Les NEWS “éco-comiques” du LUPUS du Jeudi 16 Mars 2023
Credit Suisse : C’est une suite sans fin de difficultés et d’erreurs.
Rappelons que son cours n’a pas attendu la journée d’hier pour chuter.
Il est en baisse de 98% par rapport à son niveau le plus haut, pré-crise de 2008.
Et depuis 2008, c’est la descente aux enfers pour ce géant helvète qui n’a que 15% de son activité en Suisse.
Le 30 avril 2007, le Crédit Suisse cotait 84 francs suisses.
Hier il cotait 1.70 franc suisse.
Sa plus grosse perte de trading avec l’explosion du fonds Archegos Capital.
10 milliards de fonds en difficulté du fait des liens avec Greensill Capital.
Des amendes.
Bref, une histoire récente chaotique et l’annonce, à chaque difficulté, d’une faillite imminente.
Avant la déclaration de l’actionnaire saoudien, l’inquiétude était déjà montée d’un cran quand le Crédit Suisse avait annoncé un retard dans la publication de ses comptes.
Une fois de plus.
La Banque nationale suisse a fourni près de 50 milliards de francs suisses de liquidités.
Et est prête à continuer à en fournir.
La Banque centrale européenne a demandé aux banques européennes d’évaluer leur exposition au risque Crédit Suisse et fournira aussi les liquidités nécessaires.
Le Crédit Suisse va devoir néanmoins chercher de l’argent frais pour survivre.
Sauf si une banque décide de l’absorber.
Même si je sais qu’il est plus vendeur de titrer “les banques en faillite” et d’annoncer que vous allez perdre l’argent que vous avez sur votre compte en banque, je dois vous dire que vos dépôts dans votre banque ne sont pas en risque et que votre banque ne fera pas faillite. Désolé.
Attention cependant : les banques centrales et les gouvernements sauveront toujours les déposants mais ils ne sauveront pas les actionnaires d’une banque en cas de difficultés, ce n’est pas leur job.
Donc il y aura d’autres banques qui verront leurs cours s’effondrer sans que leurs clients ne soient en danger.
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La crise de confiance dans le secteur bancaire engendrée il y a une semaine par la faillite de Sillicon Valley Bank avait déjà singulièrement impacté le secteur financier autour du globe, hier Crédit Suisse prend le relais et force la BNS a agir dans la nuit, ou plutôt à apporter sur la table une garantie de 50 milliards de francs. Le secteur bancaire européen souffre particulièrement en bourse hier (-12% pour Société Générale, -10% pour BNP Paribas, -9% pour Deutsche Bank, -7% pour Intesa et Banco Santander). Credit Suisse s’effondre de 24% et clôture à 1,69 franc après avoir touché 1,55 franc en séance. Son CDS à 1 an (Credit Default Swap, une assurance que les investisseurs achètent pour se protéger contre un défaut), explose littéralement, le 8 mars il évoluait à 300 points de base, ce matin il se retrouve à 3588 pts, surréaliste. L’action de la banque aux deux voiles ne supporte pas l’annonce de son principal actionnaire saoudien, qui refuse hier matin d’augmenter sa participation (actuellement légèrement moins de 10%). Dans un tel contexte, cela ne surprend personne que la Banque Nationale Suisse (BNS) annonce cette nuit son soutien à Credit Suisse, dont le titre rebondit de 34% dans le pré-marché pour traiter aux alentours des 2,40 francs. Le message a donc été envoyé par la BNS, sera-t-il entendu et suffisant? Le marché tranchera, on est probablement désormais sortis du registre financier, le sentiment du marché est seul à la barre.
Le marché obligataire a atteint un niveau de stress presque jamais vu dans son histoire. Prenez l’indice MOVE, qui mesure la volatilité de ce marché. L’indice clôture hier à 198.71 points, c’est proche du plus haut enregistré lors de la crise de 2008 (208.50 pts) et nettement supérieur au covid. Il semble que la liquidité du marché se soit considérablement asséchée ces derniers jours, même sur le marchés des Govies US, considéré comme extrêmement liquide et défensif. On observe le même phénomène sur les Bunds allemands. Les spreads s’écartent considérablement alors que les volumes d’échanges doublent, ce qui explique en grande partie les mouvements violents observés récemment, notamment sur le 2 ans US, qui chute hier de 4.40% à 3.70%, pour rebondir ce matin à 4.02%. L’un des facteurs à l’origine de cette agitation est le changement significatif, au cours de la semaine dernière, des perspectives de croissance et d’inflation au niveau mondial, reflétant les craintes que le désordre bancaire aux États-Unis et les problèmes en Europe ne signalent un ralentissement brutal à l’avenir.
