Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Jeudi 27 Avril 2023
Marchés
Le point au 26/4/23
Wall Street peine à retrouver une certaine forme de sérénité. Les mastodontes de la technologie américaine réalisent un sans-faute pour l’instant dans l’exercice périlleux de leurs résultats trimestriels (Microsoft, Alphabet, Meta), ce qui permet au Nasdaq100 (NDX) de progresser à contre-courant de la plupart des autres indices.
En parallèle de ce soutien indispensable de la technologie US au joyeux royaume des actions mondial, la crise de confiance dans le secteur bancaire voit ses braises ravivées, First Republic n’en finit pas de chuter (FRC -30% hier), CNBC rapporte que le gouvernement n’est actuellement pas disposé à intervenir malgré les récents rapports sur des réunions avec la Maison Blanche, la Fed et le Trésor. L’action a déjà chuté d’environ 49% mardi après que les résultats du premier trimestre aient montré une baisse des dépôts plus importante que prévu.
Les grosses capitalisations technologiques réalisent donc un sans-faute pour l’instant et c’est tant mieux. Elles ont pris tellement de place dans les indices qu’un simple éternuement de leur part peut enrhumer toute la cote. Cette année, 53% de la performance du SPX est due à Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta, Nvidia et Salesforce. 53%, 6 sociétés, je vous laisse imaginer le marché si elles se mettent à reculer en bourse… Je vous suggère au passage de garder un œil attentif sur l’indice des transports (TRAN), considéré par beaucoup comme un indicateur avancé et sur celui des petites et moyennes entreprises (Russell2000 – RTY). Prenez la performance du SPX depuis le bas du 13 mars, elle se monte à +5,37%, ce qui semble tout à fait bien non? Regardez maintenant le parcours du TRAN et du RTY sur la même période: -3,80% respectivement -0,61%. Conclusion? Le SPX progresse surtout grâce aux mastodontes de la technologie, les transports contestent cette hausse et les PMEs la boudent. Nous voici donc face à des généraux qui gravissent la colline en courant alors que leur armée reste sagement en plaine et que la brigade motorisée bat en retraite. L’histoire boursière montre que cette configuration n’est pas forcément pénalisante pour le SPX, en revanche les autres indices tendent à souffrir dans un tel contexte. Et puis mai approche avec son proverbe boursier «à la Roubini» que je m’abstiendrai de citer aujourd’hui, chaque chose en son temps.
Ce matin les Fed Funds n’en démordent pas, ils continuent de prédire 79% de chances d’une hausse de 25 points de base par la Fed le 3 mai, et surtout 94% de probabilités d’une baisse de 0,25% le 31 janvier.
Meta bondit de 12% dans les échanges hors bourse après que les ventes ont repris leur croissance et que le nombre d’utilisateurs s’est amélioré. Cela indique une reprise des ventes de publicité numérique, ce qui stimule Snap et Pinterest, qui publient tous deux leurs résultats aujourd’hui. L’unité Reality Labs de Meta enregistre une perte plus importante que prévu, bien que le nombre d’utilisateurs quotidiens ait augmenté.
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« Effondrement imminent » : First Republic pourrait ne pas survivre au week-end
Dans l’actu : First Republic est dans la tourmente.
- La crise avait commencé lors de l’effondrement de Silicon Valley Bank, mi-mars. Les grandes banques sont venues prêter main forte, en prêtant 30 milliards de dollars à First Republic, également touché par des retraits importants et des problèmes de liquidités.
- Entre-temps, First Republic était sorti du jeu des projecteurs. Mais cette semaine, la banque californienne a présenté ses résultats… 72 milliards de dollars de dépôts ont été retirés. Par la suite, le nombre de dépôts a considérablement baissé (-41% sur le trimestre).
- La rentabilité est en péril et la banque va licencier environ un quart de ses effectifs.
- Wall Street a très mal réagi aux annonces. L’action a été en chute libre toute la semaine et les négociations ont dû être suspendues plusieurs fois. Depuis la clôture de lundi, elle a perdu deux tiers de sa valeur. Depuis début mars, elle a perdu 95%.
Effondrement imminent ?
L’essentiel : ce qu’on craint, c’est un nouveau bank run, suite à ces annonces. Il pourrait être fatal.
« La seule question à laquelle il faut vraiment répondre est de savoir si la Federal Deposit Insurance Corporation interviendra avant ou pendant le week-end, qui est le moment où elle agit habituellement. »
- La Federal Deposit Insurance Corporation, ou FDIC, est l’autorité qui intervient quand une banque s’effondre. Il s’agit d’une sorte de fonds de garantie qui rembourse les clients, jusqu’à 250.000 dollars, si les fonds sont assurés par les banques.
- Pour mémoire, elle avait en effet fermé Silicon Valley et Signature un vendredi après-midi, il y a un mois et demi.
Et après ?
Zoom arrière : risques de contagion ?
- First Republic va-t-elle survivre au week-end ou pourra-t-elle se relever (et comment) ? Cela reste un sujet à débat.
- Une crise bancaire est cependant un événement très grave pour l’ensemble de l’économie. Le secteur reste donc attentif aux éventuels risques.
