Jeudi, trois membres du Conseil de confiance et de sécurité de Twitter ont quitté l’entreprise en fanfare, affirmant dans un tweet que « la sécurité et le bien-être des utilisateurs de Twitter sont en déclin » depuis l’arrivée d’Elon Musk aux commandes.

Les personnes en question – Anne Collier, Eirliani Abdul Rahman et Lesley Podesta (nièce de John Podesta) – ont écrit qu’elles avaient travaillé sans relâche sur la « sécurité numérique », et que Mme Rahman était fière de faire partie du « groupe consultatif sur la prévention de l’exploitation sexuelle des enfants (CSE) » du Conseil.

Sauf que – ces trois phares de la vertu n’ont apparemment pas fait grand-chose lorsqu’il a été question de pédophiles sévissant sur la plateforme – ce qui a conduit plusieurs grandes marques à retirer leurs campagnes avec la société peu avant l’acquisition de Musk.

« Vous devriez tous être en prison », a tweeté le commentateur Mike Cernovich, en se référant à un article du New York Post décrivant comment Twitter a refusé de supprimer la pédopornographie parce qu’il « n’a pas trouvé de violation ».

L’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, a répondu à Musk en disant « C’est faux », ce à quoi Cernovich a répondu « Comment cela a-t-il pu passer ? ». – en faisant un lien vers un autre exemple des échecs de Twitter, dans lequel un juge a décidé que la société pouvait être poursuivie pour ne pas avoir retiré des vidéos de pédopornographie.

« Yoel et tous ces gens étaient très concentrés sur la censure des points de vue avec lesquels ils ne sont pas d’accord », a poursuivi Cernovich, en faisant référence à l’ancien responsable de la « confiance et de la sécurité » de Twitter, Yoel Roth. « Y a-t-il un moyen d’auditer en interne la façon dont les personnes de l »équipe chargée de la sécurité » ont passé leur temps ? ».

Roth a notamment rédigé sa thèse de doctorat sur l’application de sexe gay Grindr, dans laquelle il minimise les problèmes de sécurité liés à l’exposition des mineurs à des contenus sexuels en ligne.

Après le départ de Roth, Musk a commencé à nettoyer la présence de matériel pédopornographique sur la plateforme.

En septembre, l’absence d’action de Twitter contre la pédopornographie a amené de grandes marques – dont Dyson, Mazda, Forbes et PBS Kids – à suspendre leurs campagnes de marketing ou à retirer leurs publicités de « certaines parties de Twitter » parce que leurs promotions figuraient à côté de tweets sollicitant la pédopornographie, rapportait alors Reuters.

DIRECTV et Thoughtworks ont également déclaré à Reuters mercredi en fin de journée qu’ils avaient mis en pause leurs publicités sur Twitter.

Des marques allant de Walt Disney Co, NBCUniversal et Coca-Cola Co à un hôpital pour enfants figuraient parmi plus de 30 annonceurs qui apparaissaient sur les pages de profil de comptes Twitter colportant des liens vers du matériel d’exploitation, selon un examen par Reuters des comptes identifiés dans une nouvelle recherche sur les abus sexuels d’enfants en ligne du groupe de cybersécurité Ghost Data. -Reuters

Des mots-clés faciles à filtrer, tels que « viol » et « adolescents », figuraient aux côtés de tweets promus par des annonceurs, selon une étude de Reuters.

Dans un cas, une publicité Cole Haan est apparue à côté d’un tweet dans lequel un utilisateur sollicitait du contenu « échangeant des adolescents/enfants ».

Dans un autre exemple, un utilisateur a tweeté en recherchant le contenu de « Yung girls ONLY, NO Boys », qui a été immédiatement suivi par un tweet promu pour l’hôpital pour enfants Scottish Rite basé au Texas. Scottish Rite n’a pas répondu aux multiples demandes de commentaires. -Reuters

Twitter a offert une réponse passe-partout, disant à Reuters que l’entreprise « a une tolérance zéro pour l’exploitation sexuelle des enfants » et qu’elle investit davantage de ressources dédiées à la sécurité des enfants, ajoutant que l’entreprise travaille en étroite collaboration avec les annonceurs et les partenaires pour enquêter et éviter d’embarrasser les entreprises clientes à l’avenir.

Les problèmes de Twitter en matière de pédopornographie ont été signalés par The Verge à la fin du mois d’août, ce qui a provoqué une réaction de la part des annonceurs qui sont essentiels pour les revenus de l’entreprise.

