Les NEWS “techno-chroniques” du LUPUS du Jeudi 23 Mars 2023
« L’ère de l’IA a commencé » : Bill Gates livre ses prédictions pour le futur de la technologie dans une lettre de 7 pages
L’essentiel : Bill Gates a publié sur son blog une lettre de 7 pages dans laquelle il prédit l’évolution de l’intelligence artificielle.
- Il y écrit que le développement de l’IA est « aussi fondamental que la création du microprocesseur, de l’ordinateur personnel, d’internet et du téléphone portable ».
- Bill Gates se concentre sur les avancées de l’IA pour trois domaines majeurs : la productivité sur le lieu de travail, le secteur des soins de santé et celui de l’éducation.
Productivité dans le milieu du travail
Dans le détail : Bill Gates pense que l’IA peut être employée comme un outil pour augmenter la productivité des individus.
- Bill Gates expose comment l’IA peut être utilisée comme un « assistant personnel numérique » dans le milieu professionnel pour améliorer la productivité des employés.
- Ces « agents personnels » générés par l’IA, qui ont accès à de vastes connaissances et à des données sur l’entreprise et le secteur d’activité, pourraient également être des ressources pour les employés avec lesquelles ils pourraient communiquer.
- « À mesure que la puissance de calcul devient moins chère, la capacité de ChatGPT à exprimer des idées sera de plus en plus comparable à celle d’un travailleur en col blanc disponible pour vous aider à accomplir diverses tâches », a-t-il écrit.
Secteur de la santé
Dans le détail : l’IA pourrait aider à libérer le personnel soignant de tâches telles que le dépôt de demandes d’indemnisation, la rédaction de documents administratifs et de notes de visites médicales.
- Dans les pays pauvres, « où de nombreuses personnes n’ont jamais accès à un médecin », dit Bill Gates, l’IA pourrait aider les professionnels de la santé à être plus efficaces dans leur travail auprès des patients qu’ils voient.
- Il est également possible que l’IA puisse jouer un rôle dans le traitement de patients qui ne sont pas situés à proximité d’établissements de santé.
- Selon Gates, l’IA est déjà utilisée dans les soins de santé pour l’analyse de données médicales et la conception de médicaments. Cependant, la prochaine génération d’outils d’IA pourrait aider à prédire les effets secondaires des médicaments et à calculer les niveaux de dosage.
- L’IA pourrait aussi aider à concevoir des semences pour les cultures adaptées aux climats locaux et à développer des vaccins pour le bétail dans les pays pauvres.
- Ces développements pourraient être importants « alors que les conditions météorologiques extrêmes et le changement climatique exercent une pression encore plus forte sur les agriculteurs de subsistance dans les pays à faible revenu », écrit-il.
Les conséquences : Ce faisant, l’IA aiderait à diminuer les inégalités dans le monde, en assistant les pays les plus pauvres.
Une innovation dans l’éducation
Dans le détail : Au cours des cinq à dix prochaines années, l’utilisation de l’IA pourrait révolutionner l’enseignement en personnalisant le contenu éducatif selon le style d’apprentissage de chaque élève et en identifiant les facteurs qui influencent leur motivation ou leur désintérêt.
- De plus, l’IA pourrait soutenir les enseignants dans la planification de leurs cours et dans l’évaluation de la compréhension des élèves des sujets abordés en classe.
- Une nuance : les enseignants ne disparaîtront pas pour autant.
- « Même lorsque la technologie aura été perfectionnée, l’apprentissage dépendra toujours de la qualité des relations entre les élèves et les enseignants. Elle améliorera – mais ne remplacera jamais – le travail que les élèves et les enseignants accomplissent ensemble dans la salle de classe », écrit Bill Gates.
- Les enseignants devront également s’adapter aux élèves qui utilisent de nouvelles technologies en classe, comme ChatGPT. Le milliardaire cite l’exemple d’enseignants permettant à leurs élèves d’utiliser l’IA générative pour rédiger une première version d’un essai qu’ils devront ensuite personnaliser.
