« La question de la création d’une monnaie de réserve internationale basée sur un panier de monnaies de nos pays est en cours d’élaboration ».

– a déclaré Vladimir Poutine lors du forum commercial des BRICS.

Voilà donc ce qu’il en est.

Vous vous souvenez peut-être que la Russie a été coupée du système SWIFT. Si vous êtes un consommateur de médias occidentaux, vous n’avez probablement rien entendu à ce sujet, mais le fait est que la Russie était largement préparée à cette situation et qu’elle a déjà développé et utilise maintenant le SPFS, l’équivalent russe de SWIFT, développé par la Banque centrale de Russie depuis 2014.

Si vous n’étiez pas attentifs à l’époque, nous l’étions, et je peux vous dire qu’après que l’Occident ait menacé de déconnecter la Russie du système SWIFT, c’est à ce moment-là qu’ils ont commencé de toute urgence à construire le SPFS. Il s’agit d’une alternative pour les paiements internationaux qui, selon leurs propres termes, permettra… « de réduire la dépendance à l’égard du système financier occidental. »

« Nous sommes activement engagés dans la réorientation de nos flux commerciaux et de nos contacts économiques étrangers vers des partenaires internationaux fiables, principalement les pays des BRICS », a déclaré Poutine dans son discours vidéo d’ouverture aux participants du sommet virtuel des BRICS.

Que cela soit à peine rapporté dans les médias occidentaux est à la fois hilarant et plutôt effrayant. Peut-être que les moutons ne méritent pas de savoir qu’ils sont sur le Titanic et que les seuls canots de sauvetage sont déjà occupés par les 1%.

Quoi qu’il en soit, soutenir ce commerce avec le dollar est problématique non seulement pour la Russie, mais aussi pour tout pays qui pourrait aujourd’hui (ou à l’avenir) être en désaccord avec les États-Unis. Cette leçon a été donnée au début de l’année, après que la Russie a découvert que 300 milliards de dollars de ses réserves de devises en dollars avaient été volés. En tant que telle, toute monnaie alternative doit être soustraite à toute influence occidentale dans le commerce.

L’USD est soutenu par « la pleine foi et le crédit » du gouvernement américain, c’est-à-dire… la dette. Ce système basé sur la dette est problématique pour les États-Unis, ce sur quoi beaucoup de gens se concentrent. C’est vrai, mais à court terme, c’est un problème plus important pour les acteurs du système qui ne sont pas les États-Unis.

Parce que les États-Unis ont un seigneuriage, alors que d’autres n’en ont pas. Cela signifie que l’éradication du système USD pour beaucoup implique en fait le remboursement des dettes. C’est une tendance haussière pour le dollar, et cette même tendance haussière crée une boucle de rétroaction qui entraîne davantage de faillites (en particulier dans les marchés émergents). Mais cela crée également une situation où, en voyant l’inévitabilité du résultat, de nombreux pays trouveront les avantages relatifs d’un système monétaire des BRICs, en particulier lorsqu’ils ne sont pas pénalisés pour les défauts de paiement de l’ancien système (dirigé par les États-Unis occidentaux).

Un exemple pratique à plus petite échelle : Disons que vous possédez une propriété d’un million de dollars au Japon et que vous avez une hypothèque de 800 000 dollars sur celle-ci. Vous en assurez le service avec des revenus en yens. Puis le yen s’envole, entraînant une hausse des taux, et votre capacité de remboursement s’effondre. Vous savez que même si vous dépensez jusqu’à votre dernier centime pour payer votre hypothèque, vous allez perdre votre maison. Votre banque a une longue histoire de comportement menaçant et de mise à la porte des gens de leur maison.

C’est aussi la seule banque de la ville, et si vous vous mettez en porte-à-faux avec elle, vous n’obtiendrez plus jamais de prêt. Maintenant… imaginez que vous puissiez déclarer faillite, mais aussi nationaliser votre maison et dire à cette banque d’aller se faire voir.

