Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Mardi 28 Mars 2023
Il semble bien que la poussière financière retombe doucement sur Wall Street et cela est plutôt rassurant. En revanche, du côté du marché obligataire, d’ordinaire si calme et mesuré, cela reste très tendu. Voyez l’indice MOVE, le pendant obligataire du VIX, qui traite à 173 points soit à son plus haut niveau de tous les temps, crise de 2008 mise à part. Il est ardu d’apporter une explication rationnelle à ce phénomène, en revanche tant que ce marché ne se stabilisera pas, on peut s’attendre à des répliques sur le marché des actions, qui dépend tellement des taux. Peut-être que ce comportement quasi épileptique des titres à revenus fixes est lié aux changements de prévisions incessants des Fed Funds. Jamais vu un tel pataquès à ce niveau, on change d’avis comme de chemise quant au prochain mouvement de la Fed. Ce matin, on se croirait presque à Las Vegas. Le marché prévoit précisément 50% de probabilités d’une hausse de 25 points de base lors de la prochaine réunion de la Fed le 3 mai. Hier matin les participants étaient unanimes, 100% de probabilités étaient pricées que la Réserve Fédérale allait couper ses taux de 25 points de base le 26 juillet, ce matin on est à 69%.
Résumons, le sentiment du marché reste extrêmement négatif, surtout celui des petits porteurs (ce que les esprits taquins/contrariants aiment à considérer comme un bon signe), le marché des actions est apparemment en train de retrouver son calme tandis que son grand frère obligataire semble perdu dans la traduction de taux d’intérêts qui vont aller quelque part, mais où donc punaise? Plus grand monde ne parle de la Chine dans les salles de marchés, le conflit en Ukraine est également aux abonnés absents, tout comme les résultats de sociétés, qui s’inviteront à la table de la réflexion générale très bientôt, et finalement on ignore superbement les statistiques macro-économiques dans les salles de marchés depuis le début de la crise de confiance dans le secteur bancaire, mais quelque chose me dit que ce dernier point va rapidement redevenir d’actualité.
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Ce mardi est marqué par l’annonce choc sur de potentielles fraudes fiscales de banques françaises. En effet, le PNF (Parquet National Financier) a déclaré que des perquisitions ont été effectuées dans le cadre de cinq enquêtes préliminaires ouvertes en décembre 2021. Ces enquêtes concernent des accusations de blanchiment aggravé de fraude fiscale et touchent la Société Générale, BNP Paribas, Exane, Natixis et HSBC.
La fraude implique un actionnaire étranger d’une société cotée en France qui, avant la date de versement du dividende, transfère temporairement les titres qu’il possède à une banque française. Cette manœuvre vise à éviter le paiement de la retenue à la source appliquée sur le versement du dividende. Au fixing, Société Générale enregistre une baisse d’1,17%.
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Maintenant, les Banques européennes sont confrontés à la même chose que les petites banques américaines, la hausse des taux envoyant de l’argent des dépôts vers les fonds monétaires, mais la hausse des taux les a laissés avec des trous dans leurs bilans. La Fed a soutenu les banques américaines, la BCE le fera-t-elle ? La BCE le peut-elle ?
“Les déposants ont retiré 214 milliards d’euros des banques de la zone euro au cours des cinq derniers mois, les sorties atteignant un niveau record en février, selon les données publiées lundi par la Banque centrale européenne. La chute des dépôts bancaires de la zone euro, qui a commencé quelques mois après que la BCE a commencé à relever les taux d’intérêt l’été dernier, marque un renversement par rapport aux importantes sommes d’argent qui affluaient dans les banques, en particulier depuis la pandémie. Les récentes sorties de fonds indiquent que les banques avaient du mal à attirer et à retenir les déposants avant même les turbulences de ce mois-ci dans le secteur bancaire, qui ont provoqué l’effondrement de trois prêteurs américains et poussé le Credit Suisse dans les bras d’UBS. En février, la baisse s’est accélérée, les déposants ayant réduit leurs avoirs dans les banques de la zone euro de 71,4 milliards d’euros, soit la plus forte réduction depuis le début des enregistrements en 1997. Les dépôts des ménages ont chuté de 20,6 milliards d’euros, la plus forte baisse depuis le début de la collecte des données en 2003. .”
