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Les NEWS « éco-comics » du LUPUS du Mardi 21 Mars 2023

Les NEWS « éco-comics » du LUPUS du Mardi 21 Mars 2023

A propos de la Fed, on prend des nouvelles de son porte-parole officieux, le journaliste du Wall Street Journal Nick Timaraos, qui indique que «La Fed est confrontée à l’une de ses décisions les plus difficiles depuis des années: relever à nouveau les taux d’intérêt pour lutter contre une inflation obstinément élevée ou prendre un temps d’arrêt dans le contexte de la crise bancaire la plus intense depuis 2008. La décision sera difficile à prendre et la communication très délicate».

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La Fed est aux manettes et fait feu de tout bois, en embrigadant ses consoeurs européenne, suisse, canadienne, anglaise et japonaise pour améliorer la fourniture de liquidités en dollars américains tout en garantissant que «les positions de capital et de liquidité du système bancaire américain sont solides et que le système financier américain est résilient». La BNS a fait plus que sa part dans le dossier Credit Suisse, on sent bien que les banques centrales de la planète ont tiré les leçons de 2008 et qu’elles ont sorti la grosse artillerie pour permettre à la confiance dans le secteur bancaire de revenir aussi rapidement que possible.

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La disparition en fumée des 16 milliards de dette AT1 (Additional Tier 1) de Credit Suisse fait des victimes : Pimco a perdu environ 340 millions de dollars sur ses avoirs en obligations AT1 émises par Credit Suisse, selon Reuters. Le gestionnaire de fonds détenait environ 807 millions de dollars de ces obligations, tandis qu’Invesco en détenait environ 370 millions, selon l’agence Bloomberg. Les pertes ont pu être partiellement compensées par les obligations bancaires de premier rang, qui ont augmenté. Les courtiers de banques telles que JPMorgan et Morgan Stanley auraient acheté des obligations CS AT1 à environ 2 cents du dollar et les auraient vendues à environ 5 cents. Plus de la moitié des 50 obligations AT1 libellées en dollars émises par les banques de la région Asie-Pacifique relèvent la tête ce matin.

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Les responsables du Trésor américain cherchent à savoir s’il existe un moyen légal d’étendre temporairement la couverture de la FDIC à tous les dépôts, bien que pour l’instant ils ne voient pas la nécessité d’une telle action, indique Bloomberg. Les dirigeants d’une coalition de banques affirment que cette mesure était nécessaire pour éviter une crise financière potentielle.

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Jamie Dimon, de JPMorgan, mène des discussions avec des cadres d’autres grandes banques sur de nouveaux efforts de stabilisation pour First Republic, selon des personnes familières avec le sujet. Le plan consisterait à convertir une partie ou la totalité des 30 milliards de dollars que les banques ont déposés auprès de First Republic la semaine dernière en une injection de capital.

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First Citizens espère toujours conclure un accord pour l’ensemble de SVB.

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Le système FHLB américain (Federal Home Loan Banks), une source clé de liquidités pour les banques régionales, a avancé 304 milliards de dollars la semaine dernière, selon Bloomberg.

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Les turbulences bancaires américaines ont assombri les perspectives d’un atterrissage en douceur et créé la possibilité d’un «moment Minsky sur les marchés et la géopolitique», selon Marko Kolanovic. Les conditions de crédit devraient se resserrer rapidement sous la pression des marchés et des régulateurs, indique le stratège de JP Morgan. Le moment Minsky est un phénomène macroéconomique par lequel des investisseurs surendettés sont contraints de vendre en masse leurs actifs pour faire face à leur besoin de liquidité, déclenchant une spirale de baisse auto-entretenue du prix de ces actifs et un assèchement de la liquidité.

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Les AT1 Credit Suisse ne valent plus rien. Cette situation inédite jette un discrédit sur la classe d’actifs des subordonnées bancaires et plus généralement sur toutes les dettes subordonnées.

De nombreux investisseurs découvrent  que les AT1 Credit Suisse ne valent plus rien. Ils se sentent lésés, estimant que la dette AT1 se retrouve de facto subordonnée aux actions. Cette situation inédite jette un discrédit sur la classe d’actifs des subordonnées bancaires et plus généralement sur toutes les dettes subordonnées.

La dépréciation des obligations Additional Tier 1 de Credit Suisse pourrait avoir des implications négatives à long terme sur le coût du capital des banques européennes.

