Les NEWS “éco-comics” du LUPUS du Mercredi 22 Mars 2023
« Un échec cuisant pour nous » – Le plus grand fonds de pension suédois perd des milliards dans des banques américaines en faillite
En effet, Bloomberg rapporte qu’Alecta, le plus grand fonds de pension suédois, a perdu des milliards dans les récentes faillites bancaires et a commencé à abandonner son importante position dans la FRC la semaine dernière.
« L’incertitude quant à l’avenir de First Republic était trop grande, en partie à cause du fait que le prêteur a été rétrogradé au statut de junk », a déclaré Billing dans des commentaires envoyés par courriel, après que Bloomberg News a obtenu une copie d’une réponse écrite d’Alecta à l’autorité suédoise de surveillance financière.
Alecta a déclaré que son capital total investi dans First Republic s’élevait à 9,7 milliards de couronnes « avant la vente du 15 mars ».
Le fonds suédois a acheté des actions de First Republic depuis 2019, ce qui en fait le cinquième plus grand actionnaire de la banque.
Le fonds serait confronté à des pertes de près de 2 milliards de dollars en raison d’une stratégie d’investissement ratée qui a fait de lui l’un des principaux actionnaires de deux banques américaines en faillite et d’une autre banque prise dans la crise (pertes attendues de 8,9 milliards de couronnes et de 3,2 milliards de couronnes dans la Silicon Valley Bank et la Signature Bank, respectivement).
L’ampleur des pertes est devenue plus claire après que le groupe de pension privé a vendu l’ensemble de sa participation dans la First Republic Bank pour une perte de 7,5 milliards de couronnes (728 millions de dollars), selon le directeur général Magnus Billing.
« C’est évidemment un gros échec pour nous en tant qu’investisseur », a déclaré Billing la semaine dernière.
« Nous devons en tirer des leçons et prendre des mesures en conséquence. »
Enfin, nous notons que la FRC est en hausse de 50 % aujourd’hui (toujours en baisse par rapport à la clôture de vendredi)…
***********************************************
Lourdes pertes pour Lazard Frères Gestion et Pimco suite au rachat de Credit Suisse
Les sociétés de gestion d’actifs française Lazard Frères Gestion et américaine Pimco ont essuyé des pertes de respectivement 142 millions d’euros et environ 340 millions de dollars dans le rachat de Credit Suisse par UBS qui a provoqué l’effacement de certains titres de dette.
L’opération a en effet conduit à l’annulation de 17 milliards de dollars de titres de dette dits «CoCo» (pour «Contingent Convertible»), aussi appelés «Additional Tier 1» ou «AT1», détenus par des investisseurs professionnels (banques, fonds).
Au 14 mars, début de la débâcle et des fortes craintes de faillite de Credit Suisse, Lazard Frères Gestion détenait un total de 142 millions d’euros de ces titres, selon une déclaration transmise mardi à l’AFP par l’entreprise après de premières informations de presse.
Cela ne représente que 0,4% du total des actifs gérés par la filiale de la banque d’affaires franco-américaine Lazard.
La société américaine Pimco, filiale de l’assureur allemand Allianz, a de son côté perdu environ 340 millions de dollars dans cette affaire, a indiqué mardi une source proche de la société à l’AFP.
Pimco détenait initialement des obligations AT1 de Credit Suisse qui valaient 807 millions de dollars quand elles ont été émises mais leur valeur avait fondu ces derniers mois, a précisé cette source.
Cela en faisait le plus gros détenteur d’obligations AT1 de Credit Suisse selon des données de l’agence d’informations financières Bloomberg.
Une part minime toutefois au milieu des 1.740 milliards de dollars gérés par Pimco.
Créée après la crise financière de 2008, cette catégorie de dette, qui arrive en dernière position dans l’ordre de priorité pour le remboursement en cas de difficultés financières, visait à renforcer le niveau de solvabilité sans émettre de nouvelles actions, et ainsi éviter que le contribuable finisse par payer l’addition en cas de sauvetage.
