By fr.businessam.be
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Lancée depuis quelques mois dans une course pour éviter (ou au minimum limiter) de possibles pénuries de gaz lors du prochain hiver, l’Allemagne a annoncé de nouvelles mesures pour faire des économies. La charge ne pèse plus seulement sur les entreprises: tout le monde est invité à faire un effort.
Ce jeudi, le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck a annoncé un nouveau paquet de mesures visant à économiser du gaz en vue de l’hiver à venir – et même du suivant, qui « posera encore des défis à ce pays et à l’Europe, selon tous les scénarios que nous calculons ».
Jusqu’à présent, la consommation de gaz en Allemagne n’a diminué que d’environ 5 à 7% par rapport à l’année dernière. C’est loin des 15% préconisés par la Commission européenne. Et encore plus loin des 20%, nouvel objectif du pays annoncé par M. Habeck jeudi.
« La consommation de gaz doit encore baisser, les installations de stockage doivent être remplies », a déclaré le ministre allemand.
Des économies au bureau…
D’une part, Robert Habeck attend beaucoup des entreprises. Il les invite notamment à favoriser le télétravail. « Le bilan énergétique est positif si les bureaux ne sont pas chauffés et si [à la maison] des pièces sont utilisées qui sont de toute façon chauffées », a-t-il expliqué.
Bien sûr, la sortie de la pandémie l’a montré, quand les entreprises n’y sont pas formellement contraintes, nombre d’entre elles préfèrent voir leurs employés dans leurs bureaux. Or, il n’est pour l’instant pas prévu d’à nouveau rendre obligatoire une certaine proportion de télétravail. À ce moment-là, si les entreprises s’y refusent, certaines mesures supplémentaires d’économie de gaz pourraient leur être imposées. Particulièrement, celles qui peuvent être rentabilisées en deux ans au sein des entreprises consommant plus de dix gigawattheures d’énergie par an.
« Il est logique de ne pas chauffer les pièces où les gens ne passent pas régulièrement, comme les couloirs, les grands halls, les foyers ou d’autres pièces – à moins qu’il n’y ait des exigences liées à la sécurité », a aussi fait valoir Robert Habeck, évoquant là à la fois les immeubles d’entreprises et les bâtiments publics.
… mais aussi à la maison
Le ministre allemand a aussi mentionné une mesure relative aux bâtiments résidentiels. Il souhaite que les locataires disposent de plus de latitude pour faire des économies d’énergie. Il existe actuellement des obligations contractuelles de maintien d’une température minimale dans les appartements loués. « Cela signifie que si ces locataires veulent chauffer moins, ils violent leurs contrats de location », a rappelé Robert Habeck. Au vu de la situation, les autorités allemandes veulent suspendre ces obligations contractuelles. « Afin que les locataires qui souhaitent économiser de l’énergie et baisser le chauffage puissent le faire. »
En outre, le ministre allemand a indiqué que les propriétaires de chauffage au gaz vont être tenus de faire vérifier leur installation afin de l’optimiser. Ce n’est pas obligatoire, mais il devient également conseillé de régler le chauffage pour que la température soit plus basse la nuit. De plus, les propriétaires d’immeubles collectifs à chauffage central seront obligés – si ce n’est pas encore fait – d’effectuer un équilibrage hydraulique, pour que l’eau de chauffage soit répartie de manière optimale.
Enfin, une autre mesure va entrer en vigueur dans les domiciles privés: l’interdiction de chauffer les piscines au gaz pendant l’hiver. « Je ne pense pas que la police visitera tous les propriétaires de piscines et regardera si les piscines sont chaudes », a toutefois précisé Robert Habeck. « Ce n’est pas un pays dans lequel je veux vivre, où les citoyens sont harcelés et contrôlés. »
Remplir les stocks encore davantage
En parallèle de ces différentes mesures visant à économiser le gaz, Robert Habeck a indiqué que l’Allemagne allait revoir à la hausse ses objectifs en matière de stockage. Les réservoirs devront être remplis à 75% d’ici le 1er septembre, à 85% (au lieu de 80) d’ici le 1er octobre et à 95% (au lieu de 90) d’ici le 1er novembre.
Actuellement, les stocks sont remplis à 65%. Les livraisons via Nord Stream 1 viennent de reprendre, mais cela ne suffit pas à apaiser les inquiétudes allemandes. « La Russie s’avère de plus en plus être un facteur d’incertitude dans le système énergétique. L’Allemagne ne peut pas compter sur les approvisionnements russes », a déclaré Robert Habeck.
Enfin, dernière annonce d’importance: la réserve de lignite doit être réactivée pour le 1er octobre. De quoi permettre de rouvrir les centrales au lignite et de diminuer l’activité de celles fonctionnant au gaz. Pour rappel, l’Allemagne a également récemment décidé de recourir davantage au charbon.