Une technologie pas sans risques
Sous le radar : Bill Gates est un fervent défenseur de la technologie et notamment grand fan de ChatGPT, qu’il a déjà comparé à l’invention d’internet.
- Les débats sur l’avancée de l’intelligence artificielle sont toujours plus intenses, alors que la course s’accélère chez les entreprises technologiques.
- Cette lettre du fondateur de Microsoft a ainsi été publiée le même jour que le lancement au grand public de Bard, l’intelligence artificielle générative de Google.
- Elle intervient également une semaine après la mise à jour tant attendue de ChatGPT, vers sa version GPT-4.
- En outre, Microsoft a dévoilé la semaine dernière un « copilote » d’intelligence artificielle pour Microsoft 365, sa suite Office comprenant Word, Excel, PowerPoint, Teams et Outlook.
- Celui-ci correspond à la description de « l’assistant personnel numérique » de Bill Gates dans sa lettre.
En marge : Bill Gates reconnait dans sa lettre être conscient des inquiétudes associées à l’intelligence artificielle, comme le risque d’une utilisation abusive de cette technologie par les humains.
- Il a également pris en compte la possibilité d’une IA « superintelligente » qui pourrait établir ses propres objectifs à mesure que la technologie continue de s’améliorer.
- « Pour tirer le meilleur parti de cette nouvelle technologie remarquable, nous devrons à la fois nous prémunir contre les risques et en faire profiter le plus grand nombre », conclut Bill Gates.
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Bill Gates déclare que « l’ère de l’IA a commencé »
Dans une tribune intitulée « L’ère de l’IA a commencé » sur « Le blog de Bill Gates », le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a évoqué le changement de paradigme technologique à venir. Ayant joué un rôle déterminant dans le développement des ordinateurs personnels il y a plusieurs décennies, le milliardaire semble connaître une chose ou deux en matière d’innovation technologique. Il pense que les outils d’intelligence artificielle de la génération du langage d’OpenAI seront à l’avant-garde de la prochaine révolution technologique.
Gates a écrit : « J’ai vu deux démonstrations de technologie qui m’ont semblé révolutionnaires ».
« La première fois, c’était en 1980, lorsque j’ai découvert une interface utilisateur graphique, précurseur de tous les systèmes d’exploitation modernes, y compris Windows.
« Le développement de l’IA est aussi fondamental que la création du microprocesseur, de l’ordinateur personnel, de l’internet et du téléphone portable », a-t-il déclaré. « Elle changera la façon dont les gens travaillent, apprennent, voyagent, se soignent et communiquent entre eux.
Gates a indiqué qu’il était en contact avec OpenAI depuis 2016 et que l’année dernière, il avait demandé à l’équipe de former le chatbot pour qu’il réussisse l’examen de biologie de l’Advanced Placement. Quelques mois plus tard, il a déclaré que le chatbot pouvait réussir un cours de biologie de niveau universitaire.
Après avoir vu les résultats, Gates a commencé à réfléchir à l’avenir et à la façon dont l’IA sera imbriquée avec les humains au quotidien, à l’instar des ordinateurs et des smartphones.
« Cela m’a incité à réfléchir à tout ce que l’IA pourrait accomplir dans les cinq à dix prochaines années. »
Gates est devenu un acteur important dans la course à l’armement de l’IA, puisque Microsoft, l’entreprise qu’il a fondée, s’est engagée à verser plus de 10 milliards de dollars à OpenAI.
Cependant, comme pour toute nouvelle technologie, il y a toujours des inquiétudes. Gates a abordé certaines de ces questions :
« Toute nouvelle technologie aussi perturbatrice suscite forcément des inquiétudes, et c’est certainement le cas de l’intelligence artificielle. Je comprends pourquoi : elle soulève des questions difficiles sur la main-d’œuvre, le système juridique, la protection de la vie privée, les préjugés, etc.
