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Les élites dirigeantes occidentales ont le sang de Dariia Dugina sur les mains

Les élites dirigeantes occidentales ont le sang de Dariia Dugina sur les mains


Par The Saker – Le 23 août 2022 – Source The Saker’s Blog

Le meurtre de Dariia Dugina a déclenché une réaction désormais tout à fait prévisible de l’Occident collectif : l’indifférence totale. Ce n’est guère une nouveauté. L’Occident n’a pas seulement mis un régime nazi au pouvoir à Kiev, il l’a soutenu par tous les moyens possibles pendant que ce régime faisait tout ce qui suit :

 

  1. Utilisé ses forces armées dans une guerre civile interne, ce qui est (était ?) interdit par la constitution ukrainienne, guerre civile qui a fait environ 14’000 morts en huit ans.
  2. « Ze » a écrasé toute opposition interne, non seulement les partis et les politiciens putativement « pro-russes » (dont beaucoup sont membres de la Rada ukrainienne), mais aussi les partis clairement pro-ukrainiens (comme le « Parti de Sharii« ).
  3. « Ze » a également interdit tout média alternatif/libre en Ukraine. Les journalistes occidentaux n’ont rien remarqué ni objecté.
  4. Les forces armées ukrainiennes ont bombardé l’infrastructure civile de la LDNR pendant des années (et ont essayé de couper l’eau de la péninsule de Crimée). Dernier exemple en date ici.
  5. Les Ukronazis ont tenté à plusieurs reprises d’attaquer des usines nucléaires et chimiques.
  6. Le régime de Kiev a également attaqué à plusieurs reprises le réseau électrique civil.
  7. Les forces spéciales nazies ont mené de nombreux assassinats en LDNR et ont même tenté de le faire en Crimée et en Russie (comme le prouve le cas de Dugina).
  8. En Ukraine, des milliers de personnes ont disparu dans des centres de torture de style CIA.
  9. La torture est désormais une pratique régulière de l’armée et des services de sécurité ukrainiens.
  10. La plupart des prisonniers de guerre russes ont été systématiquement torturés et assassinés.
  11. Le personnel militaire russe a fait l’objet d’attaques chimiques (voir ici et ici).
  12. Les Ukronazis ont également tué des centaines (si ce n’est plus) de soldats ukrainiens qui ont refusé d’être utilisés comme chair à canon et de combattre les Russes dans des attaques désespérées et suicidaires.
  13. Les forces ukrainiennes se sont systématiquement cachées derrière les civils dans les écoles, les centres commerciaux, les hôpitaux et même les jardins d’enfants.
  14. Les politiciens ukrainiens ont à plusieurs reprises qualifié le peuple russe de « sous-hommes« , de « chiens de porcs« , de « biomatériaux » et ils ont ouvertement appelé à tuer autant de Russes (y compris les non-combattants) que possible (dernier exemple en date ici).
  15. Les nazis ont utilisé massivement des armes à sous-munitions interdites, y compris des armes à sous-munitions contenant des mines anti-personnel illégales qui ont mutilé des dizaines de civils.

Et je pourrais continuer encore et encore. Mais je pense que l’image est assez claire. Elle montre cela :

  1. L’Occident soutiendra absolument toutes les atrocités commises par ses mandataires ukrainiens.
  2. L’Occident déteste profondément et viscéralement la Russie : contre les maudits et détestés Russes, tout, absolument tout est permis.
  3. L’Occident ne se contente pas de ne pas dénoncer les atrocités commises par les Ukronazes, il mène une campagne ouverte et sans ambages pour faire taire toute voix discordante (dernier exemple en date ici). Amnesty International a présenté ses excuses pour son rapport sur les violations des droits de l’homme en Ukraine.
  4. En fait, et dans l’une des déclarations les plus hypocrites de l’histoire mondiale, le Sénat américain a déclaré que la Russie était un sponsor du terrorisme, ce qui est plutôt ironique étant donné que les États-Unis sont, de loin, le principal sponsor du terrorisme au niveau mondial et national !
  5. Les acteurs étatiques occidentaux ont également organisé et financé des centres de PSYOP/Cyberwarfare qui ont attaqué même des blogs personnels (comme le blog Saker) pour tenter de faire taire toute voix dissidente.
  6. L’Occident redouble d’efforts, encore et encore, et apporte encore PLUS de soutien à l’Ukraine après chaque atrocité nazie (les États-Unis viennent d’ajouter 3 MILLIARDS de dollars d’ »aide » pour toutes les actions décrites ci-dessus).

