Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Jeudi 30 Mars 2023
Au cours des 2 dernières semaines : 1. L’Arabie saoudite envisage d’accepter le yuan chinois pour les ventes de pétrole 2. La Chine et la France concluent leur premier commerce de GNL en utilisant le yuan 3. La Russie envisage d’utiliser le yuan chinois comme monnaie de réserve 4. L’Arabie saoudite s’associe à la Chine pour construire une raffinerie pour 83,7 milliards de yuan chinois (12,2 milliards de dollars) 5. La Chine et le Brésil conviennent d’utiliser le yuan chinois dans les transactions transfrontalières Le pourcentage des réserves mondiales en dollars américains est passé de 72 % en 1999 à 59 % aujourd’hui. La domination du dollar américain diminue-t-elle ?
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Grande première : la Chine paye une livraison de GNL en yuans
Dans l’actu : une livraison de gaz naturel liquéfié, du Qatar à la Chine.
- Il s’agit d’un accord de livraison entre la Chinese national oil company (CNOOC) et Total Energies. Il a été conclu sur la plateforme d’échange de gaz et de pétrole de Shanghai, ce mardi, rapporte Reuters.
- Dans l’accord : la livraison de 65.000 tonnes de GNL depuis le Qatar, vers la Chine.
- Selon cette plateforme d’échange, c’est la première transaction pour une livraison de GNL réglée en yuans.
- Le montant n’a cependant pas été communiqué.
Bientôt du pétrole en yuans ?
L’essentiel : un précédent important.
- En décembre de l’année dernière, le président chinois Xi Jinping, en visite dans les pays du Golfe, a indiqué que la bourse prendrait bientôt le yuan comme monnaie d’échange.
- « La Chine continuera d’importer de grandes quantités de pétrole brut des pays du Golfe, augmentera ses importations de gaz naturel liquéfié, renforcera sa coopération dans le développement du pétrole et du gaz en amont, les services d’ingénierie, le stockage, le transport et le raffinage, et utilisera pleinement la Bourse nationale du pétrole et du gaz de Shanghai comme plateforme pour le règlement en yuans des échanges de pétrole et de gaz », laissait-il entendre.
- C’est désormais chose faite, pour le GNL en tout cas. Pour le pétrole, c’est en discussion depuis un bout de temps, notamment avec l’Arabie Saoudite. Mais ce contrat de gaz libellé en yuans pourrait désormais ouvrir la voie à des achats de pétrole en yuans.
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Relâcher la pression sur son secteur technologique, seule solution pour Pékin d’atteindre ses objectifs de croissance élevés ?
L’actualité : le géant Alibaba va être scindé en 6 entités, dans le cadre d’une initiative “conçue pour libérer la valeur actionnariale et favoriser la compétitivité du marché”.
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Binance dissimule ses liens avec la Chine
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Pour braquer une grosse banque aujourd’hui.
Les hedge funds, les fonds spéculatifs, l’ont compris.
Il suffit de se mettre à plusieurs pour viser une banque, faire chuter son cours et ramasser la mise.
Cette technique d’attaque contre les banques a été utilisée par le passé contre les monnaies les plus sensibles, notamment les monnaies des pays européens les plus faibles avant l’euro.
Choisissez une banque qui, de préférence, a des problèmes internes ou la réputation d’avoir régulièrement des difficultés.
Vendez l’action de cette banque à découvert (on peut vendre des actions qu’on n’a pas en les “empruntant”), le but étant de les racheter beaucoup moins chères et d’empocher le bénéfice.
En même temps, achetez le CDS de cette banque. Le CDS est une assurance contre la faillite d’une banque, plus la banque est sous pression, plus le cours du CDS flambe.
Si vous etes plusieurs à faire la même chose avec de grosses munitions, il se passe ce qu’il s’est passé jeudi dernier sur la Deutsche Bank.
Le cours baisse de plus de 10% car vous êtes plusieurs à vendre l’action.
Le CDS s’envole car vous êtes plusieurs à l’acheter.
Dès lors, les commentaires du type “La Deutsche Bank sous pression” se multiplient.