C’est aujourd’hui la situation internationale. Naturellement, cette banque ne sera pas contente de vous et ne vous accordera plus aucun crédit, peut-être jamais, mais une autre banque l’a vu venir et a établi son siège un peu plus loin. Elle vous a littéralement suggéré de le faire et a promis de ne pas vous pénaliser pour avoir manqué à votre obligation de rembourser votre prêt hypothécaire. Que faites-vous ?

Et c’est là que ce qui suit est si important à comprendre.

Ce nouveau système monétaire sera soutenu par des « choses ».

Après tout, c’est ce pour quoi les BRICS sont connus.

Ceci provient d’un site d’information russe.

« La Russie propose une nouvelle norme internationale pour le commerce des métaux précieux : le Moscow World Standard (MWS) qui deviendra une alternative à la London Bullion Market Association (LBMA) qui manipule systématiquement les marchés des métaux précieux pour faire baisser les prix. Selon le ministère russe des finances, cette nouvelle structure internationale indépendante est nécessaire pour « normaliser le fonctionnement du secteur des métaux précieux » et sa création est « d’une importance capitale ».

Nous y sommes.

Les fondations d’un nouveau système monétaire sont en train d’être posées, et le commerce se fait en dehors des institutions et des centres financiers occidentaux.

Traduction d’International Man par Aube Digitale

La Russie va autoriser le commerce international du Bitcoin, de cryptos pour toutes les industries

PAR JADE · PUBLIÉ 6 OCTOBRE 2022 · MIS À JOUR 5 OCTOBRE 2022 Aube Digitale

Le ministère des Finances de la Fédération de Russie prévoit de laisser toute industrie du pays accepter le bitcoin et les crypto-monnaies pour le commerce international sans restriction, selon un rapport du média étatique TASS.

Ivan Chebeskov, directeur du département de la politique financière du ministère, a expliqué dans une récente interview.

« Nous allons autoriser les règlements internationaux en crypto-monnaies pour toutes les industries sans restrictions ».

Cependant, bien que le ministère ait l’intention d’offrir un flux non restrictif pour l’acceptation du bitcoin et des crypto-monnaies, il semble y avoir une différence d’opinion venant de la Banque de Russie.

« [La banque centrale] est favorable à la création d’une infrastructure à part entière pour la circulation des monnaies numériques en Russie », a déclaré Chebeskov.

Ainsi, alors que le ministère des finances préfère une approche locale de la réglementation des actifs numériques, la banque centrale poursuit un éventail plus large de mesures réglementaires. M. Chebeskov a précisé que le ministère des Finances a deux fonctions principales en ce qui concerne la réglementation des actifs numériques pour les paiements internationaux.

« Nous pensons que nous avons besoin d’une infrastructure cryptographique locale », a déclaré Chebeskov.

« Tout d’abord, pour protéger les intérêts des citoyens ».

« Parce qu’aujourd’hui, ceux qui échangent leurs monnaies numériques sur les échanges de crypto sont limités », a poursuivi Chebeskov.

« Deuxièmement, pour vérifier quand la monnaie numérique est utilisée légalement et quand elle ne l’est pas. »

Le mois dernier, la banque centrale et le ministère des Finances se sont mis d’accord sur un projet de loi qui établirait un cadre réglementaire pour l’acceptation des actifs numériques en tant que paiement. Cette décision fait suite à un débat en cours entre les deux institutions qui a vu de multiples projets de loi, et a même conduit le président Vladimir Poutine à exprimer son souci que le pays ne rate pas une occasion d’utiliser l’ »avantage » du pays dans l’écosystème.

 

En outre, la banque centrale commencerait à tester un rouble numérique au cours du mois d’avril 2023. L’échange du rouble numérique contre des devises étrangères et l’ouverture des portefeuilles numériques aux non-résidents devraient avoir lieu en 2024.

 

Traduction de Bitcoin Magazine par Aube Digitale