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Les temps qui se préparent seront terribles pour les patrimoines. Dans un monde qui s’appauvrit il sera vraiment très difficile de ne pas être laminé.

Les temps qui se préparent seront terribles pour les patrimoines. Dans un monde qui s’appauvrit il sera vraiment très difficile de ne pas être laminé.

By brunobertezautresmondes 

brunobertez.com

23 min

December 19, 2022

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Dans un monde qui s’appauvrit il sera vraiment très difficile de ne pas être laminé.

Voici un entretien exceptionnel, assez facile suivre. Il ne débouche pas sur l’optimisme. Les temps qui se préparent seront terribles pour les patrimoines.

Dans un monde qui s’appauvrit il sera vraiment très difficile de ne pas être laminé.

Bien sur le calendier n’est pas fixé mais l’interlocuteur pense quand même que la periode 2024-2025 sera très négative.

Entre temps il y aura eu des montagnes russes destructrices elles aussi.

BRUNO BERTEZ

9 Decembre 2022.

Qu’est-ce qui pourrait mal tourner? 

C’est une question que vous devriez vous poser avant de prendre des décisions majeures d’investissement. Et aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui pourraient mal tourner.

Du gouvernement dirigiste, aux dettes,  à la hausse des taux d’intérêt et des tensions géopolitiques incroyablement élevées… il semble y avoir un risque partout où les investisseurs se tournent. 

La manière dont vous vous positionnerez, et vous positionnerez votre portefeuille, face à l’évolution de tous ces risques pourrait faire la différence entre être gagnant ou perdant dans le drame macro mondial que nous semblons tous vivre aujourd’hui.

Il n’y a personne de mieux pour analyser toutes ces informations et formuler une prévision que Felix Zulauf.

Felix, ancien stratège mondial de la banque UBS, était à la tête de leur groupe de gestion de portefeuille institutionnel. Il a siégé au conseil d’administration de Clariden Banque, et il a fondé Zulauf Asset Management.

Aujourd’hui, il dirige Zulauf Consulting, où il conseille   certains des plus grands investisseurs institutionnels et family offices du monde.

Felix, c’est toujours un plaisir d’être avec toi. Tu es l’un des, vraiment, les meilleurs. investisseurs de notre époque. 

Félix Zulauf:

C’est un honneur d’être avec vous et merci de m’avoir invité. Tu me fais rougir. Bien sûr, c’est très flatteur, mais j’ai fait des erreurs au cours de ma carrière, et l’avenir est toujours difficile à prévoir, mais je ferai de mon mieux.

Ed D’Agostino:

Allons-y alors, Felix. Il y a une question que Sam Zell nous pose  Et la question est “ Qu’est-ce qui fait que l’on pourrait se tromper”? C’est une question que je pense que chaque investisseur devrait se poser, et je sais que vous la posez à vous-même lorsque vous construisez votre point de vue sur l’orientation du marché et les différentes classes d’actifs.

Donc, aujourd’hui, nous sommes dans un environnement où à peu près tous les investisseurs se concentrent sur une même chose, et ce sur quoi ils se concentrent ce sont les banques centrales et ce qu’elles font pour lutter contre l’inflation. Et ma question qui vient  tout de suite, c’est  quelles sont les conséquences possibles des hausses des taux d’intérêt?

Félix Zulauf:

Je pense que nous devons faire un pas en arrière et voir que le monde a beaucoup changé au fil des deux dernières années—et en particulier depuis février, lorsque la guerre en Ukraine a éclaté. Pas cause de la guerre en Ukraine, mais à cause de ce que cela signifie pour le paysage géopolitique. 

Je pense que c’est un accélérateur pour diviser à nouveau le monde en deux blocs majeurs et pour pousser le monde dans une guerre froide… à tout le moins dans une guerre froide, sinon peut-être plus que cela, au cours des prochaines années, disons dans la seconde moitié des années 20 .

Et par conséquent, vous ne pouvez pas analyser le marché uniquement comme nous l’avons fait au cours des 30 dernières années, lorsque nous voyions l’accélération de la mondialisation, quand nous avions une libre circulation des capitaux, quand nous avions une  libre circulation des personnes.