La BNS déclare qu’il n’y a pas d’indications d’un «risque direct de contagion» pour les autres prêteurs suisses. Les fondamentaux de Credit Suisse restent solides. La question est de savoir s’il peut résister à cette tempête, écrit Paul J. Davies. En Californie, First Republic explore des options stratégiques, y compris une vente, selon l’agence Bloomberg. Le prêteur est classé «junk» par S&P et Fitch. La FDIC demande aux banques intéressées par l’acquisition de SVB et de Signature Bank de soumettre leurs offres d’ici demain, selon Reuters.
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La BNS vole au secours de Credit Suisse
Après plusieurs jours de tensions, les autorités se sont résolues à soutenir Credit Suisse. Le numéro deux bancaire helvétique, chancelant après avoir périclité en Bourse, a obtenu un prêt de 50 milliards de francs de la Banque nationale suisse. De quoi éviter les problèmes de liquidités à l’établissement, d’importance systémique pour le secteur financier, sans pour autant régler tous ses problèmes, de l’avis des experts.
Les annonces de soutien sont arrivées à partir de mercredi soir, malgré les tentatives de la direction de rassurer sur la santé financière du groupe zurichois. Face à une pression internationale grandissante, la BNS et l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) ont assuré la banque de leur soutien. «Le Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d’importance systémique. En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition du Credit Suisse», ont déclaré les deux institutions dans un communiqué commun.
Et dans la nuit de mercredi à jeudi, Credit Suisse s’est résolu à accepter ce soutien. La banque a en effet indiqué qu’elle allait emprunter jusqu’à 50 milliards de francs à la BNS pour se «renforcer». L’établissement a parallèlement annoncé une série d’opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs.
La banque en difficultés «entreprend une action décisive pour renforcer à titre préventif ses liquidités», a-t-elle précisé dans un communiqué. Ces fonds supplémentaires vont renforcer le coeur de métier du groupe et l’activité avec la clientèle.
L’établissement, qui s’est retrouvé en pleine tempête boursière la veille, a indiqué qu’en utilisant 39 milliards de francs de cet emprunt, il sera en mesure de renforcer davantage, «avec effet immédiat», son ratio de liquidités.
Concernant les opérations de rachat de dette, Credit Suisse a détaillé avoir fait une offre en numéraire pour dix titres de dette en dollars pour un montant total maximum de 2,5 milliards de dollars, ainsi que sur quatre obligations en euros pour un montant maximum de 500 millions d’euros.
Pour le directeur général du numéro deux bancaire helvétique, Ulrich Körner, «ces mesures démontrent les actions décisives entreprises pour renforcer Credit Suisse», saluant au passage le soutien de la BNS et du régulateur Finma.
Le groupe bancaire zurichois, classé d’importance systémique par les autorités helvétiques, affichait à la fin de l’année dernière un ratio de fonds propres durs (Tiers 1) de 14,1%, contre 12,6% fin septembre. Le ratio d’endettement (CET1) était lui à 5,4%, en hausse par rapport aux 4,1% de fin septembre. Celui mesurant le niveau des liquidités atteint actuellement environ 150%.
L’action Credit Suisse a lourdement chuté mercredi, dans un marché alimenté par les craintes pour le secteur bancaire. Le principal actionnaire du groupe bancaire zurichois, Saudi National Bank (SNB), a encore jeté de l’huile sur le feu en excluant tout nouveau soutien financier. A la clôture de la Bourse suisse, le titre s’est enfoncé de 24,2% à 1,697 franc, après un nouveau plus bas historique à 1,55 franc.
Jeudi, le titre a rebondi de près de 19,2% à 2,022 francs, grimpant même à 2,25 francs (+35,5%) dans les premiers échanges, alors que le SMI a clôturé en hausse de 1,93%.
Face aux turbulences sur les marchés financiers, la Première ministre française Elisabeth Borne avait demandé mercredi aux autorités suisses de régler les problèmes de l’établissement de la Paradeplatz. «Ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles», avait-elle affirmé devant le Sénat.