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L’euro-dollar n’est PAS une réponse du marché libre à la Fed. Il est indexé sur le taux manipulé, le LIBOR (heureusement celui ci se termine le 30 juin) par 18 banques du panel de la City de Londres pour les intérêts mondialistes. Son remplaçant, SOFR, est garanti/basé sur l’activité RÉELLE du marché aux États-Unis. Qui en profite ?
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Le patron de la Banque saoudienne, actionnaire du Crédit Suisse, qui avait mis le feu aux poudres et fait chuter le cours de l’action en déclarant que l’Arabie Saoudite refusait de mettre au pot pour soutenir le Crédit Suisse, a été viré.
Il faut dire qu’il a fait perdre l’argent investi dans le Crédit Suisse il y a seulement quelques mois.
Ammar al Khudairy, président de la Saudi National Bank, démissionne « pour des raisons personnelles ».
Pourquoi est-ce important ?
La Banque Nationale saoudienne était le principal actionnaire de Credit Suisse. Al Khudairy a involontairement précipité la chute du géant bancaire suisse par une déclaration malheureuse.
En clair : Al Khudairy a déclaré à l’agence de presse Bloomberg, avec un peu trop d’insistance, que la Banque nationale saoudienne (SNB) n’injecterait plus de nouveau capital dans Credit Suisse.
- La banque suisse n’en avait pas du tout besoin, selon le raisonnement d’Al Khudairy. De plus, la participation de la SNB aurait dépassé un seuil pour des règles supplémentaires.
- Mais ce qui devait être considéré comme un signe de confiance a paradoxalement accru la méfiance envers Credit Suisse sur les marchés financiers.
- La banque suisse a finalement dû être sauvée par son homologue UBS, ce qui a entraîné de lourdes pertes pour les actionnaires de Credit Suisse, comme la SNB.
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France: près de 3 000 mds d’euros de dettes, 111,6% du PIB et un taux de prélèvements obligatoires encore en hausse à 45,3 % après 44,3 % en 2021.
Des Finances publiques ont bénficié si on ose dire de la forte hausse des prix . Elle a gonflé le GDP nominal et donc les recettes fiscales.
Du côté des recettes, ces dernières ont progressé de 7,3% à 95,7 milliards d’euros, après une hausse de 8,4% en 2021. Les impôts (avant déduction des crédits d’impôt) ont crû de 7,9 % (+59,6 Md€) après +6,7 % en 2021 :les recettes de TVA ont progressé de 8,1 % (soit +14,9 Md€) après +14,4 %, notamment en raison de l’accélération des prix à la consommation et aussi de la progression en volume de la consommation des ménages, note l’Insee.
Les impôts sur la production ont rebondi pour leur part de 9,8 % (+10,7 Md€) après la baisse de 6,7 % en 2021 qui était due aux mesures de réduction d’impôt du plan de relance.
Forte progression des recettes fiscales
Du côté des impôts courants sur le revenu des ménages et des entreprises, ainsi que sur le patrimoine, ceux-ci ont fortement progressé : +10,5 % en 2022 (+33,9 Md€), après +6,1 %, portés notamment par le bénéfice fiscal des entreprises et le dynamisme de la masse salariale, et malgré la baisse du taux d’impôt sur les sociétés.
Ces hausses de recettes d’impôt ont été en partie contrebalancées par la suppression de la contribution à l’audiovisuel public et la poursuite de la baisse de la taxe d’habitation. Par ailleurs, la taxe intérieure sur la consommation d’électricité (TICFE) a fortement diminué avec la mise en œuvre du bouclier tarifaire (-7,1 Md€).
Les recettes de cotisations sociales effectives ont augmenté de nouveau, à +6,5 % soit +24,2 Md€ après +7,5 % en 2021, profitant du dynamisme de la masse salariale (+8,1 %). Le taux de prélèvements obligatoires a augmenté à 45,3 % après 44,3 % en 2021.
+5% pour les dépenses de fonctionnement
Les dépenses ont en parallèle progressé à un rythme similaire à celui de 2021 : +4,0 %, soit une augmentation de 58,6 Md€. En proportion du PIB, les dépenses ont continué de reculer, représentant 58,1 % du PIB en 2022, après 59,1 % en 2021 et 61,3 % en 2020, mais restant toutefois très supérieur à leur niveau de 2019.