Tout cela est en train de changer. Et cela change le monde de façon assez spectaculaire au point que cela perturbera l’approvisionnement des chaînes. Nous en avons vu une partie pendant la période de confinement de la pandémie. Mais je pense que le la situation géopolitique, ou le changement de la situation géopolitique, perturbera les chaînes d’approvisionnement encore beaucoup à l’avenir. 

Et les États-Unis sont presque autosuffisants en énergie. L’Europe ne l’est pas. L’Europe dépend d’autres.

Et maintenant que la Russie n’est plus sur la table à cause des sanctions et des boycotts, nous dépendons de la production du Moyen -Orient.

Le Moyen-Orient était un allié, ou les Saoudiens étaient un allié des États-Unis, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les Saoudiens sont plus proches de la Chine de nos jours que des États-Unis.

Ainsi,  toute l’équation est beaucoup plus fragile qu’avant. 

Le paysage géopolitique change. Beaucoup de choses dans le monde de l’investissement vont changer et cela va modifier les flux de capitaux. 

Et l’autre chose importante est que notre système est plus en levier; c’est à dire plus endetté que jamais—et par conséquent, si quelque chose ne va pas, cela pourrait mal tourner de ce coté.

Nous ne connaissons pas le montant exact des dérivés dans le système et combien de  dérivés sont logés et ou ils sont,, Qui détient tous les Mistigris .. nous ne le savons pas.

Nous ne connaissons donc pas la répartition des risques dans notre système. Nous en connaissons, mais nous ne savons pas  toute la vérité, car elle est cachée. 

Et donc, si quelque chose se passe terriblement mal—par exemple  disons que si la Chine et les États-Unis intensifient leur  conflit—cela changera complètement le monde.

Ce sera considérable.

Et cela entraînera de nouvelles perturbations dans  les approvisionnement. Cela conduirait à plus d’inflation, à des prix plus élevés, à moins de disponibilité de nombreux biens, etc. Et cela changera beaucoup d’affaires, beaucoup  de modèles d’entreprises. Et cela change toute l’équation de l’investissement.

Je veux dire, dans un monde où chaque analyste a un modèle de business dans son ordinateur pout toutes les entreprises qu’il suit, et qu’il a juste besoin de tourner un peu ici et de tourner un peu là pour déterminez quels seront les bénéfices du prochain trimestre ou du trimestre suivant… tout d’un coup,  soudain, tout cela ne vaut plus rien. 

Quelque chose dans la situation géopolitique pourrait mal tourner.

Je pense que c’est le plus gros problème potentiel que je vois. Et puis à partir de là, il  s’en déduit d’autres problème.

Les banques centrales nous ont conduits dans une situation où le monde industrialisé a développé un modèle économique dans lequel  les gouvernements soutiennent  l’économie et la soutiennent  avec des mesures de relance budgétaire importantes chaque fois qu’il y a un problème les banques centrales viennent à la rescousse.

Le montant de la dette n’a créé aucun problème jusqu’ici, car les taux d’intérêt étaient bas, et par conséquent, les banques centrales pouvaient financer  et les taux d’intérêt n’y réagissaient pas. Et ça c’était le monde d’où nous venons. Le monde d’avant. Mais ce monde est fini.

A partir de maintenant, je pense… Nous avons vu cela au Royaume-Uni  cet été, lorsque Liz Truss a présenté un programme de relance budgétaire et voulu  réduire les impôts, le tout financé par l’augmentation de la dette. Le marché obligataire a réagi, vivement. Je pense que nous nous verrons plus souvent  ce type de réaction dans les deux, trois prochaines années. Cela signifie que nous ne pouvons plus utiliser le même modèle que par le passé—ou alors avec des conséquences très douloureuses.