L’opération de rachat de Credit Suisse négociée par le gouvernement au cours du week-end a enfreint toutes les règles, laissant de l’argent sur la table pour les actionnaires en éliminant les détenteurs de capital complémentaire AT1 (Additional Tier 1). Cette décision bouleverse l’ordre dans la structure du capital et a fait baisser le marché des AT1 de 250 milliards de dollars ce matin. La décision des régulateurs suisses pourrait avoir des conséquences à plus long terme pour les banques européennes, avec une augmentation du coût du capital.

A la suite du mariage forcé entre UBS et Credit Suisse, UBS déboursera une action propre pour 22,48 actions Credit Suisse, valorisant la transaction à environ 2,8 milliards de dollars. Si les actionnaires se sont retrouvés avec quelque chose sur la table, les détenteurs de capital additionnel de niveau 1 (AT1) ont vu leur investissement annulé (16 milliards de francs suisses en tout), ce qui rompt avec les précédents sauvetages. Cette décision va également à l’encontre de la structure du capital, puisque le capital AT1 se situe au-dessus des fonds propres, ce qui signifie que ce sont toujours les actionnaires qui devraient absorber toutes les pertes avant qu’elles ne se répercutent sur les détenteurs de capital AT1.

Les marchés n’ont pas apprécié le projet de reprise, faisant chuter les obligations AT1 de 17,5% à leur plus bas niveau à la mi-journée. Afin d’enrayer la perte de confiance, les régulateurs bancaires de l’Union européenne ont réaffirmé que les fonds propres de catégorie 1 (CET1) absorbent toujours les pertes avant les détenteurs de fonds propres AT1. Cette annonce a calmé le marché, les obligations AT1 se redressant de 8% par rapport à leur niveau le plus bas.

Evolution des deux plus grands ETF qui suivent les CoCos (une partie de la structure du capital de niveau 1) et toutes les obligations AT1

Comme nous ne connaissons pas encore les conséquences à long terme du sauvetage de la SVB, qui comprenait la garantie totale des dépôts non assurés, nous ne connaissons pas non plus les conséquences à long terme du sauvetage du Credit Suisse. L’événement de la nuit dernière pourrait causer des dommages durables au marché des AT1 et donc au financement à long terme ainsi qu’au coût du capital des banques européennes. Quoi qu’il en soit, les risques encourus par les banques au cours des deux dernières semaines signifieront que la prise de risque diminuera et que le coût du capital augmentera.

Le cadre des obligations AT1 a été créé après la grande crise financière conformément à Bâle III. Il s’agit d’une nouvelle catégorie de capital destinée à jouer le rôle d’amortisseur en cas de tensions et de défaillances bancaires. La figure ci-dessous illustre la structure simplifiée du capital d’une institution financière. On peut voir que les obligations AT1 présentent le risque le plus élevé après les détenteurs de fonds propres de catégorie 1 (actionnaires).

L’une des principales caractéristiques de l’obligation AT1 est sa maturité qui est perpétuelle, c’est-à-dire qu’elle n’expire pas, afin de garantir un capital permanent. Certaines de ces obligations AT1 sont assorties d’une conversion en actions au cas où le ratio d’endettement d’une banque tomberait en-dessous d’un certain seuil. Ces obligations AT1 sont appelées obligations convertibles contingentes, ou «CoCos», et correspondent à environ 40% des obligations AT1 en circulation. La taille du marché AT1 est d’environ 254 milliards de dollars, la plupart des obligations étant libellées par des banques (97% des émissions), les banques européennes représentant 80% de cet univers.

L’une des raisons pour lesquelles les banques européennes ont été les principales émettrices d’obligations AT1 est que le profil de rendement des fonds propres ordinaires a été si désastreux qu’il n’a pas constitué une source de capital viable, à moins qu’une banque n’ait été disposée à émettre des capitaux à un coût élevé. Les obligations AT1 ont servi de passerelle et de véhicule pour créer du capital de niveau 1. Les investisseurs ont volontiers investi dans les obligations AT1, et en particulier dans les banques d’importance systémique mondiale, parce qu’il y avait cette idée implicite que les gouvernements ne permettraient qu’aux actionnaires de tout perdre. Le rapport risque/récompense a donc été considéré comme très bon pour les détenteurs d’obligations AT1. Comme le montre le graphique de rendement de Lazard Asset Management, le profil de rendement de la structure du capital a été faussé. Les fonds propres des banques, qui constituent la partie la plus risquée de la structure du capital, auraient dû produire un rendement supérieur à celui des obligations AT1, mais cela n’a pas été le cas, ce qui indique que le système bancaire européen n’est pas structurellement solide du point de vue de l’investisseur.