Je soutiens que deux choses sont vraiment essentielles ici : le schéma décrit ci-dessus est immuable depuis au moins les Croisades et ce schéma est unanimement partagé par tous les gouvernements occidentaux aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’un hasard, ni d’une erreur, mais du cœur d’une vision du monde partagée par toutes les élites dirigeantes occidentales, en particulier les Européens du Nord (la réalité de l’Europe du Sud et de la réalité culturelle méditerranéenne à laquelle l’Europe du Sud appartenait est plus nuancée et complexe).

Dariia Dugina a été assassinée par un seul terroriste ukronazie, dirigé par le SBU qui, à son tour, n’est qu’un mandataire de la CIA/MI6. Mais le sang innocent de Dariia Dugina, comme celui de MILLIONS d’autres innocents à travers l’histoire, est sur les mains de la classe dirigeante qui fait semblant de ne rien voir tout en étant directement impliquée dans tout cela. Quant aux peuples de l’Ouest, ils doivent décider s’ils vont continuer à accepter docilement d’être dirigés par des voyous meurtriers, racistes, ou s’ils vont leur résister (ou, au moins, ne pas les soutenir et, à tout le moins, avoir la décence de décider de ne jamais soutenir sciemment un mensonge).

Jusqu’à présent, je dois tristement admettre que je ne suis pas très impressionné. Je vois une société post-vérité dans laquelle le concept même de vérité a perdu toute signification. Cette indifférence totale et absolue à la notion même de vérité est la seule véritable « valeur occidentale » qui subsiste.

Andrei

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

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2 réponses »

  1. INTERVIEW donné 3 jours avant le 22 aout Via ER

    Thierry Thodinor : Vous êtes journaliste spécialisée dans les relations internationales, historienne des idées et bien sûr la fille d’Alexandre Douguine, souvent présenté comme l’idéologue de Vladimir Poutine. Ce pedigree fait que vous êtes personnellement sous sanction américaine. Comment cela se traduit-il concrètement pour vous ?

    Daria Douguine : Votre information est incomplète ! Je suis également privée de dessert au Canada, en Australie, au Royaume-Uni… L’étonnant est que ni mon père ni moi-même ne possédons d’actifs qui puissent être confisqués hors de Russie. Sans doute, les États-Unis et leurs vassaux craignent-ils plutôt nos idées et notre vision d’un monde multipolaire, qui contre à angle droit l’hégémonie mondiale américaine. À ce titre, nous interprétons ces sanctions comme un grand honneur !

    Concrètement, dans notre cas, les sanctions sont un instrument de contre-influence politique car, dès lors que vous êtes sanctionné, vos contacts dans les pays d’où émanent ces sanctions peuvent subir des mesures de contrôle de la part de leurs gouvernements. Cela facilite donc l’intrusion des services spéciaux occidentaux dans la vie des citoyens non conformes.

    Les sanctions internationales peuvent-elles avoir un impact sur la détermination russe à conduire cette guerre ?

    Certainement pas ! Les sanctions se sont essentiellement retournées contre les pays qui ont servilement suivi les diktats américains ! L’opération spéciale russe n’a pas été stoppée, mais l’économie européenne est au bord de la destruction, tout comme une bonne partie de l’économie mondiale. Surtout, les relations entre l’Europe et la Russie ont été durablement détruites. À ce titre, les sanctions ont été efficaces et c’était sans doute leur but caché.

