La Russie a récemment remplacé l’Arabie saoudite comme deuxième fournisseur de pétrole de l’Inde, un pays dont la population dépasse 1,3 milliard d’habitants. L’Irak continue d’être leur fournisseur numéro un.

Cela s’explique principalement par un déplacement du commerce de l’ouest vers l’est. La Russie remplace les acheteurs américains et européens en augmentant ses ventes à des alliés tels que la Chine et l’Inde, tout en supprimant le dollar comme mécanisme de monnaie de réserve. La Chine et l’Inde représentent à elles seules plus de 30 % de la population mondiale, tandis que la Chine reste la plus grande base manufacturière du monde. Ironiquement, les sanctions occidentales ont fait de la Russie l’exportateur le plus recherché du bloc, car son pétrole est proposé à un prix réduit alors que les prix de l’énergie montent en flèche partout ailleurs en raison de l’inflation.

Il n’y a pas si longtemps, les « experts » économiques affirmaient que la Chine et l’Inde ne seraient pas en mesure d’augmenter leurs achats de pétrole pour compenser les marchés perdus aux États-Unis et dans l’UE, mais c’est manifestement faux. Cela signifie-t-il que la Russie est à l’abri de l’instabilité économique ? Non, la Russie a de nombreux problèmes fiscaux qui ne seront pas résolus facilement. Mais c’est le cas de presque tous les autres pays aujourd’hui.

L’importance de rapports comme celui-ci est souvent négligée par le courant dominant. Nous assistons à un vaste réajustement des normes commerciales mondiales et à une division plus nette entre les intérêts orientaux et occidentaux. Il s’agit de changements qui prendraient normalement des années à se développer, mais qui se produisent maintenant en quelques semaines ou quelques jours. Sur le plan géopolitique, cette division est susceptible d’entraîner de nouveaux conflits et crises économiques, le pétrole et l’énergie étant au cœur des préoccupations de milliards de personnes alors que 2022 se poursuit.

SOURCE