Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Lundi 27 Mars 2023
Vendredi débute mal pour le joyeux royaume des actions, qui doit faire avec Deutsche Bank et sa communication désastreuse. La banque allemande annonce rembourser un emprunt sans que le marché ne comprenne vraiment pourquoi. Et son CDS (Credit Default Swap, une assurance contre le défaut d’une société) de décoller et passer à 203 points de base contre 145 bps jeudi. Le sentiment envers le prêteur allemand s’était inversé depuis le milieu de la semaine, l’annonce de ce remboursement fait l’effet de la goutte de trop et illustre combien les investisseurs restent extrêmement nerveux au sujet du secteur bancaire.
Le sentiment du marché reste mauvais. Comment l’en blâmer. Dans ce contexte, gardons en tête que la saison des résultats de sociétés au premier trimestre débute bientôt, elle jouera probablement un rôle d’arbitre comme bien souvent.
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Les fonds investis dans le marché monétaire enregistrent des entrées de 142,9 milliards de dollars la semaine se terminant le 22 mars, 286 milliards de dollars c’est le montant record d’argent qui a été investi au mois de mars dans les Sicav Monétaires US.
Du jamais-vu depuis la panique du COVID.
L’encours des fonds monétaires a explosé.
Il atteint un niveau record de 5100 milliards de $. On avait plus vu un tel afflux depuis mars 2020 et cela nous dit simplement que le marché reste nerveux.
Aux Etats-Unis Ce sont les plus grosses banques qui raflent la mise.
Les banques “too big to fail”.
Les JP Morgan, Citi, Bank of America et les grosses sociétés de gestion comme Fidelity.
Et il n’y a pas que les particuliers qui se précipitent.
Les institutionnels aussi.
En France Le livret A bien sûr et le Livret de Développement Durable et Solidaire.
Les comptes à terme des banques qui commencent à rapporter de l’argent.
Si on veut aller sur des échéances un peu plus lointaines, on peut aller sur les fonds à échéance obligataires.
Et il y a Ces bons vieux fonds en euros.
Dont certains nous annonçaient la disparition et qui rapportent à nouveau de l’argent
Un rendement moyen de 2%* l’an dernier, contre 1,28% en 2021, et surtout contre 1,38% pour le Livret A en 2022.
L’autre bonne nouvelle de 2023, c’est le retour du 100% fonds euros.
Depuis quelques années, les bons fonds euros, c’est-à-dire les fonds euros sans frais d’entrée plus performants que la moyenne, étaient tous accessibles sous conditions d’investir une part en unités de compte, qui présentent donc un risque.
Mais les assureurs commencent à lever cette contrainte.
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First Citizens Bank rachète les dépôts et prêts de Silicon Valley Bank
L’actualité : First Citizens Bank a conclu un accord d’achat et de prise en charge de l’ensemble des dépôts et prêts de Silicon Valley Bank (SVB), a indiqué la Federal Deposit Insurance Corp (FDIC).
- L’accord comprend l’achat d’environ 72 milliards de dollars d’actifs de SVB, avec une décote de 16,5 milliards de dollars.
- « Environ 90 milliards de dollars en titres et autres actifs resteront sous séquestre pour cession par la FDIC », indique cette dernière dans son communiqué.
- L’institution fédérale a également obtenu des droits d’appréciation des actions ordinaires dans First Citizens Bank d’une valeur pouvant atteindre 500 millions de dollars.
« Il s’agit d’une transaction remarquable en partenariat avec la FDIC qui devrait inspirer confiance dans le système bancaire »
Le détail : « les 17 anciennes succursales de la Silicon Valley Bridge Bank, National Association, ouvriront sous le nom de First–Citizens Bank & Trust Company le lundi 27 mars 2023 ».
- La FDIC et la First Citizens Bank ont conclu une opération de partage des pertes sur les prêts commerciaux. Elles « partageront les pertes et les recouvrements potentiels sur les prêts couverts par l’accord de partage des pertes ».
