REBLOG

Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Mercredi 15 Mars 2023

Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Mercredi 15 Mars 2023

Police officers exit Silicon Valley Bank | AP

Le problème de Credit Suisse? 5 fois la taille de Lehman Brothers

La controversée banque suisse Credit Suisse a publié son rapport annuel mardi matin. Il était prévu pour la semaine dernière, mais sa publication avait été reportée après un appel de la Securities and Exchange Commission des États-Unis.
Le nom Credit Suisse revient de plus en plus souvent lorsque l’on parle du “canari dans la mine de charbon” du secteur bancaire. En raison d’une succession de scandales, notamment d’évasion fiscale et d’espionnage, la banque suisse est constamment sous le feu des critiques. Il n’est donc pas surprenant que le cours de son action ait chuté de 95% par rapport à son sommet de 2007.

Dans l’actu : mardi matin, Credit Suisse a confirmé ses résultats pour 2022. Ceux-ci font état d’une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (7,4 milliards d’euros) pour l’ensemble de l’année.

Crédit Suisse cède plus de 20% ce mercredi ! Pour la première fois de son histoire, la célèbre banque suisse voit son action s’échanger à moins de deux francs l’unité. Vous le savez, le secteur bancaire était déjà sous tension à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank et de deux autres banques de second plan. Hier, Crédit Suisse a dévoilé son rapport annuel dans lequel il indique avoir identifié des “faiblesses significatives” dans ses contrôles internes. Et ce, après une série de scandales qui ont terni son image ces dernières années.

Crédit Suisse chute lourdement ce mercredi : -24% à 1,7 franc suisse.  Crédit suisse connaît un début d’année difficile et perd près de… 30% en Bourse !

Coup de grâce, le principal actionnaire de la banque helvétique a déclaré aujourd’hui qu’il ne lui apporterait pas de nouvelle aide financière : “Nous ne pouvons pas parce que nous dépasserions les 10% (au capital). C’est une question de réglementation”. En 2022, la Banque nationale saoudienne avait effectivement acquis une participation d’environ 10% du capital de Crédit Suisse, après avoir participé à sa levée de fonds et s’être engagée à injecter jusqu’à 1,5 milliard de francs suisses dans le groupe. Dans son sillage, tout le secteur bancaire a lourdement chuté en Bourse aujourd’hui. Affaire à suivre de très près dans les prochaines séances…Les trois principales banques françaises suivent la trajectoire de Crédit Suisse. BNP (-10,11%), Société Générale (-12,18%) et Crédit Agricole (-5,21%) sont entraînées dans le mouvement de panique, à l’instar des autres grands établissements mondiaux.

La négociation de plusieurs actions bancaires a même dû être interrompue pendant un certain temps parce que les chocs étaient trop brutaux.

La comparaison : Credit Suisse pèse 5 fois plus lourd que Lehman Brothers, la banque de Wall Street dont la faillite a fortement contribué au déclenchement de la crise bancaire de 2008.

Accumulation de scandales

Les années de gloire sont révolues : c’est une nouvelle tache au palmarès de la banque suisse.

  • « Credit Suisse a longtemps été une institution dans le monde financier suisse. Mais il ne reste que très peu de choses de cette histoire », analyse Joly auprès de Business AM. « Au cours des dernières décennies, la banque a été impliquée dans presque tous les scandales. Pensez, par exemple, aux investissements défectueux dans des fonds à effet de levier et aux détectives privés que l’institution financière avait engagés pour surveiller son personnel. »
  • Entre-temps, la confiance des clients et des actionnaires dans la banque s’érode visiblement. Aujourd’hui, par exemple, le cours de son action est tombé à son plus bas niveau historique. « Au cours des derniers mois, les clients ont massivement retiré leur argent. À tel point que la banque a dû puiser dans certaines réserves de liquidités ».

***************************************************

Credit Suisse, une banque d’importance systémique

Credit Suisse, en pleine déconfiture boursière, a été classé «too big to fail» par le régulateur suisse. Cette législation doit permettre une stabilisation ou une liquidation ordonnée de la banque en cas de difficulté.

Credit Suisse, en pleine déconfiture boursière, a été classé comme établissement d’importance systémique («too big to fail») par le régulateur suisse, dans le sillage de la crise financière de 2007-2008. Cette législation doit permettre une stabilisation ou une liquidation ordonnée de la banque en cas de difficulté.

«En cas de défaillance non ordonnée, les établissements financiers d’importance systémique peuvent mettre en danger des économies nationales entières et sont donc considérés comme ‘too big to fail’», rappelle l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).

Ces règles spéciales concernant la stabilisation, l’assainissement ou la liquidation d’établissements ont été édictées au sortir de la crise des «subprime», où la Banque nationale suisse (BNS) et la Confédération avaient volé au secours d’UBS qui était au bord de l’effondrement.

Les plans élaborés par le gendarme financier réunissent les conditions pour l’assainissement ou la liquidation d’établissements financiers en perdition, tout en évitant la défaillance de fonctions d’importance systémique.

Dans le cadre du plan d’assainissement, la banque dispose de mesures grâce auxquelles elle peut se stabiliser et poursuivre son activité commerciale sans intervention de l’Etat, en cas de crise.

«Au travers du plan d’urgence, les banques d’importance systémique doivent apporter la preuve que leurs fonctions d’importance systémique pourront être maintenues en cas de crise. Seules les fonctions importantes pour l’économie suisse sont qualifiées de fonctions d’importance systémique», souligne la Finma.

Concernant la liquidation d’une banque en difficulté, un établissement «peut au contraire être entièrement restructurée par la vente ou la mise à l’arrêt ordonnée de certaines unités et domaines d’activité».

*******************************************************

La première ministre française indique que le ministre français des Finances Bruno Le Maire «aura un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures».

La première ministre française Elisabeth Borne a demandé mercredi aux autorités suisses de régler les problèmes de la banque Credit Suisse, dont la situation suscite des inquiétudes sur les marchés financiers.

«Ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles», a affirmé devant le Sénat la première ministre française, précisant que le ministre français des Finances Bruno Le Maire «aurait un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures».

Les bourses chutaient lourdement mercredi à cause de craintes sur la solidité du secteur bancaire et en particulier de la banque helvétique.

***************************************************

La question qu’on peut se poser ce matin est de se demander ce qui se serait passé dans les marchés si la Fed, le Trésor US et la FDIC n’avaient pris les mesures drastiques annoncées hier. Rappelons ici que les déposants de Sillicon Valley Bank (SVB) ont vu leurs dépôts garantis à 100% hier contre seulement 4% dimanche. De son côté, la Fed a également mis en place un programme de financement à terme des banques (Bank Term Funding Program – BTFP) qui aidera les banques à éviter de vendre à perte des titres du Trésor et d’autres titres d’État en leur permettant de proposer ces titres à la Fed, qui les évaluera au pair, en guise de garantie. Ce sont là des mesures incontestablement drastiques, qui auraient dû tuer la crise SVB dans l’œuf.

HSBC, le nouveau propriétaire de l’unité britannique de SVB, prévoit d’injecter 2 milliards de livres sterling de liquidités dans la division. La Fed lance une enquête interne sur sa supervision de la banque californienne suite à des critiques. L’étude sera publiée d’ici le 1er mai. Apollo fait partie des investisseurs qui ont exprimé leur intérêt pour le rachat du portefeuille de prêts de SVB, selon l’agence Bloomberg. Le système américain Federal Home Loan Banks a levé 88,7 milliards de dollars par la vente d’obligations à court terme, augmentant ainsi le montant des liquidités qu’il peut déployer pour aider les prêteurs régionaux. Fannie Mae reporte la vente de plus de 500 millions de dollars d’obligations liées à des prêts hypothécaires, invoquant des conditions de marché défavorables. JP Morgan a reçu des milliards de dollars de dépôts ces derniers jours, et BofA, Citi et Wells Fargo ont également enregistré un volume plus élevé que d’habitude, selon Bloomberg.