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Goldman Sachs fait du Goldman Sachs en nous suggérant que le marché pourrait prochainement être mis sous pression, car les quants sont à court de munitions selon la banque d’affaires New Yorkaise, qui nous explique que les gestionnaires de fonds sytématiques ont acheté pour plus de 170 milliards de dollars d’actions mondiales le mois passé, portant leur exposition à son plus haut niveau depuis début 2022. Le modèle de Goldman montre que ces mêmes quants pourraient être contraints de vendre jusqu’à 276 milliards de dollars si le marché recule au cours du mois prochain. Ce que Goldman ne précise pas, c’est comment son book de trading en actions pour compte propre est positionné…
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Au chapitre des curiosités, on peut noter le recours en justice déposé par Walt Disney en Floride contre le gouverneur Ron DeSantis, que le groupe accuse d’une sorte de vendetta politique à son encontre. Ron DeSantis est le principal adversaire de DONALD Trump dans la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024, tout s’explique.
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Fait marquant, la croissance de Microsoft a en partie été portée par les premiers résultats de son investissement dans l’intelligence artificielle via une prise de participation majeure de 10 milliards de dollars dans OpenAI, propriétaire et développeur de ChatGPT.
L’accord entre les deux groupes prévoirait que Microsoft obtienne 75% des bénéfices d’OpenAI jusqu’à la récupération de son investissement initial. Depuis quelques semaines, ChatGPT est intégré à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, ce qui a relancé le portail largement en perte de vitesse ces dernières années face à Google. Ces récents développements constituent d’ailleurs une menace sérieuse pour Alphabet qui n’a toutefois pas encore dit son dernier mot, loin de là… Clairement, la guerre pour l’intelligence artificielle ne fait que commencer.
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L’actualité : dans une lettre ouverte, un groupe de 17 actionnaires de Tesla demande au conseil d’administration de la société de recadrer l’attention d’Elon Musk.
- Ils l’accusent de négliger le bien-être de Tesla en se concentrant sur ses différentes sociétés.
- « Les conseils d’administration peuvent et doivent intervenir si un directeur général semble distrait », soutiennent les investisseurs dans leur lettre.
Le détail : parmi les signataires de la lettre, on retrouve d’importants acteurs, dont le New York City Comptroller’s Office qui supervise le système de retraite de 242 milliards de dollars de la ville, et le géant de la gestion d’actif Nordea.
- Ensemble, les investisseurs signataires détiennent plus de 1,5 milliard de dollars d’actions Tesla, soulignent-ils. De quoi leur conférer un certain poids.
- « Nous craignons que le conseil d’administration ne représente pas de manière adéquate les intérêts des actionnaires de Tesla », écrivent-ils dans leur lettre.
- Ils reprochent au conseil d’administration son manque d’actions pour recadrer l’esprit du PDG, mais aussi d’avoir « permis à Elon Musk de diriger plusieurs entreprises, ce qui l’a empêché de résoudre les multiples problèmes stratégiques et concurrentiels auxquels Tesla est confrontée ».
« Ce que nous voulons chez Tesla, c’est un PDG qui se concentre sur la gestion de Tesla. Ce que nous recherchons, c’est un PDG qui ne se concentre pas sur la politique, qui ne se concentre pas sur Twitter, qui ne se concentre pas sur SpaceX ».
Elon Musk, le jongleur
L’excentrique PDG de Tesla est en effet à la tête de plusieurs grosses sociétés, dont l’entreprise spatiale privée SpaceX et le réseau social Twitter.
- De quoi occuper largement les pensées du PDG.
- Mais c’est sans compter sur les perturbations auxquelles fait également face Tesla, avec notamment une concurrence accrue.
- Lors de précédents reproches, l’homme avait démenti être responsable de la chute des actions Tesla.
« Sans un PDG à plein temps et un conseil d’administration disposé à fournir une surveillance significative, nous craignons que Tesla ne soit pas prêt à naviguer efficacement dans l’environnement de plus en plus concurrentiel des ventes de véhicules électriques, l’évolution du paysage réglementaire mondial, l’évolution des préférences des consommateurs, les défis continus de la chaîne d’approvisionnement et les attentes des investisseurs »
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Cathie Wood n’en démord pas : avec les taxis autonomes, la valeur de Tesla devrait bientôt être multipliée par plus de 12
Dans l’actu : une analyse de la société d’investissement Ark Invest, présidée par la célèbre investisseuse Cathie Wood, sur l’avenir de Tesla.
- Elle n’y va pas de main morte. L’action vaudrait 2.000 dollars en 2027, clame-t-elle, sur les ondes de Yahoo Finance cette semaine.
- Ce serait plus de douze fois son niveau de ce mardi (160 dollars).
- La valeur boursière de Tesla, passerait ainsi à plus de 6.000 milliards de dollars. Au niveau de clôture de ce mardi, le constructeur vaut actuellement 509 milliards de dollars. Il perd ainsi à nouveau une place dans le classement (au profit de Johnson & Johnson) des entreprises à la valeur la plus importante du monde et glisse à la 10e place.
- Apple tient la première place, avec une valeur de 2.600 milliards de dollars. Apple est d’ailleurs la seule entreprise à avoir dépassé (très brièvement) la barre des 3.000 milliards de dollars de valeur boursière.
- Ark ajoute un scénario bullish : 2.400 dollars l’action (fois 15 par rapport à aujourd’hui), ce qui porterait la valeur de la société à près de 8.000 milliards de dollars.