En ce qui concerne les préjugés, de nombreuses plaintes ont été déposées au sujet des formateurs en intelligence artificielle qui, dans le cadre de ChatGPT, ont tendance à répondre à des questions orientées à gauche. Ce problème a été si important qu’Elon Musk serait en train de s’en charger — dans un nouveau projet visant à développer un chatbot alternatif « non woke ».
Même le co-créateur de ChatGPT a averti que le monde n’était peut-être pas « si loin d’une IA potentiellement effrayante ».
… et ce qui est inquiétant, c’est que l’IA soit programmée pour appliquer les vérités définies par des personnalités telles que Gates, le PDG de Pfizer, Albert Bourla, et le gouvernement fédéral.
Si Gates se montre enthousiaste quant au potentiel de l’IA à changer la donne pour les humains, il y a un revers à la médaille. La technologie pourrait devenir un outil de censure extrême, qui pourrait faire paraître le programme de censure de Twitter insignifiant en comparaison.
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Google ouvre son IA générative Bard au public : « des choses vont mal se passer », prévient son PDG Sundar Pichai
L’actualité : dans une note envoyée aux employés, le PDG de Google, Sundar Pichai, prévient ces derniers que le sort est désormais jeté pour Bard et l’avenir de son chatbot.
- « Alors que de plus en plus de gens commencent à utiliser Bard et à tester ses capacités, ils vont nous surprendre. Des choses vont mal se passer », a écrit Pichai son mail consulté par CNBC, mettant en garde ses employés.
- « Mais les commentaires des utilisateurs sont essentiels pour améliorer le produit et la technologie sous-jacente », nuance-t-il tout de même.
Contexte : après des mois d’anticipation, Google permet enfin au public d’accéder à son chatbot Bard, dans sa version bêta. Une étape majeure dans le développement de cette IA générative, basée sur le modèle de langage LaMDA de Google, dont l’officialisation a été précipitée, en raison du succès de ChatGPT d’OpenAI.
- Sa présentation ne s’est d’ailleurs pas faite sans douleur puisque l’IA a fait des erreurs durant sa démonstration qui ont fait s’évaporer pas moins de 100 milliards de dollars de valeur boursière à Google.
- Déjà sous pression depuis le lancement de ChatGPT et le rapprochement avec Microsoft, la firme de Mountain View a beaucoup souffert suite à cela, allant jusqu’à avouer qu’elle s’était trop précipitée.
À noter : les actions de Google ont augmenté de 3 %, suite à l’annonce du lancement de Bard auprès du public.
Le détail : dans les clauses de non-responsabilité du produit, la firme américaine avertit les premiers utilisateurs de son chatbot que Bard peut faire des erreurs ou « donner des réponses inexactes ou inappropriées ».
- Un moyen pour Google de se prémunir des retours négatifs des utilisateurs, même s’il s’attend à en recevoir.
Une importante mobilisation
Dans sa note, Sundar Pichai a indiqué que plus de 80.000 employés avaient répondu à son appel lancé le mois dernier pour aider à améliorer Bard.
- Le PDG avait en effet demandé à son personnel d’échanger régulièrement avec le chatbot, afin de l’entrainer, mais surtout d’identifier et de corriger ses mauvaises réponses.
- Il en a également profité pour souligner que les employés « devaient être fiers de ce travail et des années de percées technologiques qui nous ont conduits ici » et a ajouté « même après tous ces progrès, nous n’en sommes qu’aux premières étapes d’un long voyage ».
Et maintenant ? Le grand patron de Google s’est dit « impatient de voir comment Bard suscitera plus de créativité et de curiosité chez les personnes qui l’utilisent », mais surtout de partager « l’ampleur des progrès en matière d’IA » lors de la conférence annuelle des développeurs de l’entreprise prévue en mai.
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Dans l’actu : un nouveau système d’IA a vu le jour.