Les dépenses de fonctionnement, à +5,0 % en 2022, après +4,4 % en 2021, ont accéléré avec la hausse des rémunérations (+13,6 Md€ après +9,9 Md€ en 2021), conséquence de la revalorisation du point d’indice dans la fonction publique au 1er juillet 2022, de la hausse du minimum de traitement au niveau du Smic, et de l’augmentation de la garantie individuelle du pouvoir d’achat. Les consommations intermédiaires ont aussi progressé (+8,4 Md€ après +8,3 Md€ en 2021), sous l’effet de l’augmentation des prix de l’énergie.
Progression stable des dépenses de prestations sociales
Les prestations sociales ont progressé pratiquement au même rythme qu’en 2021 (+1,1 %), soit une augmentation de 7,5 Md€. Les prestations en nature ont ralenti (+1,4 %, soit +2,3 Md€), après un fort rebond en 2021 (+13,8 %) qui était lié à la reprise des soins et aux campagnes de vaccination et de dépistage pendant l’épidémie, tandis que les prestations en espèces ont rebondi (+1,0 %, soit +5,2 Md€, après -2,1 % en 2021), avec la revalorisation anticipée au 1er juillet des pensions de retraite (+15,3 Md€) et des prestations de solidarité (RSA, prime d’activité, allocation adulte handicapé), ainsi que la progression des arrêts maladie (+2,0 Md€). À l’inverse, les prestations d’activité partielle et d’allocation chômage se sont de nouveau contractées (-14,4 Md€).
Les subventions et autres transferts ont aussi ralenti à +1,5 % (soit +3,3 Md€), après +9,5 % en 2021. Les dépenses pour soutenir les ménages et les entreprises face aux prix élevés de l’énergie se sont substituées aux dépenses de soutien aux entreprises liées à la crise sanitaire.
Les aides versées aux entreprises, notamment via le fonds de solidarité, ont fortement reculé en 2022 (-25,9 Md€), baisse cependant compensée par une forte augmentation des dépenses pour soutenir les ménages et les entreprises face aux prix élevés de l’énergie (boucliers tarifaires électricité et gaz, remise carburant, aide au paiement des factures d’énergie pour les entreprises, pour un total en subvention de 26,2 Md€). Enfin, la contribution de la France au budget de l’Union européenne s’est repliée (-2,2 Md€), et les dépenses d’aides à l’investissement ont augmenté +8,1 %, notamment avec les dépenses du plan de relance, et des programmes de France 2030.
Dette brute en baisse, dette nette en hausse
La dette des administrations publiques au sens de Maastricht a ainsi atteint 111,6 % du PIB fin 2022 pour atteindre 2.950 milliards d’euros, après 112,9 % fin 2021 à 2.823,7 milliards d’euros (Le PIB en valeur ayant augmenté plus que la dette en 2021 et en 2022). En net, toutefois, la dette s’est accru de 161,1 Md€ à 2670,9 Md€ (101% du PIB) en raison de la trésorerie des administrations publiques (-33,6 Md€) et de ventes nettes de titres (-1,4 Md€).
L’augmentation de la dette publique en 2022 a résulté essentiellement de la hausse de la contribution de l’État (+132,1 Md€), qui s’est endetté en émettant des obligations de long terme (+140,2 Md€, net des remboursements) alors que l’encours de ses titres de court terme a de nouveau reculé (-6,9 Md€).
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France : Le coût de la charge de la dette publique s’envole, selon les dernières données de l’Insee pour 2022, porté par l’effet de l’inflation sur le compartiment OATi et OAT€i.
Il en résulte une charge des intérêts de dette publique qui atteint de 53,2 milliards d’euros. Un pic qui n’avait pas été dépassé depuis 2008, 2011 et 2012.
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Walt Disney lance la première phase de son plan de licenciement, portant sur 7000 suppressions de postes, en supprimant au passage sa division métavers.
La première salve des quelque 7.000 licenciements prévus par Disney a démarré. Et parmi les premiers malchanceux, on trouve les employés en charge du développement de la stratégie métavers. L’annihilation de l’équipe en dit long sur la vision de Disney sur la question.
L’actualité : Disney a enterré son projet de métavers, mettant par la même occasion à la porte une cinquantaine d’employés, rapporte le Wall Street Journal.
Le contexte : outre le fait que le groupe de divertissement américain cherche à réduire les coûts « nécessaires pour créer une approche plus efficace, coordonnée et rationalisée de [ses] activités », l’engouement vis-à-vis du métavers semble quelque peu s’être effondré ces derniers mois.