- « La transaction de partage des pertes devrait maximiser les recouvrements sur les actifs en les gardant dans le secteur privé. La transaction devrait également minimiser les perturbations pour les clients des prêts. De plus, First–Citizens Bank & Trust Company assumera tous les contrats financiers qualifiés liés aux prêts. »
À noter : la FDIC estime le coût de la faillite de la SVB à son Fonds d’assurance des dépôts à environ 20 milliards de dollars.
First Citizens Bank, un acheteur solide ?
La banque avait soumis une offre pour SVB immédiatement après son effondrement, rapporte Bloomberg, selon des personnes proches du dossier.
- Son intérêt avait déconcerté certains observateurs.
- Mais le fait est que cette dernière a de l’expérience dans le rachat de concurrents brisés. Elle a en effet acquis plus de 20 banques assistées par la FDIC depuis 2009.
- L’année dernière encore, elle a finalisé l’acquisition de CIT Group dans le cadre d’une transaction évaluée à plus de 2 milliards de dollars.
La FDIC tente de vendre les actifs de SVB depuis des semaines, le fait qu’un prétendant ait été trouvé peut être considéré comme une bonne nouvelle, mais aussi comme le signe d’une dérive de la confiance dans le secteur bancaire, souligne Reuters.
- En poussant au rachat de SVB, la FDIC, chercherait surtout à permettre aux autorités à poursuivre leurs efforts pour contrer l’inflation.
- « En effet, vous allez avoir une combinaison de carottes, de bâtons et d’acronymes afin de vous assurer que vous obtenez le résultat que vous voulez et qui permet (aux autorités) de continuer à utiliser les taux d’intérêt pour combattre l’inflation », a déclaré Michael Every, stratège de Rabobank. « Cela semble faire partie intégrante de ce processus.
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Dans une note sur l’intelligence artificielle (I.A) et ses effets sur la croissance économique, le géant bancaire Goldman Sachs (GS) s’est montré très optimiste. L’émergence récente de l’I.A générative soulève la question de savoir si nous sommes à la veille d’une « révolution technologique » permettant de réduire les coûts de main-d’œuvre et d’augmenter la productivité. Selon les analystes de GS, l’impulsion donnée par l’I.A à la productivité mondiale pourrait également être significative sur le plan économique, estimant que l’I.A pourrait augmenter le PIB mondial annuel de 7 % ! Quelle époque…
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L’organisme de surveillance financière CFTC porte plainte contre le PDG de Binance, CZ : le Bitcoin plonge immédiatement
La Commodity Futures and Trading Commission (CFTC) dépose une plainte auprès d’un tribunal de l’Illinois (États-Unis) contre la bourse de cryptomonnaies Binance et son cofondateur Changpeng Zhao, plus connu sous le nom de CZ. Selon le régulateur américain, Binance a sciemment aidé d’importants clients qui négociaient des produits dérivés de cryptomonnaie à contourner les règles de notification réglementaires.
Pourquoi est-ce important ?
Binance est la plus grande plateforme de cryptomonnaies au monde et entretient des relations difficiles avec les régulateurs américains depuis un certain temps. Immédiatement après l’annonce, le cours du Bitcoin a chuté d’environ 3%, passant sous la barre des 27.000 dollars.
Les détails :
- La plainte vise CZ, l’ancien responsable de la conformité Samuel Lim et trois entités de la plateforme Binance.
- Selon le régulateur, Binance a fait preuve de laxisme dans la vérification de l’identité des clients négociant des produits dérivés basés sur les cryptomonnaies (tels que les contrats à terme) depuis 2019. « Binance n’a pas suivi les procédures de conformité de base conçues pour prévenir le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent », peut-on lire.
- La CFTC accuse également la plateforme d’avoir donné des tuyaux à des clients dits « VIP » pour contourner les procédures de surveillance.
L’avertissement : « Pendant des années, Binance savait qu’elle violait les règles de la CFTC et s’est employée activement à faire circuler l’argent et à éviter de se conformer à ces règles », explique Rostin Behnam, président de la CFTC, dans un communiqué de presse.
- « Cela devrait être un avertissement pour toutes les personnes dans le monde des actifs numériques que la CFTC ne tolérera pas l’évasion délibérée de la loi américaine ».