- Il s’agit de RadioGPT. Le système a été développé par la société tech et médiatique américaine Futuri.
- Le fera son début sur les antennes de plusieurs radios en Amérique du Nord à la mi-avril, rapporte Axios.
De quoi est-il capable ?
L’essentiel : une IA à tout faire.
- D’abord, pour la radio même. Le bot, doté d’une voix, peut présenter la météo et les infos, et faire de l’animation entre les chansons. Il sert aussi de DJ et sélectionne la musique qui passe à l’antenne.
- Il ne faut d’ailleurs pas lui donner les infos à présenter : il les recherche lui-même. C’est via TopicPulse, une autre IA de Futuri, qu’il repère les sujets d’actualité dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ensuite, il formule des textes avec la technologie GPT-4 et les lit à l’antenne.
- Ensuite, les tâches autour de la radio. Il peut rédiger des articles écrits à partir d’émissions et les mettre sur le site du média, créer des passages de vidéos (si les stations utilisent des caméras, par exemple) et les publier sur les réseaux sociaux ou transformer des émissions en podcasts et les mettre en ligne.
- Une version démo est d’ailleurs déjà accessible.
Le détail : réduire les coûts et faire plus de contenu.
- Selon les dires du CEO de Futuri, Daniel Anstandig, l’idée est d’enrichir les stations et de leur donner plus de contenu « direct ». Par exemple durant les heures où il n’y a personne à l’antenne et où du contenu pré-enregistré et programmé est diffusé (7/10e du temps dans le monde, selon Futuri). « Ce que nous cherchons à faire, c’est augmenter la capacité d’une station à remplir sa programmation avec plus de contenu local et en direct », explique-t-il à Axios. « Sauver la radio, et ne pas être en compétition avec », serrait le leitmotiv.
- L’utilisation d’un tel bot peut aussi permettre de réduire les coûts, peut-on imaginer. Il faut engager moins de monde, notamment pour les tâches pratiques comme des retranscriptions d’émissions, les réseaux sociaux et l’édition de vidéos, voir pour programmer des émissions. Des fonds pourraient alors être alloués à d’autres missions.
Et la déontologie ?
Le risque : la pertinence, la qualité et la véracité des informations, un enjeu de la démocratie.
- Il n’est pas clair si le bot, lorsqu’il présentera les infos, produira un journal parlé entier ou plutôt un flash info. Mais toujours est-il que le fait qu’il sélectionne lui-même les informations qui seront diffusées peut poser question.
- Comment savoir s’il choisit les informations pertinentes ? S’il se base sur les réseaux sociaux, il peut aussi trouver et relayer des fausses informations, par exemple. ChatGPT a notamment inclus des fausses informations dans les articles qu’on lui a demandé de rédiger.
- Pour présenter les informations dans un journal parlé ou même un flash info, il faut aussi savoir choisir celles qui sont importantes, savoir les hiérarchiser, connaître le contexte et pouvoir les analyser, les vérifier, et savoir distinguer la propagande de l’information, entre autres. Il s’agit de questions déontologiques et, au-delà, d’enjeux démocratiques. Il y a un engagement des médias à raconter la vérité, via lequel les auditeurs et les lecteurs donnent leur confiance aux journalistes.
- Pareil pour les tâches pratiques. Comment être sûr qu’un tel bot retranscrive correctement les interviews par exemple, sélectionne les extraits pertinents, et ne fasse pas dire n’importe quoi aux personnes interrogées ? Cela compte également pour les vidéos.
- Il en va aussi de la personnalité de l’animateur, d’une émission ou d’une radio dans son ensemble : si des personnes apprécient une émission, c’est grâce à l’animateur qui la porte. Une intelligence artificielle pourrait attirer moins de monde. « On ne pourra jamais remplacer entièrement » ces personnalités, estime John Gorman, ancien directeur de plusieurs radios locales, cité par Axios.