    En outre, les sanctions ont mis en évidence la faiblesse de l’Occident et l’échec de son idéologie libérale. L’eurasisme – qui n’a lui aucune prétention hégémonique – est en train de détruire le globalisme unipolaire.

    Sur le front intellectuel, la Russie a pris quelques mesures symboliques de rétorsion, par exemple en déclarant non grata Francis Fukuyama, doctrinaire libéral de la fin de l’Histoire. Je pense que la Russie pourrait aussi utilement se poser la question de sanctionner un Bernard Henri-Lévy, inlassable artisan de la destruction de ses relations avec l’Europe ! Ces sanctions « philosophiques » montrent que la guerre des idées fait écho à la guerre économique.

    Ce boomerang « hétérotélique » des sanctions (le but atteint est l’inverse du but proclamé) montre au passage que les choix de politique énergétique européens sont parfaitement inadaptés…

    Oui et les Allemands en sont à rouvrir leurs centrales à charbon ! L’idéologie libérale est foncièrement chaotique et elle ne connaît que les calculs de court terme. Ce qui conduit à des choix incohérents et souvent dysfonctionnels.

    Les sanctions semblent arrimer la Russie à la Chine, tandis que le monde arabe et l’Afrique se défient de l’Occident. Comment pourraient se structurer les blocs civilisationnels du post-mondialisme ?

    La Russie a sauvé son économie notamment en « re-routant » ses énergies fossiles vers la Chine et l’Asie et cela dès 2014. Cette réorientation stratégique est en outre déjà effective, alors que l’Occident semble naviguer à vue. On le voit par exemple dans le dossier du gazoduc Maghreb-Europe et les tergiversations sur une éventuelle relance du tronçon Midcat entre la Catalogne et le sud-est de la France.

    Le clivage entre le monde oriental et le monde occidental est une réalité : l’Arabie saoudite tourne le dos aux États-Unis parce que l’ADN de la géopolitique américaine est un cocktail d’opportunisme de court terme, de colonialisme et de double standard permanent ; les Saoudiens savent que du jour au lendemain ils peuvent être désignés comme ennemis du genre humain !

    L’ordre du monde est déstabilisé et la transition d’un modèle unipolaire vers la multipolarité sera semé d’embûches : nous allons vers le clash des civilisations et son cortège de conflits.

    Nous voyons – aujourd’hui même – le Mali saisir l’ONU en accusant la France de soutenir le terrorisme !

    Pendant ce temps, les tensions montent à Taïwan, la Turquie lance une offensive en Syrie du nord en coordination avec les forces syriennes, le conflit israélo-palestinien est relancé, etc.

    L’hégémonie américaine est terminée.

    La Turquie n’est-elle qu’un allié de circonstance pour la Russie ? Ne craignez-vous pas une résurgence du pantouranisme ?

    En matière diplomatique, la Turquie reste fidèle à une approche réaliste assez éloignée, donc, d’une stratégie de très long terme.

    Toutefois, l’État profond turc rejette le pantouranisme et commence à développer une approche eurasiste faisant prévaloir une alliance de long terme avec la Russie. C’est ce clan eurasiste au cœur de l’État turc qui est à l’origine du dialogue avec la Syrie et du rapprochement avec la Russie.

    Chose inimaginable il y a encore quelques semaines, le très populaire magazine Türkyie vient d’annoncer qu’Erdoğan allait avoir un entretien téléphonique avec Bachar el-Assad !

    Dans une optique eurasiste, Turcs et Russes sont suffisamment proches – beaucoup de Russes ont du sang tatar – pour que les nombreux conflits qui les ont opposés puissent être assimilés à des querelles de famille !