Réaction : le Bitcoin et l’Ethereum ont perdu quelque 3% dans une première réaction à la nouvelle.
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Après plus d’un an à l’étranger, Jack Ma retourne en Chine : un bon signe pour la tech chinoise ?
Dans l’actu : Jack Ma est de retour en Chine.
- Il a notamment visité une école (dont il est un des fondateurs) à Hangzhou, rapporte Reuters. Il y aurait parlé d’intelligence artificielle et de ChatGPT, selon l’école. Ma aurait aussi indiqué qu’il souhaite un jour continuer à donner cours.
- Mais il serait en fait déjà retourné en Chine la semaine précédente, affirment des sources à l’agence de presse. Il ne serait cependant pas clair combien de temps Ma resterait en Chine.
Le détail : en exil.
- Fin 2021, Jack Ma avait quitté le pays. En 2020, il s’était montré critique envers l’État, dans un discours. Depuis, l’État lui a mis des bâtons dans les roues. Ma s’est alors retiré de la vie publique, avant de partir au Japon, entre autres.
Bon signe pour la tech chinoise ?
L’essentiel : Pékin plus clément avec la tech ?
- En parallèle à Jack Ma, Pékin a aussi rendu la vie dure à son secteur de la tech, ces deux-trois dernières années.
- Mais le vent semble être en train de tourner. Le retour de Jack Ma en Chine pourrait ainsi être le symbole d’une accalmie.
- Il pourrait aussi donner confiance au secteur. Ce serait même le scénario que le nouveau Premier ministre, élu en octobre et entré en fonction en mars, Li Qiang, aurait envisagé. Il aurait ainsi essayé d’organiser le retour de Jack Ma en Chine, notamment en demandant aux partenaires commerciaux de ce dernier de le convaincre. C’est ce qu’affirment plusieurs sources à Reuters.
- Mais il n’est pas clair si ces demandes ont en effet convaincu Jack Ma de revenir en Chine.
- Ces derniers mois, des signes que l’État et Jack Ma se rabibochaient sont apparus. Pékin a par exemple autorisé Ant Group, filiale d’Alibaba, à effectuer un important plan d’investissement.
- Le Premier ministre, Li Qiang, a voulu rassurer les entreprises privées, et surtout la tech, lors de sa première allocution publique, il y a deux semaines. Il promettait notamment plus de marge pour le « développement ».
- En d’autres mots, la Chine veut relancer son économie. Pékin pourrait donc desserrer la vis sous laquelle vit la tech, afin de renouer avec la croissance.
Zoom arrière : « Pékin a déjà gagné »
- Fraser Howie, analyste spécialisé au sujet de l’Asie, a des doutes quant aux perspectives de la tech chinoise – cela pourrait ne jamais redevenir comme avant. « Je peux comprendre que ce soit le signe d’un assouplissement, mais aucune des lois et des institutions mises en place pour contrôler le secteur privé n’a changé. Cela n’a aucune importance pour les entreprises privées, car elles sont déjà battues. L’État a gagné, Jack a perdu le contrôle, le pouvoir, la richesse, et cela ne reviendra pas », estime-t-il, cité par Reuters.
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Si la Russie a adopté le renminbi, c’est avant tout parce qu’elle n’a pas le choix
Dans l’actu : La Russie se dit prête à commercer avec d’autres pays à l’aide de la devise chinoise.
- Poutine veut que la Russie commerce en yuan non seulement avec des pays asiatiques, mais aussi avec des pays d’Afrique et d’Amérique latine.
- Plus de 50 banques russes proposent désormais des dépôts libellés en renminbi, souvent sous des noms tels que “Silk Way” et “Crescent Moon”, avec des taux d’intérêt plus attrayants que des comptes libellés en dollar, révèle le Financial Times
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« Jetez votre iPhone ou donnez-le à vos enfants » : la Russie s’inquiète de l’espionnage occidental
Dans l’actualité : « Jetez-les ou donnez-les à vos enfants » : le Kremlin veut se débarrasser des iPhones américains.