Au chapitre de la cavalerie, qui arrive toujours trop tard, First Republic et cinq autres banques américaines sont placées sous surveillance par Moody’s en vue d’une révision à la baisse de leur notation. Nous voilà rassurés…

*********************************************

La plus grande faillite bancaire depuis Lehman Brothers secoue la Silicon Valley. La Silicon Valley Bank (SVB) n’était rien de moins que la banque attitrée de toutes les jeunes entreprises technologiques de la région. Notre entreprise (QelviQ) était également cliente de la banque. La raison derrière son échec est vite apparu : un manque absolu de communication.

Le problème de SVB

L’histoire est désormais bien connue. En résumé, la SVB était trop conservatrice. Elle avait tellement d’argent qu’elle l’a investi dans des bons du Trésor américain. Son bilan est passé de 70 à 190 milliards de dollars en un rien de temps, ce qui s’explique par le fait que les principaux clients de la SVB sont des entreprises en phase de démarrage. Celles-ci avaient reçu tellement d’argent des investisseurs entre 2019 et 2021 que la banque avait trop de dépôts.

Cependant, la SVB cherchait une marge et, à l’époque, elle a judicieusement opté pour des obligations d’État américaines à long terme. La banque a acheté des bons d’État pour un montant de 80 milliards de dollars. Elle en retire en moyenne 1,5 %, alors qu’elle ne doit rien payer aux épargnants et aux titulaires de comptes courants.

Mais en 2022, les taux d’intérêt ont explosé. Cela signifie que les obligations existantes ont perdu de la valeur. Après tout, qui veut acheter des obligations dont le rendement est nettement inférieur ? Tout cela n’a pas d’importance si vous êtes patient, car à la fin du terme, ces obligations seront intégralement remboursées. Aucun problème jusqu’à ce que de nombreuses start-ups, qui ont besoin d’argent au début de leur croissance, apprennent qu’il y a une pénurie de liquidités à la SVB.

La SVB a été contrainte de vendre les obligations susmentionnées, mais à un prix beaucoup plus bas. Cela a provoqué une « ruée sur la banque ».

L’absence totale de communication avec les investisseurs

Selon Jim Cramer, analyste à CNBC, cette situation est due à une mauvaise communication et aurait pu être évitée. Il s’agissait d’une crise de liquidité, et non d’une crise de solvabilité. La banque n’a pas publié de communiqué de presse officiel indiquant qu’elle recherchait des capitaux pour résoudre temporairement ce problème, et n’a pas non plus communiqué clairement à la communauté financière elle-même.

L’absence totale de communication avec les clients

Fait remarquable, la banque n’a pas non plus communiqué avec ses clients. Nous n’avons reçu aucune communication. Vous devez vous contenter de ce message sur le site, qui indique que vous ne pouvez même pas accéder à votre compte. Pas de courrier, pas de téléphone.

La version « digital natives »

Comme nous sommes en 2023, il ne s’agissait pas d’une « ruée sur la banque » physique, mais numérique. Pas de file d’attente devant les agences bancaires, mais des milliers de clients essayant de se connecter et incapables d’accéder à leurs comptes. Comparez cela à la faillite de la banque Northern Rock en 2007, où les « digital immigrants » faisaient encore courageusement la queue, comme le veut la politesse anglaise.

******************************************

La Silicon Valley Bank a été fermée par les autorités. Même s’ il s’agit de la plus grande faillite bancaire aux USA depuis 2008, une contagion à l’ensemble du secteur est peu probable à ce stade.

L’indice KBW des banques régionales américaines a perdu près de 18% de sa valeur la semaine dernière suite à la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), 16ème plus grande banque américaine.  Un mouvement de panique qui a même touché les grandes banques américaines. JP Morgan, Bank of America, Wells Fargo et Citigroup ont perdu des dizaines de milliards de dollars de capitalisation boursière en quelques jours.

Pourquoi SVB a t-elle fait faillite? Faut-il craindre une contagion à l’ensemble du secteur bancaire?

Ces dernières années, alors que le monde financier était inondé de liquidités, les dépôts ont très fortement augmenté dans les banques. Après la crise financière mondiale (2008), les banques commerciales ont été invitées à maintenir un ratio de couverture des liquidités (LCR) supérieur à 100%. Cela signifie qu’elles doivent toujours disposer de suffisamment d'”actifs liquides de haute qualité” (HQLA) pour faire face aux sorties de dépôts dans un scénario de crise. Les deux actifs qui peuvent être considérés comme des “HQLA” sont les réserves auprès de la Fed et les obligations.

Les banques ont donc investi une grande partie des liquidités dans des obligations. Avec le mouvement de hausse des taux par la Fed et que le “QT” (resserrement quantitative), la valeur de marché des obligations détenues par les banques a diminué de manière importante avec pour conséquence d’importantes pertes (non réalisées) pour les banques (voir ci-dessous les pertes non réalisées cumulées pour le “Big 4”.

Le régulateur est bien conscient de la manière dont les fluctuations des obligations peut affecter la volatilité du compte de résultat d’une banque. C’est pourquoi les départements de trésorerie des banques ont été autorisés à enregistrer les obligations dans deux livres “comptables” distincts: celui des titres disponibles à la vente (AFS) et celui des titres détenues jusqu’à l’échéance (HTM).

Dans les deux cas, si les obligations du Trésor ou les obligations d’entreprises et hypothécaires voient leur valeur de marché baisser, le compte de résultat de la banque n’enregistre pas immédiatement la perte.

Les plus-values et moins-values latentes des titres détenus en AFS pèsent sur les fonds propres de la banque, mais pas sur son compte de résultat.

Parallèlement, les pertes non réalisées des obligations inscrites dans les livres “Held-To-Maturity” (HTM) ne sont pas comptabilisées dans les états financiers. Cela incite les banques à comptabiliser le plus grand nombre possible d’obligations dans cette catégorie comptable.

Le problème se pose lorsque les banques ont des besoins urgents de liquidités. En effet, les banques ne sont autorisées à vendre qu’une petite partie des obligations HTM avant d’être considérées comme non conformes par les régulateurs. Comme le montre le graphique ci-dessous, le “bear market” obligataire en 2022 a engendré des pertes latentes massives sur les titres HTM. La reconnaissance de ces pertes entraînerait des pertes très importantes dans le compte de résultat et obligerait les banques à lever de nouveaux capitaux.

Gains / pertes non-réalisés sur les positions titres détenues par les banques américaines (Obligations détenues jusqu’à l’échéance – en bleu – et obligations disponibles à la vente – en marron)

Alors que les réserves (valeur des obligations détenues dans le bilan) diminuent, les banques sont confrontées à un autre problème : le financement (càd les dépôts disponibles) se tarit. En effet, les ménages américains peuvent obtenir un taux d’intérêt sans risque de plus de 5% en achetant des bons du Trésor plutôt qu’en déposant de l’argent dans les banques. Par exemple, les dépôts de la SVB ne rapportaient que 2,3% alors que les bons du Trésor américain à 6 mois rapportent actuellement 5,3%.