    Une alliance stratégique turco-russe commencera par une alliance en Syrie et par la mise en place d’une coordination Damas-Ankara-Téhéran.

    Nous avons bien sûr également des intérêts communs en mer Noire, que nous souhaitons stable et donc débarrassée des navires de guerre anglais et américains !

    En Libye, en Azerbaïdjan ou en Afghanistan nos intérêts convergent… Dans tous ces points du globe, la Russie et la Turquie peuvent et doivent coopérer.

    Tout en restant membre de l’OTAN, la Turquie a aujourd’hui une approche nuancée sur la question ukrainienne et cela est d’une grande importance pour nous.

    Comment analysez-vous les tournées africaines respectives (et leurs accueils très différenciés) de Lavrov et de Macron ?

    L’Afrique est le troisième front après Taïwan et l’Ukraine ! Il y a à la fois une montée du terrorisme – parfois contrôlé – et un redécoupage des zones d’influence. La France a perdu son influence dans la région en tentant d’y implanter, comme le souligne Bernard Lugan, un néo-colonialisme de type anglo-saxon.

    En renonçant à ses valeurs pour exporter les valeurs hégémoniques américaines, la France a perdu la Centrafrique et le Mali. Elle est en train de perdre le Niger.

    La traditionnelle politique africaine de la France ayant été pervertie par Macron, la Russie devient un importateur de souveraineté et de sécurité pour l’Afrique car elle ne s’adresse pas à des vassaux et vise à promouvoir des accords gagnant-gagnant partout où cela est possible. Je parle beaucoup avec les Africains, notamment les panafricains. Ces promoteurs de la tradition primordiale africaine connaissent René Guénon et voient dans la Russie une force anti-impérialiste. La guerre de l’avenir se joue en Afrique.

    Au Sahel, de Serval à Barkhane, l’armée française s’est pourtant comportée avec une grande noblesse ; la responsabilité de Macron est écrasante dans la haine que l’Afrique voue aujourd’hui à la France !

    Il est vrai qu’Emmanuel Macron, pour reprendre l’image de son mentor Attali – qui ne voit dans le monde que des managers et des migrants – incarne plus la caste des managers que l’identité, l’esprit et la culture français !

    Mais je reste optimiste pour la suite : la France vit des heures si noires et si contraires à son génie que l’heure de sa libération ne peut qu’être proche. Une victoire de l’opposition aux dernières élections aurait d’ailleurs été impuissante à sortir la France – contrainte dans les carcans de l’Union européenne et des relations transatlantiques – de sa crise profonde. Comme le disait Descartes, pour recomposer efficacement l’édifice, il est nécessaire qu’il soit détruit jusqu’à la base. Or, Macron détruit plus efficacement que Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon ne pourraient le faire !

    Les eurasistes annonçaient depuis plusieurs années – en l’appelant de leurs vœux – l’intervention militaire russe en Ukraine. Depuis huit ans, des voix s’élevaient (on pense à Zakhar Prilepine) pour fustiger l’égoïsme ou l’indifférence de Moscou à l’égard de « Ceux du Donbass ». Qu’est-ce qui a poussé Vladimir Poutine à franchir le Rubicon en février 2022 ?

    Il est vrai que les eurasistes soutiennent depuis longtemps le retour de la Novorossya dans la mère-patrie russe. Mais on peut dire qu’ici c’est l’Occident qui a démarré cette guerre : l’Ukraine a été utilisée comme une place d’armes, une plateforme de projection de l’OTAN. Après deux mois d’efforts diplomatiques sans succès, Moscou a fini par tracer une ligne rouge : l’Ukraine ne doit pas devenir une base avancée de l’OTAN. C’est le moment qu’a choisi Zelensky pour annoncer qu’il souhaitait faire de l’Ukraine une puissance nucléaire !

    Toutes les lignes rouges ayant été franchies, la réponse de la Russie a pris la forme de cette opération spéciale. J’insiste sur ce point : la réponse est une stratégie de défense face aux provocations délibérées de l’Occident.