- Les fonctionnaires russes sont invités à se débarrasser de leurs iPhones d’ici à la fin du mois de mars. Selon le Kremlin, les appareils d’Apple pourraient être utilisés par les services de renseignement occidentaux à des fins d’espionnage. Sergei Kiriyenko l’a annoncé lors d’un séminaire destiné aux fonctionnaires du pays. Kiriyenko est actuellement le numéro deux de l’administration de Vladimir Poutine et est pressenti pour lui succéder à la présidence.
- « C’en est fini de l’iPhone. Jetez-le ou donnez-le à vos enfants », a déclaré un participant au quotidien russe Kommersant.
- Le gouvernement aurait même l’intention de parrainer l’achat de nouveaux appareils. Ce qui est particulièrement frappant, c’est que l’interdiction s’appliquerait à quatre départements de l’administration : la politique intérieure, les travaux publics, les activités du conseil d’État et les technologies et infrastructures de l’information et de la communication. Ces trois premiers départements seront impliqués dans les élections présidentielles russes de l’année prochaine.
Sous-entendu : la Russie n’est pas très enthousiaste à l’égard des smartphones, surtout sur les lieux de travail.
- Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, n’a pas voulu confirmer la nouvelle. Il a toutefois indiqué à l’agence de presse Reuters que les smartphones ne devaient pas être utilisés pour le travail. « Les smartphones dotés d’un système d’exploitation relativement transparent, qu’il s’agisse d’Android ou d’IOS, ne devraient pas être utilisés lors d’occasions officielles », a déclaré Peskov à l’agence Reuters, soulignant que ces logiciels peuvent être piratés relativement facilement.
- Peskov a également indiqué que M. Poutine lui-même ne possédait pas de smartphone. Cependant, le leader russe utiliserait régulièrement internet.
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La Russie a vu ses réserves d’or largement augmenter depuis le début de la guerre en Ukraine. C’est ce qu’indique la banque centrale du pays.
Dans l’actualité : Les réserves d’or de la Russie ont augmenté d’un million d’onces, soit 31,1 tonnes, au cours de l’année écoulée, selon la banque centrale du pays.
- Selon la Banque de Russie, le pays détenait 74,9 millions d’onces d’or, soit quelque 2,330 tonnes, à la fin du mois de février. Ce stock valait alors 135,6 milliards de dollars, selon l’institution monétaire.
- La Russie est le deuxième producteur d’or au monde après la Chine.
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La Russie stationnera des armes nucléaires tactiques en Biélorussie et Vladimir Poutine déclare que les installations de stockage seraient achevées d’ici juillet, sans préciser la date à laquelle les armes seraient livrées. Les États-Unis ne modifieront pas le positionnement de leurs propres bombes et l’Institute for the Study of War déclare que les risques d’escalade atomique sont faibles. L’Ukraine demande une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.
Pourquoi la Russie a-t-elle décidé de stationner ses armes nucléaires au Belarus ?
La situation : la Russie a annoncé qu’elle plaçait certaines de ses armes nucléaires tactiques sous la tutelle de l’État vassal qu’est la Biélorussie. Mais là encore, pas complètement.
- Plus précisément, le déploiement d’armes nucléaires au Belarus est à peu près identique à ce que les États-Unis font en Europe depuis des années : les alliés de l’OTAN reçoivent des armes nucléaires tactiques dans les dépôts de leur armée et sont formés à leur utilisation. Des bombes américaines B61 sont stockées par exemple depuis des décennies sur la base aérienne de Kleine-Brogel. De telles bombes seraient également stockées sur la base néerlandaise de Volkel.
- La Russie est en train de faire de même, après avoir laissé entendre pendant plusieurs années qu’elle allait le faire. Une nouvelle installation doit être construite au Belarus pour abriter ces armes. En outre, l’armée de l’air biélorusse sera formée et équipée pour les manipuler. « Dix avions seraient déjà prêts à porter ce type d’armes », a déclaré Poutine à la presse samedi.