C’est ainsi que s’enclenche un cercle vicieux: plus le financement se tarit, plus les banques doivent se désendetter et donc enregistrer des pertes qui les obligent à lever des capitaux. La baisse du cours de leurs actions qui en résulte peut déclencher un “bank run” qui met le financement encore plus en péril. Et ainsi de suite…

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé à la SVB : lorsque les clients de la banque ont commencé à retirer leurs dépôts, la SVB a dû vendre certaines de ses obligations pour combler le déficit de financement, faisant ainsi passer les obligations du statut “hold-to-maturity” (HTM) au statut “available-for-sale” (AFS). En termes simples, la SVB a dû vendre des titres AFS pour couvrir le déficit créé par les clients qui retirent leurs dépôts au profit d’options plus attrayantes. Ces ventes (à perte) ont entraîné une perte de 1,8 milliard de dollars dans le compte de résultat de SVB. Pour compenser cette perte, SVB a annoncé qu’elle levait 2,25 milliards de dollars par le biais d’une combinaison d’actions ordinaires et d’actions privilégiées. L’action s’est initialement effondrée de 60 % et a ensuite dû faire faillite.

Les banques ont été prises au dépourvu par la hausse rapide des taux d’intérêt par la Fed et le mouvement de retrait des liquidités du système financier via le “Quantitative Tightening”. Cela a conduit simultanément à une baisse des dépôts et à une accumulation de pertes non réalisées dans les bilans des banques.

La faillite de la SVB doit être considérée comme un événement extrême et, espérons-le, isolé. En effet, si toutes les banques ont été touchées par la hausse des taux d’intérêt et le retrait de certains des dépôts, la SVB a été impactée davantage que les autres en raison de sa forte dépendance à l’égard des dépôts (89% du passif) et de son exposition au secteur technologique.

Cependant, le double choc des pertes obligataires sur les bilans et de la fuite des dépôts des clients crée un risque pour de nombreuses banques américaines, en particulier pour les petites banques régionales qui sont encore plus exposées à cette dynamique à la fois du point de vue de la liquidité et du financement. En effet, l’inversion de la courbe des rendements nuit davantage au modèle d’affaire des banques régionales que des grandes banques universelles. Contrairement aux grandes banques, elles ont peu couvert le risqué de hausse des taux d’intérêt.

D’un point de vue macroéconomique, les difficultés du système financier américain pourraient conduire à un resserrement encore plus important des conditions de crédit, ce qui serait négatif pour la croissance économique.

Du point de vue des marchés, le principal risque est l’élargissement des écarts de “spread” de crédit, qui pourrait déboucher sur une crise financière. Comme le montre l’histoire, la Fed augmente ses taux jusqu’à ce que quelque chose se brise…

Nous suivons donc de très près le comportement des emprunts obligataires émis par les banques américaines. Pour l’instant, nous ne constatons pas de véritable mouvement de panique. Jeudi dernier, jour de l’annonce des déboires de SVB, les “spreads” des obligations à 10 ans de Bank of America se sont élargis de 8 points de base. C’est le plus important écartement des spreads sur une journée depuis novembre. Mais le niveau absolu des spreads (environ 164 points de base) est similaire au niveau qui prévalait à la mi-janvier.

Lors de ces prochains jours, les bonnes nouvelles macroéconomiques pourraient redevenir des mauvaises nouvelles pour les marchés, car des chiffres meilleurs que prévus obligeraient la Fed à monter encore davantage les taux, avec, pour conséquence, des pressions supplémentaires pour les banques américaines. Les marchés risquent donc d’entrer dans un régime différent de celui qui a prévalu depuis le début de l’année. Mais toute comparaison avec la crise bancaire de 2008 semble prématurée.

************************************************

Avec l’annonce dimanche soir que tous les clients de la Silicon Valley Bank en faillite verraient l’intégralité de leurs dépôts rétablis lundi matin, les 72 heures d’incertitude dans le secteur technologique américain ont pris fin provisoirement.

L’essentiel : l’administration Biden insiste sur le fait que l’annonce n’est pas considérée comme un « renflouement ». Ce concept est considéré comme l’un des plus toxiques par l’électorat américain depuis la crise financière de 2008.

Les contribuables resteront à l’abri. Mais est-ce bien le cas ?

  • « Je ne cesse de le répéter : aucune perte ne sera supportée par les contribuables. L’argent proviendra des frais payés par les banques au fonds d’assurance des dépôts. Les investisseurs dans les banques ne seront pas protégés », déclare Biden lors d’un discours à la Maison Blanche. « Ils ont pris un risque en toute connaissance de cause et lorsque ce risque n’a pas porté ses fruits, les investisseurs ont perdu leur argent. C’est ainsi que fonctionne le capitalisme. »
  • « Les Américains peuvent être sûrs que le système bancaire est sûr », continue Biden. « Vos dépôts seront là quand vous en aurez besoin. »
  • Les dirigeants des banques sont moins bien lotis et seront licenciés après la reprise par la FDIC.
  • Si l’ensemble de l’opération devait entraîner des pertes pour la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), celles-ci seraient couvertes par un prélèvement spécial sur les banques assurées au niveau fédéral, selon une déclaration commune de la FDIC, de la Réserve fédérale et du département du Trésor.
  • Le fait que ces banques récupèrent ces prélèvements auprès de leurs clients semble être devenu un détail dans toute cette affaire. En outre, la FDIC dispose d’à peine 120 milliards de dollars, alors que les banques américaines totalisent quelque 620 milliards de dollars de dépréciations potentielles sur les titres. Un problème déjà soulevé par le président du dépôt fédéral en novembre 2020.

La loi Dodd-Frank

Retour en arrière : en 2008, les grandes banques de Wall Street et l’industrie automobile américaine ont dû être renflouées par les contribuables. Cela a conduit à l’introduction de la loi Dodd-Frank en 2010. Cette loi a renforcé la réglementation sur les banques afin d’éviter de nouvelles débâcles similaires.

  • Mais en 2018, le président Trump a approuvé un assouplissement de ces règles. Cette mesure a principalement profité aux petites banques – comme la Silicon Valley Bank – qui géraient moins de 250 milliards de dollars.
  • Certains tentent maintenant de rendre Trump responsable de la débâcle de la SVB. C’est un peu court comme raisonnement. Les ajustements à Dodd-Frank ont également été approuvés par 17 démocrates au Sénat.
  • Biden veut maintenant un nouvel ajustement de Dodd-Frank. Mais les chances qu’il parvienne à faire adopter cette mesure par le Sénat sont minuscules. Dans les petits États, en particulier, on veut éviter un déplacement massif de l’épargne des petites banques régionales vers les grandes banques de New York. Tant les républicains que les démocrates attribuent la cause des problèmes de SVB à la gestion de la banque plutôt qu’à l’assouplissement de la loi Dodd-Frank.

Trump, Sanders, DeSantis et les autres

La politique, c’est la politique. Mais à l’approche de l’élection présidentielle de 2024, une série de politiciens trouvent manifestement nécessaire de capitaliser sur la débâcle de la SVB. Trump pointe Biden et Biden pointe Trump.

  • Donald Trump pense – comme toujours – que l’attaque est la meilleure défense. Dans un post sur son propre réseau Truth Social, Trump a écrit samedi en lettres majuscules que « NOUS AVONS UNE GRANDE DÉPRESSION, BEAUCOUP PLUS GRANDE ET PLUS LOURDE QUE CELLE DE 1929. POUR PREUVE, LES BANQUES COMMENCENT DÉJÀ À S’EFFONDRER !!! ».
  • Dans un communiqué, Biden a rappelé que sous l’administration Obama, la loi Dodd-Frank a été introduite pour réglementer les banques comme SVB, mais que ces règles ont été assouplies par l’administration Trump.
  • L’ancien candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders a également laissé échapper un mot. « Ce n’est pas le moment pour les contribuables américains de renflouer la Silicon Valley Bank. S’il doit y avoir un renflouement de la Silicon Valley Bank, il doit être financé à 100 % par Wall Street et les principales institutions financières. Nous ne pouvons pas continuer sur la voie du socialisme pour les riches et du capitalisme pour tous les autres ».
  • Ron DeSantis, candidat non déclaré du GOP à l’élection présidentielle, a ensuite accusé la Silicon Valley Bank d’être « woke ». Elle aurait accordé trop d’attention à la diversité et à l’inclusion.