- Voilà des cas de figure encore plus optimistes que les prévisions de Cathie Wood un an plus tôt. Elle voyait alors l’action passer d’environ 300 dollars, à l’époque, à 1.500 dollars, pour 2026.
Robotaxi
L’essentiel : les raisons de son optimisme.
- Ark, fan de longue date de Tesla, base cette estimation sur le service de taxi autonomes que le constructeur devrait déployer l’année prochaine (selon une autre analyse de Wood). Il pourrait rapporter plus de 600 milliards de dollars de chiffre d’affaires à Tesla, en 2027.
- « C’est un potentiel incroyable pour Tesla », explique l’analyste d’Ark, Tasha Keeney, à Yahoo. « Il s’agira certainement du meilleur retour sur investissement par batterie produite, comme nous l’avons analysé dans notre nouveau rapport. »
- Elle estime que Tesla devrait présenter le logiciel pour une véritable conduite autonome l’année prochaine. Musk est encore plus optimiste et mise sur la fin de l’année, même si cela se fait au détriment des bénéfices de l’entreprise. Si Musk réussit à être le premier à présenter un tel logiciel, la marque recevrait un important coup de pouce sur les marchés.
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La voiture autonome : « En principe impossible »
Dans l’actualité : BYD, le plus grand vendeur de véhicules électriques en Chine, affirme que la conduite entièrement autonome est fondamentalement impossible.
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Une première usine en Europe va recycler la “masse noire” des batteries pour véhicules électriques
Dans l’actu : le géant de l’énergie finlandais Fortum annonce avoir commencé les opérations dans son usine de recyclage de batteries, ce mardi.
- Pour cela, elle utilise la « masse noire » des batteries des véhicules électriques (qui finissent d’ailleurs rapidement à la casse). C’est-à-dire les résidus des batteries broyées.
- Elle serait en mesure de récupérer 95% des matières qui se trouvent dans cette masse noire, notamment le cobalt et le nickel.
- Pour le lithium, il faudra attendre une expansion de l’usine, prévue en 2025, précise Fortum.
- Il s’agirait de la première usine de ce type en Europe. « D’autres n’ont pas cette possibilité et il faudra attendre un certain temps avant qu’ils ne l’aient », souligne le responsable du département des batteries, Tero Hollander, cité par Euractiv.
Le désert du recyclage
L’essentiel : le recyclage est un élément clé.
- Pour la transition énergétique, qui s’appuie entre autres sur les véhicules électriques, l’Europe aura besoin de ces matières premières. La demande est forte, partout dans le monde. Certains pays limitent l’accès au lithium ou au nickel, et l’Europe ne compte pas vraiment exploiter les ressources dans son sol.
- Ainsi, le recyclage devrait jouer un rôle important. 15% de matières premières « critiques », consommées en Europe, en 2030, devraient provenir du recyclage, selon la dernière version du Raw Materials Act (contre 10% pour les ressources extraites du sol européen).
Zoom arrière : le désert.
- Mais le secteur reste à développer. À côté de Fortum, il y a aussi d’autres usines de recyclage de batteries dans le nord de l’Europe. Il s’agit d’Hydrovolt, en Norvège, une co-entreprise entre le norvégien Hydro (producteur d’aluminium) et le suédois Northvolt, fabricant de batteries. Elle a commencé ses activités en mai de l’année dernière. Il y a également Revolt Ett, une « gigafactory » de Northvolt, en Suède. Les opérations de recyclage ne semblent pas encore avoir commencé.
- Un groupe français, SNAM, compte déjà deux entreprises, dans le sud du pays. Mais le recyclage de batteries de véhicules électriques n’est pas leur seule activité.
- Sinon, il y a plusieurs projets, notamment en France, en Italie et en Allemagne. Le Belge Umicore voudrait aussi créer une telle usine en 2026, en Europe.
- En Belgique toujours, la Wallonie aimerait attirer une usine de production et/ou de recyclage de batteries de véhicules électriques. La Région a lancé un appel à projets au début du mois, comprenant une enveloppe de 50 millions d’euros. Un budget qui n’est pas rien : l’usine de Fortum a coûté 27 millions au total.
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Les revenus de la publicité retrouvent des couleurs : quels enseignements peut-on tirer des résultats trimestriels de Meta ?
Dans l’actu : les revenus trimestriels de Meta, publiés cette nuit.
- Meta fait part d’un chiffre d’affaires de 28,6 milliards de dollars, en hausse de 3% par rapport à il y a un an. Le groupe annonce déjà la couleur pour le prochain trimestre : il s’attend à un chiffre d’affaires situé entre 29,5 et 32 milliards de dollars.
- Le bénéfice est cependant en baisse de 24%, et passe de 7,5 milliards de dollars à 5,7 milliards de dollars. En bénéfice par action, cela représente 2,20 dollars.
- C’est néanmoins mieux que prévu par les analystes, autant pour le chiffre d’affaires que pour le bénéfice.
- Les coûts sont en hausse, passant de 19,3 milliards de dollars à 21,4 (+10%). La société précise que la hausse est en grande partie due aux coûts liés à la restructuration.
- L’effectif est en baisse de 1%, par rapport à il y a un an. « La quasi-totalité des employés concernés par le licenciement annoncé en novembre 2022 ne figure plus dans nos effectifs déclarés au 31 mars 2023 », précise le groupe.