- Alors qu’il y a un an, le monde virtuel était partout, que ce soit dans la presse ou dans les présentations et prises de paroles des géants de la tech, aujourd’hui, les allusions au métavers se font rares.
- Même Meta – qui a tout de même changé de nom pour incarner sa nouvelle orientation – n’en parle presque plus.
- Il semblerait que l’intérêt pour ce qui devait révolutionner Internet, ainsi que les interactions sociales en ligne, s’est évaporé. Désormais, la nouvelle coqueluche, c’est l’intelligence artificielle générative.
Le détail : les quelque 50 membres de l’équipe se retrouvent sans emploi, à l’exception de Mike White, ancien directeur des produits de consommation de Disney, qui dirigeait l’équipe.
- Son nouveau rôle au sein de l’entreprise n’a toutefois pas encore été précisé.
Zoom arrière : en février 2022, Disney annonçait la création d’une nouvelle unité de « narration et expérience consommateur de nouvelle génération ».
- Son objectif était de concevoir des histoires interactives basées sur de nouvelles technologies, dans lesquelles le métavers aurait occupé une grande place.
- Sur le papier, les promesses étaient alléchantes. Il était en effet question d’applications dans les attractions de parcs à thème, ainsi que de nouvelles expériences de consommation. Sauf que dans les faits, les plans de la stratégie de Disney en matière de métavers étaient restés assez sommaires.
Aujourd’hui : la (trop) lente croissance de la popularité du métavers a sans doute fortement joué dans la décision de Disney, en plus des difficultés auxquelles la firme aux grandes oreilles doit faire face. Il est vrai que le métavers a encore du mal à convaincre.
- On pourrait se demander si les gens de la tech ne se sont pas emballés trop vite et ont misé aveuglément sur un concept dont les limites n’ont pas encore été totalement définies, mais surtout sur une expérience pour laquelle les consommateurs ne sont tout simplement pas encore prêts.
À l’avenir : rien ne dit que Disney ne retentera pas l’expérience, lorsque le contexte économique sera plus favorable et que le concept aura déjà véritablement séduit les consommateurs.
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Elon Musk booste sa stratégie lucrative pour Twitter Blue : seuls les abonnés payants auront désormais accès à ces fonctions cruciales
Dans l’actu : À partir du 15 avril, seuls les abonnés vérifiés qui paient pour la fonction Twitter Blue et sa coche officielle auront accès à certaines fonctionnalités, a fait savoir Elon Musk sur le réseau social.
- Eux seuls pourront désormais voter dans les sondages sur le réseau social.
- Tous les abonnés non payants sont donc mis sur le carreau.
- Ils n’auront plus voix aux sondages, et auront beaucoup moins de chances de voir leurs tweets aimés ou retweetés.
- En outre, les « anciens » utilisateurs qui avaient acquis la fameuse marque bleue avant l’entrée en fonction d’Elon Musk à la tête de Twitter, verront petit à petit ce petit logo disparaître.
Pourquoi : Elon Musk affirme que la fonction payante est nécessaire pour lutter contre les « bots », la hantise du milliardaire.
« Ces changements étaient le seul moyen réaliste de lutter contre la prise de contrôle par des essaims de robots d’intelligence artificielle avancée. Sinon, c’est une bataille perdue d’avance. Le vote dans les sondages nécessitera une vérification pour la même raison. »
- Dans un post précédent, Musk avait déjà déclaré que la vérification payante augmentait considérablement le coût de l’utilisation des bots et facilitait donc leur identification.
- Il vend d’ailleurs l’abonnement payant comme le seul vrai moyen de sécuriser son compte Twitter, une pratique aux airs quelque peu mafieux.
Les critiques fusent sur Twitter
Entre les lignes : Elon Musk espère en réalité attirer davantage d’utilisateurs vers son abonnement à 7 dollars le mois.
- Une façon d’engranger plus de revenus, alors que le milliardaire estime que l’entreprise ne vaut pas plus de 20 milliards de dollars, après l’avoir rachetée pour 44 milliards de dollars.
Et maintenant ? : Est-ce que ces nouvelles restrictions pour les abonnés non payants provoqueront leur départ de Twitter, au profit d’autres plateformes ? Elon Musk joue à un jeu dangereux depuis son arrivée à la tête de l’entreprise. Alors qu’il militait pour plus de « liberté d’expression », le milliardaire semble prendre une porte opposée, avec la recherche du profit à tout prix. Cela pourrait bien impacter la réputation et la durabilité à long terme de l’entreprise, tout en faisant fuir les utilisateurs blasés par ces pratiques commerciales qu’ils pourraient juger injustes.