Ed D’Agostino:

 Et la chose qui attire mon attention, si vous voulez, c’est que vous avez parlé des Saoudiens et de leur alignement qui pivote des États-Unis vers la Chine. Qu’est  que cela fait pour le dollar américain, la monnaie de réserve mondiale actuelle? Il semble qu’il y ait beaucoup d’actions en cours qui donnent envie au monde de s’éloigner  du dollar américain comme monnaie de réserve. Probablement pour de bonnes raisons, 

Félix Zulauf:

Le processus est en cours. Quand vous regardez la carte du monde, et que vous prenez le rouge pour la Chine et le bleu pourles États-Unis—en l’an 2000, lorsque vous avez peint en bleu tous les pays qui avaient un commerce plus important avec les États-Unis et tous les pays qui avaient un plus grand commerce avec la Chine en rouge, le monde était bleu.

Le rouge n’était que la Chine et la Corée du Nord, et c’était essentiellement tout. Tout le reste était bleu.

Quand vous regardez la carte aujourd’hui, toute l’Asie est rouge. L’Afrique est rouge. L’Amérique du Sud est rouge. Plus de la moitié des L’Europe est rouge. Et ce qui reste, c’est la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, le Mexique et peut-être les Pays-Bas-et c’est tout.

C’est un monde complètement différent. Et nous, Occidentaux, regardons toujours le monde à travers les yeux de l’an 2000, lorsque les États-Unis étaient le facteur dominant dans le monde avec notre système monétaire basé sur le dollar. 

Ça l’est toujours

 C’est un système basé sur le dollar, mais  en fait c’est un non-système parce qu’il n’a plus de règles fermes , fiables et stables .. 

Biden a utilisé la monnaie et le système de paiement SWIFT comme arme politique.

Tous les pays qui sont en rouge l’ont vu. Et cela signifie que s’ils ne sont pas alignés, pas très proches et pas en termes très amicaux avec les États-Unis ils courront potentiellement le risque d’avoir leurs actifs en dollars gelés.

Cela signifie que l’importance du dollar américain en tant que monnaie de réserve va se réduire , elle va chuter.

 Il n’y a aucun doute à ce sujet. L’administration Biden a commis une erreur à ce sujet. Probablement on écrira dans les livres d’histoire dans 20, 30 ans que ce fut l’erreur majeure de  l’administration américaine.

Je ne crois pas que le dollar va baisser et s’effondrer tout de suite—mais je pense que c’est un processus. 

Le processus s’accélérera dès qu’il y aura une alternative disponible. En ce moment, il n’y a pas d’autre monnaie qui pourrait remplir le role  du dollar américain. Toutes les devises ont un handicap. Soit le montant est trop petit, soit le gouvernement n’est pas fiable , ou pas favorable à la liberté de circulation des  flux de capitaux.

Il y a un projet  en cours  entre  les Chinois et  quelques autres pays des BRICs de créer une nouvelle monnaie. L’Arabie saoudite en fera partie. La Russie en fera partie également . L’Iran peut en faire partie. L’Inde peut faire partie de cet ensemble. Et cette monnaie sera—contrairement à toutes les autres monnaies—non pas une monnaie fiduciaire, mais une monnaie adossée aux matières premières produites par ces pays membres.

Elle arrivera sur le marché au milieu des années 20 ou quelque chose comme ça. Donc, dans quelques années. C’est  encore dans deux à trois ans.

Une fois que sera réalisé,  ce sera  une source importante de liquidité et une unité monétaire pour régler les échanges et stocker certaines réserves pour les pays qui ne sont pas très amis avec les USA.

Une fois que cette unité monétaire sera établie, cela pourrait être un gros problème pour les États-Unis et le Dollar. 

Je ne pense pas que cela arrivera du jour au lendemain. Je pense que cela se fera pas à pas, mais c’est un premier pas. Si le dollar américain vient a baisser , ou s’effondrer cela pourra aller plus vite.  Je ne crois pas que la baisse sera dramatique dans les premiers prochains mois mais je pense qu’à partir de la seconde moitié des années 20 nous pourrions voir le dollar dans une situation délicate.

Ed D’Agostino:

C’est un point que très, très peu de gens en Occident ont  imaginé.

Félix Zulauf:

Nous travaillons habituellement comme nous travaillions hier, et nous prenons cela pour acquis. Il y a un besoin, pour les investisseurs aussi, d’avoir une unité monétaire stable.