- Le nombre d’utilisateurs quotidiens et mensuels des différents réseaux sociaux est en hausse de 5%, passant à respectivement 3,05 et 3,81 milliards.
- Le chiffre d’affaires de la publicité est en hausse : il passe de près de 27 milliards de dollars à plus de 28,1 (+4%). C’est la première hausse, après trois trimestres de baisses consécutives.
- Reality Labs, le département du métavers, est toujours dans le rouge, avec une perte nette de près de 4 milliards de dollars sur le trimestre (un milliard de plus qu’il y a un an).
- En résumé : les résultats ont plu aux investisseurs. Le cours de l’action était en hausse de plus de 12%, dans les négociations d’après-clôture. Elle est en hausse de près de 70% depuis le début de l’année, une des meilleures performances du marché.
Quels enseignements ?
Zoom arrière : une amélioration des perspectives pour Meta, et la tech en général.
- 2022, on se souvient, était une année dure pour la tech. Avec la hausse des taux d’intérêt, les entreprises réduisaient les dépenses, comme les publicités.
- Cette année, malgré des taux toujours élevés (et toujours en hausse), les choses semblent aller mieux. Surtout qu’il y a un coup de pouce du côté de la Chine, qui a laissé tomber les mesures de confinement en décembre dernier.
- Ce qui fait du bien à Meta, qui « a vu une accélération parmi les annonceurs en Chine ciblant les utilisateurs et d’autres marchés, ce qui, selon nous, est dû en partie à la baisse des coûts d’expédition des marchandises et à l’assouplissement du confinement pour ces annonceurs ». C’est ce qu’explique Susan Li, chief financial officer, lors de la conférence de présentation des résultats, citée par CNBC.
- Elle ajoute que pour le reste de l’année, il faudrait s’attendre à un « environnement macro volatile ».
Semaine d’annonces de résultats pour la Big Tech :
- Microsoft et Alphabet ont présenté leurs résultats mardi soir. Son de cloche similaire à celui de Meta : mieux que les estimations. Chez Google, les revenus de la publicité sont à nouveau en hausse. Chez Microsoft, c’est le cloud qui fait de très bons chiffres.
- En résumé : la tech ne connaît pas (ou plus) la crise. Le marché est même agréablement surpris. Le premier trimestre de l’année 2022 était encore une bonne cuvée pour les entreprises, notamment de la tech. Le marché ne s’attendait donc pas vraiment à une croissance, en ce début d’année, vu le contexte des taux d’intérêt.
- Voilà un bon signe pour la suite : comme les trois autres trimestres de l’année dernière étaient moins bons, la croissance pourrait être encore plus forte cette année.
- Dernière Big Tech à présenter ses résultats cette semaine : Amazon, ce jeudi soir (après la clôture de Walls Street). Apple suivra jeudi prochain.
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La Grande-Bretagne veut bloquer l’acquisition d’Activision, un des leaders du jeu vidéo, par Microsoft.
Cette décision a provoqué la fureur des dirigeants des deux entreprises qui dénoncent le double langage d’une Grande-Bretagne qui se dit pro-business et qui bloque les deals.
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450 milliards de dollars partis en fumée en un mois : que se passe-t-il avec les actions chinoises ?
Les faits : forte baisse des valeurs ce mois-ci sur les bourses chinoises.
- Les actions chinoises ont vu 446 milliards de dollars partir en fumée, rapporte Bloomberg.
- Les actions chinoises cotées aux États-Unis ont de leur côté perdu plus de 100 milliards de dollars sur la même période.
- L’indice Hang Seng China Enterprises, qui reprend les sociétés chinoises cotées à Hong Kong, a perdu 5% depuis début avril – après un départ flamboyant en début d’année. Le CSI 300, l’indice phare de la bourse chinoise, a perdu plus de 3%.
- Les chutes se sont accélérées depuis une semaine environ. Depuis le 17 avril, le premier indice a perdu 6,5%. Le deuxième a perdu 4,9% depuis le 18 avril.
Les investisseurs étrangers quittent le navire
L’essentiel : des tensions géopolitiques et des risques économiques.
- « Les investisseurs semblent s’inquiéter de la durabilité de la reprise en Chine et de l’aggravation des tensions géopolitiques », explique Redmond Wong, de Saxo Capital Markets HK, à Bloomberg.
- En ce qui concerne les tensions géopolitiques, il y a par exemple la décision des États-Unis de limiter les investissements en Chine, tombée la semaine dernière. Cela dans un contexte général déjà tendu et de guéguerre commerciale.
- Sur le plan économique, il y a les risques de déflation qui peuvent jouer. Certains investisseurs se disent « frustrés des performances léthargiques » des marchés, estime Bank of America. Le taux de croissance de 4,5% de l’économie chinoise au premier trimestre ne semble pas les convaincre plus que cela.
- Résultat : ils se débarrassent de leurs actions chinoises. Les fonds étrangers notamment mènent la charge : ces trois derniers jours, ils ont vendu plus d’actifs chinois qu’ils n’ont acheté. Ils se sont ainsi débarrassés d’actifs d’une valeur de 1,7 milliard de dollars – dont plus de 700 millions de dollars mardi.
À l’avenir : un peu d’amélioration sur la fin du mois ?