La Grèce et l’Espagne rejettent rapidement la proposition « injuste » de l’UE visant à réduire la consommation de gaz
La Grèce, l’Espagne et le Portugal font déjà partie de ce qui semble être une liste de plus en plus longue d’États membres de l’UE qui ne sont pas d’accord avec la proposition de la Commission européenne de réduire de 15 % la consommation de gaz naturel dans l’ensemble de l’Union.
Le porte-parole grec, Ioannis Oikonomou, a déclaré lors d’un point de presse à Athènes jeudi que le gouvernement « a soumis des propositions et nous continuons à maintenir que cette direction peut apporter des solutions ». Indépendamment de la compression de l’offre russe et des accusations de la présidente de la CE, Ursula von der Leyen, selon lesquelles Poutine « arme » l’énergie russe pour tenter de faire chanter l’Europe – et pour punir l’UE des sanctions anti-russes – le ministre grec de l’énergie, Kostas Skrekas, a souligné que les ménages et les entreprises ordinaires seraient les premiers à souffrir dans tout le pays. Il a déclaré qu’Athènes ne se conformerait pas à une telle directive.
M. Skrekas a expliqué que « 70 % du gaz naturel importé par la Grèce est utilisé pour produire de l’électricité, ce qui signifie que toute réduction toucherait les ménages et les entreprises ». D’autres dirigeants nationaux de l’UE ont récemment exprimé des préoccupations similaires.
En publiant mercredi sa proposition de réduction drastique de la consommation, l’exécutif européen a indiqué que les premières réductions seraient volontaires ; toutefois, dans un geste sans précédent, la Commission a demandé que, dans le cas d’une alerte à l’échelle de l’UE « lorsqu’il existe un risque important de pénurie grave de gaz ou qu’une demande de gaz exceptionnellement élevée se produit, entraînant une détérioration significative de la situation de l’approvisionnement en gaz », elle ait le pouvoir d’imposer des réductions obligatoires.
Le gouvernement espagnol, en particulier, a pris les devants en rejetant catégoriquement l’idée que Bruxelles puisse exercer un tel pouvoir, même en cas d’urgence énergétique. La ministre espagnole de la transition écologique, Teresa Ribera, s’est exprimée en ces termes :
« Quoi qu’il arrive, les familles espagnoles ne subiront pas de coupures de gaz ou d’électricité dans leurs foyers et le gouvernement défendra la position de l’industrie espagnole, qui a payé un prix spécial pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. »
Ribera a souligné que la consommation de l’Espagne est restée dans des limites raisonnables. « Nous voulons aider, mais nous voulons aussi être respectés », a-t-elle déclaré.
Elle a également souligné un point déjà évoqué par le Hongrois Viktor Orban à propos de la crise de l’approvisionnement, à savoir que « l’on ne peut pas nous imposer un sacrifice disproportionné », surtout quand « on ne nous a pas demandé notre avis ».
Toutefois, le communiqué de la Commission européenne intitulé « Économiser le gaz pour un hiver sûr » souligne qu’il faudra un effort collectif, selon le document : « L’Union européenne est confrontée au risque de nouvelles coupures d’approvisionnement en gaz de la part de la Russie, en raison de la militarisation des exportations de gaz par le Kremlin, près de la moitié de nos États membres étant déjà touchés par une réduction des livraisons. Agir maintenant peut réduire à la fois le risque et les coûts pour l’Europe en cas de nouvelles perturbations ou de perturbations totales, renforçant ainsi la résilience énergétique européenne. »
Mais les réponses rapides de la Grèce et de l’Espagne ont mis en évidence ce qui sera au centre de la lutte pour la réduction de 15 % proposée au cours des huit prochains mois (et qui devrait théoriquement commencer le mois prochain) : certains États membres qui consomment déjà moins refuseront sans doute de porter le fardeau de pays plus grands comme l’Allemagne et la France.
Entre-temps, l’Italie et la Pologne sont devenues les dernières en date, jeudi, à remettre en question les mesures de rationnement collectif sur la table. « L’Italie, la Pologne et la Hongrie ont fait part de leurs inquiétudes quant à la proposition de l’Union européenne de réduire la consommation de gaz naturel de l’Union, s’ajoutant ainsi à l’opposition publique de l’Espagne et du Portugal à ce plan », rapporte Bloomberg.
Source : Zero Hedge – Traduit par Anguille sous roche
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la meilleure des solutions et la moins coûteuse est très simple ,non dispendieuse et aurait l’accord de tout les peuples,bref une véritable union ,il suffit de reprendre des.relations d’état normales avec la Russie,comme par le passé et d’envoyer chier les bouricains qui eux ne se priveront ni de gaz ni de pétrole . Il resterait un petit problème :il n’est pas sûr que la Russie que nous avons cocufiée accepte sans nous faire sentir une certaine rancoeur compte tenu du nombre de leurs jeunes hommes et civils massacrés par nos armes