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L’Article du Jour : Un monde qui préfère crever plutôt que changer (Bruno Bertez)

Un monde qui préfère crever plutôt que changer.

By brunobertezautresmondes 

brunobertez.com

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Le monde se disloque. Tout comme s’est disloqué le monde soviétique en son temps car incapable de s’adapter, de traduire et transmettre à l’intérieur les changements extérieurs.

Les relations entre les valeurs, toutes les valeurs, y comprise les matérielles, les morales et civiques sont en train de s’effondrer sous nos yeux; c’est la raison pour laquelle tout dysfonctionne, plus rien ne marche, même pas les trains, la santé ou la poste.

Le cynisme et la corruption règnent en maître. Nous sommes des chiens disait Leo Ferré mais … « les chiens quand ils sentent la compagnie, ils se dérangent disait-il , nous, nous aboyons et nous mordons, hargneux. Regardez l’agressivité, la haine sociale autour de vous!

Tout dysfonctionne cela signifie que rien n’est à son prix. tout est mal-pricé: les biens , les services, les salaires, les risques, les mérites, taux d’intérêt tout est quasi rationné ou en cours de rationnement. Essayez de prendre rendez vous chez un professionnel de santé! Et même un oculiste ou un dentiste ! Je n’exagère pas .

Chaque jour de nouveaux prix sont bloqués, trafiqués, subventionnés, comme aux plus beaux jours du capitalisme monopolistique d’Etat des années 70. On bloque, on subventionne les prix essentiels , l’alimentation, les taux, les loyers, l’énergie , on s’enfonce dans le faux et c’est vrai à l’échelle mondiale sauf en Chine ou les dirigeants sentant le vent venir ont déclenché une opération vérité qui bouleverse toute l’économie. .

Le monde n’a jamais évolué vers l’économie de marché ou le libéralisme, cela c’est pour la propagande!

On a appelé économie libérale le droit que se sont arrogés les détenteurs de capitaux de surexploiter les salariés avec l’aide des gouvernements, des politiciens corrompus, et des banques centrales. Voila la réalité. Et ceci a créé un système délirant, injuste, inégalitaire, inadapté, inefficace, disharmonieux, qui a besoin de s’effondrer mais dont ils refusent l’effondrement. Ils refusent l’effondrement et veulent vous faire payer, à vous, le maintien de leurs positions de privilégiés!

Prolonger , c’est leur maitre mot.

Le système est d’une complexité extrême, avec des idiots d’apprentis sorciers qui ont voulu tout bouleverser/moderniser trop rapidement pour gagner plus de pognon. Résultat plus rien ne s ’emboite, c’est comme un puzzle hypercomplexe ou les morceaux de réussissent plus à s’encastrer les uns dans les autres. les morceaux restent sur le carreau.

Pour prolonger on a d’abord poussé à l’extrême les feux artificiels de la croissance, cela a mis un peu d’huile dans les rouages; puis la croissance ayant disparu on l’a remplacée par son illusion la création de valeurs financières., de signes tombés du ciel. Puis maintenant la création des valeurs financières bidon par production de dettes et l’impression monétaire étant devenue impossibles pour cause d’inflation, les fissures se creusent, les craquements se font entendre, les canons tonnent, et les idiots inutiles continuent à écoper, essayer de masquer les gouffres qui s’ouvrent sous nos pieds.

Ils tentent de tricher. Témoin l’imbécilité grandiose de Macron qui veut s’opposer à la baisse inéluctable, souhaitable, saine , rééquilibrante des pouvoirs d’achat en distribuant comme un populiste de bas étage façon Mélenchon, les dizaines de milliards qu’il na pas et qu’il lèguera comme ses pleutres prédécesseurs à ses successeurs et aux générations futures.

La fonction du chef est de transmettre les modifications de l’environnement extérieur pour favoriser l’adaptation, elle n’est pas de les dissimuler, pas de les masquer . Transmettre les nécessités extérieures rend plus fort, les dissimuler rend toujours plus faible. Macron nous fait du Chirac des années 70!

La guerre c’est bien sur le refus du changement.

Ceux qui ont les privilèges hérités de la Seconde Guerre Mondiale ne veulent pas les abandonner, ils veulent que cela dure! Ils veulent pouvoir continuer à prélever et piller.

L’ordre social qui été construit sur ces privilèges est inadapté, il a perdu ses fondements, il ne traduit plus ni les utilités, ni les efficacités, ni les mérites, ni les aspirations.

La guerre c’est le refus du Mort, du Rigide d’accepter son lot c’est dire les Mues.

Les USA veulent durer, les vieux pays d’Europe s’accrochent aux USA car ils ont liés leur destin à l’ordre ancien ayant échoué à en créer un nouveau avec la soi disant Construction Européenne.

C’est la raison pour laquelle la guerre a commencé et c’est la raison pour laquelle elle va continuer…et c’est la raison pour laquelle elle ira jusqu’à son sinistre terme.

BRUNO BERTEZ

Vous savez que je dénonce régulièrement le système de l’argent devenu le fétiche Pognon.

Je n’en fais pas un élément central de mon cadre analytique. L’argent est un voile, une sorte de leurre qui masque l’essentiel à savoir des rapports sociaux et singulièrement des rapports de domination quand il devient Capital et encore plus Capital Financier.

Au centre de mon analyse, de mes analyses, se trouvent d’abord et avant tout l’exploitation des dominés par les Dominants.

Les Dominants , on n’en parle peu. La société n’en parle pas car le discours social est conçu pour mystifier les peuples et protéger les exploiteurs. Pour vivre heureux vivons cachés disent les Dominants, cachés non du regard, mais de la connaissance, du vrai savoir critique. Cette convergence ne doit cependant devenir abusive.

Bien sur cette domination en régime capitaliste recouvre l’exploitation par le Capital et singulièrement en régime capitaliste perverti, financiarisé, l’exploitation par le Capital Financier. Ceci crée une convergence aveuglante entre Domination et Pognon.

Mais le mot important est non pas le mot « Pognon » mais le mot « aveuglante ».

Quand on a prononcé le mot « Pognon », on a tout dit et on a l’impression que l’on a découvert l’origine de tous les maux de la société. J’avoue que moi-même, quelquefois je me laisse prendre et je fais ce raccourci, le Pognon est à l’origine de toutes nos dérives, y compris des guerres.

Mais c’est grandement insuffisant. L’argent est un élément clef de l’accumulation, de l’exploitation et de la reproduction du système certes mais il n’en est qu’un moyen aveuglant qui empêche de regarder ailleurs. Ailleurs, c’est à dire ce qu’il y a derrière le Pognon; ailleurs, à savoir qui il y a derrière le pognon; ailleurs à savoir quelle est la logique , quel est le système d’ensemble qui se dissimulent derrière le scintillant pognon.

Derrière le fétiche il y a toujours deux choses un système et des hommes.

« Notre première question pour juger de la valeur d’un homme : sait-il marcher ? »

Nous ne faisons pas partie de ceux qui n’ont de pensées que parmi les livres, sous l’impulsion des livres, — nous avons l’habitude de penser en plein air, en marchant, en sautant, en grimpant, en dansant, le plus volontiers sur les montagnes solitaires ou tout près de la mer, là-bas où les chemins même deviennent problématiques.

Notre première question pour juger de la valeur d’un livre, d’un homme, d’un morceau de musique, c’est de savoir s’il y a là de la marche et, mieux encore, de la danse…

Friedrich Nietzsche – Le Gai Savoir (1882)

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