- Le Politburo, l’organe politique principal du pays, se réunit cette semaine. Au menu : fixer les priorités pour l’économie. Cela pourrait donner lieu à des mesures pour doper la confiance des entreprises et l’emploi.
- Ce mercredi, la chute des cours s’est d’ailleurs calmée. Ils sont relativement plats sur la journée.
- Autre élément positif à venir : la semaine dite « dorée », ayant lieu la semaine prochaine. C’est une période de vacances généralement synonyme de dépenses de la part des consommateurs. Elle pourrait ainsi être un test de l’état de santé de la relance post-pandémique.
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Les bénéfices des industriels chinois sont en baisse : le ralentissement de la demande mondiale plombe la reprise chinoise
L’actualité : les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont chuté de 21,4 % au cours du premier trimestre de l’année, en glissement annuel, selon les chiffres du Bureau des statistiques chinois.
Le détail : malgré l’abandon de la politique Zéro-Covid de Pékin, le secteur des usines reste sous-alimenté.
- En janvier et février, la baisse des bénéfices industriels chinois était de 22,9 %. En mars, elle était de 19,2%. Une légère accalmie de bon augure pour certains observateurs.
- Comparativement, en 2022, les bénéfices du secteur pour le même trimestre n’avaient chuté que de 4 % en glissement annuel.
À noter : les industriels chinois ne sont pas les seuls à avoir vu leurs bénéfices chuter au premier trimestre. À l’étranger aussi, les entreprises du secteur ont enregistré une baisse de 24,9 % au cours de la même période. Comment expliquer cela ?
Le contexte mondial
Il est assez surprenant que les résultats soient autant en baisse, alors que la Chine a levé ses restrictions liées au Covid. Beaucoup s’attendaient en effet à ce que cela donne un coup de boost à l’ensemble du pays, mais l’origine du problème semble se situer en dehors des frontières chinoises.
- En raison d’une hausse des prix généralisée à l’échelle mondiale, la demande est en baisse, ce qui a un impact direct sur l’usine du monde, la Chine.
- Certains estiment cependant que la reprise se produira au second semestre.
- La baisse plus faible au cours du mois de mars va en effet dans ce sens.
« Avec la normalisation de la production et de la vie, les entreprises sortant des difficultés et les politiques continuant à jouer leur rôle dans la stabilisation de l’économie, les opérations des entreprises industrielles devraient se stabiliser et se redresser au deuxième trimestre »
Ni en Chine ni en Europe la monnaie numérique n’attire
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Cela a été long mais ça y est : dans le secteur public de Changshu, dans l’Est de la Chine, les salaires seront versés en yuan numérique au premier mai. Beaucoup de services sont déjà réglables en monnaie numérique, l’eau, le gaz, la télé par câble et les transports publics. A la différence des crypto-monnaies, le yuan numérique est garanti par la banque centrale de Chine et plusieurs banques qui ne sont pas la propriété de l’Etat (Banque commerciale de Chine, Banque de l’industrie, WeBank et MYbank). Mais depuis son lancement en 2022, le yuan numérique n’attire pas beaucoup les consommateurs, surtout parce que peu d’endroits s’offrent pour le dépenser.
En Europe, le principal souci des utilisateurs potentiels, qui se traduit par une valse-hésitation au Parlement européen, regarde la sécurité et l’anonymat, qui fait préférer l’argent liquide. C’est pourquoi la Banque centrale européenne vient de communiquer à ce sujet : l’euro numérique qu’elle prépare sera conçu avec le souci de préserver la vie privée des clients. C’est facile de l’affirmer. Mais il ne sera en aucun cas aussi anonyme que le liquide, même la BCE l’admet.
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Le contexte : la Commission européenne a publié ce mercredi une révision des règles pharmaceutiques de l’UE, dans laquelle elle prévoit de réduire de facto les bénéfices des grands groupes pharmaceutiques.
Privilégier le patient, aux dépens des entreprises ?
- Le texte prévoit de réduire de deux ans la période d’exclusivité du marché pour les nouveaux médicaments. Celle-ci passerait donc de dix à huit ans.
- Cela signifie que les nouveaux médicaments mis sur le marché par les grands groupes pharmaceutiques subiraient la concurrence des génériques deux ans plus tôt qu’actuellement.
- La Commission prévoit aussi de dresser d’ici la fin de l’année une liste de médicaments essentiels, qui pourra ensuite servir de base à une obligation de constituer des stocks.
- Pour l’UE, c’est là une manière d’améliorer l’accès aux médicaments en forçant une baisse des prix par une concurrence accrue. Mais pour le secteur, c’est un pas dans la mauvaise direction.
Une Europe à la traîne
La réaction : les entreprises du secteur affirment que celui-ci est déjà en difficulté, et qu’elles devront donc prendre, elles aussi, des mesures drastiques.
- Les directeurs généraux de Novo Nordisk et d’Eli Lilly, ont déclaré que les nouvelles règles encourageraient les entreprises pharmaceutiques à quitter l’Union et à s’installer ailleurs. Avec des conséquences sur l’emploi, mais aussi sur l’accès aux médicaments de pointe.
- L’Europe, en effet, risque bien de se retrouver à la traîne : ce sont les États-Unis qui sont depuis longtemps à la pointe de la recherche médicale, mais la Chine avance à pas de géant pour rafler la seconde place.
