Jeudi, l’Ukraine a exhorté le Canada à ne pas renvoyer une turbine à gaz à Gazprom, affirmant que la major russe dispose de suffisamment de turbines pour maintenir le flux de gaz vers l’Europe à pleine capacité. Selon un rapport de Reuters citant un responsable du gouvernement ukrainien, si le Canada rend la turbine à Gazprom, il violerait ses propres sanctions.

« Les sanctions interdisent le transfert de tout équipement lié au gaz », a déclaré la source gouvernementale ukrainienne.

« Si, que Dieu nous garde, cette décision est approuvée, nous ferons sans aucun doute appel à nos collègues européens pour qu’ils réévaluent leur approche. Car si les pays ne respectent pas les décisions qu’ils ont prises en matière de sanctions, comment pouvons-nous parler de solidarité ? », a-t-il ajouté selon Reuters.

Pendant ce temps, le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a appelé le Canada à libérer la turbine.

« Je serai le premier à me battre pour un nouveau paquet de sanctions fortes de l’UE, mais des sanctions fortes signifient qu’elles doivent blesser et nuire à la Russie et à Poutine plus qu’à notre économie », a déclaré Habeck à Bloomberg en début de semaine.

« C’est pourquoi je demande de comprendre que nous devons retirer cette excuse des turbines à Poutine ».

L’affaire des turbines a commencé le mois dernier lorsque Gazprom a commencé à réduire les flux de gaz via le Nord Stream 1. La société d’État russe a attribué cette réduction à une turbine manquante qui n’avait pas été restituée après la maintenance.

L’entreprise allemande Siemens Energy a expliqué que « En raison des sanctions imposées par le Canada, il est actuellement impossible pour Siemens Energy de livrer des turbines à gaz révisées au client. Nous avons informé les gouvernements canadien et allemand et travaillons à une solution viable. »

En raison de ce retard de livraison, les flux via le gazoduc Nord Stream 1 ne sont plus qu’à 40 % de leur capacité, et les Allemands se préparent à un arrêt complet du flux pour la maintenance programmée, qui commence la semaine prochaine, le 11 juillet.

Alors qu’en temps normal, Gazprom détournerait les flux vers d’autres gazoducs, on craint maintenant qu’elle ne le fasse pas, car les relations entre la Russie et l’Union européenne battent des records en atteignant un niveau historiquement bas après l’autre.

Entre-temps, le Canada a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de rendre la turbine, le ministre des ressources naturelles Jonathan Wilkinson ayant déclaré fin juin que « si vous parlez aux Allemands, ils sont très, très préoccupés » par leur sécurité énergétique. « Je suis sûr qu’il en sera question au moins dans les couloirs du G7… Je ne retiendrais pas mon souffle en pensant que nous allons trouver une résolution avant la fin ».

Une source du ministère ukrainien de l’énergie qui a parlé à Reuters a toutefois déclaré qu’ils avaient des informations selon lesquelles le Canada se préparait à effectuer le transfert de l’équipement, une autre source anonyme ayant déclaré que la décision avait été prise car le Canada et l’Allemagne ne voulaient pas donner à la Russie une excuse pour ne pas maintenir le flux de gaz vers l’Allemagne.

Traduction d’Oil Price par Aube Digitale