Le quotidien Les Echos avait avancé plus tôt dans la journée le montant de 107 millions d’euros de titres AT1 détenus par Lazard Frères Gestion, citant des données fournies par la société spécialisée en informations financières Morningstar.
La société française précise par ailleurs posséder des «obligations Senior» dont le remboursement n’est pas affecté par la fusion avec UBS, et ne pas détenir «ni fin 2022, ni plus récemment» d’actions Credit Suisse, dont le prix a chuté de 66% en moins deux semaines.
Les autorités suisses gèlent les bonus différés versés aux banquiers du Credit Suisse. La banque peut encore verser des primes en espèces pour l’année dernière, mais les rémunérations différées accordées jusqu’en 2022 sont temporairement suspendues. L’ampleur du coup porté n’est pas évidente, car les primes à long terme avaient déjà perdu une grande partie de leur valeur, tandis que certains paiements subordonnés à des gains sur le cours des actions sont désormais sans valeur.
**********************************************
Malgré les déboires de Credit Suisse, les entreprises de cryptomonnaies se ruent sur les banques suisses après les turbulences américaines
L’essentiel : Les entreprises américaines de cryptomonnaies se tournent vers les banques suisses favorables à leurs produits, selon des déclarations de plusieurs personnes du secteur à CNBC.
- “Nous avons été inondés de demandes, c’est complètement fou”, a indiqué un conseiller d’une banque privée suisse.
- Selon cette source anonyme, cette banque privée a reçu un nombre de record de demandes en une journée le lundi suivant la fermeture de Silvergate et Signature Bank.
*********************************************************
Coup dur pour JPMorgan : des sacs de nickel d’une valeur d’1,3 million de dollars étaient en fait… remplis de cailloux
Dans l’actu : Les sacs censés contenir du nickel ont servi de garantie pour certains contrats.
- Le métal stocké représentait 0,14% des stocks de nickel du LME, soit une valeur estimée à 1,3 million de dollars. L’impact direct sur le marché des métaux reste donc limité, écrit Bloomberg.
- Les certificats de propriété des entrepôts du LME sont une référence mondiale dans ce secteur. Ils sont presque équivalents à de l’argent liquide. Les contrats mondiaux de métaux industriels tels que l’aluminium, le cuivre et le nickel émis par le LME sont garantis par la présence physique de ces métaux.
54 tonnes
- Les sacs étaient stockés dans un grand entrepôt à Rotterdam. Lors d’une fouille de routine, un employé est tombé sur le pot aux roses. Ce qui devait être 54 tonnes de nickel était en fait des sacs remplis que de cailloux.
- JPMorgan Chase, cinquième institution financière mondiale, a acheté les sacs il y a plusieurs années et est toujours actif sur le marché des métaux. L’exploitant de l’entrepôt, une société appelée Access World, devra probablement payer les frais, à cause de sa négligence. Un expert externe viendra maintenant effectuer des inspections supplémentaires des stocks de nickel.
*******************************
Le coût de la transition énergétique est connu et il est astronomique
Dans l’actualité : Le monde doit investir 110.000 milliards de dollars dans la transition énergétique d’ici à 2050 (environ 102.000 milliards d’euros à l’heure d’écrire ces lignes), indique Energy Transitions Commission dans un nouveau document.
- Le monde doit investir 3.500 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs climatiques. Aujourd’hui, quelque 1.000 milliards de dollars sont consacrés à l’accélération de la transition énergétique par an.
- Cet argent doit être utilisé principalement pour augmenter la capacité de production d’énergie éolienne et solaire. Le groupe de réflexion prévoit qu’environ 70 % des dépenses seront consacrées au secteur de l’énergie. Des investissements substantiels sont également nécessaires dans les capacités de stockage de celle-ci. En outre, l’infrastructure énergétique doit être modernisée.
- Selon le groupe de réflexion, le reste de l’argent, soit plus de 1.000 milliards par an, servira à produire de l’hydrogène vert, à équiper les bâtiments de technologies telles que les pompes à chaleur, à ajouter des points de recharge pour les véhicules électriques et à rendre la production de matières premières moins polluante.