- « Je crains que nous ne passions lentement mais sûrement du statut de leader à celui de client de l’innovation » confirme Susana Solís Pérez, citée par Politico, qui a travaillé pour la société pharmaceutique Johnson & Johnson et qui est maintenant eurodéputée.
- Selon la Fédération européenne des industries pharmaceutiques, principal lobby du secteur à Bruxelles, l’écart d’investissement entre l’UE et les USA se chiffrait à 2 milliards d’euros en 2002, et serait de 25 milliards aujourd’hui. Il pourrait atteindre les 90 milliards d’ici à 2030 si les tendances actuelles se poursuivent.
À nuancer : un constat qui doit toutefois être observé en gardant en compte d’autres facteurs, car l’économie pharmaceutique américaine est très différente.
- Les médicaments peuvent coûter beaucoup plus cher aux USA pour les particuliers ; les marges permettent à l’industrie d’investir plus, et plus souvent. Il est d’ailleurs significatif que les entreprises américaines préfèrent généralement développer des médicaments liés à des traitements de longue durée, forcément plus rentables. Au risque d’entretenir le manque de nouveaux antibiotiques, par exemple.
- En outre, les USA restent le territoire des investisseurs en capital-risque font de gros paris sur de nouvelles entreprises à haut risque. Les sources d’argent ne manquent donc pas, à condition de mettre les gains en avant sur les bénéfices pour les patients.
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L’OPEP+ (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ne prévoit plus de réduire sa production de pétrole malgré une demande chinoise inférieure aux attentes, selon le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak. Ce mois-ci, la Russie a déjà atteint son objectif de production après avoir annoncé un programme de réduction de 500 000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année. La production russe de pétrole et de gaz devrait également diminuer à 515 millions de tonnes cette année.
Bien que l’Agence internationale de l’énergie ait émis des avertissements sur l’offre de pétrole, Novak pense que le marché est maintenant équilibré grâce aux décisions du cartel de réduction de la production. Toutefois, les sanctions occidentales contre Moscou n’ont pas empêché la Russie de maintenir ses exportations de pétrole en augmentant les livraisons vers d’autres régions que l’Europe. Affaire à suivre !
Soudan : Pas de Paix en vue
Pourtant, beaucoup avaient espoir. En effet, le cessez-le-feu conclu au Soudan sous l’égide des États-Unis semblait respecté. Les affrontements entre l’armée régulière soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah el Bourhan et les paramilitaires des forces de soutien du général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de “Hemedti”, ont toujours lieu et aucune négociation ne figure dans les agendas des belligérants.
Pour rappel, les combats ont commencé le 15 avril à Khartoum (capitale du Soudan) et dans d’autres portions du pays, faisant au moins 420 morts et 3 700 blessés. Selon certaines chancelleries, le campement de position des loyalistes et des rebelles suggère que les deux parties estiment qu’elles peuvent remporter la victoire. Sans commentaire.
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Les chrétiens du Soudan craignent pour leur survie et redoutent un regain de la charia. Quid du groupe Wagner ?
Le Soudan est en proie à un violent conflit qui oppose l’armée régulière au pouvoir, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemedti, qui accuse la première de vouloir ramener au pouvoir le dirigeant déchu Omar al-Bashir. Le chaos est tel que de nombreux ressortissants étrangers, comme les citoyens des pays membres de l’Union européenne, ont été évacués dans un plus ou moins grand désordre, mais les Soudanais, et notamment la minorité chrétienne, n’ont pas cette échappatoire. Selon une association d’information et de défense des chrétiens persécutés dans le monde, les deux millions de chrétiens du Soudan craignent pour leur survie dans un pays où une prise en mains islamiste menace. Et avec elle, l’application renforcée de la charia. Le tout sur fond d’implication soupçonnée du groupe russe Wagner.
Déjà aujourd’hui, les chrétiens du Soudan – qui représentent une petite minorité dans ce pays peuplé d’un peu plus de 45 millions d’âmes – hésitent à parler ouvertement de leur foi, la moindre déclaration pouvant être perçue comme « menaçant » l’islam, voire considérée comme une « apostasie », avec à la clef la mise en danger de leurs propres vies. Mais une persécution plus active n’est pas à exclure à l’avenir.
Deux millions de chrétiens de plus en plus persécutés au Soudan
La section espagnole de l’association Puertas abiertas (Portes ouvertes) cite ainsi son porte-parole pour l’Afrique Orientale, Fikiru Mehari, selon lequel les leaders des différentes communautés chrétiennes craignent un véritable effondrement du pays : « De ce chaos pourraient émerger des extrémistes islamiques qui mettront en place une application stricte de la charia. Ce serait mortel pour les chrétiens. »
Alors que le Soudan a enregistré plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés au cours des combats de ces derniers jours, « les responsables religieux chrétiens ne peuvent même pas visiter les membres de leurs congrégations, et ceux qui s’y sont risqués quand même ont mis en jeu leurs propres vies », souligne Mehari.
Le conflit couvait depuis le coup d’état militaire de 2021 et oppose deux parties en lesquelles les chrétiens du Soudan n’ont aucune confiance. « Lorsque le dictateur Omar al-Bashir a été renversé, il y eut des promesses de mise en place d’un gouvernement provisoire chargé de convoquer des élections. Cela nous a donné quelque espoir, étant donné que la persécution des chrétiens a commencé à faiblir. Mais ces espoirs se sont vite évanouis », ajoute-t-il. La persécution se renforce actuellement, et la perspective d’élections en 2023 s’éloigne.
