste, avec un peu moins de 19%, gagne huit ou neuf points, se qualifie dans presque deux cents circonscriptions, consacre son implantation territoriale et sa domination politique sur l’ancienne droite post-gaulliste en capilotade, et va pouvoir enfin disposer d’un groupe parlementaire à l’Assemblée.
Marine Le Pen, qui aurait pu être réélue dès le premier tour hier soir à Hénin-Beaumont, termine ainsi sa carrière de façon plutôt honorable, malgré ses trois défaites successives. L’unité du bloc souverainiste et populiste n’aura pas été longtemps fissurée, et comme le bloc libéral-européiste il va demeurer le deuxième pôle essentiel de la vie politique française. Contrairement à ce que bavaient tous les crapauds, ce n’est pas si mal : Bardella va hériter d’un mouvement en état de marche ; or tout le monde ne pourra pas en dire autant.
Donc, finalement, oui, ce premier tour est plutôt assez avenant à mes yeux, je persiste et signe.
Et puis, rien n’est plus drôle que de voir s’étaler sur la Toile depuis hier soir la vieille peur des notables et des bourgeois orléanistes devant la “montée des extrêmes et des barbares”.
Conan, Attila, Marine, Ruffin, Ciotti, même combat !
Franchement et définitivement, qu’est-ce que ces gens sont cons !
Ça Swing, La Danse des macaques en décomposition !Trés belles citations Crowley en dessert vla l”enfer!