Les NEWS éco-comics “sans importance” du LUPUS du Lundi 1er Mai 2023
Marché
Wall Street conclut avril sur une note encourageante, les principaux indices américains d’actions progressent sur le mois, ainsi que sur la semaine écoulée. Le retour des craintes autour des banques régionales américaines semble avoir fait long feu, du moins dans l’esprit des intervenants boursiers, et la saison des résultats d’entreprises se passe plutôt bien, notamment chez les mastodontes de la technologie (Microsoft, Alphabet, Meta et dans une moindre mesure Amazon). On appréciera surtout la hausse de 13% de Meta et de 9% de Microsoft sur la semaine, à elles seules, ces deux actions ont probablement sauvé la performance boursière de la semaine. Et l’air de rien, l’indice S&P500 (SPX) réalise son second mois consécutif de hausse. Le SPX clôture vendredi à 4169 points, légèrement en-dessous du haut de sa fourchette de trading horizontale entamée en octobre (3900 – 4200 pts). S’il parvient à s’en extraire par le haut, il regardera ensuite 4325 points, le top en séance du 16 août 2022, niveau très important car c’est là que la moyenne mobile à 200 jours avait mis l’indice KO, il avait ensuite perdu mille points jusqu’au creux d’octobre. Ceci dit, la configuration technique du SPX n’est plus la même aujourd’hui, la 200 jours végète désormais à 3964 points, on peut d’ailleurs considérer ce niveau comme un des principaux supports du SPX.
Les statistiques macro-économiques du jour ne semblent pas de taille à influencer les indices (PCE, indice du sentiment de l’Université du Michigan), la volatilité chute de 7,5%, le VIX revient à 15,78, attention chers taureaux, on atteint presque un niveau de complaisance / détente fort dangereux pour quiconque ne sort pas couvert. Imaginer le VIX en-dessous de 15, c’est un peu comme espérer que Donald Trump se rase la boule à zéro, ça n’est pas censé se produire, ou alors on peut envisager une courte incursion en-dessous. Quoi qu’il en soit, la volatilité s’est récemment évaporée, les investisseurs long en actions sont donc en théorie assis sur de jolis bénéfices non réalisés, le marché des options listées permet de protéger ces profits à bon compte lorsque la volatilité est basse.
La prochaine décision de la Réserve Fédérale est attendue après-demain soir et le marché des Fed Funds prédit près de 90% de probabilités d’une hausse de 25 points de base à cette occasion. La première baisse est attendue en janvier, ce qui reste étonnant, le modèle de la Fed ne nous dit pas cela, le marché semble donc ne plus croire Jérôme et ses amis, nous verrons bien ce que le premier banquier du monde nous dit mercredi soir, à suivre de près car, au final, c’est la politique monétaire de la Fed qui dicte le rythme et la direction des indices américains d’actions.
Résumons: les indices d’actions bouclent une jolie semaine, sauvés par les mastodontes de la tech. Les statistiques macro montrent que la croissance économique des Etats-Unis a chuté au premier trimestre, que la croissance des salaires reste élevée et que l’inflation ne rend pas de terrain aussi vite que souhaité. Les résultats de sociétés sont pour le moment globalement bons et la Fed est attendue au tournant après-demain soir, qui jouera le rôle d’arbitre du marché comme à son habitude. On peut s’attendre à une activité boursière limitée en ce début de semaine donc, dans un contexte qui plus est de volatilité traitant proche de son support. Le débat sur un atterrissage en douceur ou en douleur de la première économie du monde reste ouvert. Notons à ce sujet les annonces d’UPS qui indique la semaine dernière que la décélération des ventes au détail aux États-Unis et le changement de comportement des consommateurs réduiraient les volumes d’expédition pour l’année. Enfin, le dossier du plafond de la dette des Etats-Unis n’est toujours pas réglé, les républicains de la Chambre des représentants des États-Unis défient le Sénat d’approuver lui-même une loi sur la limite de la dette et cherchent à maintenir la pression sur Joe Biden pour qu’il organise des discussions sur la réduction des dépenses. «S’ils ont une meilleure idée, je veux voir ce projet de loi», déclare le chef de la majorité, Steve Scalise, à la chaîne ABC. De l’autre côté, les démocrates affirment qu’ils ont besoin de l’aide de Mitch McConnell pour éviter un défaut de paiement qui mettrait en péril les marchés.
Les autorités de régulation américaines travaillaient jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi pour résoudre la crise de la First Republic Bank, après avoir reçu des offres de rachat de la banque en difficulté. Parmi les acheteurs potentiels figurent JPMorgan, PNC et Citizens, selon l’agence Bloomberg. BofA et US Bancorp ont décidé de ne pas faire d’offre. Le prêteur régional américain a encore plongé la semaine dernière, ce qui lui a fait perdre 97% cette année à la suite des effondrements de SVB et de Signature Bank.
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Tant la Réserve fédérale américaine (Fed) que la Banque centrale européenne (BCE) devraient monter leur taux d’intérêt cette semaine.
De combien la Fed et la BCE vont augmenter les taux d’intérêt ?
- La Fed devrait augmenter ses taux d’intérêt de 25 points de base ce mercredi. Ce qui porterait le taux directeur à 5,25%.
- La BCE devrait également lever ses taux d’intérêts de 25 points ce jeudi. Ce qui porterait le taux directeur à 3,25%. Certains faucons au sein de l’institution ne rejettent toutefois pas la possibilité d’augmenter les taux de 50 points.
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La course aux taux d’intérêt – source : Reu
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L’incroyable réduction de l’économie de Biden ! L’ISM manufacturier crie à la stagflation, toujours en contraction avec des “pressions inflationnistes ravivées” (l’ISM se contracte pour le sixième mois)
Ah, cette merveilleuse économie dont parle O’Biden. Il est en fait en train de rétrécir.
L’indice ISM manufacturier crie à la stagflation, alors qu’il continue de se contracter. Avec « la réactivation des pressions inflationnistes.