La charia, grande gagnante potentielle du chaos
Et selon Mehari, si le Soudan « s’effondre », les pays voisins en seront « affectés » par une extension de l’instabilité.
Pendant ce temps, on s’interroge sur le rôle du groupe paramilitaire Wagner du « chef » de Poutine, Evgueni Prigojine – le président russe fréquentait volontiers le restaurant moscovite de ce cuisinier multi-tâches – dans le conflit soudanais. Si les mercenaires de Prigojine nient toute présence dans le pays « depuis plus de deux ans », ainsi que tout intérêt financier dans des sociétés locales, ce démenti ne semble pas résister aux faits.
Le Wall Street Journal, invoquant un ancien responsable américain proche de Hemedti, assure cependant que Wagner vient de lui proposer la fourniture d’armes lourdes depuis la République Centrafricaine voisine. Le Washington Post, citant un document « fuité » par les services de renseignement américains, affirme que Wagner a assuré ces dernières années des formations et des ventes d’armes au profit des forces armées soudanaises et se trouve maintenant dans l’embarras à cause du conflit entre factions rivales : laquelle soutenir ? En cause : la poursuite de la construction d’une base navale russe sur la Mer Rouge à Port Soudan, en échange d’armes et d’équipements militaires.
Les deux factions en présence ont évoqué la base lors de la visite du ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, au Soudan en février dernier. A l’heure actuelle, Port Soudan est sous le contrôle de l’armée régulière.
Le groupe de mercenaires russe Wagner joue un rôle peu clair
Or il apparaît que le groupe FSR a récemment reçu 30 chargements de pétrole et au moins un chargement d’équipement militaire depuis la Libye envoyés par le fils du chef de guerre Khalifa Hifter, lui-même en cheville avec des hommes de Wagner qui « sécurisent » son équipement et ses munitions. L’information a été démentie par les troupes de Hifter, mais confirmée par des sources libyennes et diplomatiques. Elle aurait une logique, puisque Wagner veut protéger ses voies de communication entre ses bases logistiques en Libye et la République Centrafricaine.
Par ailleurs, une société soudanaise lié à Prigojine possède des concessions minières et l’accord du gouvernement soudanais pour faire fonctionner une usine de traitement de l’or, via le groupe russe M-Invest qui a acquis la nouvelle société soudanaise Meroe Gold, après que le leader déchu Omar al-Bashir est allé chercher le soutien de Poutine en Russie en 2017, selon Al-Jazeera. Le groupe Wagner serait alors entré en jeu pour « sécuriser les ressources minières », puis pour protéger le pouvoir d’al-Bashir. Lors de sa chute, Wagner s’est rapproché de Fattah al-Burhan, puis s’en est éloigné à l’occasion du massacre de Khartoum en 2019, pour se tourner vers les FSR, dont le chef Dagolo-Hemedti s’est au demeurant rendu à Moscou un jour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. C’est en tout cas ce qu’avance Samuel Ramadi dans son récent livre Russia in Africa.
Prigojine, quant à lui, a balayé ces affirmations, affirmant selon le Washington Post qu’il n’y a « pas d’or au Soudan qui présente un intérêt industriel », et pas « de gros profits à espérer ». Reste que le Soudan est le troisième producteur d’or africain.
Quoi qu’il en soit, au vu de ces informations, on ne peut que constater la forte implication russe en Afrique et dans les conflits africains, et on ne peut la prétendre désintéressée. Ce sont des intérêts militaires, financiers et liés aux matières premières. Les souffrances de populations – et en l’occurrence, des chrétiens du Soudan – n’en sont qu’un épiphénomène.
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Recep Tayyip Erdogan annule une journée de campagne électorale pour se reposer chez lui, après être tombé malade lors d’une interview télévisée en direct un jour plus tôt. Le président turc annule également un rassemblement prévu aujourd’hui dans la ville de Mersin, mais il participera par vidéoconférence à une cérémonie commémorant la première centrale nucléaire du pays.
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De la Révolution culturelle au woke : une victime de Mao censurée par des étudiants !
Censurée par la révolution woke qui lui rappelle Mao
Elle n’a pas été « surprise du tout », puisque l’un de ses objets d’observation est la similitude entre la révolution woke et la révolution culturelle qu’elle a vécue sous Mao. Le gouvernement des étudiants de Whitworth lui a reproché, conformément à ce qu’elle en attendait, ses critiques contre Black Lives Matter, l’idéologie LGBTQ, la « justice environnementale », etc. Elle est tout de même inquiète qu’une université chrétienne, qu’elle espérait « plus conservatrice », soit contaminée à ce point par l’idéologie dominante. D’autant que l’université de Whitworth insiste beaucoup sur son attachement à la liberté d’expression et ses racines chrétiennes. Elle espère quand même que les étudiants tireront des enseignements de la révolution culturelle. On peut toujours espérer.
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Surréaliste mais vrai : un ex-rappeur des Fugees est jugé coupable d’avoir aidé la Chine à influencer le gouvernement américain
Dans l’actu : Mercredi, le rappeur Pras Michel a été reconnu coupable par un tribunal fédéral à Washington de 10 chefs d’accusation criminels.