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D’une certaine façon, un cycle de resserrement monétaire peut être comparé à la pêche aux explosifs: une fois le bâton de dynamite projeté à l’eau, l’explosion décime tout ce qui se trouve à proximité. Les plus petits poissons sont les premiers à remonter à la surface. Mais avant que les plus grands et plus lourds d’entre eux n’apparaissent, il peut s’écouler un certain temps.

TRADUCTION : L’effet des hausses de taux finit toujours par agir en punissant les agents économiques les plus fragiles. Les plus petits poisons apparaissent en premier à la surface. Les plus gros en dernier.

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UBS avale Credit Suisse, un monstre désormais impossible à sauver en cas de crise ?

Le calme est revenu sur les marchés après l’acquisition du Credit suisse par UBS. Hans Degryse, professeur de finance à la KU Leuven, note que la banque fusionnée est désormais confrontée à des défis majeurs.

Les détails : En reprenant Credit Suisse, UBS élimine immédiatement son plus grand concurrent du marché. « Mais il ne faut pas oublier que le géant bancaire a intégré une banque en proie à des problèmes financiers. Cela entraîne naturellement des défis », explique Degryse

  • « Tout d’abord, UBS doit réussir l’intégration de Credit Suisse. La banque éliminera ainsi les mauvais éléments de son ancien concurrent », précise le professeur.
  • UBS essaiera aussi de réduire la partie banque d’investissement, car cette branche du Credit Suisse est associée à beaucoup de risques.
  • « En plus, les deux banques ont de nombreux clients en commun. Il reste à voir comment ils réagiront à la fusion. Je m’attends à ce que certains d’entre eux retirent certains de leurs actifs pour diversifier leur portefeuille », continue Degryse.
  • Enfin, la fusion obligera UBS à détenir plus de capital. « La Suisse a maintenant créé une banque systémique géante. Et il sera plus difficile de la sauver si elle dépasse les bornes », ajoute-t-il.

L’essentiel : cette crainte de giga-banque plus difficile, voire impossible, à sauver se fait aussi entendre ailleurs.

  • « Un monstre too big to bail » énonçait par exemple le président des verts suisses (parti d’opposition) Balthasar Glättli, ce lundi, relayé par RTS. C’est un détournement de l’expression too big to fail, qui signifie « une institution trop importante pour qu’on la laisse s’effondrer » : ici, elle serait trop grande pour que l’Etat puisse la renflouer.
    • Les dépôts des clients auprès des deux banques fusionnées représenteraient plus de 330 milliards d’euros. Les dépôts des clients sont d’ailleurs les seuls actifs que l’État se voue à sauver. Le bilan des deux banques ensemble est d’environ 1.700 milliards d’euros.
  • Surtout que l’Etat a déjà injecté beaucoup d’argent dans ce dossier. D’abord un prêt de 50 milliards d’euros à Credit Suisse. 100 milliards de plus sont prévus pour cette fusion des deux banques – mais rappelons que la Banque nationale suisse a déjà accusé une perte nette gigantesque de plus de 130 milliards d’euros l’année dernière. Le gouvernement met également 10 milliards d’euros à disposition d’UBS, comme garantie contre les pertes.
  • Y aura-t-il encore de la marge pour intervenir si UBS rencontre des difficultés, par exemple à cause du rachat ou de défis à niveau macro (comme les taux d’intérêt) ? On le sait, recourir à la planche à billets peut avoir des conditions néfastes, comme l’inflation, la dépréciation de la monnaie et la perte de crédibilité d’un pays et de son économie (par exemple pour obtenir des prêts). Bref, un éventuel plan de sauvetage en cas de crise s’avance déjà très difficile.

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Les banquiers de la succursale londonienne de la Silicon Valley Bank auraient reçu des dizaines de millions de dollars de primes, quelques jours seulement après que la Banque d’Angleterre a orchestré un plan de sauvetage qui a conduit le plus grand prêteur européen, HSBC, à racheter la filiale de la banque en faillite pour seulement 1 livre sterling, rapporte Sky News.

Des sources ont qualifié le montant des primes de « modeste » et ont indiqué qu’il se situait entre 15 et 20 millions de livres sterling.

Samedi, on ne savait pas exactement quel montant avait été attribué à Erin Platts, directrice générale de la banque britannique, ou à ses collègues de haut rang.