- Les projets de Poutine soulèvent toutefois de sérieuses questions. Les experts nucléaires estiment que la Russie travaille depuis sept ans sur une installation nucléaire à Kaliningrad, l’exclave russe frontalière de la Pologne, sur la mer Baltique. À l’heure actuelle, il n’est pas du tout certain que des armes nucléaires y soient déjà stockées. Aujourd’hui encore, rien n’indique la présence d’une telle installation, et le délai fixé en juin semble quand même fort proche. « J’ai un peu cherché des bases qui pourraient être utilisées, mais je ne vois aucune indication que des installations de stockage d’armes nucléaires soient construites quelque part », a déclaré Hans Kristensen, directeur du projet d’information sur le nucléaire de la Federation of American Scientists, cité par The Guardian.
- En outre, certains affirment qu’il s’agit d’une politique purement symbolique : des armes nucléaires dans les mains du Belarus pourraient viser exactement les mêmes cibles que depuis la Russie elle-même. Par ailleurs, le Belarus est déjà impliqué dans la guerre : lors de l’invasion de février dernier, des soldats russes ont envahi l’Ukraine à partir du territoire de Minsk. Le stationnement d’armes nucléaires est un signe que les deux pays sont inextricablement liés, le régime biélorusse n’étant guère plus qu’une marionnette de Poutine.
Le prétexte : Les Britanniques envoient à l’Ukraine des munitions pour leurs chars qui contiennent de l’uranium appauvri.
- La semaine dernière, on a appris que les Britanniques n’enverraient pas de chars Challenger 2 en Ukraine sans munitions, y compris des obus à pointe d’uranium appauvri. Il s’agit d’un métal très dense, qui peut causer beaucoup plus de dégâts à l’impact qu’on obus perforant classique.
- Contrairement au tungstène, un métal de densité similaire, l’uranium appauvri a la propriété de devenir plus tranchant encore sous l’effet de la pression ou de l’impact.
- Après que la nouvelle a été rendue publique, Moscou a réagi de manière virulente. « La Russie devrait réagir de manière appropriée. L’Occident collectif commence déjà à utiliser des armes à composante nucléaire », a répondu M. Poutine. On s’attendait à ce que la Russie réagisse en mettant en avant son arsenal nucléaire, ce qui s’avère être le cas.
- Le Royaume-Uni avait d’ailleurs rétorqué : « L’armée britannique utilise de l’uranium appauvri dans les obus perforants depuis des décennies. Il s’agit d’un composant standard qui n’a rien à voir avec les armes nucléaires. La Russie le sait, mais elle tente activement de répandre la désinformation ». Les informations sur les armes nucléaires russes ont également été accueillies avec désapprobation, mais l’Occident n’a pas été vraiment impressionné par ce nouveau geste menaçant.
De l’uranium appauvri ? Les munitions britanniques ne sont pas exceptionnelles : l’uranium appauvri est utilisé dans le monde entier pour fabriquer des munitions.
- L’uranium appauvri est l’un des métaux les plus denses au monde. Il a à peu près la même densité que le tungstène ou l’or, bien que ce dernier soit un peu trop cher pour être utilisé dans les chars ou les munitions. En raison de sa densité, l’uranium appauvri est utilisé dans les blindages, notamment dans les chars M1 Abrams.
- Et l’uranium appauvri est également utilisé dans les obus destinés à percer des blindages. En raison de sa lourdeur, combinée à sa vitesse de tir, un projectile en uranium appauvri est capable de faire beaucoup de dégâts. De plus, elle a immédiatement la propriété, à l’impact, de s’aiguiser. Si l’on ajoute à cela sa densité et sa vitesse de tir, les blindés ennemis n’ont aucune chance.
L’uranium appauvri est donc utilisé dans les munitions des chars modernes. Il en existe différents types :
- Les obus-flèches en sont un exemple : « Ils pèsent environ cinq kilogrammes. Il s’agit en fait d’une flèche, avec une pointe acérée et des ailettes à l’arrière. La flèche est lancée à une vitesse de 1.800 mètres par seconde et contient donc beaucoup d’énergie, ce qui la rend capable d’aller percer le blindage du char ennemi », précise le colonel Johan Gallant, professeur de systèmes d’armes et de balistique à l’École royale militaire.
- D’autre part, il existe des charges creuses ; elles se composent d’un obus contenant un explosif et d’un cône métallique inversé par rapport au projectile. Lors de l’impact, l’explosif fait son œuvre et le cône métallique (qui peut être fait d’uranium appauvri) fond, s’effondre et se transforme en une longue flèche acérée de métal en fusion.