    Les stratèges américains ont de longue date prémédité l’instrumentalisation de l’Ukraine ; il suffit de lire Zbigniew Brzeziński pour s’en convaincre !

    Henry Kissinger lui-même, dans un article du Wall Street Journal s’inquiète de ces dérives dangereuses de la stratégie américaine.

    Il y a un mois de ça, j’étais en Novorossya ; les habitants y ont vécu l’enfer pendant ces huit dernières années, mais il est frappant de constater qu’ils analysent la situation non comme un conflit entre des acteurs locaux, mais comme une guerre voulue par l’Occident.

    On est bien sûr au-delà de la querelle de voisinage. La Russie est à la fois encerclée militairement et fait l’objet d’une stratégie de roll back. Pensez-vous qu’il existe un plan occidental de démembrement de la Russie ?

    Il existe un projet dit de « décolonisation » dans les cartons des stratèges américains ; partitionner la Russie est d’ailleurs un rêve géopolitique anglo-saxon depuis Mackinder et sa théorie du Heartland.

    Les entreprises impériales américaines portent souvent ce label « décolonisateur » ; ainsi, au Moyen-Orient, le projet d’ingérence américaine du Greater Middle East allait-il de pair avec la constitution d’un État-nation kurde indépendant au détriment de la Turquie, de l’Iran, de la Syrie et de l’Irak !

    L’existence d’un projet « décolonisateur » concernant la Russie fait que nous ne pouvons plus être en situation de dialogue avec l’Occident.

    L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN annonce-t-elle une généralisation du conflit ?

    C’est bien sûr un geste inamical, mais il n’y a pas selon nous de ligne rouge franchie comme dans le cas de l’Ukraine. En outre, la Turquie peut bloquer le processus : les conspirateurs gülenistes n’ont toujours pas été extradés par la Suède (où ils ont trouvé refuge) et le soutien de l’opinion publique turque pour l’OTAN est à un étiage très faible.

    Rappelons que les gülenistes ont utilisé la base aérienne de l’OTAN à Incirlik pendant leur tentative de coup d’État en juillet 2016. Erdoğan a d’ailleurs révisé ses positions globalistes et pro-américaines à ce moment-là…

    Aujourd’hui, la presse turque regorge d’articles évoquant positivement le retrait de la France de l’OTAN sous de Gaulle.

    Pour en revenir à l’élargissement de l’OTAN à la Suède et à la Finlande, il est très probable que cela ait aussi un lien avec les tensions émergentes dans l’Arctique.

    On discerne dans cette opération spéciale une dimension eschatologique. Plusieurs commentateurs russes ont déclaré que si la Russie ne parvenait pas à se faire respecter comme une puissance souveraine, ce serait la fin de l’humanité. La Russie est-elle entrée dans une guerre à mort avec l’Occident ?

    Oui, il y a une dimension religieuse. Mais il faut aussi comprendre que si nous ne gagnons pas cette guerre, si la multipolarité ne voit pas le jour, le monde sera plongé dans le chaos. La Russie subira des attaques terroristes et le processus de démembrement du pays démarrera.

    L’Europe serait elle aussi déstabilisée par le terrorisme ukrainien.

    D’ores et déjà, l’Ukraine est un failed state, un État terroriste, la bombe nucléaire du monde dans un sens métaphorique. La victoire est notre seule option et les Russes savent gagner les guerres !

    Les Ukrainiens sont aussi des slaves, mais leur détermination faiblit car il est impossible de maintenir dans la durée une motivation qui repose sur la haine. L’amour est une motivation plus forte et plus durable.

    Quels sont aujourd’hui les buts de guerre de la Russie ?

    Officiellement, l’État russe déclare comme buts de guerre la dénazification et la démilitarisation de l’Ukraine. On pourrait traduire cela d’un mot : désaméricanisation.