L’autre chose dans ce contexte que j’aime mentionner est que le dollar américain étant devenu  une monnaie non fiable pour placer ses réserves de change, les Chinois, les Russes, les Indiens et les Saoudiens finiront par s’éloigner du dollar américain et stockeront leurs réserves dans des choses dures/hard – dans des matières premières. 

C’est aussi un changement majeur que je vois venir. Les  produits que vous pouvez stocker dans votre propre pays à l’intérieur, personne d’autre ne peut les geler ils sont à votre disposition.

C’est une autre chose importante, quand  le dollar va commence à baisser dans ce  cycle…cela sera  positif pour les matières premières. Et les commodities , beaucoup de commodities sont en sous-investissement, les producteurs ont  sous-investi au cours des dernières années en raison du marché baissier de 12 ans dans les matières premières. 

Les prix n’étaient pas assez élevés pour que les investissements soient attrayants . Et par conséquent, il y avait un sous-investissement. Il y a des probabilités de pénurie. 

Et dans certaines matières premières, le bloc chinois avec la Russie est un grand producteur de nombreux produits de base. Et par conséquent, ils s’en serviront comme outil, comme arme dans la lutte économique, dans la guerre économique dans laquelle nous sommes.

Nos économies sont déjà dans une sorte d’économie de guerre. Dans une économie de guerre, vous souffrez de la rareté. Vous n’obtenez pas à l’heure ce que vous aviez l’habitude d’obtenir à l’heure. Dans ma maison aux États-Unis,  j’ai récemment dû acheter une nouvelle machine à laver, puis ils m’ont dit “ » Eh bien, pour les grandes marques, internationales, 12 mois d’attente.” Et pour les marques américaines, six mois d’attente.

Ed D’Agostino:

Je pense que c’est le nœud du problème. La Réserve fédérale, ou les banques centrales, montant  taux d’intérêt… cela pourra ralentir la demande, mais cela n’aura pas d’impact sur la rareté de toutes ces choses.

Félix Zulauf:

C’est tout à fait exact. Les banques centrales, je veux dire qu’elles ont beaucoup de pouvoir, mais elles ne peuvent pas augmenter l’offre. Tout ce qu’elles s peuvent faire, c’est réduire la demande. S’ils resserrent assez, ils peuvent réduire la demande et équilibrer l’offre et la demande au prix le plus bas.

C’est ce qu’ils peuvent faire. Mais cela signifie une récession. Cela signifie des difficultés. Et personne ne veut le faire si ce n’est pas absolument nécessaire. 

Je pense que la Fed essaie de le faire, et nous obtiendrons probablement une sorte de légère récession aux États-Unis en 23, en particulier au cours des deux trimestres intermédiaires.

Je pense que nous seront confrontés à une très grave récession en dehors des États-Unis. Nous sommes confrontés à un problème très grave récession dans la zone euro et au Royaume-Uni.

Probablement la récession la plus grave que nous verrons sera en Chine. La Chine est dans une crise plus profonde qu’en 2008, et la plupart des gens pensent que cela est dû aux confinements.

Je pense que les confinements sont en quelque sorte un camouflage pour ne pas montrer au monde à quel point structurellement la Chine  est devenue faible . Parce que l’économie chinoise a atteint le même point que le Japon dans le au début des années 1990, il a été épuisé après l’un des plus grands booms d’investissement et de crédit de l’histoire de humanité. Et le système de crédit de la Chine ne peut plus financer une croissance élevée. Par conséquent, ils ne peuvent pas pousser et stimuler pour une croissance élevée comme ils l’ont fait les années précédentes. Ils ne peuvent pas le faire.

Et je pense qu’au lieu de montrer au monde quels sont leurs problèmes structurels et à quel point ils sont faibles ils ont décidé d’utiliser les confinements comme camouflage: 

« nous nous soucions tellement de la santé de notre peuple« .!

Mais je pense que les vrais facteurs sont de nature très différente. Les Chinois pourraient opter pour un grand programme de relance. S’ils le faisaient, et ils le peuvent, ils pourraient simplement faire marcher  la presse à imprimer… mais si ils faisait  cela, ils créeraient une crise monétaire. 