« SVB était trop favorable au secteur technologique »

  • Un autre candidat républicain à l’investiture présidentielle, l’entrepreneur en biotechnologie Vivek Ramaswamy, estime que les épargnants doivent également assumer les conséquences de leurs décisions.
  • « Les dirigeants de startups doivent mieux gérer leurs risques financiers et se diversifier auprès de plusieurs parties », a-t-il déclaré.
  • Selon lui, de nombreux fondateurs d’entreprises technologiques ont été financièrement récompensés pour avoir effectué leurs opérations bancaires auprès de la SVB.
  • La banque s’est en effet spécialisée dans les prêts aux start-ups à haut risque. Cela permettait aux fondateurs de conserver une part plus importante dans leur entreprise.
  • « Les contribuables ne participeraient jamais à une telle croissance des actifs, et il ne faut donc pas leur demander de payer la facture lorsque les risques surviennent. »

Biden entre le marteau et l’enclume

Quelle est la suite des événements ? Biden est entre le marteau et l’enclume. Il sait que le renflouement de la Silicon Valley Bank serait aussi impopulaire que les renflouements de 2008. Mais une grave crise financière lui ferait tout autant de mal et compromettrait sa réélection.

  • Y a-t-il quelque chose de positif pour les contribuables ? Il semble peu probable que les banques centrales augmentent davantage les taux d’intérêt au milieu d’une crise bancaire. Toutefois, l’inflation étant loin d’être maîtrisée, il est peu probable qu’elles abaissent le coût des emprunts à court terme.

*************************************************************

Le Conseil de la Réserve fédérale a annoncé lundi que le vice-président chargé de la supervision, Michael S. Barr, dirigeait un examen de la supervision et de la réglementation de la Silicon Valley Bank, à la lumière de sa faillite.

« Les événements entourant la Silicon Valley Bank exigent un examen approfondi, transparent et rapide de la part de la Réserve fédérale », a déclaré le président Jerome H. Powell.

Pour rappel, c’est Moody’s qui a initialement soulevé les problèmes de la SVB.

Lorsque la SVB a publié ses résultats du quatrième trimestre début 2023, l’agence de notation Moody’s Investor Service en a pris note.

Au début du mois de mars, elle a déclaré que SVB présentait un risque élevé de déclassement en raison de ses importantes pertes latentes.

 

En réponse, la SVB a cherché à vendre à perte 2 milliards de dollars de ses investissements afin d’augmenter les liquidités de son bilan en difficulté. Rapidement, d’autres fonds spéculatifs et investisseurs en capital-risque se sont rendu compte que la SVB risquait de se retrouver sur la corde raide. Les déposants ont retiré leurs fonds en masse, provoquant un resserrement des liquidités et incitant les régulateurs californiens et la FDIC à intervenir et à fermer la banque.

Le rapport de la Fed sera rendu public d’ici le 1er mai.

« Nous devons faire preuve d’humilité et procéder à un examen minutieux et approfondi de la manière dont nous avons supervisé et réglementé cette entreprise, et des leçons que nous devons tirer de cette expérience », a déclaré le vice-président Barr.

Pour rappel, voici ce que Michael Barr a déclaré dans un discours jeudi, alors que la ruée battait son plein :

 

« Les banques que nous réglementons, en revanche, sont bien protégées contre les retraits massifs grâce à un ensemble solide d’exigences en matière de surveillance.

Quelles sont les chances que quelqu’un soit jugé responsable d’une manière ou d’une autre ?

************************************************

L’histoire SVB nous rappelle deux précédents, Washington Mutual qui a sombré en 2008 pour les mêmes raisons et la crise des Savings and Loans aux Etats-Unis en 1987 (surtout pour son côté effet de dominos). La Fed va se retrouver dans un embarras terrible, elle qui devait procéder à un nouveau tour de vis monétaire le 22 mars et le 3 mai. Depuis plus d’un mois, nous étions plusieurs à nous demander quand aurait lieu le prochain LTCM ou autre catastrophe équivalente. L’adage populaire dit «on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs», nous pourrions le traduire en «la Fed ne passe pas ses taux de 0% à 5% sans conséquences fatales sur certains acteurs du système financier».

Qu’attendre donc du prochain FOMC? La réponse est complexe car nous ne savons pas encore quelles sont les ramifications exactes du scandale SVB (car c’est bien un scandale) et si nous allons connaître une crise systémique ou quelques catastrophes idiosyncrasiques rapidement maîtrisées à moindre coût. Ce qui est sans doute acquis, c’est qu’il faut oublier les 50bp de hausse des Fed funds mercredi prochain. Le pire scénario envisageable serait une baisse de taux mais il est beaucoup trop tôt pour envisager un tel dénouement.

*****************************************************

La Fed envisage de modifier ses règles régissant les banques de taille moyenne, ce qui pourrait inclure des exigences plus strictes en matière de capital et de liquidités, ainsi que des mesures visant à renforcer les tests de résistance annuels, selon l’agence Bloomberg. L’absence de directeur des risques à la SVB pendant la majeure partie de l’année dernière est examinée par la Fed dans le cadre de son enquête sur la faillite de la banque.

********************************************

Bank of America a engrangé plus de 15 milliards de dollars de nouveaux dépôts en quelques jours après l’effondrement de SVB.

Les grandes banques américaines sont submergées.
Submergées de demandes d’ouvertures de comptes et de transfert d’argent de clients de petites et moyennes banques.
C’est le jackpot pour les JP Morgan, Citi ou encore Bank of America.
La crise bancaire ne touche pas toutes les banques…

Au cours du week-end, au milieu des cris d’indignation populistes selon lesquels un sauvetage de la SVB favoriserait les risques moraux (en fin de compte, les épargnants ont été renfloués avec une indemnisation complète, mais les autres créanciers non garantis n’ont curieusement rien reçu, alors que l’action ordinaire est un beignet), nous avons dit que, bien que techniquement vrais, les événements qui ont entraîné la chute de la SVB et maintenant de la SBNY constituent en réalité une subvention pour les grandes banques.

Aujourd’hui, au lendemain de la quasi-faillite de nombreuses petites banques à la suite d’une vague de retraits de dépôts, nous lisons qu’ »après la faillite consécutive de trois petites banques, leurs plus grandes homologues américaines voient affluer des déposants qui craignent que la crise ne s’étende ».

Selon Bloomberg, la JPMorgan – ou comme nous l’appelons maintenant la JPMega – la plus grande banque américaine, qui est sur le point de devenir beaucoup, beaucoup plus grande, a reçu à elle seule des milliards de dollars ces derniers jours, et Bank of America, Citigroup et Wells Fargo & Co. ont également enregistré des volumes plus élevés que d’habitude.

 

« Les six premières banques américaines sont et ont toujours été trop grosses pour faire faillite, comme l’a démontré la crise financière il y a plus de dix ans », a déclaré à Bloomberg Michael Imerman, professeur adjoint à l’école de gestion de l’université de Californie à Irvine. « Il est donc plus sûr d’opter pour une banque dont le nom présente un degré de certitude plus élevé ».

D’autres banques voient également leurs dépôts affluer. Citizens Financial Group Inc. a annoncé lundi qu’elle avait « constaté un intérêt supérieur à la normale de la part de nouveaux clients potentiels au cours des derniers jours » et qu’elle prolongerait temporairement les heures d’ouverture de ses succursales pour répondre à cette demande.