- Un point positif, selon les auteurs de l’étude, est que 500 milliards par an seront « économisés » parce que l’on investira moins dans le pétrole et le gaz. Ce qui porte le coût total par an à 3.000 milliards de dollars.
Les défis
Selon le groupe de réflexion londonien, certains défis majeurs devront être relevés au cours de la décennie pour que les projets deviennent réalité :
- Entre 800 et 1.200 milliards d’euros ont été investis dans la transition énergétique en 2021. Ce chiffre devrait déjà doubler d’ici 2025 et tripler pour atteindre 3.000 milliards d’euros par an d’ici 2030, selon Energy Transitions Commission.
- Les investissements dans les pays à revenus moyens et faibles doivent même être multipliés par quatre, pour atteindre 900 milliards de dollars par an d’ici à 2030. Le défi est d’autant plus grand que de nombreux pays à faible revenu n’ont pas encore un accès suffisant aux combustibles fossiles. Une transition énergétique coûteuse sera beaucoup plus difficile pour eux que pour les pays occidentaux.
*******************************************
L’Allemagne se rapproche de la légalisation du cannabis : quel impact pour la plus grande économie d’Europe ?
Dans l’actu : le projet de loi se précise.
- Le gouvernement allemand a déposé en octobre dernier une proposition pour légaliser la vente et la consommation de cannabis.
- Problème, l’Allemagne doit passer par la case européenne, qui adopte depuis des années une position plutôt conservatrice. Membre du marché intérieur et de l’espace Schengen, l’Allemagne ne peut pas simplement décider seule et doit se conformer aux règles européennes et du droit international.
- Mais pour le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach (SPD), le processus est en bonne voie : la Commission a réservé un « très bon accueil » au projet de loi, a-t-il déclaré la semaine dernière. Il estime même que le projet sera présenté d’ici quelques semaines.
Zoom avant : que dit le texte ?
- Chaque adulte sera autorisé à transporter jusqu’à 30 gammes de cannabis à usage personnel.
- Les consommateurs seraient libres de cultiver jusqu’à 3 plants chez eux.
- Les magasins et les pharmacies agréés pourraient effectuer les ventes.
La mise en application du projet de loi est prévue pour mi-2024.
Les chiffres
- L’Allemagne compte environ 4 millions de consommateurs. 1/4 des jeunes l’ont déjà essayé.
- Selon une étude réalisée en 2021, la légalisation de cette drogue pourrait créer au moins 27.000 nouveaux emplois et rapporter 4,7 milliards d’euros par an. Ce montant comprend les recettes fiscales, les cotisations de sécurité sociale et les économies sur les poursuites pénales.
La situation en Europe
- Seule Malte a légalisé totalement le cannabis à usage personnel, c’était en 2021.
- Des pays européens comme les Pays-Bas, l’Autriche et le Portugal ont dépénalisé la possession de petites quantités de cannabis
- Le Luxembourg a tenté de dépénaliser complètement la weed en 2018, mais a fait marche arrière après s’être heurté à la législation européenne.
- Les Pays-Bas tolèrent également la vente dans les fameux « Coffee Shops », mais la consommation en rue et la culture de cannabis restent illégales.
- La Belgique, de son côté, a adopté une législation assez floue vis-à-vis de l’herbe. Détenir ou cultiver du cannabis reste une infraction punissable d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement. Mais la consommation fait néanmoins l’objet d’une « faible priorité de la politique des poursuites » pour les personnes majeures possédant une quantité maximum de 3 grammes ou d’une plante cultivée.
***********************************************
Le pétrole russe trouve des portes dérobées “grandes ouvertes” vers l’Europe malgré les sanctions occidentales
L’essentiel : Selon des députés européens, des hauts dirigeants ukrainiens et des sources internes de l’industrie, la Russie tirerait encore d’importants revenus de ses produits pétroliers sur le continent européen.