Et les déposants, qui voient ces titres et qui voient l’action de leurs banques chuter, commencent à paniquer et à sortir leur argent.
Ce qui s’est passé pour la SVB et pour le Crédit Suisse.
Plus les clients de la banque retirent, et plus la banque est en difficulté.
Cette fois-ci, la difficulté est réelle.
L’adage “il n’y a pas de fumée sans feu” fonctionne, la fumée dans ce cas est la baisse, artificiellement provoquée par les ventes d’actions et les achats de CDS.
Deux scénarios :
– soit les difficultés engendrées par la panique provoque la faillite ou un sauvetage à la casse de la banque, et là c’est le jackpot car l’action ne vaut plus rien et les CDS valent une fortune.
– soit la banque parvient à sortir de cette mauvaise passe en démontrant sa solidité, mais entre-temps le cours aura suffisamment baissé pour que les bénéfices des fonds spéculatifs soient très élevés.
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Les faits : la semaine dernière, Deutsche Bank s’est cassé la figure à la bourse.
- Le prix des CDS (pour credit default swap, ou assurance contre le défaut de paiement d’une obligation) des obligations de Deutsche Bank avait augmenté soudainement. Cela sous-entend que les obligations seraient d’un coup moins sûres.
- Cela a effrayé les marchés boursiers, dans un contexte de crise bancaire : l’action de Deutsche Bank s’est effondrée. Elle a perdu 11% vendredi. Elle a tiré toutes les banques européennes vers le bas : un indice qui suit les banques européennes a essuyé une baisse de valeur de 33 milliards de dollars.
« Hold-up moderne »
L’essentiel : une seule transaction aurait précipité cette chute.
- Cette crise bancaire a quelque chose d’un braquage moderne, sans armes à feu, écrivions-nous hier. Une chute (voire une faillite) orchestrée à coup de ventes d’actions et d’achats de CDS au moment opportun.
- Pour la chute de Deutsche Bank de la semaine dernière, on en sait désormais plus sur « l’arme du crime ». Les autorités se penchent sur une négociation en particulier : l’achat de CDS, pour un montant de 5 millions d’euros, rapporte Bloomberg. Une petite somme dans le milieu, à vrai dire.
- La raison derrière cette transaction est pour l’heure inconnue. Selon une personne proche du dossier, il s’agirait d’une transaction pour sécuriser un portefeuille (comme ces assurances garantissent le paiement d’une obligation, en cas de défaut de paiement de l’obligation même), dans un contexte de crise bancaire. La personne derrière la négociation ne serait pas encore connue. Ce marché est d’ailleurs plus opaque que d’autres marchés, et très volatil.
- L’effet a en tout cas été la réaction en chaine qu’on connait : les prix des CDS sont partis à la hausse, ceux des actions à la baisse, dans un cercle vicieux. Vu le contexte de crise, le marché est très volatil, et les traders réagissent très rapidement à ce genre de stimuli – surtout si une mauvaise réputation colle déjà à l’image de la banque en question.
- Le « braquage », ou chute organisée consciemment, pourrait donc aussi être une raison derrière cette transaction. Surtout que l’achat de CDS est une partie du modus operandi de ce casse moderne.
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les petits spéculateurs sur les contrats à terme sur indices ont à nouveau shorté (vendu à découvert) le marché comme rarement. On le sait, lorsque ces opérateurs se comportent de la sorte avec de tels instruments à effet de levier, les actions ont tendance à bien performer. C’est la malédiction de cette population d’investisseurs qui se positionne systématiquement à l’envers.
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La FDIC envisage de répercuter une part plus importante que d’habitude du coût de 23 milliards de dollars des récentes faillites bancaires américaines sur les plus grands prêteurs du pays, selon l’agence Bloomberg. Elle prévoit une évaluation spéciale du secteur en mai pour consolider le fonds d’assurance des dépôts de 128 milliards de dollars, et souhaite limiter la pression sur les banques locales.
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Selon un rapport de la City of London, New York partage désormais la première place avec Londres en tant que principal centre financier du monde.