Confirmant les informations de Bloomberg, le Financial Times écrit que « les grandes banques américaines sont inondées de nouveaux déposants alors que les petits prêteurs sont confrontés à la tourmente« , ce qui signifie bien sûr que les dépôts des petites banques sont drainés.

Selon le FT, « les grandes banques américaines sont inondées de demandes de clients qui tentent de transférer des fonds de prêteurs plus petits, alors que la faillite de la Silicon Valley Bank entraîne ce que les dirigeants considèrent comme le plus grand mouvement de dépôts depuis plus d’une décennie ».

« JPMorgan Chase, Citigroup et d’autres grandes institutions financières tentent de satisfaire les clients qui souhaitent transférer leurs dépôts rapidement, en prenant des mesures supplémentaires pour accélérer le processus normal d’inscription ou d’intégration, selon plusieurs personnes familières avec le sujet.

Comme nous l’avons supposé au cours du week-end, le plan de sauvetage révélé par la Fed, TSY et la FDIC était insuffisant pour stabiliser la confiance des épargnants, et même s’il a permis d’éviter la faillite d’une troisième banque après l’implosion de SVB et de Signature Bank, les épargnants tentent toujours de transférer leurs soldes vers des banques plus importantes telles que la JPMorgan, la Citi et la Bank of America, ainsi que vers des fonds du marché monétaire. C’est particulièrement le cas lorsque les soldes dépassent le seuil de 250 000 dollars garanti par l’assurance fédérale.

 

Les transferts de dépôts de la SVB et d’autres prêteurs régionaux vers les grandes banques se sont accélérés la semaine dernière et se sont poursuivis lundi, selon ces personnes. « Les appels ont afflué aujourd’hui comme des avions empilés un jour de neige à l’aéroport d’O’Hare« , a déclaré un banquier de haut rang, en référence à la plaque tournante de l’aviation à Chicago.

La JPMorgan, dont nous avons explicitement dit qu’elle serait le plus grand bénéficiaire de la ruée des petites banques, a raccourci le temps d’attente pour l’ouverture d’un compte et accélère la vitesse à laquelle les nouvelles entreprises clientes peuvent accéder aux fonds afin de s’assurer qu’elles pourront payer leur personnel à la fin de cette semaine, rapporte le FT, ajoutant que plusieurs banques ont réaffecté des employés à des postes liés à l’ouverture de comptes.

La banque privée de Citi, qui s’adresse aux particuliers fortunés, s’efforce d’ouvrir des comptes dans la journée suivant la demande, alors que le délai habituel est d’une à deux semaines, ont déclaré certaines des personnes interrogées. Le prêteur a également commencé à ouvrir des comptes et à lancer des procédures de transfert d’argent alors que le nouveau client fait encore l’objet de contrôles de conformité.

 

Les dirigeants affirment qu’ils ne veulent pas être accusés d’exploiter la situation. La JPMorgan a dit à ses banquiers qu’ils ne devaient pas tenter activement de débaucher des clients de leurs rivaux plus petits, selon des personnes informées des discussions.

« Goliath est en train de gagner », a déclaré Mike Mayo, analyste bancaire chez Wells Fargo, dans une note de recherche lundi, en désignant la JPMorgan comme bénéficiaire « en ces temps moins sûrs ».

Rien de tout cela ne devrait être une surprise, et la véritable histoire derrière l’effondrement de la SIVB est apparue à la fin de la semaine dernière, lorsque nous avons rapporté que la JPMorgan cherchait à convaincre certains clients de la SVB de transférer leurs fonds, aggravant ainsi la gestion dévastatrice et terminale de la banque SIVB. Voici ce que nous avons dit :

Soyons clairs : la plus grande banque commerciale américaine sollicitait activement les clients de l’une de ses plus grandes concurrentes, la 16e banque américaine, sachant pertinemment que la fuite des dépôts conduirait presque certainement à l’effondrement d’une banque qui, grâce aux réserves fractionnaires, ne disposait que de modestes liquidités pour satisfaire les demandes de dépôts : certainement pas assez pour faire face à 42 milliards de dollars de sorties de dépôts.

Bien entendu, Jamie, qui est soudainement apparu comme un personnage clé dans le scandale Jeff Epstein aux côtés de Jes Staley, le sait et serait ravi d’une issue qui ferait d’une pierre deux coups : faire disparaître son nom des premières pages et rendre la JPMorgan encore plus puissante. En fait, trois oiseaux : rappelez-vous que c’est JPM qui a lancé l’injection de liquidités de la Fed en septembre 2019, lorsque la banque s’est trouvée « soudainement » confrontée à des contraintes en matière de réserves. Nous doutons que JPM s’inquiète beaucoup si Powell met fin à ses hausses de taux et assouplit/lance l’assouplissement quantitatif à la suite d’une crise bancaire, une crise bancaire que Jamie a contribué à précipiter.

Et tandis que nous attendons de voir si la participation de Dimon au scandale Epstein s’effacera de la couverture médiatique, et si Powell lancera l’assouplissement quantitatif, nous sommes sûrs d’une chose : la JPM a été un bénéficiaire clair et immédiat de l’effondrement de SIVB, car dans une journée où tout s’est effondré, l’action de la JPM a été l’une des rares à être en hausse.

Ainsi, tout comme l’effondrement de Lehman a renforcé les autres banques renflouées, la faillite d’une poignée de banques régionales a non seulement permis aux mégabanques telles que la JPM et la BofA – qui ont des dizaines de milliards de pertes nettes non réalisées sur leurs comptes HTM – de profiter du nouveau mécanisme de renflouement de la Fed, le BTFP, mais aussi de renforcer la base de leurs déposants tout en garantissant l’augmentation de leurs bénéfices.

 

C’est un peu comme si tout avait été prévu dès le départ…

**************************************

Le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête sur la faillite de la banque SVB, ciblant potentiellement les récentes ventes d’actions effectuées par plusieurs dirigeants de la banque, rapportent mardi plusieurs médias américains en citant des sources proches du dossier.

Selon le Wall Street Journal, l’agence supervisant les marchés boursiers, la SEC, a aussi lancé une investigation.

Les enquêtes en sont encore à un stade préliminaire et ne conduiront peut-être pas à des accusations formelles, ajoute le journal.

La déroute de SVB, une banque proche des start-up et des sociétés d’investissement en capital-risque, a été précipitée par des retraits massifs de la part des clients ayant plus que 250.000 dollars sur leur compte, soit plus que le montant habituellement garanti par les autorités.

L’établissement a été placé vendredi sous le contrôle du régulateur américain FDIC, marquant ainsi la plus importante défaillance d’une banque depuis la crise financière de 2007/08.

Pour rassurer sur la solidité du système bancaire, les autorités ont assuré dimanche que l’intégralité des dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) seraient garanties.

Ni le ministère de la Justice ni la SEC n’ont souhaité faire de commentaires à l’AFP sur l’ouverture d’une enquête.

La SEC a en revanche renvoyé à une déclaration de son président, Gary Gensler, qui dimanche avait assuré que la SEC «enquêtera et prendra des mesures coercitives si (elle) constate des infractions des lois fédérales sur les valeurs mobilières».

«En ces temps de volatilité et d’incertitude accrues, la SEC se concentre particulièrement sur le contrôle de la stabilité des marchés et sur l’identification et la poursuite de toute forme de mauvaise conduite susceptible de menacer les investisseurs, la formation de capital ou les marchés de manière plus générale», avait-il alors souligné.

Dans une tribune publiée lundi, l’influente sénatrice Elizabeth Warren avait appelé les procureurs et régulateurs à «enquêter pour savoir si des cadres se sont livrés à des délits d’initiés ou ont enfreint d’autres lois civiles ou pénales».