Après que Reuters a présenté à Twitter un échantillon de 20 comptes promouvant la pornographie infantile jeudi dernier, la société a supprimé environ 300 comptes supplémentaires du réseau, mais plus de 100 sont restés sur la plate-forme le lendemain, selon Ghost Data et Reuters.

Et tandis que la pédopornographie sévissait sur Twitter, la très connectée Leslie Podesta militait pour la vaccination et détestait absolument Donald Trump.

Comme le contributeur de ZeroHedge, Portfolio Armor, l’a écrit le mois dernier,

Que faisait l’équipe de Twitter avant ?

Le fait que Twitter ait été en mesure de lutter contre la pédopornographie avec son personnel réduit (après les licenciements d’Elon Musk et les démissions qui ont suivi) soulève la question de savoir ce que faisaient auparavant les milliers d’employés de Twitter, y compris son département « Confiance et sécurité ». Ils pourraient dire qu’ils protégeaient le monde de Donald Trump utilisant Twitter pour inciter à la violence. Sauf que maintenant qu’Elon Musk a rétabli le compte de Trump, tout le monde peut voir que ce dernier avait utilisé la plateforme pour appeler à la paix le 6 janvier 2021.

Il semble que, lorsqu’ils ne déplateformaient pas des opposants politiques, la plupart des anciens employés de Twitter ne faisaient pas grand-chose de productif. Il y a quelques semaines, le compte @LibsofTiktok, autrefois déplacé, a partagé une vidéo TikTok d’une employée de Twitter racontant sa « journée dans la vie » au siège de Twitter à San Francisco. Elle commençait par boire un thé matcha glacé à la maison et finissait par boire du vin gratuit sur le toit.

En parlant de pédopornographie, Paul Krugman a-t-il fait la lumière sur cette affaire ?

Une analyste indépendante de données de cybersécurité travaillant aux côtés de hauts responsables de Twitter a découvert que des comptes affichant des contenus prétendument liés à l’exploitation sexuelle d’enfants avaient recueilli plus de dix millions de vues sur la plateforme sous l’ancien propriétaire.

Andrea Stroppa, fondatrice du groupe de cybersécurité Ghost Data, a personnellement financé l’été dernier des recherches qui ont abouti à l’éradication de plus de 500 comptes sollicitant du matériel d’exploitation sexuelle d’enfants (CSAM), ce qui a conduit une trentaine de grands annonceurs à retirer ou à interrompre leurs services publicitaires sur leurs comptes Twitter.

Un nouveau rapport de l’analyste de données publié vendredi a révélé que plus de 95 % de plusieurs comptes actifs exploitant du CSAM, qui comprendrait des vidéos d’enfants et d’adolescents impliqués dans des activités sexuelles, « ont agi en toute impunité pendant des années ».

 

« Plus nous travaillons sur le matériel d’abus sexuel d’enfants sur Twitter, plus nous trouvons l’ENFER laissé par l’ancienne gestion de Twitter », a écrit Stroppa dans un fil de discussion sur Twitter.

Stroppa a déclaré que ces comptes ont depuis été supprimés.

Le problème présumé de CSAM de Twitter est documenté depuis plus d’une décennie.

 

L’été dernier, Twitter a affirmé que l’entreprise luttait agressivement contre les abus sexuels d’enfants en ligne ; cependant, un rapport de la RedTeam de Twitter sur un projet de monétisation de contenu adulte a révélé que, bien que la plate-forme ait investi dans des technologies pour détecter et gérer le problème, « la croissance n’a pas eu lieu ».

« Twitter ne peut pas détecter avec précision l’exploitation sexuelle des enfants et la nudité non consensuelle à l’échelle », a conclu la RedTeam en avril 2022, selon The Verge.

L’année dernière, 86 666 signalements de MSCA sur Twitter ont été faits au National Center for Missing and Exploited Children, qui joue un rôle clé après que les sites Internet – comme Twitter – ont retiré le matériel. Lorsque le CSAM est détecté et supprimé, le rapport est transmis au centre, qui contacte les forces de l’ordre pour qu’elles prennent les mesures nécessaires.

Twitter doit également faire face à deux procès importants impliquant deux mineurs survivants prétendument exploités sur cette plateforme. Dans un cas, une vidéo a recueilli plus de 160 000 vues et plus de 2 000 retweets. Pourtant, Twitter aurait refusé de retirer le contenu, bien que le mineur survivant ait demandé son retrait alors qu’il était au bord du suicide.