Un initié a déclaré que le versement des primes était un signe de la confiance de HSBC dans la base de talents de sa nouvelle filiale et que l’acheteur avait tenu à honorer les paiements précédemment convenus afin d’aider à retenir le personnel clé. -Sky News

De plus, les primes auraient été versées au personnel américain quelques heures seulement avant la faillite de la banque basée à Santa Clara, en Californie. La banque a été placée sous la tutelle de la FDIC, tandis que le SVB Financial Group s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, afin de trouver des acheteurs pour ses actifs restants.

La branche britannique de l’ancienne SVB emploie environ 700 personnes. La « démolition guidée » de la succursale londonienne a été coordonnée avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a joué un rôle central dans une vente aux enchères d’urgence qui a suscité l’intérêt de plusieurs banques concurrentes, dont la Bank of London et Oaknorth.

 

Selon des initiés, si HSBC n’était pas intervenue, les primes n’auraient pas été versées, tandis qu’un autre initié a souligné que les actions détenues par les cadres supérieurs et d’autres employés n’avaient plus aucune valeur au moment de l’implosion.

« Le secteur technologique britannique est véritablement à la pointe du progrès et revêt une importance considérable pour l’économie britannique, soutenant des centaines de milliers d’emplois », a déclaré Jeremy Hunt, chancelier de l’État. « Nous avons travaillé d’urgence pour tenir cette promesse et trouver une solution qui permette aux clients de la SVB UK d’avoir confiance.

« Cette solution garantit que les dépôts des clients sont protégés et qu’ils peuvent effectuer leurs opérations bancaires normalement, sans l’aide du contribuable.

 

Le week-end dernier, des centaines d’entrepreneurs du secteur de la technologie ont fait pression sur le gouvernement au sujet de la situation difficile de la SVB UK.

Ils ont mis en garde contre « une menace existentielle pour le secteur technologique britannique », ajoutant : « L’évaluation de la Banque d’Angleterre concernant la situation de la SVB UK n’est pas satisfaisante : « L’évaluation de la Banque d’Angleterre selon laquelle la mise sous administration de la SVB aurait un impact limité sur l’économie britannique témoigne d’une dangereuse méconnaissance du secteur et du rôle qu’il joue dans l’économie au sens large, aujourd’hui et à l’avenir.

Les fondateurs ont averti Hunt que l’effondrement de la SVB UK « paralyserait le secteur et ramènerait l’écosystème 20 ans en arrière ». -Sky

« De nombreuses entreprises seront mises en liquidation involontaire du jour au lendemain si la SVB UK n’est pas sauvée, écrivent les entrepreneurs

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La Russie se moque de la crise bancaire occidentale et affirme que les sanctions agressives ont permis de l’isoler

Le Kremlin est actuellement très satisfait de la crise bancaire occidentale, affirmant que les sanctions occidentales agressives ont largement protégé le pays de ses effets.

« Notre système bancaire a des liens avec certains segments du système financier international, mais il est principalement soumis à des restrictions illégales de la part de l’Occident collectif », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon l’agence de presse d’État TASS.

« Nous sommes, dans une certaine mesure, assurés contre l’impact négatif de la crise qui se déroule actuellement à l’étranger », a-t-il ajouté.

En revanche, la Russie, comme une grande partie du monde, a été confrontée à un resserrement du crédit en raison des retombées de la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis en 2008, qui a finalement conduit à la crise financière mondiale.

Lorsque le pays s’est remis de la récession, il a commencé à travailler à la réalisation de sa grande ambition de faire de Moscou un centre financier mondial. Mais ce rêve est aujourd’hui brisé, la Russie faisant l’objet de sanctions radicales. –Insider

Deux jours après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les banques russes ont été coupées du service de messagerie SWIFT, basé en Belgique, qui permet aux banques de coordonner les transactions transfrontalières, isolant ainsi le pays dans une large mesure, tant sur le plan économique que financier. La Russie doit également faire face à des restrictions sur les exportations d’énergie essentielles, notamment un prix plafond de 60 dollars par baril pour le pétrole.

Entre-temps, les banques internationales et les cabinets comptables se sont retirés du pays – ou ont prévu de le faire.

Cela dit, l’oligarque de l’aluminium Oleg Derpaska (que Hunter Biden a tenté de vendre à Alcoa pour 55 000 dollars) a déclaré au Forum économique de Krasnoïarsk, en Sibérie, le 2 mars, que la Russie « aura besoin d’investisseurs étrangers » parce que ses fonds s’amenuisent.