Le renminbi s’effondrerait, et ils  déclencheraient  quelque chose de très similaire à la crise asiatique de 1997. Et s’ils le faisaient, ils  compromettrait leurs objectifs à long terme en matière de commerce et de politique en Asie et dans le reste du monde.

Donc, je pense qu’ils sont piégés et qu’ils ne peuvent pas bouger. Ils ne peuvent pas faire ce que tous les analystes espèrent: stimuler. Ça ne va pas se passer comme ça. Ce que nous verrons, c’est qu’ils soutiendront le système, ils l’empêcheront de tomber en panne, ce qui signifie qu’il faudra une période  de pause longue..Au moins 10 ans. Pour surmonter cette restructuration de l’économie. Il a fallu 20 ans au Japon

Donc, je pense que vous pouvez oublier la Chine comme locomotive pour le l’économie mondiale. Et elle a été la locomotive de l’économie mondiale au cours des 15 dernières années.

Ed D’Agostino

Donc, ce que j’entends, Felix, c’est que personne en particulier ne va si bien que ça. Chaque grande  économie a de sérieux, de graves problèmes, simultanément. 

Félix Zulauf:

Oui, je pense que c’est correct. Mais en général, je pense que votre évaluation est juste, oui.

Félix Zulauf:

C’est un grand défi. C’est un environnement très stimulant. Et les défis sont différents de ceux du passé parce que dans le passé, il s’agissait essentiellement de problèmes cycliques temporaires qui pouvaient  être résolus, en  deux trimestres. Ici , c’est un défi structurel .

Ed D’Agostino:

Alors, Felix, comment expliqueriez-vous à un investisseur individuel à quoi il est confronté et comment il devrait penser en termes de portefeuille? Si vous parlez à un ami dans la rue, qu’est ce que vous lui dites en termes de prudence ou de direction?

Félix Zulauf:

Eh bien, le monde est très complexe, comme vous le dites, mais nous devons essayer de le décomposer et d’en sortir avec l’essence de celui-ci. L’essentiel est que nous allons très probablement vers une décennie de marchés de montagnes russes.

Des hauts et des bas comme probablement toute une génération n’a jamais connu auparavant. 

Et vous pouvez même perdre en termes réels et finir, en termes réels, très mal. Et je pense qu’il faut prendre des décisions importantes dans ces montagnes russes.

Acheter et conserver pendant une certaine période, c’est fini; il faut savoir vendre, vendre et être liquide et conserver du capital, pour racheter plus tard. 

Et bien sûr, les investisseurs avertis peuvent se mettre à découvert pendant le cycle de baisse, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, bien sûr. Mais si vous pouvez conserver , disons, 70–80%  des gains que vous avez enregistrés lors du cycle haussier, vous pourrez vous considérer comme un gagnant.

Si vous suivez les montagnes russes, si vous montez et descendez, vous en sortirez perdant. Si vous pouvez shorter  alors vous sortirez vraiment gagnant. Mais je pense que ce qui est important comprendre, c’est que la communauté des investisseurs en sortira perdante. 

Donc, le Joe moyen sera probablement plus pauvre dans 10 ans qu’il ne l’est aujourd’hui.

Et si nous pouvons battre le Joe moyen par une large marge, ensuite, nous avons une meilleure position de départ dans le prochain cycle, lorsque nous aurons réglé toutes les excès dont souffre le système en ce moment.

Ed D’Agostino:

Felix, comment  sentez-vous sur les marchés en général? Quand je dis les marchés… la Bourse européenne, bourse américaine, matières premières, obligations… les grandes, grandes classes d’actifs?

Félix Zulauf:

Eh bien, je pense que 2023 m’a l’air plutôt brillant.

Je l’ai dit à nos abonnés en juin et aussi au début Octobre “ » Soyez prêt pour un mouvement à la hausse en contre tendance , et soyez conscient que – les mouvements sont là pour changer le sentiment de baissier à haussier.” 

Et c’est ce qui va se passer. Et une fois qu’ils seront à nouveau haussiers, la prochaine baisse surviendra.