- « J’avais un ami à New York dans les années 1990 qui se plaignait que les cafards entraient dans son appartement par n’importe quel trou possible – c’est ce que fait la Russie avec son énergie », a déclaré Oleg Ustenko, conseiller économique du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Politico.
- Selon Saad Rahim, économiste en chef de la société mondiale de commerce de matières premières Trafigura, « depuis l’introduction des sanctions, les volumes de pétrole brut exportés par la Russie sont restés plus ou moins stables ».
- « Il est possible que le pétrole russe soit encore vendu à l’UE et aux pays occidentaux par le biais d’intermédiaires« , ajoute-t-il.
En cause : Le pétrole brut est difficile à tracer sur les marchés mondiaux.
- Il est possible de mélanger facilement ce pétrole avec d’autres cargaisons dans les pays de transit, ce qui crée un volume plus important de pétrole dont la provenance ne peut pas être identifiée.
- En outre, l’origine du pétrole raffiné est également difficile, voire impossible, à déterminer, puisque le processus de raffinage efface toute trace de l’origine de la matière première.
« Contrairement au gazoduc, le marché du pétrole est mondial. Les systèmes d’échange et de compensation, ainsi que les mélanges de variétés, sont des pratiques courantes. «
Une aide de l’Azerbaïdjan et de la Turquie ?
Il y a plus : Il existe un réseau complexe de compagnies maritimes opérant sous des juridictions offshore difficilement identifiables. Certaines d’entre elles sont accusées d’aider la Russie à dissimuler l’origine de ses exportations de pétrole en utilisant diverses méthodes.
- Parmi les voies d’accès potentielles à l’Europe, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui passe par l’Azerbaïdjan, et le port de Ceyhan, en Turquie.
- De son côté, le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a nié toute accusation, affirmant qu’il « s’engage à mener ses opérations d’approvisionnement et de commerce avec le plus grand soin et la plus grande diligence, conformément aux lois et aux réglementations en vigueur ». Et donc, en ligne avec les sanctions occidentales.
En outre : Selon Reuters, la Turquie a doublé ses achats directs de pétrole russe l’année dernière et a décidé de ne pas appliquer de sanctions sur le pétrole russe, tout en fournissant une assistance militaire et humanitaire à l’Ukraine.
- Le Centre finlandais de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA) a averti fin 2022 « qu’un nouvel itinéraire pour le pétrole russe vers l’UE est en train d’émerger via la Turquie, une destination croissante pour le pétrole brut russe ».
- En parallèle, selon cette institution, la Russie engrange actuellement 560 millions d’euros par jour via ses exportations de combustibles fossiles, et c’est essentiellement grâce à l’Europe.
- « Nous avons suffisamment de preuves que certaines entreprises internationales achètent des produits de raffinage fabriqués à partir de pétrole russe et les vendent en Europe« , affirme de son côté Oleg Ustenko. « C’est tout à fait légal, mais tout à fait immoral. Ce n’est pas parce que c’est autorisé que nous ne devons rien faire. »
Important : La Russie peut en outre compter sur sa « flotte fantôme » de pétroliers qui ne cesse de croître.
- La flotte russe aurait acquis environ 600 pétroliers vieillissants via des acheteurs anonymes afin de contourner l’embargo et le plafonnement des prix, en livrant à des acheteurs tels que la Chine et l’Inde, et en fournissant des services tels que l’assurance.
- D’après les données de l’Agence internationale de l’énergie, la Chine a considérablement augmenté ses achats de pétrole russe en 2022, atteignant une moyenne de 1,9 million de barils par jour, soit une hausse de 19% par rapport à l’année précédente.
- Les importations de pétrole russe de l’Inde ont connu une augmentation encore plus importante, enregistrant une hausse spectaculaire de 800% pour atteindre une moyenne de 900.000 barils par jour en 2022.
*****************************************
La Russie dépasse l’Arabie saoudite et devient le premier fournisseur de pétrole de la Chine
-
- Les importations chinoises de pétrole russe ont bondi de 23,8 % en glissement annuel, le pays profitant des prix réduits du brut russe.