« J’ai constaté que l’ancien Twitter, dans de nombreux cas liés à du matériel d’abus sexuel d’enfants publié sur la plate-forme par des utilisateurs malveillants, au lieu de suspendre l’ensemble du compte, a simplement supprimé le tweet », a déclaré Stroppa. « Maintenant, Twitter, sous la direction d’Elon Musk, suspend directement les comptes. »

Pour le contexte, un rapport précédent a montré que la plate-forme a supprimé jusqu’à 57 000 profils en un mois avant l’acquisition de Musk, comparativement aux 44 000 supprimés en un seul jour.

La semaine dernière, Twitter a indiqué que l’entreprise avait suspendu 57 % des comptes qui créaient, distribuaient ou utilisaient du matériel d’exploitation sexuelle d’enfants, ce qui, selon la plateforme, est « nettement plus que tout autre mois depuis le début de l’année ».

 

Musk et l’ancien PDG Jack Dorsey ont interagi publiquement sur la plateforme à la fin de la semaine dernière au sujet de l’absence de mesures que l’entreprise aurait prises pour retirer du matériel du site.

Dorsey a répondu à Musk en affirmant que les allégations étaient fausses.

 

La nouvelle responsable de la confiance et de la sécurité de Musk, Ella Irwin, a répondu à Dorsey : « J’aimerais que ce soit faux, mais mon expérience cette année confirme [les propos de Musk]. » Elle a ensuite affirmé qu’elle avait essayé d’obtenir des fonds pour remplacer les employés qui étaient partis plus tôt cette année « et qu’on lui a dit non ».

 

Dorsey a déclaré qu’il ne savait pas « ce qui s’est passé au cours de [l’]année dernière ».

« Mais dire que nous n’avons pas pris de mesures pendant des années n’est pas vrai », a-t-il ajouté.

 

Eliza Bleu, une défenseuse des survivants touchés par la traite des êtres humains, s’est exprimée contre le CSAM sur Twitter depuis peu après avoir rejoint la plate-forme en 2019.

Vendredi, Bleu a coanimé un espace Twitter avec la négociante en cryptoactions Tara Bull, présentant une interview collective de Musk, Irwin et Stroppa.

Irwin a déclaré qu’elle « était choquée de constater qu’il y avait des trous aussi béants dans certains de ces domaines vraiment critiques comme, par exemple, la sécurité des enfants ».

Irwin, qui a rejoint l’entreprise en juin, a déclaré qu’elle ne pouvait parler que de l’ensemble des données de cette année.

« Je ne peux pas parler des cinq dernières années chez Twitter », a déclaré Irwin. « Donc, certainement, de multiples déclarations pourraient être vraies ici. Mais ce que je dirais, c’est que lorsque j’ai rejoint Twitter, j’ai été en fait assez choquée de voir à quel point l’attrition avait été importante et sans aucun remplacement. »

Les rapports des médias hérités, cependant, disent le contraire, affirmant que Twitter a sabré dans son équipe de sécurité des enfants après que Musk ait pris le contrôle.

« La réalité est que lorsque vous refusez de doter en personnel des choses aussi importantes, et que vous continuez à doter en personnel d’autres choses – comme un lancement de produit qui n’est peut-être pas aussi critique – et que pendant ce temps, vous avez tout cela en cours, ou un autre programme qui est loin d’être aussi critique que certains de ces problèmes, la réalité est que vous avez perdu de vue les priorités », a déclaré Irwin. « Les utilisateurs, la protection des utilisateurs, le maintien du contenu illégal hors de la plate-forme devraient toujours être numéro un. »

Musk a déclaré pendant l’espace apprendre le problème l’a « choqué » lors de l’achat de la plate-forme.

« C’est littéralement la priorité absolue dans toute l’entreprise que Twitter ne puisse pas être utilisé pour l’exploitation des enfants », a déclaré Musk, ajoutant que la question reste la « priorité numéro un » de la plate-forme.

 

« Avec un peu de chance, des vies sont sauvées, et des vies sont également améliorées », a-t-il ajouté.

 

Bleu a noté dans l’espace Twitter sa gratitude pour les changements qui se produisent au sein de Twitter après des années à tirer la sonnette d’alarme sur l’exploitation des enfants sur la plateforme.

« Je comprends les enjeux », a déclaré Bleu. « C’est une question de vie ou de mort pour des mineurs survivants dans le monde entier – je ne prends pas cette question à la légère. »

Source : The Daily Wire – Traduit par Anguille sous roche