Elle a aussi appelé les autorités à récupérer la rémunération et les bonus versés l’an dernier au patron de SVB, Greg Becker, ainsi que les bonus versés aux cadres.

Selon des documents boursiers, Greg Beck et le directeur financier de SVB, Daniel Beck, ont notamment procédé à des ventes d’actions fin février selon un programme de ventes établi à l’avance.

Le Département de la Justice et la Securities and Exchange Commission enquêtent (séparément) sur la faillite de la Silicon Valley Bank, en se concentrant sur l’éventualité de fautes commises par des dirigeants, et notamment sur la question de savoir si les ventes d’actions par les cadres ont enfreint les règles de négociation, selon une personne informée de l’affaire.

Comme nous l’avons expliqué précédemment, alors que des files (réelles et virtuelles) de déposants anxieux se sont formées la semaine dernière devant les succursales de la Silicon Valley Bank dans le monde entier, et que des assurances de « liquidité » ont été données par la direction, trois personnes au sein de l’entreprise étaient peut-être moins inquiètes que ceux qui cherchaient à récupérer leur argent durement gagné auprès de la banque qui allait bientôt faire faillite.

Le 27 février, Gregory Becker, le PDG de la Silicon Valley Bank, a vendu pour 3,6 millions de dollars (11 %) de ses actions…

Daniel Beck, le directeur financier, a vendu 32 % (environ 600 000 $) de ses actions…

Enfin, Michelle Draper, directrice générale de l’entreprise, a vendu 28 % de ses actions au cours du mois dernier…

Remarquez qu’aucun d’entre eux n’avait vendu quoi que ce soit d’important au cours de l’année précédant cette vente la plus récente (avant l’effondrement).

En outre, la Silicon Valley Bank a versé vendredi des primes annuelles aux employés américains éligibles, quelques heures seulement avant que la banque ne soit saisie par le gouvernement américain, a appris Axios de plusieurs sources.

Il est particulièrement intéressant de noter, comme le rapporte le Wall Street Journal, que les ventes des dirigeants ont été effectuées dans le cadre de plans dits 10b5-1 déposés 30 jours plus tôt.

 

Ces plans permettent aux initiés de planifier les ventes d’actions à l’avance afin de dissiper les soupçons de transactions sur des informations non publiques. La SEC a récemment renforcé les règles applicables à ces plans, qui prévoient notamment une période d’attente de 90 jours avant que les ventes puissent être exécutées. Les nouvelles règles sont entrées en vigueur le 27 février, le jour même où les dirigeants ont vendu leurs actions.

Dimanche soir, Gary Gensler, président de la SEC, a déclaré que l’agence « se concentre particulièrement sur la surveillance de la stabilité des marchés et sur l’identification et la poursuite de toute forme de mauvaise conduite » susceptible de nuire aux investisseurs ou aux marchés, sans nommer aucune entreprise en particulier.

Le Wall Street Journal conclut en soulignant que personne dans la banque n’a été accusé d’actes répréhensibles et que l’enquête pourrait se terminer sans qu’aucune accusation ne soit portée.

**************************************

L’alerte est donnée : Moody’s réduit les perspectives du système bancaire américain à “négatives” suite à la faillite de Silicon Valley Bank

Malgré les mesures prises par les autorités de réglementation pour renforcer le secteur et la confiance des investisseurs, l’environnement opérationnel s’est détérioré rapidement, a indiqué l’agence de notation américaine.
Depuis la faillite de Silicon Valley Bank suite à un bank run, le spectre de la crise financière de 2008 hante à la fois Wall Street et les marchés mondiaux. Or les notes des agences de notation telles que Moody’s ont une importance capitale car elles permettent aux investisseurs de mesurer la qualité du crédit d’un émetteur de dette, qu’il s’agisse d’un gouvernement, d’une entreprise ou d’une institution financière.

Dans l’actu : L’agence de notation Moody’s a révisé son opinion sur l’ensemble du système bancaire, passant d’une perspective stable à négative.

  • Les notes attribuées par les agences de notation indiquent le risque de défaut de paiement de l’émetteur, à savoir ici l’ensemble du système bancaire américain.
  • Ces mesures sont importantes car elles pourraient avoir un impact sur les notes de crédit et, par conséquent, sur les coûts d’emprunt du secteur.
  • Moody’s fait partie des trois grandes agences de notation américaines, avec Standard & Poor’s (S&P) et Fitch Ratings.
    • L’agence Fitch qui a d’ailleurs réduit en début de semaine la note de la Belgique de « stable » à « négative ». Mais la note de notre pays est tout de même maintenue à « AA- » : il s’agit donc pour l’heure d’un avertissement plus que d’un signal d’alarme.

Le contexte : Cette décision a été prise suite à des défaillances bancaires majeures qui ont incité les régulateurs à intervenir dimanche avec un plan de sauvetage pour les déposants et les autres institutions touchées par la crise.

« Nous avons modifié notre perspective sur le système bancaire américain, la faisant passer de stable à négative, afin de refléter la détérioration rapide de l’environnement opérationnel à la suite des retraits massifs de dépôts à Silicon Valley Bank (SVB), Silvergate Bank et Signature Bank (SNY), ainsi que des faillites de SVB et de SNY. »

  • Moody’s relève les mesures extraordinaires des autorités pour renforcer les banques touchées, mais s’inquiète des pertes encore non réalisées chez d’autres institutions, qui pourraient mettre en danger les épargnants sans assurance.

« Les banques qui subissent d’importantes pertes de titres non réalisées et dont les déposants américains ne sont pas des particuliers ou ne sont pas assurés peuvent encore être plus sensibles à la concurrence entre épargnants ou à la fuite des dépôts (bank run), ce qui aurait des effets négatifs sur le financement, la liquidité, les bénéfices et le capital. »

  • Lundi, Moody’s avait déjà averti qu’elle envisageait de déclasser ou de placer sous revue pour déclassement « sept institutions individuelles ».
    • Il s’agit des banques régionales américaines Signature Bank, First Republic, Intrust Financial, UMB, Zions Bancorp, Western Alliance et Comerica.

***************************************************

L’échec de SVB aura des conséquences sur le secteur déjà fragilisé de la tech pendant des années

Bien que les autorités américaines aient rapidement réagi pour limiter la casse, la faillite de Silicon Valley Bank a eu de nombreuses répercussions, tant auprès de ses clients que pour la confiance des investisseurs dans le secteur bancaire américaine. Des effets qui ne se sont évidemment pas arrêtés aux frontières et qui pourraient se faire ressentir dans les années à venir.

L’essentiel : l’effondrement de SVB, considérée comme l’épine dorsale de nombreuses startups technologiques et fonds de capital-risque à travers le monde, aura des effets durant des années.

  • « SVB étant essentiellement le parrain de l’écosystème bancaire de la Silicon Valley depuis quelques décennies dans le monde de la technologie, nous pensons que l’impact négatif de cet effondrement historique aura une myriade d’implications pour le monde de la technologie à l’avenir », a mis en garde Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities, dans une note.

Le détail : les startups pourraient en effet avoir plus de mal à lever des fonds, alors que d’autres entreprises pourraient être contraintes de modifier leur modèle commercial, selon des investisseurs et analystes qui se sont entretenus avec CNBC.

Un nouveau coup dur pour un secteur déjà fragilisé

Silicon Valley Bank était essentiel à l’industrie technologique et à sa croissance, tant aux États-Unis qu’en Europe et en Chine. Depuis 40 ans, l’institution offrait des services bancaires traditionnels, ainsi que des services de financements à des sociétés jugées trop risquées pour les prêteurs traditionnels et des crédits aux startups.