    La dimension spirituelle, voire religieuse de l’opération spéciale (la guerre contre la haine et le mensonge), c’est la destruction de ce fallacieux rêve américain. Certains auteurs voient dans la Russie un katehon qui protège la Terre de la venue de l’Antéchrist.

    Du point de vue des gains territoriaux, la question est très différente de ce qu’elle était en 2014 avec la Crimée : il n’y a pas de revendication territoriale, mais nous avons besoin d’un changement de gouvernement à Kiev puisque le gouvernement actuel est une marionnette de l’Occident.

    Mais la machine de guerre russe s’arrêtera là où sera la victoire. Il est certain toutefois que nous n’aurons aucune revendication territoriale sur la partie occidentale de l’Ukraine, terre d’élection depuis le début du XXe siècle d’un nationalisme ukrainien hostile à la Russie. En l’occurrence, c’est plutôt la Pologne qui lorgnerait sur la région de Lvov par exemple !

    Pensez-vous qu’il y ait encore une fenêtre de négociation avec le gouvernement de Zelensky ?

    Il n’y a guère d’espoir de discussion constructive avec un gouvernement capable d’assassiner ses propres négociateurs [1] !

    Zelensky n’a jamais été intéressé par un accord avec Moscou ; il cherche à entraîner les troupes de l’OTAN dans une confrontation directe avec l’armée russe.

    L’opinion publique russe, si l’on en juge par les commentaires sur les réseaux sociaux ou dans la presse, est hostile à toute forme de dialogue avec l’État ukrainien actuel unanimement vu comme un État terroriste. Personnellement, je considère que l’État kievien possède effectivement certains traits d’un régime terroriste ; il suffit de penser aux huit années que les populations civiles du Donbass viennent de subir sous les bombes ukrainiennes pour s’en convaincre !

    À propos de terrorisme, avez-vous des informations sur les biolabs américains en Ukraine ?

    Oui. Il s’agit de biolabs d’origine soviétique. Après la chute de l’URSS, les biolabs dans les pays ex-soviétiques entourant la Russie sont passés sous le contrôle de fondations américaines liées aux structures de force de l’État américain. Les Américains ont choisi de développer certains programmes de recherches dans ces biolabs plutôt que chez eux à Fort Detrick en raison du risque pour les populations et des contrôles très stricts en vigueur aux États-Unis. Leur intérêt s’est donc porté sur les biolabs présents en Ukraine, au Kazakhstan et en Géorgie.

    En janvier 2022, il y a eu une tentative de coup d’État au Kazakhstan. Des soldats russes sont intervenus pour stabiliser la situation, mais l’accès aux quatre biolabs (sous contrôle américain) de niveau de sécurité P4 leur a cependant été refusé ! Il existe donc des programmes de recherche biologiques qui sont développés aux frontières de la Russie et que les Russes ne doivent pas voir !

    À l’occasion de cette tentative de coup d’État, j’avais rencontré Gennadiy Onishchenko, le plus grand épidémiologiste russe, qui pensait que le virus du covid avait pu être créé dans l’un de ces laboratoires kazakhs avant d’être implanté en Chine. Il m’avait alors alertée sur la question des biolabs ukrainiens notamment ceux des régions de Kiev et Kharkov. Le ministère de la Défense russe a par ailleurs affirmé que des expériences non réglementées (ie susceptibles de produire des armes biologiques) avaient eu lieu en Ukraine. Les informations sur ce sujet sont pour l’instant sous le contrôle du ministère, mais nous savons d’ores et déjà que dès le début de l’opération spéciale, les employés des biolabs frontaliers ont fui avec les échantillons liés à ces expérimentations.

    Vous êtes allée à Azovstal. Avez-vous eu la confirmation de la présence d’officiers occidentaux ? Qu’avez-vous ressenti sur place ?