Et les prix recommencent à décoller.

Les Républiques bananières unies d’Amérique ! Le prix des swaps sur défaillance de crédit (CDS) américains atteint 176,53 alors que le défaut de paiement de la dette se profile
Grâce à l’échec d’O’Biden (Obama/Biden) et du chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer à négocier une augmentation du plafond de la dette, les États-Unis sont officiellement devenus une république bananière. Gouvernement fou, censure anarchique et arrestation de candidats politiques opposés.
Le CDS américain 1Y SR Eur vient d’atteindre un niveau stupéfiant de 176,53. C’est le prix à payer pour s’assurer contre un défaut de paiement par O’Biden et la secrétaire au Trésor Janet Yellen.

Un défaut de paiement de la dette américaine est-il probable ? Cela ne devrait pas être le cas. Mais on ne sait jamais avec les clowns de cirque de la Maison Blanche et le méchant Chuck Schumer. Mais arrêter le principal candidat républicain à la présidence avant les élections relève de la pure politique Chavez/Maduro Banana Republic.

Le rendement du Trésor à 2 ans a augmenté de plus de 11 points de base aujourd’hui.

Crise? Quelle Crise ? La First Republic Bank se dirige vers la mise sous séquestre de la FDIC, la courbe de rendement américaine plonge, les prêts bancaires plongent, la classe moyenne se contracte sous Biden / Yellen
Crise? Quelle crise ?

Deuxièmement, nous avons la courbe de rendement américaine (3M T-yield – 18M FWD 3M T-yield) qui s’effondre au plus inversé depuis les années 1990.

Troisièmement, les prêts bancaires américains s’effondrent.

Quatrièmement, nous avons une classe moyenne en déclin. Bravo Biden/Yellen/Powell !

J’aimerais pouvoir chanter “Au revoir Biden et Yellen”. Et Foul Powell aussi.