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La présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, est arrivée à New York pour une escale de deux nuits aux États-Unis, dans un contexte de tensions déjà vives entre Washington et Pékin. Hier encore, Janet Yellen déclare que les États-Unis envisagent d’éliminer la double imposition pour Taïwan, une mesure destinée à encourager les investissements dans les puces, mais qui risque d’irriter encore plus Pékin. Mme Tsai déclare que la sécurité mondiale dépend du sort de l’île: Taïwan est en première ligne de la démocratie.
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L’écran de fumée des revenus du pétrole et du gaz cachait la réalité économique de la Russie.
La Russie traverse une crise économique majeure qui va s’amplifier.
Les revenus de l’État sont en chute libre, l’inflation en hausse et la population active décimée.
Tant que le pétrole…et le gaz flambaient, les finances publiques russes bénéficiaient d’une source de revenus majeure qui compensait et masquait les difficultés de l’économie russe.
Et certains commentateurs s’étonnaient de la “résilience” de l’économie russe, et en venaient à conclure qu’elle pouvait résister à la guerre.
C’était déjà faux avec les cours du pétrole et du gaz en forte hausse.
C’est encore plus faux avec l’effondrement du prix du gaz, qui est revenu à son niveau d’avant invasion, et des cours de pétrole en forte baisse.
Les exportations russes sont en forte baisse.
Du fait de la baisse des cours.
Du fait des sanctions qui l’obligent à vendre moins de pétrole et de gaz, et à les vendre à un prix largement discounté.
Les revenus de l’État sont donc en baisse alors que ses dépenses explosent du fait des dépenses militaires, mais aussi du coût de la protection sociale d’une population en difficulté.
La Russie a perdu une large partie de son marché européen avec les sanctions.
Elle est de plus en plus dépendante de la Chine pour ses exportations, une situation complexe.
Sur les deux premiers mois de l’année, les revenus de l’énergie ont chuté de 50%.
Et le déficit public a atteint sur la même période 34 milliards de $.
La Russie a encore des réserves de cash.
Selon le Wall Street Journal, son fonds souverain aurait encore 147 milliards de $, une baisse de 28 milliards de $ depuis l’invasion.
L’inflation. Elle est à 11% en février.
La demande de main d’œuvre : Il manque des bras.
Les entreprises sont en manque d’effectifs.
300 000 hommes ont été mobilisés.
Et les chiffres varient selon les sources, entre 500 000 et 1 million d’hommes en âge de travailler, et donc en âge d’être mobilisés, ont quitté le pays.
Ce manque d’effectifs affecte aussi l’industrie militaire.
Les sanctions affectent tous les secteurs de l’économie.
Une large partie des pièces détachées utilisées par l’industrie russe viennent de l’étranger.
Le secteur de l’aéronautique est en difficulté faute de pièces.
Le secteur de la tech est en difficulté faute de logiciels et d’équipement.
La production militaire…et les revenus du pétrole et du gaz ont permis à la croissance de la Russie de ne chuter que de 2.1% (selon les chiffres officiels) alors qu’on anticipait une chute de plus de 10%.
Et les ménages se serrent la ceinture.
Les ventes au détail ont chuté de 6.7% en 2022.
Les ventes de voitures neuves ont chuté de 62% en février.
Et la croissance devrait rester proche de zéro en 2023, un score honorable qui masque une crise profonde.
La Russie a déjà perdu la guerre économique.
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Les représailles de Poutine aux entreprises occidentales : pour quitter la Russie, il faudra d’abord passer par la caisse
Dans l’actu : Les entreprises occidentales qui souhaitent sortir de Russie doivent payer un « don obligatoire » imposé par le Kremlin.
- Celui-ci s’élève à 5% de la valeur marchande des actifs concernés, selon un document publié lundi par le ministère des Finances.
- Si l’entreprise cherche à vendre au rabais ses activités en Russie avant de partir, elle devra même payer 10% du produit de la vente au budget russe. Une façon pour Moscou de s’assurer que les entreprises ne cèdent pas leurs filiales pour une bouchée de pain.
- Les entreprises concernées sont celles provenant de « pays inamicaux », définis comme ceux ayant imposé des sanctions à la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine.
