Daria Douguine victime de la guerre asymétrique institutionnalisée
La fille d’Alexandre Douguine est morte, dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 août, dans l’explosion du véhicule qu’elle conduisait dans les environs de Moscou. Une bombe placée dans le véhicule a tué la jeune femme sur le coup. Une enquête pour « homicide » a été ouverte pour tenter d’identifier les responsables de l’attentat qui visait vraisemblablement, non pas seulement Daria Douguina mais aussi son père.
Contrairement aux gros titres occidentaux exagérés qui le présentent comme « le cerveau de Poutine », rien ne prouve que Douguine et Poutine se soient jamais rencontrés (et encore moins une photo des deux ensemble ou dans la même pièce, ce que nous n’avons pas encore trouvé), bien que l’influence de la pensée de Douguine sur certains cercles politiques russes soit évidente. Il a longtemps joué un rôle central dans le développement de l’idéologie dite du « monde russe », mais son influence sur les cercles politiques du Kremlin a été, au mieux, marginale, surtout depuis 2014, étant donné qu’il s’est montré beaucoup plus belliciste et maximaliste en ce qui concerne la crise ukrainienne, parfois de manière inconfortable pour les dirigeants politiques russes.
Pendant près de dix ans, le penseur eurasiste aura été pourtant la cible d’une action constante de la part du camp occidentaliste, d’une délégitimation assez élaborée à base de falsifications multiples et d’un halo de menaces contre lui et sa famille. Dans le même temps, l’Occident a forgé un présumé Douguine, « cerveau de Poutine ». Le penseur eurasiste a pourtant toujours bien précisé qu’il n’a jamais rencontré Poutine en tête à tête, mais toujours dans un cadre protocolaire. Pour Slobodan Despot, le fondateur de l’Antipresse : « On a tué Daria à la place de son père. Et l’on a visé son père à cause d’une « influence sur Poutine » qui n’existe que la mythologie des Occidentaux. C’est un indice quant aux commanditaires ». Présent sur place, à Moscou, l’écrivain serbe précise : « En réalité, c’est plus tordu. On impute à Douguine une influence politique imaginaire en Russie, alors que ce qu’on redoute en réalité est son rayonnement intellectuel international ».
Ukraine : La guerre asymétrique institutionnalisée
La guerre en Ukraine est le premier conflit où un État utilise pertinemment une doctrine de combat jusqu’à aujourd’hui exclusivement réservée aux révoltes d’indépendance, aux guerres civiles, aux guérillas ou surtout aux opérations terroristes.
Ce qui semble encore plus incroyable, c’est qu’il semblerait que ce ne soit non pas un, mais des États qui procèdent ainsi dans ce nouveau genre de conflit, si on ajoute à l’Ukraine les soutiens occidentaux et en particulier américains.
Parce qu’avec un peu de recherche, on réalise que tout cela n’est pas arrivé par hasard.
La réflexion sur la guerre asymétrique a commencé aux États-Unis avec l’expérience du Kosovo et ce qu’en a rapporté le général Wesley Clark qui était à la tête des forces de l’OTAN. Il écrivit d’ailleurs une suite à son premier récit pour commenter la campagne en Irak et la guerre contre le terrorisme : dans Gagner les guerres modernes qui préfigure tous les éléments de la nouvelle doctrine américaine de combat.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001 les agences gouvernementales et l’armée américaine ont été arrosées d’un flot de subventions et de missions nouvelles. Elles se sont alors tournées vers cette nouvelle doctrine de combat « non conventionnelle »
La techno-guérilla
L’Asymmetric Warfare Group (AWG) a été créé en 2004. À l’origine pour conseiller les forces armées américaines à combattre les menaces asymétriques de type Al Qu’aida. Sa compétence a vite évolué pour définir des méthodes de combats asymétriques utilisant tout l’arsenal technologique de renseignement et d’action. Cette recherche a abouti à la définition de la techno-guérilla que l’AWG et les autres agences américaines ont déployé officiellement et officieusement sur tous les théâtres d’opérations, comme pour les éliminations de leaders .
Cette doctrine, l’AWS n’en fait aucun secret. Et il est d’ailleurs assez stupéfiant d’observer comment leur vidéo de présentation qui date de 2017 présente tout ce que l’on a pu voir se passer en réaction à l’invasion russe : drones, frappes ciblées, forces spéciales, élimination de cibles, embuscades, réseaux de renseignement ultra précis et réactifs, délégation de commandement au niveau tactique, unités indépendantes…
Réaction après 2014
Suite à l’occupation de la Crimée en 2014, le gouvernement américain s’est rendu compte du risque que pouvait représenter la Russie alors qu’il n’avait plus aucune présence en Europe. Il a alors réagi en votant l’Initiative de Réassurance Européenne (EDI), dont la partie opérationnelle consiste en la mise en place d’une unité opérationnelle en Europe de l’Est, nommée Atlantic Resolve (AR).