  • La bonne santé de la banque était donc fortement liée au secteur de la tech. Quand il s’épanouissait, elle aussi et inversement.
  • La décision de la Réserve fédérale américaine de relever les taux d’intérêt n’a pas fait du bien au secteur, de même qu’à la banque. C’est d’ailleurs ce qui a lourdement contribué à sa chute.
  • Déjà mal en point, le secteur de la tech reçoit un nouveau coup dur avec la faillite de SVB.

« Toute cette affaire de la Silicon Valley Bank est la dernière chose dont nous avions besoin et était complètement inattendue »

Une année difficile qui pourrait durer

Impactées par le contexte macroéconomique, les startups technologiques se sont serré la ceinture l’année dernière. Elles ont heureusement pu compter sur Silicon Valley Bank pour obtenir des crédits pour traverser les vents contraires et payer leurs employés. Mais l’effondrement de la banque laisse désormais présager le pire.

  • « Silicon Valley Bank était très paternaliste à l’égard de ce secteur, elle fournissait non seulement des services de paie, des prêts aux fondateurs contre leur crédit illiquide, mais aussi des lignes de crédit. Beaucoup de ces entreprises avaient déjà du mal à lever des fonds et comptaient sur ces lignes de crédit pour allonger leur durée de vie, pour repousser la consommation de liquidités au-delà de la récession à laquelle nous nous attendons tous », a résumé Matt Higgins, PDG de RSE Ventures, auprès du média américain. « Cela s’est évaporé du jour au lendemain et il n’y a pas d’autre prêteur qui va intervenir pour remplir ces chaussures. »

Revoir leur modèle économique

La fête est d’une certaine façon finie pour les startups. Ces dernières vont être contraintes de revoir leur fonctionnement, se concentrer sur la rentabilité et être plus disciplinées avec leurs dépenses.

  • Des restructurations sont à craindre au cours des trois prochaines années, selon Hussein Kanji, co-fondateur de Hoxton Ventures basé à Londres.
    • Et il préconise de ne pas tarder à le faire. « Les choses ne deviennent pas toujours plus faciles à l’avenir simplement parce que vous le souhaitez »
  • L’analyste de Wedbush, Dan Ives, s’attend également à ce qu’il y ait plus de faillites parmi les startups technologiques dans les prochaines années, principalement chez celles qui sont encore à un stade précoce de leur développement.
  • « L’impact de la semaine dernière aura des répercussions majeures sur le paysage technologique et la Silicon Valley pour les années à venir à notre avis », a-t-il écrit dans sa note.

*******************************************************

« L’année de l’efficacité » fait à nouveau des ravages : Meta licencie 10.000 personnes de plus

La société mère de Facebook va, à nouveau, couper dans ses effectifs. Après 11.000 postes supprimés en novembre, voici une nouvelle vague de licenciements : 10.000 personnes vont être remerciées. Dans le même temps, 5.000 offres d’emploi ou projets d’embauches seront annulés. Dans ce que le groupe a défini comme « l’année de l’efficacité », Meta veut à tout prix réduire les coûts.

Dans l’actu : Meta annonce une nouvelle vague de licenciements de masse.

  • « Notre travail sur l’efficacité comporte plusieurs volets parallèles visant à améliorer l’efficacité de l’organisation, à augmenter considérablement la productivité des développeurs et les outils, à optimiser le travail distribué, à éliminer les processus inutiles, etc. », écrit le CEO de Marc Zuckerberg dans une lettre aux employées publiée ce mardi.
  • Le PDG a mis les formes pour annoncer la douloureuse nouvelle : 10.000 personnes vont être remerciées. Mais la coupe ne s’arrête pas là : 5.000 offres d’emploi, encore à pourvoir, vont être abandonnées.
    • Ce sont tout d’abord les ressources humaines qui verront leur nombre d’employés baisser – les personnes concernées seront contactées mercredi.
    • La réduction de l’effectif concernera autant le domaine de la tech que celui du business. Là, des annonces plus concrètes seront faites en avril et en mai respectivement.
  • « Au cours des deux prochains mois, les dirigeants des organisations annonceront des plans de restructuration axés sur l’aplatissement de nos organisations (c’est-à-dire que des couches de la hiérarchie du management seront supprimées), l’annulation des projets moins prioritaires et la réduction de nos taux d’embauche », écrit encore Zuckerberg.

Le flashback : ce licenciement était quelque peu pressenti, après un audit interne sur la performance des différents postes.

Vague de licenciement numéro 2

Le contexte : ce ne sont pas les premiers licenciements.

  • Par la suite, une autre vaguelette de licenciements a suivi : fin février, il est apparu que des « milliers » de personnes seraient mises à la porte, dont des cadres.
  • 2022 a été une année laborieuse pour Meta : pertes vertigineuses du côté du métavers, baisse du nombre d’utilisateurs, chiffres d’affaires et bénéfices en baisse, cours de l’action en chute libre… Lors de la présentation de ses résultats du quatrième trimestre, Meta a annoncé que 2023 serait « l’année de l’efficacité« . Cela se traduit visiblement par une forte coupe dans les effectifs.

***************************************

L’effet d’un pétard mouillé ? Pour l’économie chinoise, le début de l’ère post-Covid tant attendue s’annonce assez décevant

Les chiffres du commerce en Chine pour les deux premiers mois de l’année ont été publiés mercredi, révélant des résultats légèrement inférieurs aux prévisions dans certains, laissant présager une mauvaise santé sous-jacente de l’économie chinoise.
Alors que la Chine a vécu près de trois ans de confinement ferme, en raison de la politique “zéro Covid” de Xi Jinping, les attentes pour une reprise en flèche de l’économie étaient fortes. Malheureusement, les premiers signes montre que ce n’est pas le cas. Ce n’est pas encore un signal d’alarme, mais une situation à tenir à l’œil au cours des prochains mois.

Dans l’actu : Des données du Bureau national des statistiques publiées mercredi montrent que la production industrielle chinoise au cours de la période janvier-février a augmenté de 2,4% par rapport à l’année précédente.

  • La Chine rate ainsi de peu les attentes d’un sondage de Reuters, qui tablait sur une hausse de 2,6%.
    • La hausse s’est toutefois accélérée par rapport à l’augmentation annuelle de 1,3% enregistrée en décembre.
    • Mais entre temps, le pays a abandonné ses politiques de confinement très strictes, rouvrant grand la porte au commerce et à la production industrielle.
  • Par ailleurs, les ventes au détail ont augmenté de 3,5%, ici conformément aux attentes.
    • La plupart des catégories de ventes au détail ont augmenté, mais les ventes d’automobiles et d’appareils électroménagers ont baissé.

En outre : Les investissements en actifs fixes ont augmenté de 5,5%, dépassant les attentes d’une croissance de 4,4%. Mais ici aussi, il faut y regarder de plus près :

  • L’investissement dans l’immobilier a diminué de 5,7% au cours des deux premiers mois de cette année par rapport à la même période de l’année précédente.
    • Une baisse qui intervient après une chute de 10% des investissements immobiliers enregistrée tout au long de l’année dernière.
  • De plus, les investissements dans les infrastructures et l’industrie manufacturière ont augmenté à un rythme plus lent au cours des deux premiers mois de cette année, par rapport à la même période de l’année précédente.

L’économie chinoise toujours grippée ?

Entre les lignes : Cela soulève des inquiétudes quant à la santé globale de l’économie chinoise et pourrait présager une croissance plus modérée que prévu.