Les conséquences : Il n’est pas question d’alléger les sanctions contre le Belarus, comme cela a été suggéré la semaine dernière.
- Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a également été invité au sommet de l’UE à Bruxelles la semaine dernière. Il y a appelé à une solution aux risques de pénuries alimentaires de par le monde, et à un assouplissement des sanctions imposées au Belarus. Guterres a notamment déclaré que les sanctions contre l’industrie de la potasse devaient être réévaluées. La potasse est une minerai riche en potassium, qui peut être utilisé comme engrais.
- Le Belarus est l’un des plus grands exportateurs de potasse. Ou du moins il l’était jusqu’à l’été 2021, quand le régime de Minsk a fait intercepter un vol Ryanair en lançant une fausse alerte à la bombe afin d’arrêter le journaliste et activiste Roman Protasevich qui se trouvait à bord. Cet incident a incité l’Occident à imposer de fortes sanctions au Belarus, et donc à son industrie de la potasse. Ses exportations d’engrais ont chuté de 70 %.
- Les appels de M. Guterres ont été entendus, mais ils semblent désormais voués à la poubelle. Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, a même fait allusion à de nouvelles sanctions : « La réception par le Belarus d’armes nucléaires russes constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité de l’Europe. Le Belarus peut encore s’y opposer, c’est son choix. L’UE est prête à prendre de nouvelles sanctions », a tweeté l’Espagnol.
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Objectif : 400.000 nouveaux soldats. La Russie change de méthode et lance une grande campagne de recrutement
Dans l’actualité : le gouvernement russe veut recruter 400.000 soldats supplémentaires cette année pour nourrir sa guerre, et tente d’attirer des engagés volontaires plutôt que de mobiliser de force, de peur de provoquer de nouveaux troubles dans le pays.
Éviter une nouvelle mobilisation désastreuse
- Le ministère russe de la Défense prévoit de lancer cette campagne de recrutement de grande ampleur le 1er avril prochain.
- Les fonctionnaires régionaux ont reçu des quotas de recrutement et convoquent les volontaires potentiels pour qu’ils se présentent aux commissions de recrutement, où ils sont invités à s’engager, selon les sources de Bloomberg.
- Ces nouveaux engagés seront donc, techniquement, des volontaires et non des conscrits. Une manière de contourner l’interdiction (théorique) de déployer des conscrits hors du territoire national tant que celui-ci n’est pas officiellement en guerre.
- On peut douter de la motivation de ces volontaires. Si la Russie n’hésite pas à faire miroiter prestige et salaire avantageux aux soldats potentiels, des cas de conscrits victimes de pression pour signer des papiers d’engagements nous sont parvenus, et ce, depuis le début de la guerre.
- Une manière de maintenir sur pied le récit de « l’opération militaire spéciale » auprès de la population civile, bien que la rhétorique du régime vire de plus en plus vers l’évocation d’une « lutte pour la survie » de l’État russe face à l’Occident.
- La mobilisation « partielle » décrétée en septembre dernier, qui devait traîner 200.000 Russes sous les drapeaux, est très mal passée auprès de la population, pour qui le conflit est devenu tout d’un coup beaucoup plus concret. Des dizaines de milliers de mobilisables ont fui le pays, tandis que les cas d’automutilation, voire les affrontements avec les forces de l’ordre, se sont multipliés. Et là, le Kremlin en veut deux fois plus, même si ce nombre s’étalera sur un an. Dans un pays déjà saigné de sa jeunesse, cela semble aussi peu réaliste que dramatique.
- Une très mauvaise presse que Poutine veut éviter de réitérer, alors que la guerre n’avance pas et que les élections approchent. Il n’est officiellement pas candidat à sa propre réélection, mais personne ne semble vraiment dupe.
L’initiative va encore changer de main
Sur le front : une offensive d’hiver qui s’est enlisée, et des Ukrainiens qui préparent quelque chose.