 

Les commentaires de Deripaska sont parmi les plus francs de la part d’un chef d’entreprise de premier plan, alors que le gouvernement cherche à serrer la vis aux grandes entreprises après avoir terminé l’année dernière avec un déficit fiscal record et un budget encore très déficitaire pour le début de l’année 2023.

Alors que la Russie a connu l’année dernière un boom surprenant des dépenses d’investissement, les perspectives sont devenues plus sombres, notamment parce que les dépenses militaires massives pèsent sur les finances publiques. Mais même si les sanctions et autres restrictions réduisent les revenus des exportations d’énergie, l’économie pourrait connaître une légère croissance cette année, selon le Fonds monétaire international. -Bloomberg

« Il n’y aura pas d’argent dès l’année prochaine », a déclaré le milliardaire.

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La crise bancaire est une bonne nouvelle pour le prix du gaz : il passe sous la barre de 40 euros

Le prix du gaz est en baisse. Nous devons cette baisse des prix de l’énergie en partie à la crise bancaire.
Les investisseurs ont connu une période tout sauf faste. Avec la crise bancaire aux États-Unis et les problèmes de Credit suisse, ils ont vu la valeur des actions de leurs portefeuilles, en particulier des actions bancaires, chuter brutalement. Cette réaction de panique sur les marchés entraîne une baisse des prix de l’énergie.

Dans l’actu : Le prix du gaz a fortement baissé ces derniers jours. Les investisseurs craignent que la crise bancaire aux États-Unis et dans l’Union européenne n’exerce une pression sur la croissance économique et n’affaiblisse la demande d’énergie.

  • Le gaz a clôturé la journée à 39 euros par mégawattheure (MWh), ce lundi, sur le marché de gros TTF (contrats pour avril), qui vaut de référence. C’est son niveau le plus bas depuis janvier 2022.
    • Il y a dix jours, il avait augmenté à cause des grèves et des fissures à cause de corrosion découvertes sur des réacteurs nucléaires en France. Une hausse de 25% sur une journée.
    • En août (2022), le prix du gaz avait dépassé les 320 euros par mégawattheure. Avant l’été 2021 et le début de l’inflation, il se négociait en moyenne entre 10 et 20 euros le MWh.
  • Cette baisse du prix n’est pas exclusivement due aux turbulences sur les marchés financiers. Les réserves de gaz de l’Europe sont encore remplies à 56%. Cela signifie que les pays européens peuvent les remplir plus facilement que les années précédentes. Ce n’est pas un luxe, car la demande de gaz, et principalement de gaz naturel liquéfié (GNL), devrait augmenter en raison de la relance en Chine.
  • Kadri Simson, commissaire européenne de l’Énergie, prévient toutefois que le marché du gaz devrait rester tendu. « C’est pourquoi nous devons rester vigilants », déclare dans un tweet. C’est pourquoi la Commission européenne demande aux États membres de réduire leur consommation de gaz de 15 % l’hiver prochain.

Zoom arrière : ces turbulences sur les marchés financiers ont également entraîné une forte baisse du prix du pétrole. Le prix du baril de Brent a flirté avec les 70 dollars ce lundi. Fin mai (2022), le baril de Brent s’échangeait encore à 120 dollars.

  • Cette chute brutale a conduit certaines banques à revoir à la baisse leurs prévisions pour cette année. Les analystes de Goldman Sachs s’attendent à ce que le prix du baril de Brent atteigne 94 dollars au cours des 12 prochains mois et 97 dollars au second semestre 2024. Dans leurs prévisions précédentes, ils tablaient encore sur un baril à 100 dollars pour les deux périodes.

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En février, la Russie a annoncé son intention de réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour en réponse aux sanctions occidentales. Mais plus d’un mois plus tard, cette réduction de la production ne s’est visiblement toujours pas concrétisée.

Dans l’actualité : la Russie n’a pas expédié beaucoup moins de barils de brut que d’habitude ces dernières semaines, signe que la production n’a pas été réduite.

  • La semaine dernière, la Russie a exporté quelque 3,23 millions de barils par jour par voie maritime, rapporte l’agence de presse Bloomberg. Cela représente une réduction de seulement 90.000 barils par jour par rapport à la semaine précédente.
  • La moyenne sur quatre semaines enregistre également qu’une légère baisse de 90.000 barils par jour. Au cours des quatre dernières semaines, une moyenne de 3,32 millions de barils par jour a été expédiée depuis la Russie.
    • La moyenne sur quatre semaines donne une image plus claire, car ce chiffre est moins volatile que la moyenne hebdomadaire, qui peut fluctuer plus fortement.
  • Autre signe : la quantité de barils de pétrole stockés dans le pays a franchi la barre des 15 millions pour la première fois depuis avril de l’année dernière. Cela aussi suggère que la Russie ne produit pas moins de pétrole.