    J’ai interrogé les soldats russes présents sur le site ; ils m’ont parlé de documents d’identité d’origine américaine qui ont été brûlés. Quelques fragments ont été récupérés [2]. Il y avait sur place une sorte de crematorium.

    Azovstal c’était d’abord un son unique au monde au milieu de ces carcasses métalliques, une musique d’apocalypse. De cet espace souterrain de neuf étages (je me suis arrêtée au premier) émane une énergie noire, proprement maléfique. Cette atmosphère unique n’est pas propre à la guerre : j’étais en Syrie en 2019 et j’ai vu des quartiers d’Alep entièrement détruits, mais rien n’y évoquait à ce point l’Enfer de Dante !

    Dans Azovstal, j’ai aussi trouvé beaucoup de littérature russophobe, d’ailleurs très bien faite, mais qui avait la particularité d’être présentée sous la forme de manuels de management à l’américaine (schémas explicatifs, analyse coût/avantage appliquée à la russophobie, etc.)…

    Un travail de spécialistes des opérations psychologiques !

    À Azovstal, j’avais la sensation très particulière d’être au cœur de l’histoire. Azovstal c’est le cœur de notre histoire en marche.

    Je voudrais aussi évoquer une scène dont j’ai été témoin au théâtre de Marioupol : au milieu des ruines, des gens répétaient une pièce de Tchekhov. C’est très symbolique de cette force, de cette volonté de vivre qui caractérise les habitants de Novorossya.

    Ces gens, qui existent authentiquement au sens de Heidegger, nous donnent à tous une leçon de vie !

    La Russie, qui incarne aujourd’hui la résistance au Nouvel Ordre mondial a semblé tergiverser sur la ligne de conduite à tenir face à la narration covidiste. La Russie est-elle aujourd’hui définitivement « vaccinée » contre le Great Reset ?

    Le covid est une arme biologique qui a été utilisée par les forces globalistes pour mettre sous contrôle les populations. La Russie a oscillé entre obligation vaccinale et liberté totale, sans doute parce qu’elle s’était persuadée qu’il fallait maintenir une forme de dialogue avec l’Occident. Identiquement, il y avait un mouvement de balancier entre des phases un peu idéalistes de rapprochement avec l’ouest et des phases de réalisme géopolitique. Aujourd’hui les liens de dépendance politique, économique mais aussi idéologique sont rompus. L’hégémonie culturelle de l’Occident, la pensée unique ont fait leur temps.

    Depuis le début de l’opération spéciale, la Russie trace sa propre route.

    Les condoléances de Vladimir Poutine
    (qui vient de signer un décret attribuant l’Ordre du courage à Daria Douguine)

    « Un crime ignoble et cruel a mis fin prématurément à la vie de Daria Douguine, une personne brillante et talentueuse dotée d’un cœur véritablement russe. Comme journaliste, scientifique, philosophe et correspondante de guerre, elle a servi le peuple et la patrie avec sincérité, illustrant par ses actes ce qu’être une patriote russe veut dire. »

    Les condoléances du patriarche de Moscou adressées à Alexandre Douguine

    Cher Alexandre Gelievich,

    C’est avec une profonde douleur que j’ai appris la mort tragique de votre fille.

    Daria Alexandrovna était connue en Russie et à l’étranger comme une personnalité publique active, une journaliste brillante et un chercheur scientifique talentueux. Malgré son jeune âge, elle avait réussi à obtenir un succès significatif dans le domaine qu’elle avait choisi, gagnant la gratitude et le respect de ses collègues.

    Dans les jours d’épreuves difficiles liées à la perte des êtres chers, les paroles de la Sainte Écriture sont une consolation :

    « Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur ; donc, que nous vivions ou mourions, nous appartenons au Seigneur. » (Rom 14.)

    Que le Seigneur miséricordieux des Cieux et de la Terre accueille l’âme de Sa servante Darya dans la Cité des Justes et que son souvenir reste éternel.