- Un coup dur pour ces sociétés sur le départ, qui sont déjà contraintes de vendre leurs activités à des prix très réduits, avec d’importantes dépréciations, parfois pour une somme symbolique.
- En outre, les vendeurs pouvaient auparavant choisir entre verser immédiatement 10% de la valeur totale de la transaction au budget fédéral de la Russie ou échelonner leur paiement sur une période d’un à deux ans. Cette seconde option a été supprimée.
Le détail : Combien d’entreprises sont concernées ?
- Plus de 1.000 entreprises ont annoncé qu’elles allaient réduire leur présence en Russie deux mois seulement après le début de la guerre en Ukraine en février 2022.
- Mais selon une étude en cours dirigée par Jeffrey Sonnenfeld, professeur à la Yale School of Management, seules 520 entreprises ont jusqu’à présent réalisé une rupture nette avec le pays.
- 550 entreprises étrangères y sont encore largement actives, provenant par exemple des États-Unis, de France, d’Allemagne ou d’Italie.
- On retrouve également une entreprise basée en Belgique, Deep in Russia, une agence de voyages pour partir au ski qui continue à proposer des excursions en Russie.
- Selon le Financial Times, plus de 2.000 entreprises souhaitent actuellement quitter le marché russe.
Bloquées en Russie
Les conséquences : à cause de cette « taxe de sortie », comme l’appelle le journal Les Echos, les entreprises concernées ont bien du mal à quitter le pays.
- Les filiales d’entreprises étrangères « ont généralement de nombreuses obligations contractuelles et légales auxquelles elles ne peuvent pas simplement se soustraire », écrivent Saul Estrin et Klaus Meyer, professeurs à la London School of Economics et à l’Ivey Business School.
- « Un retrait soudain est susceptible d’entraîner des poursuites judiciaires de la part des partenaires commerciaux ou des autorités », ajoutent-ils.
- En outre, le processus de sortie est considérablement ralenti, car l’autorité chargée de traiter ces demandes ne se réunit que trois fois par mois et examine jusqu’à sept demandes à chaque réunion, pointe le Financial Times.
Un cercle vicieux : en choisissant de quitter la Russie et donc de payer cette taxe, les entreprises étrangères contribuent à renflouer les caisses de l’État russe, l’aidant à financer sa guerre en Ukraine tout en réduisant les conséquences des sanctions occidentales sur l’économie russe. Le même reproche peut leur être attribué si elles choisissent de rester. Il n’y a donc pas de solution idéale, et c’est au final toujours Vladimir Poutine qui se frotte les mains.
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Vous avez remarqué qu’on en entend peu ou plus parler du métaverse ?
C’était LA tendance il y a encore quelques mois.
Et depuis que ChatGPT4 est apparu, on parle intelligence artificielle, et le metaverse est passé en second plan.
Et les entreprises se retirent progressivement.
Walt Disney a fermé sa division spécialisée, Microsoft a fermé sa division réalité virtuelle et même Meta, Ex Facebook, “pivote” vers l’intelligence artificielle.
Le metaverse n’a pas disparu mais son essor est probablement décalé de quelques années, au moins.
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L’IA générative telle que ChatGPT menace 300 millions d’emplois à travers le monde, selon Goldman Sachs
L’actualité : les nouvelles intelligences artificielles génératives pourraient entrainer des « perturbations importantes » sur le marché du travail, selon une étude réalisée par Goldman Sachs. Environ 300 millions d’emplois à temps plein dans le monde pourraient être affectés.
- La condition à cela est que les promesses faites concernant les capacités à venir de l’IA générative soient atteintes.
Le détail : environ deux tiers des emplois actuels sont exposés à un certain degré d’automatisation basée sur l’IA, indique le rapport de Goldman Sachs. Mais l’avènement de l’IA générative représente un risque bien plus concret pour un quart des emplois actuels.
- Les tâches relevant de l’architecture et de l’ingénierie seraient également susceptibles d’être effectuées par l’IA générative.