Qui achète tout ce pétrole ?

A noter : Bien que l’UE n’importe plus de brut russe par voie maritime, le Kremlin a trouvé d’autres débouchés pour ce produit.

  • Après l’entrée en vigueur d’un embargo européen le 5 décembre 2022, les exportations totales ont brièvement chuté de 3 millions à 2,5 millions de barils par jour en janvier de cette année. Depuis lors, cependant, le chiffre a fortement augmenté.
  • Cela est principalement dû à l’augmentation des exportations vers les pays asiatiques. Près de 3 millions de barils sont exportés quotidiennement vers le continent, soit beaucoup plus qu’avant la mise en place de l’embargo européen. La Russie compense ainsi la perte de la demande européenne.
  • Avant la guerre, l’Europe importait environ un million et demi de barils de pétrole brut par jour en provenance de Russie. En revanche, l’Asie n’importait alors qu’environ un million de barils par jour.
  • Ces barils sont principalement destinés à la Chine et à l’Inde, qui les achètent à un prix fortement réduit.
  • Le prix du baril sur le marché est lui en chute, ce qui ne fait pas les affaires des pays producteurs. Depuis des mois, l’Opep+ déclare vouloir réduire la production, mais ça n’a jamais été assorti d’une hausse des prix.

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Des centaines de navires à la provenance douteuse et à la destination inconnue se croisent entre la Finlande et l’Estonie, vraisemblablement chargés de pétrole russe. Autant d’obstacles qui pourraient se changer en bombes à retardement dans ces eaux très fréquentées.
Depuis l’entrée en vigueur de sanctions occidentales de plus en plus strictes sur ses exportations de sources d’énergie, la Russie doit faire preuve d’imagination pour trouver de nouveaux débouchés. Or les alternatives mises en place sont souvent – et volontairement – peu transparentes, ce qui fait que du pétrole russe se balade un peu partout dans le monde sans qu’on puisse vraiment le tracer.

L’actualité : le golfe de Finlande, le bras de la mer Baltique qui sépare la Finlande de l’Estonie et borde les trois grandes villes d’Helsinki, Tallinn, et Saint-Pétersbourg, se retrouve saturé de pétroliers fantômes.

  • Depuis que le G7 a plafonné le prix du pétrole russe à 60 dollars et que l’Union européenne et le Royaume-Uni ont interdit l’importation de pétrole brut russe par voie maritime, la filière russe est devenue plus opaque.
  • Le Kremlin cherche des débouchés plus lointains pour vendre son pétrole, parfois sous le manteau. Il a donc rameuté des centaines de pétroliers, et pas toujours en très bon état. Ces navires se retrouvent à encombrer les mers du monde, ce qui constitue un risque d’accident et de catastrophe environnementale, en particulier dans des golfes et des détroits déjà très fréquentés.
  • Or, peu d’informations filtrent sur ces navires, leur nationalité, leur destination, ou encore leurs assurances. Ce qui fait craindre les pays voisins, Estonie et Finlande, de devoir prendre en charge les conséquences de tout accident.

« Au cours des six derniers mois, un grand nombre de compagnies maritimes sont apparues, sur lesquelles nous n’avons pratiquement aucune information. Nous ne disposons pas d’informations sur l’équipage ni sur l’état et l’âge des navires, car ils ne s’arrêtent pas dans les ports européens. »

Le contexte : le phénomène des pétroliers fantômes est une réaction russe aux sanctions occidentales difficilement quantifiable, mais apparemment de grande ampleur. –

  • Depuis décembre dernier, le Kremlin anticipe et rameute des pétroliers venus d’un peu partout, parfois achetés au rabais. On a évoqué une centaine de ces navires, mais une enquête de CNN en décomptait plutôt 600 au total, soit environ 10 % du nombre total de grands pétroliers.
  • La Russie gagnerait encore environ un demi-milliard de dollars par jours grâce à ses exportations de pétrole et de gaz. Soit moitié moins qu’avant la guerre, quand même.

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« La pire ignorance est celle qui vient d’un peu de science »

La pire ignorance est celle qui vient d’un peu de science.

Lucien Arréat (1841-1922) – Réflexions et maximes

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