Bref, l’IA est vouée à prendre de plus en plus de place dans les médias. Les patrons de grands groupes médiatiques, comme l’Allemand Mathias Döpfner (CEO d’Axel Springer, à qui appartiennent Welt, le Spiegel et Politico, entre autres), le savent. L’IA a sans aucun doute ses avantages – mais son déploiement dans la presse devra être bien réfléchi et encadré.
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Qu’est-ce que Midjourney, cette intelligence artificielle qui transforme Macron en éboueur et en manifestant ?
L’essentiel : ces images de pseudo actualité où l’on peut voir Emmanuel Macron ramasser des poubelles ou au cœur des manifestations, mais aussi Donald Trump arrêté ou en habits de prisonnier alors qu’une inculpation pourrait tomber à New York, sont le fruit de Midjourney, un programme d’intelligence artificielle qui permet de créer des images à partir de descriptions textuelles.
- Le réalisme de ces photos est tellement impressionnant qu’il est difficile de détecter le photomontage et, a contrario, aisé de véhiculer des fausses informations.
- Dans le cas des photos trucages de Donald Trump, l’illusion était tellement parfaite que la police new-yorkaise a été contrainte de démentir son interpellation.
Le détail : la marche à suivre pour créer une telle image que l’on pourrait qualifier de caricature si elle ne floutait pas les frontières entre la réalité et l’imagination est très simple. Une simple phrase suffit à inspirer l’IA.
Un risque de désinformation
Si la majorité des internautes précisent que les images ont été créées grâce à Midjourney, ce n’est pas le cas de tous. Par ailleurs, ceux qui ne prennent pas la peine de lire les descriptions peuvent se faire avoir et prendre ces phototrucages pour la réalité et partager l’information selon laquelle Donald Trump a été arrêté ou Emmanuel Macron est finalement descendu dans les rues pour soutenir les manifestants.
- D’ailleurs, la popularité croissante de Midjourney l’a quelque peu dépassé puisque le laboratoire de recherche à la tête du programme a décidé de mettre le holà et d’interdire la génération d’images mettant en scène des arrestations.
- Lorsque l’on tape le terme « arrêté » (« arrested », en anglais), le bot nous signale désormais que le terme est banni.
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Donner vie à son imagination
Le fait est que la prise en main de Midjourney est très facile. Il suffit en effet de se rendre sur un channel dédié sur Discord, de rejoindre l’une des « rooms » et d’accepter les conditions d’utilisation. Après quoi, vous n’aurez qu’à taper la commande « /imagine prompt » suivi de votre description en anglais et d’attendre sagement que l’IA fasse son travail.
Voici quelques exemples (très simples) sortis de notre imagination :
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En prenant le temps et en ayant une certaine imagination, il est possible de lui faire générer des choses véritablement magnifiques et très détaillés. Il est assez aisé de tomber dans la simple contemplation de ce que produit l’IA.
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Ne dites plus GAFAM ou FAANG, il n’y a plus qu’AM qui compte sur les marchés
L’actualité : la pondération combinée d’Apple et de Microsoft dans le S&P 500 a atteint 13,3 %, soit le plus haut niveau jamais enregistré, rapporte le Wall Street Journal.
- A contrario, l’influence des autres grandes valeurs technologiques a récemment baissé.
- La dernière fois que deux entreprises technologiques constituaient une plus grande part de l’indice de référence remonte à 1978. Il s’agissait d’Internet Business Machines Corp. (IBM) et AT&T.
Zoom arrière : au cours d’une grande partie de la dernière décennie, les investisseurs se sont concentrés sur la maison mère de Facebook, Meta, Amazon, mais aussi Apple, Netflix et Alphabet, la maison mère de Google.
- Ces 5 entreprises avaient le vent en poupe et enregistraient année après année des gains robustes. Tous s’accordaient sur le fait qu’elles ne pouvaient que grimper. Elles sont devenues tellement populaires qu’elles ont été renommées par l’acronyme FAANG.