Je pense qu’il y aura une dernière baisse de la correction cyclique par rapport au pic atteint au début de cette année. Et cette baisse atteindra probablement de nouveaux plus bas. J’ai dit il y a un an, j’ai dit que nous allons probablement décliner de 30% par rapport au  sommet dans les principaux indices. Je pense que le NASDAQ 100 était en baisse de plus de 35%. Le S & P était en baisse de 25% au plus bas, et cetera.

Mais j’e m’attends à  une baisse qui cette fois sera  une baisse due aux earnings.

Nous avons jusqu’à présent subi une correction de la valorisation en raison de la hausse des taux d’intérêt et des rendements obligataires. Mais les revenus ont plutôt bien résisté. Et en fait, il est surprenant de voir à quel point le secteur des entreprises a pu défendre sa marge bénéficiaire.

Dans plusieurs pays—comme au Royaume-Uni, dans la zone euro et aux USA les marges bénéficiaires ont augmenté pendant la correction cyclique, ce qui est un phénomène nouveau.

Mais pas en Allemagne. L’Allemagne était différente.

Le secteur des entreprises a profité de l’occasion d’une  période difficile pour augmenter ses prix, et c’est pourquoi ses marges bénéficiaires ont augmenté. 

Je pense que le les problèmes économiques augmentent et la récession en Europe s’intensifie, et aussi en Chine, alors je pense que les bénéfices des entreprises seront sous pression.

Nous avons actuellement trop d’inventaire dans le système dans les trois principales zones-en Asie, en Europe, ainsi qu’aux États-Unis. Et comme ils vont se débarrasser de cet inventaire involontaire, vous allez voir les réductions de prix. Ce sera bon pour l’inflation, mais ce sera mauvais pour les marges bénéficiaires et les profits.

Et je pense que c’est pourquoi les bénéfices et les prévisions de bénéfices du secteur des entreprises au cours du premier semestre vont  probablement décevoir. Et quand  cela se produira, nous aurons alors une dernière étape de baisse qui sera une correction causée parr les profits décevants . Et cela devrait conclure toute la correction cyclique.

 Au cours des prochaines semaines du premier trimestre 2023 une énorme émission de papier du trésor qui nous attend.

Et le Trésor est vendeur . La Fed est vendeur. Le système bancaire est vendeur, Les banques centrales étrangères sont vendeur.

Et par conséquent, je pense qu’il va y avoir un grand rebond à nouveau des rendements obligataires. Et cela fera alors baisser le marché des actions en même temps que   les earnings décevants. 

Et cela, je pense, conduira à une situation où nous aurons une correction cyclique qui se terminera par des rendements obligataires à la hausse, ainsi que par des prix des actions à la baisse.

Je pense qu’à partir de là, nous assisterons à un énorme rallye, sur le marché obligataire pendant six à neuf ans mois. Je ne pense pas que cela durera plus longtemps que cela, car je ne crois pas que l’inflation reviendra sous les 2% ou moins. Elle restera plus haut.

En raison de la peine sur les marchés et dans les économies, les banques centrales  vont assouplir à nouveau —et cet assouplissement signifiera que l’argent, l’excès de liquidité dans le système s’écoulera là où se trouvent les pénuries, et ce sera à nouveau le tour des matières premières . Et  pour nous  le prochain rallye commencera par les matières premières .

Et comme les matières premières iront plus haut—et je peux voir le pétrole, le pétrole brut se négocier près de 200 $, ce qui cela signifiera alors que nous verrons probablement une inflation de 10% en 2025 aux États-Unis. Et cela signifie que dès la  fin 23, les rendements obligataires vont augmenter.

Dans les années 70, nous avons connu la première vague de hausse des taux d’inflation. Le marché obligataire a souffert, mais pas par autant. Lors de la deuxième vague d’inflation, le marché obligataire a été décimé. Et je pense que nous verrons quelque chose de similaire —Je pourrais voir les bons du Trésor à 10 ans d’ici le milieu de cette décennie à 8%.

Félix Zulauf:

Je vois quelque chose comme ça. Quelque chose de très dramatique. Et ce sera le déclenchement d’un autre cycle baissier à partir de ‘24–’25 sur le marché des actions. Et très probablement une calamité systémique dans notre économie et les systèmes financiers.