Aux Etats-Unis, le département du Trésor avait indiqué être en lien avec ses homologues des autres pays concernant Credit Suisse et surveiller la situation. En Suisse, le Conseil fédéral tient ce jeudi une séance spéciale à propos de la situation de la banque aux deux voiles.
Si les analystes applaudissaient l’aide immédiate apportée par la BNS, certains étaient néanmoins sceptiques sur la suite. De nombreux investisseurs «craignent que les nouvelles autour de la grande banque Credit Suisse ne soient pas les dernières», a ainsi averti Jochen Stanzl de CMC Markets. «Le spectre d’une nouvelle faillite comme celle (de la banque d’affaires américaine) Lehman plane» sur les marchés, a-t-il ajouté.
Quant aux experts de DZ Bank, ils se disent «sceptiques quant à la réussite à long terme de la restructuration de la banque. En temps normal, la restructuration est déjà un travail titanesque, alors que survient maintenant, comme vent contraire, le scepticisme généralisé du marché envers les banques».
Le détail : contre-productif, dans la lutte contre l’inflation ?
- « (Ce prêt) est utile. Il élimine un risque immédiat. Mais il nous place devant un autre choix. Plus nous agissons de la sorte, plus nous devons nous accommoder d’une inflation plus élevée – et quelle sera-t-elle ? », se demande le stratège en chef de Barrenjoey, Damien Boey, cité par Reuters.
- « Les renflouements améliorent-ils la situation ? D’une part, vous supprimez une source de risque, qui constitue un danger clair et actuel, pour les marchés. D’autre part, nous alimentons ce paradigme d’une politique monétaire qui se retourne contre elle-même », continue-t-il.
- Voilà aussi une question que la BCE doit se poser ce jeudi, en choisissant l’envergure de la hausse du taux d’intérêt. Pression sur les banques avec une hausse élevée ou pression inflationniste persistante avec une hausse légère ?
- Ce prêt à Credit Suisse est le premier à une grande banque en difficulté depuis 2008. Ce qui ne va pas sans rappeler cette fameuse crise, où les banques, l’une après l’autre, ont eu des problèmes de liquidité et nombre d’entre elles ont dû être sauvées par les autorités.
- Cette bouée de sauvetage va-t-elle calmer la tempête ou est-elle le signe que de graves problèmes nous attendent, peut-on se demander.
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Credit Suisse sera-t-il contraint de fusionner avec UBS ?
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Berkshire Hathaway achète de nouvelles actions Occidental Petroleum et porte sa participation à 23,1%.
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Au Liban, un dollar vaut désormais 100 000 livres, un record historique
« Un pas de plus vers la paupérisation au Liban. La livre libanaise a franchi le seuil record de 100 000 pour un dollar sur le marché parallèle, selon des responsables de bureaux de change dans ce pays englué dans une très grave crise économique et financière.
Ce record historique survient alors que les banques ont repris mardi une grève illimitée.
Le Liban avait adopté le 1er février un nouveau taux de change officiel de 15 000 livres (LL) pour un dollar américain au lieu du taux de 1,507 LL, observé depuis plus de deux décennies, soit une dévaluation de près de 90 %.
Ce taux officiel est ainsi plus de six fois inférieur à la valeur réelle de la livre sur le marché parallèle, où le billet vert s’échange désormais à 100 000 LL, selon deux bureaux de change.
Avec cette nouvelle dépréciation, la livre a perdu plus de 98 % de sa valeur initiale en 2019, année où a débuté la crise économique. »
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Le bitcoin se rit (encore) des turbulences des marchés financiers
A la mi-journée, la reine des cryptodevises se négociait autour de 24’585 dollars, en hausse de 11% en rythme hebdomadaire.
Le bitcoin et nombre de succédanés gagnaient encore du terrain mercredi, semblant faire fi des turbulences déclenchées par les banques US qui agitent depuis des jours les marchés financiers. A en croire des observateurs, cette immunité risque cependant d’être de courte durée.
A la mi-journée, la reine des cryptodevises se négociait autour de 24’585 dollars, en hausse de 11% en rythme hebdomadaire. Mardi, son cours avait même franchi la barre des 26’000 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis l’été dernier, alors que pendant le week-end, il avait plongé sous le seuil des 20’000 dollars. En termes de capitalisation boursière, le volume a enflé de 56 milliards à près de 481 milliards.