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La valeur des voitures Tesla se dégrade plus vite que les modèles concurrents
Dans l’actu : une étude de Cap HPI, une agence de tarification industrielle, sur la valeur des Tesla.
- La valeur d’une Model 3 achetée en janvier perdra 46% de sa valeur en janvier 2024, révèle Cap HPI, relayé par le Financial Times.
- La différence est saisissante par rapport à l’année dernière : entre janvier 2021 et 2022, la même voiture n’avait perdu que 4% de sa valeur en 12 mois.
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La FDIC ouvre des enquêtes sur la conduite du management dans les faillites de SVB Financial et Signature Bank.
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Berkshire Hathaway monte à 23,6% d’Occidental Petroleum.
L’action OXY a chuté de près de 20% par rapport à son niveau le plus élevé, mais Buffett ne s’est pas laissé décourager par les mouvements à court terme du marché et a continué à renforcer sa position.
Au cours de l’année écoulée, Buffett a acquis une part de plus en plus importante d’OXY, atteignant une participation de 23% d’une valeur de 12,5 milliards de dollars au 21 mars 2023. Il détient également des warrants, qui lui donnent le droit d’acheter des actions à l’avenir, ce qui équivaut à une participation supplémentaire de 9 %, ainsi que des actions privilégiées d’une valeur de 10 milliards de dollars, qui génèrent des millions de dollars de dividendes trimestriels.
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Saudi Aramco conclut des accords gigantesques avec des raffineurs chinois : coup dur pour Moscou ?
Dans l’actu : des deals conclus entre Saudi Aramco et des entreprises chinoises.
- Ce lundi, le groupe pétrolier saoudien a annoncé avoir conclu un accord avec Rongsheng Petrochemical. Il achète 10% des parts pour 3,6 milliards de dollars, rapporte le Financial Times. L’accord concerne aussi des livraisons de pétrole : 480.000 barils par jours sont à la clé. Ils seront livrés directement à la plus grande raffinerie de Chine.
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Binance et CZ poursuivies par la CFTC pour des violations réglementaires.
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Amazon commence à avertir ses clients qui retournent fréquemment des articles, selon The Information.
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L’UE veut finalement limiter les importations de GNL russe
Dans l’actu : les ministres européens de l’Énergie veulent permettre aux États membres d’empêcher les exportateurs russes de réserver des capacités d’infrastructure pour le GNL. C’est ce que rapporte Bloomberg, qui a pu avoir accès à des documents.
- Il n’existe actuellement aucun mécanisme permettant de limiter les importations de GNL. Bien que les importations par gazoduc aient fortement diminué, l’UE importe plus de GNL russe que jamais. Petite note : la quantité totale de gaz naturel qu’elle importe a fortement diminué.
- La nouvelle mesure devrait permettre aux pays de réduire les importations de GNL russe, sans avoir à introduire de nouvelles sanctions européennes. Toutefois, les États membres devront encore consulter les autres pays de l’UE et la Commission européenne.
- La proposition sera examinée aujourd’hui lors d’une réunion des ministres de l’Énergie. Le Parlement européen devra ensuite l’approuver.
Pas d’embargo, comme pour le pétrole
À noter : De nombreux pays de l’UE réclament depuis longtemps des mesures visant à limiter les importations de GNL russe.
- Kadri Simson, commissaire européenne chargée de l’Énergie, a demandé au début du mois de mars l’arrêt des importations de GNL russe. Elle souhaite également que les entreprises ne renouvellent pas leurs contrats à long terme après l’expiration des contrats en cours.
- L’Espagne, premier importateur de GNL russe en Europe, a également demandé aux entreprises de ne pas signer de nouveaux contrats.
- Jusqu’à présent, aucune mesure européenne n’a été prise pour mettre un terme aux importations de GNL. Pour le pétrole, en revanche, il y en a. L’UE a mis en place un embargo sur le pétrole brut en décembre dernier et un embargo sur les produits pétroliers en février.
- En revanche, il existe un plafond de prix européen pour le gaz naturel. En décembre dernier, il a été fixé à 180 euros par mégawattheure (MWh). Il est intéressant de noter que depuis l’introduction de ce plafond, le prix du gaz naturel n’a jamais approché les 180 euros par MWh. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le prix TTF, le prix de référence dans notre région, est de 41,41 euros par MWh.