  • Les données reflètent « une dynamique stable plutôt qu’une accélération, ce qui indique également qu’un soutien politique fort est nécessaire pour libérer le potentiel de croissance », a déclaré à CNBC Zhou Hao, économiste en chef à Guotai Junan International, l’une des plus grandes banques d’investissement et sociétés de valeurs mobilières de Chine.
  • « L’environnement extérieur est encore plus complexe, la demande inadéquate reste importante et les bases de la reprise économique ne sont pas encore solides« , a également concédé le Bureau national des statistiques de Chine dans son communiqué. Il appelle à renforcer la confiance du marché et à atteindre une « croissance raisonnable de la quantité ».
  • « Si la croissance du PIB est trop lente, cela pourrait révéler les problèmes de l’économie chinoise, ce qui augmenterait les risques », a indiqué Fu Linghui, porte-parole du Bureau des statistiques et directeur du département des statistiques globales de l’économie nationale.
  • Fu Linghui souligne aussi les pressions exercées par d’autres économies à l’inflation élevée, qui pourraient resserrer leur politique monétaire et donc freiner davantage la croissance mondiale.

Un vent d’optimisme : Même si les indicateurs sont moins bons que prévu, Pékin a encore de la marge pour voir son économie se relever cette année.

  • « L’économie se redresse progressivement cette année, mais il faut noter que la pandémie a endommagé les bilans des entreprises et des particuliers pendant plusieurs années, et qu’il faut encore du temps pour les réparer« , déclare Fu Linghui.
    • Si atteindre les 5% de croissance sera un défi, il affirme que « nous devons être conscients que nous disposons des conditions, des fondements et de la confiance nécessaires pour atteindre l’objectif de croissance ».
  • Même son de cloche chez Bruce Pang, économiste en chef chez JLL, qui indique qu’il y a des raisons de croire que le marché immobilier va notamment se redresser au cours de 2023, en particulier car le mois de mars est généralement celui du pic de l’offre de logements pour l’année.

*************************************

En Chine, la croissance des investissements urbains au cours des deux premiers mois de l’année dépasse les attentes à 5,5% en glissement annuel, ce qui suggère que le gouvernement se tourne vers les dépenses d’infrastructure. Les ventes au détail augmentent de 3,5%, ce qui correspond au consensus, et la croissance de la production industrielle est plus lente que prévu à 2,4%. La PBOC a injecté le plus de liquidités dans son système financier depuis plus de deux ans ce mois-ci, tout en maintenant ses taux inchangés.

**********************************************

L’attention du marché est aussi attirée par des histoires dignes de Top Gun sur deux avions de guerre russes et un aéronef sans pilote américain. Des avions de combat russes interceptent et forcent à atterrir un drone de surveillance américain au-dessus de la mer Noire, selon des responsables américains, l’un des avions de combat étant entré en collision avec l’hélice de l’avion sans pilote après que les deux avions eurent déversé du carburant sur lui. Tom Cruise n’a pas souhaité commenter cette affaire.

Ce mardi, Washington convoque l’ambassadeur russe suite à la chute d’un drone américain en mer Noire. Les États-Unis accusent la Russie d’avoir intercepté et entraîné la chute du drone, jugeant l’acte comme « irréfléchi » et « irrespectueux ». Moscou rétorque que l’accusation est une provocation et dément les informations américaines. Ce drone MQ-9 Reaper, d’une valeur de 14 millions de dollars, effectuait une opération de surveillance dans le cadre de l’aide militaire de l’OTAN apportée à l’Ukraine.

Selon le commandement des forces aériennes américaines en Europe, l’appareil aurait reçu du carburant à plusieurs reprises de deux avions de chasse russes, avant d’être percuté au niveau de l’hélice. Après cet incident, les forces américaines auraient été dans l’obligation de précipiter l’appareil dans les eaux internationales. Beaucoup de questions, et deux versions complètement différentes, comme bien souvent… Quelle ambiance ! Cette information vient bien sûr alourdir encore un peu plus le contexte déjà bien chargé de cette semaine boursière.

****************************************************

L’Ukraine confirme que six missiles hypersoniques ont été utilisés lors de la plus récente attaque russe

L’armée ukrainienne a confirmé qu’au cours de l’important barrage de missiles lancé jeudi matin sur plusieurs villes et sites d’infrastructures énergétiques du pays, qui compte désormais 95 projectiles au total, jusqu’à six missiles hypersoniques ont été tirés, contre lesquels il est pratiquement impossible de se défendre.

Un porte-parole des forces armées ukrainiennes a déclaré : « L’attaque est vraiment à grande échelle et utilise pour la première fois des types de missiles aussi différents. Nous constatons que cette fois-ci, pas moins de six Kinzhal ont été utilisés. Je ne me souviens pas avoir vu une telle attaque auparavant« .

Le porte-parole du commandement des forces aériennes de l’Ukraine, Yurii Ihnat, a poursuivi dans des propos télévisés : « Jusqu’à présent, nous n’avons pas les moyens de contrer ces armes« , en référence aux Kinzhals. Il a également été révélé que six missiles de croisière X-22 ont été tirés. Il est important de noter que le Kremlin lui-même a admis avoir déployé des missiles hypersoniques jeudi, mais n’a pas précisé combien d’entre eux avaient été utilisés.

Si, au cours de l’année de guerre écoulée, les tirs de missiles hypersoniques ont été rares et espacés, c’est la première fois que l’on sait qu’autant de missiles ont été déployés en une seule journée. Cela est vrai pour toutes les guerres modernes, car l’Ukraine marque le premier conflit au cours duquel ces armes de pointe ont été activement déployées contre des cibles réelles.

La vitesse hypersonique est généralement définie comme un projectile pouvant atteindre Mach 5 ou plus. Le Kinzhal est censé se déplacer à une vitesse de Mach 10 (soit environ 12 350 km/h) dans une trajectoire de vol imprévisible, ce qui le rend presque impossible à abattre, même pour les boucliers de défense antimissile les plus avancés. L’armement avancé a été dévoilé pour la première fois par le président russe Vladimir Poutine en 2018 et est lancé par avion à partir de bombardiers Tu-22M3 ou d’intercepteurs MiG-31K.

L’utilisation à grande échelle de l’hypersonique jeudi est probablement aussi un signal pour Washington et l’OTAN, qui avertissent qu’ils doivent rester en dehors du conflit, à un moment où l’implication est de plus en plus forte en raison de l’expédition d’armes lourdes comme les chars de combat.

Voici des images non confirmées de ce qui pourrait être le Kinzhal, datant du début de la guerre :

 

Le Kremlin a qualifié l’opération de missiles de jeudi de « représailles » à l’attaque terroriste transfrontalière du 2 mars sur le sol russe près de l’Ukraine. Il s’agissait de groupes présumés de nationalistes ukrainiens bien armés qui avaient pénétré dans la région de Briansk, dans le sud de la Russie, et ouvert le feu sur des villages, tuant deux civils et blessant, semble-t-il, un garçon de 10 ans. Le président Poutine avait précédemment déclaré à propos des infiltrés : « Ils ont ouvert le feu sur des civils, […] ils ont vu qu’il y avait des enfants dans la voiture. »

**********************************************

Régis Debray : « La mélancolie serre le cœur, la nostalgie serre les poings »

« Parmi les quelques évidences que j’aurais voulu voir entrer dans le domaine public, il y a la vertu propulsive et dynamique de la nostalgie, qui nous fait serrer les poings pour égaler les grands Anciens, quand la mélancolie, elle, ne fait que serrer le cœur. »

Régis Debray – Bilan de faillite (2018)

EN BANDE SON :

Catégories :REBLOG

2 réponses »

  1. Le Lac prend Feu …!!!
    (et c’est limite un « Crépuscule Wagnérien »…)
    Après « SVB », Le « Crédit Suisse » s’invite à La Fête,
    Espérons ( …??…) que La DeutschBank déjà en faillite sur le papier, n’a pas mis trop de billes dans le Crédit Suisse, sinon c’est La Zone EURO elle même qui va Trembler….

Laisser un commentaire