- Toujours plus gros, le groupe a fait de l’ombre aux GAFAM, composées de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, appellation quelque peu dépassée qui ne prenait pas en compte Netflix.
- À leur sommet, en août 2020, le groupe occupait environ un quart de l’indice S&P 500.
- Leur poids est d’ailleurs devenu source d’inquiétudes pour certains investisseurs qui craignent qu’un recul important de quelques actions ne fasse chuter des marchés plus larges.
Zoom avant : des inquiétudes qui se sont renforcées, voire concrétisées, l’année dernière, lorsque l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont généré des troubles dans le secteur de la tech. Plusieurs grands acteurs ont rencontré des difficultés et ont vu leur valeur boursière s’effondrer.
- Des difficultés spécifiques à certaines entreprises se sont également ajoutées, notamment la concurrence accrue de TikTok et les restrictions liées à la confidentialité sur iPhone pour Meta, ainsi que la perte d’abonnés pour Netflix ou encore les coûts de production toujours plus élevés.
- Cela n’a évidemment pas aidé ces entreprises à faire face aux vents contraires.
- Certaines ont d’ailleurs été contraintes de chercher à faire des économies, en se séparant notamment de milliers d’employés.
Deux valeurs refuges
Mais dans ce contexte de tourmentes sur les marchés boursiers, Apple et Microsoft sont devenus des valeurs refuge, a indiqué Todd Sohn, stratège ETF chez Strategas, et ce, malgré le fait que les deux entreprises aient, elles aussi, souffert des mêmes difficultés et vents contraires.
- Leur pondération dans le S&P 500 a ainsi respectivement grimpé à 7,11 % et 6,14 %.
- Depuis le début de l’année, leurs actions ont augmenté de 21 % et 14 %, après avoir subi de fortes pertes en 2022.
- « Cela a été monumental », a déclaré M. Sohn, qui a souligné que les investisseurs se sont fortement fiés à la façon dont Apple et Microsoft étaient perçus pour investir, plutôt que de miser sur n’importe quel nom technologique.
Attention au retour de flamme
Lori Van Dusen, fondatrice et directrice générale de LVW Advisors à Rochester, met tout de même en garde les investisseurs qui se précipiteraient pour acheter des fonds liés à un indice, rappelant que la forte pondération des entreprises technologiques durant la bulle d’Internet a conduit à un marché en déclin. Mieux vaut sélectionner activement ses actions.
- « L’indice est plus concentré qu’il ne l’a jamais été. Vous faites le pari que c’est là qu’il faudra aller [investir] à l’avenir et c’est généralement un mauvais pari », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas la façon de gagner de l’argent. »
48.000 employés licenciés chez Amazon et Meta : les préoccupations des géants de la tech font un bond dans le passé
Les difficultés qui ont contraint les géants de la tech à sabrer dans leurs équipes les poussent aujourd’hui à revoir leurs priorités en matière de coûts et de dépenses, quitte à revenir à un fonctionnement dépassé.
L’actualité : au total, Amazon et Meta se seront séparés de 48.000 employés en moins de 6 mois.
Le détail : L’annonce de nouveaux licenciements – 10.000 pour Meta et 9.000 pour Amazon – indique que les préoccupations de deux entreprises ont changé. Désormais, il n’est plus seulement question de virer du personnel pour faire des économies, mais de mesurer l’utilité de certains employés.
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Le bain de sang continue chez Amazon : le modèle rêvé par Jeff Bezos ne fonctionne plus
Pourquoi est-ce important ?
Après des années Covid particulièrement fastes, c’est la débandade dans toutes les grandes industries entreprises américaines. Meta, Twitter, Google, et maintenant Amazon veulent toutes faire plus et mieux avec – beaucoup – moins de personnel.
L’actualité : après 18.000 licenciements entre novembre et janvier derniers, le PDG d’Amazon Andy Jassy a annoncé ce lundi la suppression de 9.000 emplois supplémentaires, via une note interne.