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Jamie Dimon, le banquier le plus puissant des États-Unis, réussit un coup avec le sauvetage de First Republic
Jamie Dimon, le CEO du géant bancaire JP Morgan Chase, confirme son statut de banquier le plus important des États-Unis avec le sauvetage de la banque en difficulté First Republic. Et grâce aux garanties de l’État négociées, sa banque réalise également une bonne affaire.
First Republic Bank saisie par les autorités et rachetée par JPMorgan
Les autorités américaines ont pris lundi le contrôle de la banque régionale First Republic et en ont revendu la grande majorité à JPMorgan Chase, actant ainsi la deuxième plus grosse faillite de l’histoire des Etats-Unis et espérant mettre un terme à la crise bancaire qui a émergé en mars.
L’établissement était sous forte pression depuis les défaillances rapprochées de deux établissements au profil similaire, Silicon Valley Bank et Signature.
Mais First Republic n’est pas parvenu à trouver un plan de sauvetage satisfaisant et quand il a confirmé lundi dernier que de nombreux clients avaient retiré plus de 100 milliards de dollars de dépôts au premier trimestre, son action, déjà mal en point, a piqué du nez.
Les autorités, qui semblaient réticentes à venir à la rescousse d’une troisième banque en peu de temps, sont finalement montées au créneau, sollicitant les offres d’établissements financiers avant de saisir officiellement First Republic.
Il s’agit de la deuxième plus grosse faillite bancaire de l’histoire des Etats-Unis après celle de Washington Mutual en 2008.
Les actifs de cette dernière avaient, eux aussi, été en grande partie acquis par JPMorgan qui, sous la houlette de son patron Jamie Dimon, a plusieurs fois secouru des établissements en difficulté.
Selon l’accord noué lundi, la plus grosse banque du pays va récupérer tous les dépôts de First Republic ainsi que presque tous ses actifs, tandis que ses agences pourront rouvrir lundi selon les modalités habituelles.
«Notre gouvernement nous a invités, ainsi que d’autres, à intervenir, et nous l’avons fait», a déclaré Jamie Dimon dans un communiqué. L’opération permet, selon lui, de «minimiser les coûts» pour le fonds d’assurance-dépôts.
L’opération implique en effet que les prêts de First Republic doivent être réévaluées à la baisse et l’agence en charge de garantir les dépôts, la FDIC, a accepté d’assumer une partie de ces pertes: elle estime que l’opération va lui coûter environ 13 milliards de dollars, une somme qui proviendra des cotisations versées par les banques.
Elle prévoit aussi que JPMorgan verse 10,6 milliards de dollars à la FDIC.
La procédure d’appel d’offres était «très concurrentielle» et a abouti à une transaction «conforme aux exigences de moindre coût», a assuré la FDIC.
Le ministère de l’Economie s’est dit «encouragé» par la solution trouvée et, dans un communiqué, assure que le système bancaire américain reste «sain et résilient».
Jamie Dimon a estimé de son côté que l’opération «va aider à stabiliser le système».
Les autorités et d’autres grandes banques étaient intervenues en mars pour éviter que First Republic ne connaisse le même sort que SVB et Signature, onze établissements financiers acceptant notamment d’y déposer au total 30 milliards de dollars, qui seront remboursés une fois la transaction finalisée. Mais cela n’a pas suffi à rassurer.
First Republic, fondée en 1985 et basée à San Francisco, ne valait plus vendredi à la clôture que 654 millions de dollars en Bourse, contre plus de 20 milliards en début d’année.
Elle pouvait sembler attractive: elle était connue pour avoir une clientèle aisée, déposant des sommes importantes sur les comptes et remboursant bien les prêts.
Mais nombre d’entre eux ont pris peur après les faillites de SVB et Signature. Et elle avait dans ses comptes nombre de prêts immobiliers et d’investissements à taux fixes, qui ont perdu mécaniquement de la valeur avec la récente hausse des taux d’intérêt.
Les observateurs étaient inquiets d’un risque de contagion après les défaillances de mars, qui ont aussi créé des remous outre-Atlantique et accéléré la chute de Credit Suisse.
Mais ces craintes se sont un peu apaisées après la publication ces deux dernières semaines par plusieurs banques de petite et moyenne taille de bilans financiers tenant la route.
«First Republic était identifiée comme une banque à problème dès mi-mars et l’annonce de sa fermeture ne constitue pas une nouvelle raison de s’inquiéter», avait estimé Nicolas Veron, économiste pour les centres de réflexion PIIE et Bruegel, avant l’officialisation de la faillite.
L’action de JPMorgan grimpait de 5% dans les échanges électroniques à Wall Street. Celle de First Republic chutait de 35%.
«Nous ne cherchions pas cet accord mais il présente des avantages financiers et nous permet de nous renforcer sur le marché», notamment dans la gestion de patrimoine, a souligné lundi le directeur financier de JPMorgan, Jeremy Barnum.
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“Les moteurs internes ne sont pas assez solides et la demande est insuffisante” : voici le verdict officiel de l’économie chinoise, par Pékin
Où en est la relance de la Chine, après l’abandon des confinements en décembre ? Voilà une question qui anime les milieux économiques. Pékin vient maintenant donner une réponse officielle, et le constat n’est pas des plus positifs.
Dans l’actu : une réunion, ce vendredi, du Politburo du parti communiste chinois, la plus haute instance décisionnelle du pays, sur l’économie.
- Un constat sans appel : “À l’heure actuelle, l’évolution positive de l’économie chinoise s’apparente avant tout à une reprise. Les moteurs internes ne sont toujours pas solides et la demande reste insuffisante”, explique un communiqué, repris par CNBC.