Il n’était clairement pas question de recréer les immenses bases américaines de la guerre froide. Beaucoup d’observateurs à l’époque se sont moqués de l’apparence maigreur de l’opération déployée, en partie émergée, dirigée depuis Poznan en Pologne, et officiellement composée que de 6000 personnes pour toute l’Europe.
Le but et la doctrine d’AR n’est pas de constituer une force conventionnelle d’une taille comparable à celle de la Russie en alignant des centaines de chars (ce qui aurait constitué un risque évident d’escalade), mais de mettre en place un centre opérationnel pour coordonner les réactions si jamais une attaque russe se produisait, le tout en utilisant des méthodes de combat qui ne nécessitaient pas des immenses déploiement d’hommes et de matériel. L’AWG est donc naturellement devenu un des éléments essentiels d’Atlantic Resolve, comme indiqué dans cette brochure datant de 2018.
Dès 2014, les forces américaines avaient anticipé l’éventualité d’une attaque russe sur un des pays d’Europe de l’Est, les documents publiés par AR et AWG dès 2016 le prouvent indubitablement. L’erreur des Russes (et aussi de bon nombre de commentateurs) est de l’avoir pris à la légère.
Dès 2014, un noyau multidisciplinaire américain, mêlant armée, forces spéciales, NSA, CIA, AWG s’est donc mis en place en Pologne et a travaillé à préparer les anciens pays du bloc de l’Est passés dans le camp occidental. La réponse préparée en cas d’agression serait la mise en action d’une techno-guérilla et c’est clairement ce que nous avons vu se dérouler. Toute cette préparation explique également la rapidité de mise en œuvre de l’envoi de moyens aux forces ukrainiennes, principalement ces lance-missiles anti-char et anti-aérien, qui ont inondé les troupes irrégulières ukrainiennes dès les premiers jours du conflit.
Objectif et conditions de victoire
Il y a fort à parier que la suite de la guerre restera tout aussi obscure pour les férus de lignes de fronts, de grandes manœuvres et de défilés martiaux.
La guerre asymétrique n’est pas basée sur la prise territoriale, mais sur les actions en profondeur, la désorganisation des forces ennemies et l’attrition, c’est-à-dire l’élimination des moyens physiques et humains et de leur capacité à agir et à réagir.
Son objectif est la victoire politique, et non militaire, ce qui est d’ailleurs l’objectif de tous les groupes opérant des conflits asymétriques : le retour à la diplomatie, avec eux en position de force à la table des négociations. Pour cela, il faut passer par un préalable : détruire au maximum la capacité offensive et défensive de l’ennemi afin de s’assurer de la pérennité de cette solution diplomatique : lui oter pour toujours l’envie de recommencer.
L’objectif d’une guerre asymétrique est de laisser un tel souvenir chez l’ennemi, dans son armée ou dans sa population, afin de chasser pour de bon ses velléités belliqueuses.
SOURCE
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Assassinée sur ordre exprès de Joseph Robinette B. AKA 46th
Un message d’ Alexandre Douguine
«Comme vous le savez tous, à la suite d’une attaque terroriste perpétrée par le régime ukrainien le 20 août en revenant du festival de Moscou “Tradition”, sous mes yeux, ma fille Daria Douguina a été brutalement tuée par une explosion. C’était une fille respolendissante orthodoxe, patriote, combattive, intelligente. Ses discours et ses rapports furent toujours profonds. Elle n’a jamais appelé à la violence et à la guerre.
Elle était une étoile montante au début de son voyage. Les ennemis de la Russie l’ont tuée ignoblement, tranquillement… Mais nous, les membres de notre peuple, ne pouvons être brisés, même avec des coups aussi insupportables. Ils voulaient supprimer notre volonté avec une terreur sanglante contre les meilleurs et les plus vulnérables d’entre nous. Mais ils n’obtiendront pas ce qu’ils veulent.
Nos cœurs n’ont pas seulement besoin de vengeance ou de représailles. C’est trop petit, pas assez russe. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de notre victoire. Ma fille a déposé sa vie de jeune fille sur son autel. Alors gagnez, s’il vous plaît!
Nous voulions l’élever pour qu’elle soit éveillée et courageuse. Laissez-la inspirer les fils de notre patrie à cet exploit.»
Un adieu à Daria Douguina (Platonova) — service commémoratif civil — aura lieu le 23 août prochain au centre de télévision Ostankino.
CE SONT TOUJOURS LES INNOCENTS QUI TOMBENT EN CAS DE CONFLIT ! LES DÉCLENCHEURS, PRENNENT TOUTES LES PRÉCAUTIONS À SE METTRE AUX ABRIS !