- Sur l’ensemble de l’année 2022, l’Arabie saoudite a été le premier fournisseur de pétrole brut de la Chine, devant la Russie, avec des livraisons de 1,75 million de bpj en moyenne.
La Russie a été le plus grand fournisseur de pétrole brut de la Chine en janvier et février, dépassant l’Arabie saoudite qui était le premier fournisseur de pétrole de la Chine l’année dernière, selon les données des douanes chinoises citées par Reuters.
La Chine ayant accéléré l’achat de pétrole brut russe bon marché à des prix inférieurs aux références internationales, les importations chinoises de brut en provenance de Russie ont bondi de 23,8 % en glissement annuel pour atteindre 1,94 million de barils par jour (bpj) en janvier et février 2023, selon les données communiquées par l’Administration générale des douanes de la Chine.
Au cours des deux premiers mois de cette année, la Russie a battu l’Arabie saoudite à la première place des fournisseurs chinois de pétrole brut, les importations de brut saoudien ayant chuté de 4,7 % pour atteindre l’équivalent de 1,72 million de bpj, contre 1,81 million de bpj pour la même période en 2022.
Pour l’ensemble de l’année 2022, l’Arabie saoudite est le premier fournisseur de pétrole brut de la Chine, devant la Russie, avec des livraisons de 1,75 million de bpj en moyenne.
Ces derniers mois, la Chine a acheté des volumes accrus de brut russe, Moscou ayant réorienté ses ventes vers les marchés asiatiques à la suite des embargos occidentaux et des plafonds de prix imposés à son pétrole brut et à ses produits pétroliers raffinés.
Les raffineurs indépendants chinois, souvent appelés « théières », importent une grande partie des volumes russes, profitant des rabais importants auxquels la Russie vend son pétrole à ses clients.
La réouverture de la Chine devrait donner de l’élan à la croissance économique mondiale, a déclaré l’OPEP dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole (MOMR) cette semaine, tout en révisant à la hausse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole en Chine.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré dans son rapport de la semaine dernière que « la constitution de stocks aujourd’hui atténuera les tensions alors que le marché basculera dans le déficit au cours du second semestre de l’année, lorsque la Chine devrait faire grimper la demande mondiale de pétrole à des niveaux record ».
********************************************
Quelle guerre ? La Pologne continue de faire des affaires avec la Russie pour un montant de 4,7 milliards d’euros et est le troisième exportateur européen vers la Russie
La Pologne a longtemps critiqué la Hongrie pour sa neutralité dans la guerre en Ukraine et ses appels à mettre fin aux sanctions contre la Russie, mais malgré la rhétorique dure du gouvernement polonais, des milliards d’exportations continuent d’affluer de la Pologne vers la Russie
Après avoir chuté à 300 millions d’euros en mars et à 200 millions d’euros en avril, les exportations vers la Russie se redressent et dépassent désormais régulièrement les 300 millions d’euros par mois.
La valeur totale des exportations polonaises vers la Russie pour 2022 était de 4,7 milliards d’euros. Cela signifie que la Pologne est le troisième exportateur de l’UE vers la Russie. Seules l’Allemagne et l’Italie ont exporté davantage.
Les exportations polonaises vers la Russie sont dominées par les produits industriels, qui représentent près de 830 millions d’euros. Les fibres synthétiques arrivent en deuxième position (371 millions d’euros) et les produits pharmaceutiques en troisième position, avec des ventes d’une valeur de 353 millions d’euros, soit une augmentation réelle de 18 % par rapport à 2021. Les exportations de chaussures vers la Russie ont également augmenté.
En revanche, les ventes de véhicules (69 %) et de matériel électrique (51 %) ont fortement diminué. Comme on pouvait s’y attendre, les exportations d’explosifs et de munitions ont pratiquement cessé.