- Le secteur des sciences de la vie, physiques et sociales est susceptible à 36% d’être impacté par cette technologie, suivi par les activités commerciales et financières avec 35%.
- En bas du classement, on retrouve les professions à forte intensité physique, telles que la construction et la maintenance. Ces dernières sont seulement exposées à 6 et 4%.
À noter : l’IA générative pourrait de facto entrainer d’importantes économies sur les coûts de main-d’œuvre, mais le développement d’outils tels que ChatGPT n’aurait pas qu’un impact négatif sur le marché de l’emploi. L’IA générative pourrait en effet permettre la création de nouveaux emplois.
- Cela est déjà visible aujourd’hui, avec les ingénieurs en requête ou « prompt engineers« . Ces derniers visent à interagir avec les IA génératives de manière à obtenir les réponses les plus pertinentes possibles.
- Autre avantage possible, cette technologie pourrait également stimuler la productivité mondiale du travail. Goldman Sachs estime qu’elle pourrait même contribuer à augmenter le PIB mondial annuel de 7%.
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Les États membres de l’Union européenne ont approuvé mardi un règlement sur les émissions qui prévoit l’arrêt des ventes de voitures et de véhicules utilitaires neufs émettant du dioxyde de carbone en 2035
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L’Europe va-t-elle bientôt examiner tous vos messages, photos transférées et mails ?
Dans l’actualité : Le règlement CSA sera particulièrement intrusif pour votre vie privée.
- L’Union européenne veut à tout prix renforcer la surveillance du partage d’images pornographiques d’enfants. Plus de contrôle, c’est automatiquement moins de vie privée : les communications en ligne doivent être analysées par l’intelligence artificielle. Cette IA doit cartographier la distribution de la pédopornographie.
- La loi va également au-delà des recherches de termes, en détectant des modèles de langage liés au « grooming », à savoir « le processus par lequel un adulte aborde intentionnellement des mineurs et les manipule à des fins sexuelles », comme le définit Child Focus. Euronews écrit que la vie privée de 447 millions de citoyens européens sera menacée par le règlement CSA.
L’essentiel : la protection de la vie privée reste une question difficile pour les agences gouvernementales.
- Pourquoi voudriez-vous protéger vos messages personnels si vous n’avez rien à cacher ? », c’est une phrase souvent utilisée par les fonctionnaires du gouvernement, qu’Ylva Johansson met désormais sur la sellette. Selon la commissaire européenne, cette loi d’envergure est le seul moyen de protéger la sécurité des enfants en ligne.
- Les associations professionnelles ne sont pas d’accord : les Nations unies et l’UNICEF avertissent que la surveillance généralisée de l’utilisation d’Internet par les jeunes est tout simplement préjudiciable à ces derniers. Selon un sondage réalisé par European Digital Rights (EDRi), une organisation qui défend les droits numériques des citoyens de l’UE, 80 % des jeunes âgés de 13 à 17 ans s’opposeraient à une loi telle que le règlement CSA.
- Le Contrôleur de la protection des données de l’Union européenne s’inquiète également de cette situation, estimant qu’une telle loi mettrait en danger la quasi-totalité des utilisateurs d’Internet, alors qu’il existe peu de preuves que cette loi puisse réellement mettre un terme à la diffusion de matériel pédopornographique.
L’UE veut restreindre votre vie privée pour la bonne cause : “C’est juste une mauvaise proposition”
L’essentiel : Bien sûr, la pédopornographie sur le net doit être combattue, mais la proposition semble manquer l’essentiel.
- La proposition vise à utiliser l’intelligence artificielle pour rechercher du matériel nuisible. « Cette IA, qui existe déjà aujourd’hui, mais qui n’est certainement pas encore parfaite ni meilleure que les humains, peut-elle faire la différence entre des photos de soi dénudées dans le cadre privé ou des sextos ? Peut-elle faire la différence entre adultes et enfants ? Peut-elle faire la différence entre des photos de vacances innocentes sur la plage en bikini et ce qui n’est pas correct ? Il y a de très grandes questions à ce sujet, et en échange, nous devrions renoncer à toute confidentialité en ligne dans les messageries de chat », souligne Thomas Spaas.