- Ses autres crimes incluent des violations de financement de campagne, des agissements en tant « qu’agent étranger non enregistré », des intimidations de témoins et des mensonges aux banques.
- Face à ce verdict accablant, Pras Michel risque jusqu’à 20 ans de prison.
- Son avocat prévoit toutefois de faire appel du jugement.
Scandale de blanchiment d’argent international
En savoir plus : Qui est Jho Low, le complice de Pras Michel actuellement recherché par le gouvernement américain ?
- Cet homme d’affaires est accusé d’avoir volé environ 4 milliards de dollars au fonds souverain de la Malaisie lors du célèbre scandale 1MDB.
- Cette affaire de corruption et de blanchiment d’argent qui a éclaté en Malaisie en 2015 a secoué le monde financier international.
- Des milliards de dollars ont été détournés du fonds souverain 1MDB par des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires malaisiens.
- Le scandale a impliqué des banques internationales, des cabinets d’avocats et des sociétés de conseil en investissement.
- Il a entraîné des enquêtes et des poursuites judiciaires dans plusieurs pays.
- Pras Michel a reconnu avoir reçu de l’argent de Jho Low, notamment 20 millions de dollars pour aider le Malaisien à obtenir une photo avec Barack Obama en 2012.
- Selon les procureurs, le rappeur aurait utilisé plusieurs prête-noms pour transférer plus de 800.000 dollars de cet argent à la campagne d’Obama.
- Il a toutefois affirmé qu’il considérait ces paiements comme de l’argent « gratuit ».
- Tout en admettant que c’était « stupide » de sa part d’avoir contacté des « amis » qui « recevaient des visites » du FBI concernant des contributions de campagne -ce qui l’a conduit à être accusé d’entrave à témoin.
- Jho Low a également versé plus de 100 millions de dollars à Pras Michel pour l’aider à convaincre le gouvernement – y compris Donald Trump, alors président -, d’abandonner son enquête sur lui-même.
- Toujours recherché par la justice américaine, Jho Low est soupçonné de se cacher en Chine.
- Avec cet argent volé au fonds souverain, Jho Low aurait aussi aidé à financer le film de Leonardo DiCaprio, Le Loup de Wall Street.
- L’acteur américain était d’ailleurs présent pour témoigner au procès.
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La Chine renforce sa lutte contre l’espionnage : tout le monde peut désormais être considéré comme suspect
Dans l’actu : Des législateurs chinois ont adopté mercredi une mise à jour complète de la législation anti-espionnage, une première depuis 2014.
- Dans les grandes lignes, elle interdit le transfert de toute information liée à la sécurité nationale et élargit la définition de l’espionnage.
- Elle inclut désormais les cyberattaques contre les organes d’État ou les infrastructures d’information critiques.
- Tous les « documents, données, matériaux et objets liés à la sécurité nationale et aux intérêts » sont désormais protégés de la même manière que les secrets d’État.
- Sauf que la loi ne définit pas ce qui relève de la sécurité nationale ou des intérêts de la Chine, laissant donc à Pékin toute la liberté d’en décider au cas par cas.
- En d’autres termes : toute organisation et toute personne peuvent être suspectes et donc considérées comme une menace pour la sécurité nationale.
- Cette mise à jour entrera en vigueur à partir du 1er juillet.
Risques accrus pour les entreprises étrangères
Entre les lignes : Le président Xi Jinping renforce son contrôle et sa surveillance des entités nationales et étrangères en Chine.
- « Les relations internationales continuent de se détériorer, les soupçons continuent de croître, et l’accent est mis sur la sécurité nationale et la lutte contre l’espionnage », explique à Reuters Jeremy Daum, chercheur principal au Centre Paul Tsai Chine de la Faculté de droit de Yale.
- La version originale de la loi, adoptée en 2014, était déjà « très ambiguë et très puissante, mais la Chine pense que ce n’est pas suffisant », déclare à CNN Yasuhiro Matsuda, professeur de relations internationales à l’Université de Tokyo.
- Notons que cette loi a été adoptée juste un an après l’entrée en fonction de Xi Jinping comme président.
- Au cours des dernières années, ce dernier a pris de nouvelles mesures pour réprimer les menaces perçues à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine.
- Pékin a notamment incarcéré de nombreuses personnes, qu’elles soient chinoises ou étrangères, sous l’accusation d’espionnage.
- C’est par exemple le cas pour un dirigeant de la société japonaise Astellas Pharma qui a été détenu à Pékin le mois dernier.
- Au total, au moins 17 ressortissants japonais ont été détenus en Chine pour suspicion d’espionnage et d’autres activités depuis 2015, selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK.
- Les analystes estiment donc que cette mesure risque d’effrayer davantage les entreprises étrangères opérant en Chine.
À noter : Cette mise à jour de la loi sur le contre-espionnage intervient quelques mois à peine après la levée de la très stricte stratégie « zéro Covid » en Chine.
- Ces mesures avaient maintenu la plupart des hommes d’affaires et des chercheurs étrangers à distance du pays pendant près de trois ans.
- « La Chine s’ouvre, ce qui la rend beaucoup plus vulnérable » aux yeux des dirigeants chinois, explique ainsi Yasuhiro Matsuda.
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« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien (…). Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. » Hannah Arendt
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