Les courtiers évoquent un certain relâchement de la pression inflationniste, de nature à atténuer quelque peu les craintes d’une hausse plus rapide que prévu des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed). Dans une note, l’analyste Timo Emden n’hésite pas à parler d’un «printemps crypto».
Sa consoeur Ipek Ozkardeskaya, chez Swissquote, se veut plus circonspecte. «Le bitcoin et de nombreux autres actifs à risque semblent réagir au brusque revirement des attentes en matière de hausse des taux de la Fed» avance-t-elle pour expliquer ces gains qui restent à ses yeux vulnérables et risquent de s’effacer «assez rapidement».
La cryptosphère vit actuellement des temps incertains, en particulier aux Etats-Unis. Dans le sillage de la faillite vendredi dernier de la banque Silvergate, prisée par les acteurs de la branche, le stablecoin USDC, numéro deux du secteur, a perdu momentanément son adossement au dollar et est tombé à 88 cents, avant que la parité ne soit rétablie après l’annonce de la mise sous tutelle de l’établissement bancaire.
Une autre référence du secteur, la cryptobanque Signature, a également été placée sous la surveillance des autorités, même si la nécessité de cette mesure est remise en question. Un membre de la direction de la banque a ainsi clamé que le seul objectif de la fermeture était «d’envoyer un message ciblé contre la crypto».
Au vu de l’effondrement en Bourse des valeurs bancaires, les prochains jours devraient révéler si bitcoin et consorts sauront s’affirmer comme des alternatives crédibles au système financier ou s’ils seront eux aussi emportés dans la tourmente.
«Les actifs numériques sont un secteur de niche, alimenté par le dynamisme et les placements des petits investisseurs», avance Matteo Bottacini de Crypto Finance. A court terme, la morosité qui plombe actuellement le monde de la finance pourrait éventuellement faire grimper le cours des cryptodevises.
Toutefois, «le règlement des transactions en dollars risque de devenir de plus en plus difficile», ce qui pourrait entraîner à moyen terme un regain de volatilité et une moindre acceptation institutionnelle, prévient l’expert. Selon lui, cela représente un scénario rêvé pour le bitcoin en tant que «seul actif réellement décentralisé».
La première monnaie cryptographique en termes de volumes a d’ailleurs vu sa part de marché grimper de deux points en l’espace d’une semaine pour s’inscrire à 42%. Son principal rival, l’ether, n’a progressé sur cette même période «que» de 9% à 1690 dollars.
La capitalisation de marché de l’ensemble des 11’400 monnaies numériques recensées par le portail spécialisé CoinGecko totalisait 1140 milliards de dollars, soit près de 80 milliards de plus que sept jours auparavant.
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Ces traders qui ont profité de la débâcle de SVB
La spéculation à la baisse s’était alors déchaînée. Près de 38 millions de titres avaient été vendus à découvert jeudi, contre moins d’un million en moyenne par jour en 2023. Seulement une trentaine de hedge funds et firmes spécialisées étaient vendeurs à découvert sur près de 5 % du capital de la société. Parmi eux, Bleecker Street Research, selon Fortune. La banque s’acheminait vers des pertes colossales de 15 milliards de dollars du fait de la hausse des taux. Elle avait assumé plus de risques sur ses placements en investissant sur les titres hypothécaires sans en mesurer les conséquences. En deux ans (2020 à 2021) ses dépôts avaient triplé à 180 milliards, mais en 2022, les groupes de la tech avaient déjà retiré 45 milliards de la banque pour financer leur activité dans un environnement dégradé. SVB « doit prier pour que la Réserve fédérale vienne à son secours (et arrête d’augmenter les taux d’intérêt) » avait averti dès le 18 janvier la firme de vente à découvert Raging Capital Ventures.
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« Désormais réconciliés, capitalisme et socialisme tombent dans les bras l’un de l’autre pour sangloter ensemble »
Désormais réconciliés, capitalisme et socialisme tombent dans les bras l’un de l’autre pour sangloter ensemble.
Socialisme : c’est l’appellation commerciale du capitalisme d’État sur le marché électoral.
Le capitalisme est la face vulgaire de l’âme moderne, le socialisme sa face assommante.
Le socialisme se sert de la cupidité et de la misère ; le capitalisme se sert de la cupidité et des vices.Le capitalisme est abominable parce qu’il assure la répugnante prospérité promise en vain par le socialiste qui le hait.
Nicolás Gómez Dávila (1913-1994)
EN BANDE SON :
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