- « Si nous voulons arrêter cela, il est maintenant temps de dire clairement que nous ne sommes pas d’accord avec cela. Le matériel pédopornographique est dégoûtant, il doit être arrêté, au même titre que toutes les formes de maltraitance infantile, mais en échange, il faudrait renoncer à toute confidentialité en ligne… »
Sous-entendu : Une telle loi ne se limiterait pas seulement à empêcher la propagation de la pédopornographie, mais pourrait également être utilisée plus largement.
- « Actuellement, la cible est la maltraitance des enfants, mais il pourrait s’y ajouter d’autres choses à l’avenir. Supposons que vous ayez un conflit social comme en France, et que Macron dise ‘Je veux interdire tout le matériel lié aux manifestants’, alors cela deviendrait possible », prévient Spaas.
- « N’oubliez pas que nous sommes en Europe avec un certain nombre de régimes qui, selon la majorité actuelle en Europe, ne sont plus très démocratiques. Je pense à Orban notamment. Nous leur donnons des outils. C’est juste une mauvaise proposition. »
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L’engouement pour les jets privés continue à décoller en Europe, malgré les polémiques
Moins de 750 km
Record pour le nombre de vols de jets privés en Europe : 572.806 trajets ont été recensés en 2022 dans une étude mandatée par Greenpeace International, soit une hausse de 64% sur l’année.
- Selon le lobby pro-environnement et antinucléaire, ces vols représentent sur un an autant d’émissions de carbone que celles produites par 550.000 habitants de l’UE sur un an.
- La majorité de ces vols n’aurait de plus couvert que des distances très courtes : dans un classement par distance du trajet, ce sont les catégories 0 à 250 km et 251 à 500 km qui regroupent le plus de vol. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise : cette tendance au bond de puce était déjà observable en 2022 et en 2021.
- Dans 55% des vols, les jets privés ont parcouru moins de 750 km, et la majorité provenait de France, d’Allemagne, et de Grande-Bretagne. Pour bien souvent ne même pas traverser de frontière, donc.
Des vols qui n’ont pas grand-chose de professionnel
De quoi faire rebondir le débat ? Greenpeace reste un lobby, avec une certaine faculté à mettre en avant les chiffres qui servent le mieux son narratif tout en ne s’attardant pas sur d’autres. Voire à tordre la vérité, en particulier sur les sujets marqués du sceau nucléaire. Il n’empêche que cet engouement pour les jets privés fait tache, alors que l’UE fait feu de tout bois pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
- Au kilomètre, un jet privé émet en effet 5 à 14 fois plus de gaz à effet de serre qu’un avion commercial classique, et il n’emporte pas plus de quelques dizaines de personnes – au mieux.
- Ils ne représentent toutefois qu’une très faible part du trafic aérien mondial, et donc des émissions du secteur. L’aviation civile représente environ 2% des émissions de carbone sur la planète.
- L’un des principaux arguments des défenseurs des jets privés était qu’ils ne représentaient qu’une infime part de ces émissions aériennes. Mais cette hausse vertigineuse du nombre de vols en 2022 vient démentir cela : cette part peut en fait croître, et devenir donc bien moins négligeable.
- En outre, une étude de 2021 démontrait que les jets privés ne sont pas tant des avions réservés aux trajets professionnels de la plus haute importante. 45% des vols pouvaient être considérés comme des déplacements de confort, pour des vacances ou pour rejoindre une résidence secondaire.
- Dans ce contexte, les incitations à surtaxer les vols en jet privé, voire à purement et simplement les interdire, se multiplient. Elles ont certes un aspect populiste : de telles mesures ne règleraient pas d’un coup notre problème de carbone. Mais elles ne le feraient plus passer comme un enjeu à deux vitesses, alors que les vols low cost semblent en passe de devenir un souvenir d’une autre époque.
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« Rien n’est plus dangereux au monde que la véritable ignorance et la stupidité consciencieuse »
« Rien n’est plus dangereux au monde que la véritable ignorance et la stupidité consciencieuse. »
Martin Luther King, La force d’aimer (1963)
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