    Kirill, patriarche de Moscou et de toute la Russie

    Tuez Douguine !
    Le massacre d’innocents et la géopolitique du terrorisme anti-russe :
    un texte de Iurie Roșca (ancien vice-Premier ministre moldave)

    La famille internationale de la pensée et de l’action conservatrice et traditionaliste est en deuil. Notre bonne amie et camarade de lutte idéologique Daria Douguine-Platonova a été victime d’un attentat terroriste en Russie, à la suite duquel elle est décédée. Sa voiture a explosé peu après le départ du célèbre journaliste et militant conservateur. De toute évidence, la cible de cet attentat terroriste était le célèbre penseur traditionaliste russe Alexandre Douguine. Alexandre Douguine a miraculeusement survécu. Il allait monter dans la même voiture, mais au dernier moment il a abandonné et est monté dans la voiture d’un ami.

    Je suis un ami de la famille Douguine depuis de nombreuses années, j’ai traduit quatre livres et une série d’articles de cet éminent philosophe en roumain et édité ses livres en Roumanie et en Moldavie. J’étais très attaché à sa fille Daria, brillante disciple de son père avec une très solide formation philosophique en France, formidable journaliste et excellente organisatrice. Daria était une jeune femme très spéciale. Contrairement à ses collègues de sa génération qui vivent leur vie avec nonchalance et en dehors de tout idéal et de toute aspiration majeure, Daria était une personne totalement dévouée à la cause de son père, qu’elle partageait avec dévouement et loyauté.

    Il y a quelques années, avec Alexandre Douguine et son infatigable et charmante fille Daria, j’ai organisé le forum de Chisinau, une conférence internationale qui a réuni des intellectuels de premier plan de la nouvelle dissidence européenne anti-atlantiste et des pays ex-communistes. Nous avons organisé en 2019, avec la contribution directe d’Alexandre et Daria, une équipe internationale, composée d’intellectuels anti-Système de divers pays, qui a entrepris une tournée en Syrie, où nous avons eu une série de réunions publiques pour exprimer notre solidarité avec le peuple syrien dans sa lutte contre l’agression israélo-américaine. Dans notre délégation, Daria était la seule femme qui a fait face à tous les risques avec nous voyageant à travers la Syrie, déchirée par la guerre.

    L’assassinat de Daria Douguine et la tentative d’assassinat de son père Alexandre sont extrêmement significatifs. Les ennemis de la Russie visent aujourd’hui la liquidation physique des centres de réflexion stratégique de ce pays, des penseurs les plus importants, capables de conceptualiser la scène historique actuelle et de représenter une alternative idéologique au mondialisme totalitaire néolibéral.

    L’assassinat de Daria Douguine représente un tournant radical non seulement pour la Russie, mais aussi pour la politique internationale. Sa mort pourrait accélérer certains processus qui étaient en état de latence ou de stagnation.

    Les ennemis de la Russie lui ont jeté le gant au visage avec défi. Et cela à un moment critique non seulement pour ce pays en pleine guerre avec l’Occident collectif sur le territoire de l’Ukraine, mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale. Moscou ne peut rester impassible face à un acte terroriste aussi grave. On ne sait toujours pas comment le Kremlin va réagir. Il est cependant certain qu’avec l’assassinat de Daria Douguine, le monde ne sera plus ce qu’il était. Nous entrons dans une phase beaucoup plus dangereuse.

    Alexandre a fait le sacrifice ultime sur l’autel de ses propres idéaux. Daria avait aussi très bien appris la leçon de son père selon laquelle un idéal doit être servi jusqu’au bout, même au prix de sa vie. Les gens de cette famille spirituelle revêtent volontiers la chemise de la mort. Ils servent Dieu et la nation, et la fidélité au Christ et à la patrie nous oblige parfois à assumer la mort comme geste suprême d’amour et de conséquences dans le combat.

    À Dieu, chère Daria !

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