Eh bien, vous verrez que, si cela se produit, -le plus grand marché qui existe est le marché de l’immobilier- l’immobilier sera touché

L’immobilier vaut probablement 400 trillions de dollars dans le monde entier. Et si les rendements obligataires augmentent comme je viens de le decrire décrit, nous aurons une crise immobilière. Et l’immobilier est, en règle générale, endetté à 70% 

Donc, bien sûr, une grande partie de la dette deviendra insolvable , et cela se retournera contre le système bancaire. Et par conséquent, le système bancaire qui semble en position correcte en ce moment aura des problèmes.

Si cela se produit, la santé du bilan de tout le monde—le secteur des entreprises ainsi que le secteur de la consommation, le secteur des ménages-s’affaiblira. Et donc, lorsque votre bilan s’affaiblit, vous avez tendance à épargner. 

Toutes ces choses ensemble créeront une grande crise.

Ce n’est pas la fin du monde. La planète continuera, et ce n’est pas la fin de notre civilisation.

C’est juste une période de lessivage où nous allons probablement traverser une certaine agitation  et des choses que nous avons jamais vues auparavant.

Nous pourrions voir certaines devises disparaître. Nous pourrions voir des contrôles des mouvements de capitaux monétaires, des controles des changes, des controles des prix, des réformes monétaires.

Beaucoup de choses que ceux qui vivent aujourd’hui n’ont jamais connues.

Ils ne les connaissent que si ils lisent les livres d’histoire. Ce sera quelque chose de similaire aux années 1930-mais dans les années 1930, toute la correction est passée par l’économie réelle parce que nous avions un système monétaire stable soutenu par l’or.

Cette fois, la correction passera par les monnaies  car nous sauverons l’économie en tant que système. Tout le processus d’ajustement passera par le système financier et monétaire, ce qui signifie que plusieurs devises connues de tous aujourd’hui disparaîtront au fil du temps

Et puis nous recommençons; cela s’est produit encore et encore dans l’histoire des économies.

Nous le savons depuis l’Argentine; qui fait faillite régulièrement. . Nous savons cela et nous vivrons avec cela, mais cela arrivera maintenant dans le monde industrialisé.

Ed D’Agostino:

Alors, Felix, dernière question pour toi. Qu’est ce qui pourrait constituer une bonne réserve de richesse? Serait-ce de l’immobilier à faible effet de levier ou de l’immobilier sans effet de levier, de l’or, d’autres matières premières? On a l’impression que les actifs durs joueront certainement un grand rôle à cet égard.

Quels sont vos réflexions sur l’endroit où stocker la richesse?

Félix Zulauf:

Ouais. Je ne suis pas une punaise de l’or.

L’or n’a pas fonctionné comme cela ‘était attendu au cours des 10 dernières années environ. Si vous dites à quelqu’un ce que les banques centrales ont fait—comment elles ont élargi leurs bilans, comment les gouvernements se sont endettés comme des fous , il ne comprendra pas que l’or ne se négocie qu’à 1 800$.

Mais je pense que l’or a été testé à travers l’histoire, et je pense que l’or fera très bien l’affaire comme réserve de valeur . Et ce n’est pas pour devenir riche. C’est un moyen de préserver votre l’épargne, vos actifs, votre valeur. 

Je pense aussi que, avec des actions et des actions de bonnes entreprises, vous pouvez baisser de 50 ou 60%. Mais les entreprises seront toujours là s’il y a une nouvelle monnaie en place. L’entreprise sera toujours là, et si c’est une bonne entreprise et un modèle d’affaires solide, elle continuera à gagner de l’argent plus tard.

Alors, vous pourriez dire aussi … Je vais investir dans des actifs productifs. C’est une autre optique .

Je pense que ce qui sera vraiment le grand perdant de tout ce jeu ce seront les actifs nominaux comme les obligations.

« Il faut être hardi pour devenir heureux »

Il faut être hardi pour devenir heureux.

Antoine Gombaud, dit le « chevalier de Méré » (1607-1684) – Maximes, sentences et réflexions morales et politiques

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