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Les élites refusent le progrès, le vrai; elles refusent la destruction du (dés)ordre qu’elles incarnent (Bruno Bertez)

Les élites refusent le progrès, le vrai; elles refusent la destruction du (dés)ordre qu’elles incarnent.

By brunobertezautresmondes 

brunobertez.com

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Le monde Imaginaire dont je parle régulièrement est un monde de signes qui ont été disjoints du réel afin de propager des illusions.

Le monde Imaginaire est articulé sur l’hypothèse de la croissance infinie dans la mesure ou il promet des jouissances et des biens matériels. De la consommation.

Il remplace l’ancienne fonction du paradis dans la religion, Les satisfactions, le bonheur sont pour demain. Cela permet de maintenir longtemps un ordre social inique.

La plupart des illusions véhiculées sont des promesses.

On émet ainsi plus de promesses que le présent ne peut honorer. On reporte dans l’avenir. Mais ainsi, elles s’accumulent. Elles font boule de neige, elles se composent, c’est le problème des intérêts composés.

Il s’agit en quelque sorte de paris sur le futur. paris sur l’infinitude, paris sur l’absence de limites, de rareté, de gravitation.

Certains paris dans le passé ont été raisonnables, mais il a quand même fallu en réduire le poids par l’inflation, les guerres, les moratoires, les restructurations, les faillites, les destructions de toutes sortes etc.

La destruction des paris et promesses suraccumulées est une opération saine, naturelle qui est équivalente à la mue du serpent.

Le système ne survit et ne se perpétue et ne s’adapte à son environnement que si et seulement si, de temps à autre il détruit la suraccumulation qui constitue un boulet dans sa progression.

Notre système n’est plus progressiste au vrai sens du terme, car il refuse les destructions nécessaires à sa survie; il veut se maintenir, nier le tempes, nier la gravitation, nier les limites. En particulier il refuse les mutations de l’ordre social qui découleraient des destructions de la suraccumulation .

Notre système ne reconnait que les flux, il considère comme nuls et non avenus les stocks, les accumulations dans les bilans et tous les problèmes de solvabilité . C’est à dire que tous les problèmes de satisfaction des promesses sont considérés comme des problèmes de flux , de liquidité.

D’où le besoin , la nécessité organique, endogène , incontournable de la création croissante de nouveaux crédits et de fausse monnaie non gagée.

Au passage je signale que le système ne peut résister à un retournement de la tendance à long terme des taux dans le sens de la hausse, il a besoin de la tendance continue à la baisse .

Les interruptions ne peuvent être que passagères et téléphonées aux institutions TBTF afin qu’elles diffusent leur risque de taux sur le public et ses caisses de retraites. Les périodes courtes de hausse de taux doivent avoir été prévues par les initiés et couvertes, hedgées.

Le vrai ruissellement c’est cela c’est la diffusion du risque systémique sur le public!

Ceci me permet d’affirmer que le fond de la crise de notre système est une crise bilantielle, trop de passif pour pas assez d’actifs et de cash flows. Le cash flow ici, c’est le surproduit c’est à dire la partie de la valeur créée qui n’est pas payée aux travailleurs mais attribuée au capital.

La solution choisie est donc d’inflater les actifs, les actifs financiers surtout mais immobiliers aussi, de faire monter leurs prix , pour paraitre solvable ce qui fut le Système John Law. The Great Experiment.

Ce Système ne repose pas sur la Confiance mais sur la gogoterie, le vice du jeu et le cynisme.

Ce Système maintenant perfectionné, nie la suraccumulation , il nie le fardeau, le boulet en trichant:

il roule -c’est le cas de le dire- ses dettes, les reporte dans le temps

Il paupérise les producteurs de denrées alimentaires et de matières premières par l’épuisement des sols et l’exploitation minière

il surexploite les salariés en baissant leurs salaires réels et en confisquant les gains de productivité au lieu de les partager

il pille l’épargne et les retraites en ne leur permettant plus de capitaliser, seuls peuvent capitaliser ceux qui, soi-disant, prennent des risques. Mais ces soi-disant preneurs de risques n’en prennent pas, c’est un mensonge. Ceux qui prennent des risques les reportent sur le Tresor Public, le budget et l’institut d’émission de la monnaie. Ce sont d’authentiques prédateurs.

il baisse les salaires indirects , prestations santé, sécurité

il s’accapare les biens publics ou les bradent

il néglige l ‘éducation et la formation des générations futures

il remplace le peuple existant par un peuple venu d ‘ailleurs dont le coût d’entretien et de reproduction est très inférieur

Hélas :

La chute tendancielle de la croissance, des profits et des investissements productifs , l’éveil des Emergents rendent maintenant impossible d’honorer les promesses, ce qui se traduit par l’inflation des prix des biens et des services.

Le système recommence à buter sur ses limites comme ce fut le cas en 2008 mais la forme que prend cette crise est différente.

BRUNO BERTEZ

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