- C’est la plus grande vague de licenciements de l’histoire de l’entreprise décompte CNBC ; il faut dire que celle-ci a énormément grossi sur les dernières années. Alors qu’en 2019, Amazon employait 798.000 personnes, elle en rassemblait 1,6 million en 2021.
- Mais depuis la croissance du secteur tech s’est essoufflée, et Amazon – comme d’ailleurs les autres titans du secteur – doit se serrer la ceinture, avec pour mots d’ordre efficacité et rentabilité.
- Les derniers résultats de l’entreprise dépeignent un ultime quadrimestre de 2022 plutôt décevant : Amazon est à peine rentable, malgré une performance meilleure que prévu. Le bénéfice net a chuté à 300 millions de dollars, contre 14,3 milliards de dollars un an plus tôt.
« Le principe fondamental de notre planification annuelle cette année était d’être moins gourmand tout en le faisant d’une manière qui nous permette de continuer à investir massivement dans les expériences client clés à long terme qui, selon nous, peuvent améliorer de manière significative la vie des clients et Amazon dans son ensemble. »
Andy Jassy
Un nouveau PDG qui doit faire le sale boulot
Jeff Bezos se consacre pour l’instant essentiellement à ses rêves d’espace ; depuis juillet 2021, Andy Jassy le remplace à la tête d’Amazon. Et depuis, l’entreprise a connu sa période la plus turbulente depuis l’effondrement de la bulle Internet dans les années 1990. Jassy n’y est pour rien, c’est le marché qui plonge. Mais c’est lui qui doit élaguer les branches d’Amazon.
- Les actions d’Amazon ont plongé de 44 % depuis le 5 juillet 2021, date de la passation de pouvoir. C’est la fin d’une période de croissance qui a duré 25 ans.
- Le PDG a recentré l’activité de l’entreprise, forçant l’abandon de projets coûteux qui n’avaient pas encore fait leurs preuves, comme les robots de livraison Scout, les drones, un service de visites virtuelles, le programme de télésanté Care et un dispositif d’appel vidéo pour les enfants.
- Jassy a aussi décidé la fermeture de la majorité des magasins propres à la marque, dont les enseignes Pop Up et Books dans leur totalité, ainsi que la majorité des supermarchés Fresh et Go. Là encore l’objectif est clair : rogner sur des coûts fixes et de nouvelles infrastructures qui n’ont pas vraiment eu le temps de faire la preuve de leur rentabilité.
- Au début du mois, Amazon a interrompu la construction de la deuxième phase de son nouveau campus tentaculaire d’Arlington. D’autres projets semblables, à Nashville, dans le Tennessee, et à Bellevue, dans l’État de Washington, ont également été suspendus.
Rentrer dans un costume trop grand
Des difficultés de succéder au patron génial : là où ça se complique, c’est que Jassy n’est que le second PDG d’Amazon. Il est marqué du sceau de « celui qui a suivi Jeff Bezos ». Et si ça n’est pas spécialement bon pour l’égo quand tout fonctionne, c’est un costume encore bien moins confortable quand il faut démonter les idées géniales du boss originel. C’en est visiblement fini des expériences, du moins pas avant des jours meilleurs. Pourtant, Jeff Bezos y croyait, et estimait que sa firme ne « pouvait pas être dans une meilleure position pour l’avenir » en 2021. Mais il avait déjà la tête dans les étoiles.
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« La véritable noblesse consiste, non pas à être supérieur à un autre homme, mais à ce qu’on était auparavant »
Rappelez-vous qu’il n’y a rien de noble à être supérieur à un autre homme. La véritable noblesse consiste à être supérieur à ce qu’on était auparavant.
[Remember that there is nothing noble in being superior to some other man. The true nobility is in being superior to your previous self.]
W.L Sheldon (1858-1907) – Ethical adresses
NB : Citation fréquemment attribuée à tort à Ernest Hemingway
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