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La dette, nouvelle arme de la Chine : comment bâtir un nouveau système mondial de prêts opaques à l’international
240 milliards pour 22 débiteurs
Dans l’actualité : Plutôt que d’investir massivement dans l’infrastructure d’autres pays afin de consolider sa place de grande puissance économique, la Chine s’est lancée dans les prêts de sauvetage (rescue loans), accordés à ces mêmes pays.
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Benjamin Netanyahu reporte un projet controversé de réforme du système judiciaire israélien et déclare qu’il chercherait à négocier un compromis avec ses opposants. Mais le Premier ministre israélien ajoute qu’il y aurait un rééquilibrage des pouvoirs entre la Haute Cour et le pouvoir législatif, d’une manière ou d’une autre, ce qui laisse présager d’autres bouleversements à venir.
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Des ventes d’armes qui battent tous les records pour la Turquie : comment devenir un acteur incontournable du secteur en seulement 20 ans
4,4 milliards de bénéfice
Dans l’actualité : des recettes record pour les exportations d’armes en Turquie, qui ont représenté un marché de 4,4 milliards de dollars en 2022. Et le gouvernement espère monter jusqu’à 6 milliards en 2023.
- Les exportations représentent donc presque la moitié des 10 milliards de dollars que pèse le chiffre d’affaires des industries de défense du pays, selon le gouvernement turc.
- Bien sûr, la guerre en Ukraine représente une vitrine de choix pour les marchands d’armes, et les Turcs ont bénéficié d’un bon coup de pub avec l’usage immodéré des drones d’attaque Bayraktar par les Ukrainiens durant la première phase de l’invasion.
- Mais ces recettes augmentent régulièrement depuis quelques années, souligne CNBC : entre 2020 et 2021, elles avaient déjà bénéficié d’une croissance de 42%.
L’enjeu : comment devenir un acteur incontournable de la géopolitique régionale. La croissance de l’industrie de l’armement en Turquie remonte au début des années 2000, et elle s’accélère depuis l’arrivée au poste de président de Recep Tayyip Erdoğan en 2007. Celui-ci veut faire de la Turquie un pays qui compte au sein de l’OTAN, mais qui défend aussi son propre agenda, au croisement entre l’Europe, le Proche et le Moyen-Orient, ainsi que le Caucase. Et cet objectif passe aussi par la capacité à vendre des armes.
Nostalgie ottomane et panturquisme
- L’objectif d’Erdogan est d’abord d’apparaître comme un leader capable de faire de la Turquie un pays influent et prospère – il en va de sa réélection.
- Mais il cherche aussi à lui créer une sphère d’influence, motivée par deux idéologies en apparence contradictoires : une certaine nostalgie ottomane d’abord, et le panturquisme ensuite.
- La première vise à restaurer une certaine influence le long du bassin méditerranéen, en influençant les différentes factions qui se disputent la Libye, par exemple. L’aspect religieux y est primordial.
- La seconde passe par renforcer la coopération avec d’autres pays de langue et/ou de culture turque dans le Caucase et en Asie centrale. C’est le cas par exemple avec l’Azerbaïdjan, qui est en plus en guerre larvée avec l’Arménie.
- Dans les deux cas, pouvoir compter sur un arsenal national est un gros plus. Et Ankara vise gros, avec son propre avion de chasse en développement, qui devrait faire son entrée dans l’armée turque à partir de 2028.
- Autre avantage à construire ses propres armes : on ne dépend pas de celles d’alliés avec qui les relations sont tendues. La Turquie a ainsi été exclue du programme de test du fameux F-35 américain pour avoir acheté à la Russie des systèmes de défense antiaérienne. Dans l’alliance, Erdogan sait qu’on a besoin de lui face à un Kremlin hostile, et il joue souvent avec les bornes des autres pays, ou d’ailleurs des candidats à l’OTAN.
« Les ventes d’armes et de technologies, en particulier de drones, ont aidé la Turquie à améliorer ses relations, en particulier avec des États comme le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Turkménistan et l’Azerbaïdjan, et même à établir de nouveaux liens avec divers autres pays comme la Pologne, l’Arabie saoudite et la Tunisie. »
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« Homère est nouveau ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui »
Homère est nouveau ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui.
Charles Péguy – Pensées (1873-1914)
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