Le premier ministre hongrois Viktor Orbán a refusé d’envoyer des armes à l’Ukraine ou d’autoriser des transports d’armes à travers son territoire, soulignant que la Hongrie ne voulait pas prendre part à la guerre. Le gouvernement du pays a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations. En outre, M. Orbán a affirmé à de nombreuses reprises que les sanctions contre la Russie nuisaient davantage aux Européens qu’aux Russes et qu’elles devraient être levées d’ici la fin de l’année, une position qui lui a probablement valu d’être inscrit sur une « liste de personnes à abattre » en Ukraine et de s’attirer le mépris des faucons de guerre en Pologne.
En août 2022, M. Orbán a déclaré que les objectifs de la Pologne et de la Hongrie étaient les mêmes « mais que le problème se situait au niveau du cœur », affirmant que les Hongrois considéraient le conflit en Ukraine comme une guerre entre deux nations slaves, tandis que les Polonais « estimaient qu’ils y participaient également ».
« Je confirme les propos du premier ministre Orbán, selon lesquels la Pologne et la Hongrie se sont séparées », a déclaré Morawiecki, tout en ajoutant que la Pologne n’était pas impliquée dans le conflit.
******************************************************
Les États-Unis vont avancer la livraison des chars de combat M1 Abrams, qui pourraient être livrés à l’automne, tout en accélérant la livraison des missiles Patriot. Kiev obtient le soutien du FMI pour un prêt de 15,6 milliards de dollars, le premier à être accordé à un pays en guerre. Volodymyr Zelenskiy déclare qu’il n’a reçu aucune proposition concrète lors d’un entretien avec Xi Jinping, mais que Kiev a envoyé à Pékin sa propre feuille de route pour la paix.
**********************************************
« Comme le chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à la retraite »
En psychologie, en métaphysique nous sacrifions le vrai présent, le présent réel à l’instant de tout à l’heure, à l’être de tout à l’heure, et ainsi nous réduisons le vrai présent, l’être réel à l’état de passé. En morale nous sacrifions aujourd’hui à demain. En économique nous sacrifions toute une race à notre tranquillité de demain.
C’est toujours le système de la retraite. C’est toujours le même système de repos, de tranquillité, de consolidation finale et mortuaire. Ils ne pensent qu’à leur retraite, c’est-à-dire à cette pension qu’ils toucheront de l’État non plus pour faire, mais pour avoir fait […]. Leur idéal, s’il est permis de parler ainsi, est un idéal d’État, un idéal d’hôpital d’État, une immense maison finale et mortuaire, sans soucis, sans pensée, sans race. Un immense asile de vieillards. Une maison de retraite.
Toute leur vie n’est pour eux qu’un acheminement à cette retraite, une préparation de cette retraite, une justification devant cette retraite. Comme le chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à cette retraite.
[…] Il veut aussi y préparer le monde. Toute leur pensée est de mettre l’esprit humain en état de prendre sa retraite et de jouir de sa retraite. Ou, comme ils disent encore, de gagner sa retraite. C’est la mentalité générale, c’est une mentalité de pensionnaires et de pensionnés.
[…] C’est la maxime même de la mort et c’est la formule de la tranquillité. […] Ce besoin monstrueux de tranquillité […] cette tranquillité, qui est le dernier objet des intellectuels, et à qui vont tous les vœux des modernes, est essentiellement principe de servitude. C’est toujours la liberté qui paie. C’est toujours l’argent qui est maître.
Pour avoir la paix demain, (et la paix ne s’obtient que par de l’argent), on aliène, on vend sa liberté aujourd’hui. Pour avoir une retraite assurée, (c’est-à-dire de l’argent assuré quand on sera vieux) on ne dit pas, on n’écrit pas ce que l’on pense, ce que l’on a à dire et à écrire, ce que tout le monde sait, ce que personne n’ose dire ni écrire. Pour avoir la paix sur ses vieux jours, aujourd’hui on n’est pas un homme libre.
Le monde moderne tout entier est un monde qui ne pense qu’à ses vieux jours. Au lieu de penser à ces jeunes jours que sont les jours de la race. Et de la race à venir. De là cette universelle infécondité et cette universelle servitude.
Charles Péguy (1873-1914) – Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne
EN BANDE SON :
Catégories :REBLOG
1 réponse »