- La Russie a passé tout l’hiver à mettre la pression sur les Ukrainiens, en particulier à Bakhmout. Mais la ville, ou ce qu’il en reste, n’est jamais tombée malgré les efforts des mercenaires de Wagner, qui accuseraient des pertes très lourdes.
- L’armée russe manque d’hommes, mais aussi de matériel lourd : on a récemment vu sortir des réserves de nombreux chars T-54 et T-55, des engins de la première phase de la guerre froide, au mieux obsolètes, bien qu’ils puissent encore faire masse dans les rangs ou constituer une réserve mobile. Pendant ce temps, l’Ukraine reçoit des Leopard bien plus modernes.
- L’Ukraine semble avoir pu se constituer une réserve avec des unités mises au repos, ou de retour de formation. Des divisions fraîches qui pourraient peser sur le front quand elles entreront en action. Les Russes s’en doutent, et s’en inquiètent. Si leur front est plus solide que lors de la grande contre-offensive ukrainienne de juin dernier, l’initiative va visiblement encore changer de camp. Et l’armée russe n’a pas vraiment profité de son tour à avoir les dés en main.
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Benjamin Netanyahu limoge son ministre de la défense hier, un jour après que Yoav Gallant ait appelé à un gel de la réforme prévue du système judiciaire israélien. Ce limogeage déclenche une nouvelle vague de protestations. Deux membres importants du Likoud, le parti de Netanyahou, déclarent que même si une pause serait préférable, ils prévoient de soutenir le dernier projet de loi lorsqu’il sera soumis à un vote qui devrait avoir lieu cette semaine.
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Anvers reste la capitale européenne de la consommation de cocaïne, Bruxelles ne fait pas beaucoup mieux
Dans l’actu : Anvers en tête du classement européen de la consommation de cocaïne.
- Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), Anvers est la ville européenne où l’on consomme le plus de cocaïne.
- Bruxelles ne fait pas beaucoup mieux : elle est quatrième.
Le détail : x2 en deux ans.
- En 2022, à Anvers, il y a eu, chaque jour, 2.381 milligrammes de cocaïne consommés pour 1.000 habitants. C’est le plus haut taux d’Europe.
- Ce chiffre a doublé sur les deux dernières années, note l’OEDT.
- Anvers occupe la première place chaque année depuis 2019.
- La ville espagnole de Taragone (1.611) et la capitale néerlandaise Amsterdam (1.142) complètent ce podium peu enviable.
- Bruxelles se retrouve juste derrière, avec 985 milligrammes de cocaïne consommés chaque jour pour 1.000 habitants.
- Trois villes suisses (Zurich, Bâle et Genève, dans cet ordre) suivent la capitale belge. Lérida, Lisbonne et Valence complètent le top 10.
Des données très fiables
Les explications : c’est de la cocaïne consommée, à coup sûr.
- Depuis 2011, l’OEDT analyse les eaux usées d’une grosse centaine de villes européennes afin d’y déceler les résidus de drogue.
- « Nous sommes sûrs à 100% que les valeurs sont liées à l’utilisation et non au déversement, par exemple, d’un trafiquant de drogue ou autre », a assuré auprès de Politico João Matias, analyste scientifique de l’OEDT et responsable des travaux sur les eaux usées.
- Les analyses sont fiables car les chercheurs étudient en fait les métabolites, qui sont les produits organiques que l’on génère après que le corps a décomposé une certaine substance. Les résidus de cocaïne (et des autres drogues étudiées) concernent donc bien la consommation.
- Les seules limites à l’étude sont liées au fait que la drogue peut être plus ou moins pure en fonction des villes, ou que certains consommateurs en consomment dans de plus ou moins grandes proportions.
Quelques autres chiffres : tout augmente, partout.
- Globalement, la consommation de drogues est en hausse partout en Europe.
- La drogue la plus consommée sur le Vieux Continent reste le cannabis, avec Genève comme « capitale ». Les chiffres d’Anvers et de Bruxelles ne sont pas disponibles.
- On notera enfin une véritable explosion de la consommation d’amphétamines dans les deux villes belges, avec une augmentation de 25% sur un an à Anvers et de 60% à Bruxelles.
- Les données détaillées sont disponibles ici.
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