Très mauvaise nouvelle pour l’économie chinoise : contre toute attente, l’activité industrielle a chuté en avril
La Chine a connu une contraction inattendue de son activité manufacturière, ce qui accentue la pression sur les responsables politiques cherchant à relancer l’économie qui peine à décoller après la fin de la très stricte stratégie « zéro Covid ».
Dans l’actu : Selon les données du Bureau national des statistiques, l’indice officiel des directeurs d’achat du secteur manufacturier (PMI) est passé de 51,9 en mars à 49,2 en avril.
- L’activité manufacturière passe ainsi sous la barre des 50 points séparant la croissance de la contraction économique.
- Il s’agit de la première contraction depuis décembre, lorsque l’indice PMI manufacturier était tombé à 47,0.
- L’indice se place également sous les attentes des économistes sondés par Reuters et Bloomberg, qui tablaient sur une croissance avec un score de 51,4.
Une recrudescence ? La deuxième plus grande économie du monde avait enregistré une croissance plus forte que prévu au premier trimestre.
- Elle a pu compter sur un solide secteur des services, les Chinois s’étant rués dans les restaurants et autres loisirs pour rattraper près de trois années de confinement très strict.
- Mais ce secteur a quelque peu ralenti en avril malgré cette récente augmentation de la consommation, le sous-indice des services dans l’indice PMI non-manufacturier étant passé de 56,9 à 55,1.
- De manière globale, l’indice PMI du secteur non-manufacturier a légèrement diminué à 56,4 par rapport à 58,2 en mars.
- L’indice PMI composite, qui inclut l’activité manufacturière et non manufacturière, est ainsi tombé à 54,4 contre 57,0 en mars.
Un plus grand mal qui couve ?
Sous le radar : Cette croissance ne serait que de la poudre aux yeux.
- La vérité, c’est que la production industrielle a pris du retard en raison de la faiblesse de la croissance mondiale.
- Les nouvelles commandes à l’exportation ont ainsi légèrement diminué, passant de 50,4 en mars à 47,6 en avril.
- En outre, le fait que les prix baissent et que l’épargne bancaire augmente soulève des incertitudes quant à la demande.
- Or le Politburo, un organe de décision important du Parti communiste chinois mené par Xi Jinping, a souligné l’importance de restaurer et d’étendre la demande pour une reprise économique durable.
- Il a averti que l’amélioration actuelle de l’économie est principalement due à des mesures de relance ponctuelles et qu’elle manque de dynamisme et de demande suffisante.
- Le secteur manufacturier souffre ainsi de la faible demande chinoise, mais également mondiale.
- Pour ne rien arranger, la confiance dans le secteur immobilier, qui a été pendant des années un pilier de la croissance chinoise, reste fragile.
Conclusion : Il reste désormais à voir si la reprise chinoise se pérennisera dans le temps. Ces mauvais indicateurs pour l’économie devraient en tout cas »maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il poursuive ses politiques fiscales et monétaires de soutien au deuxième trimestre », selon Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.
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L’Allemagne envisage de contrôler les exportations de produits chimiques destinés aux micropuces vers la Chine, alors que la guerre technologique s’intensifie
Qu’il s’agisse de ballons espions chinois ou de percées dans le domaine de l’intelligence artificielle, les pays occidentaux et la Chine intensifient de plus en plus leur « guerre technologique« . Le dernier développement en date vient d’Allemagne, où Berlin envisage de restreindre les exportations de produits chimiques vers les entreprises chinoises, qui sont essentiels à la production de semi-conducteurs avancés.
Bloomberg rapporte que le gouvernement du chancelier Olaf Scholz envisage de nouvelles mesures qui empêcheraient des entreprises allemandes comme Merck KGaA et BASF SE d’exporter certains de leurs produits chimiques vers la Chine pour la production de semi-conducteurs avancés.
Scholz et le ministre de l’économie Robert Habeck s’alignent sur d’autres pays européens, tels que les Pays-Bas, pour s’assurer que le développement de la technologie avancée des micropuces par Pékin soit stoppé.
En mars, les Pays-Bas se sont retrouvés au cœur des tensions politiques entre les États-Unis et la Chine en annonçant leur intention de mettre en place des contrôles à l’exportation sur les équipements de fabrication de semi-conducteurs « avancés ». Ce petit pays européen abrite ASML, l’un des principaux fabricants mondiaux de machines pour la fabrication de semi-conducteurs.
Selon Bloomberg, les discussions concernant le contrôle des exportations allemandes n’en sont qu’à leurs débuts, et les législateurs comprennent qu’une décision finale pourrait gravement nuire aux relations avec Pékin.
« Habeck, qui est également vice-chancelier, a conseillé aux fonctionnaires de son ministère de travailler sur une boîte à outils de mesures visant à renforcer la résistance économique de l’Allemagne dans certains domaines et à réduire les dépendances unilatérales à l’égard de la Chine. L’idée d’imposer des contrôles à l’exportation sur les produits chimiques à puce fait partie de ces délibérations », ont déclaré des sources.
« Le moyen le plus rapide et le plus pratique de mettre en œuvre ces contrôles à l’exportation serait d’inscrire les biens et services concernés sur la liste nationale des biens à double usage de l’Allemagne », poursuivent les sources, ajoutant que d’autres approches par le biais de listes et de traités internationaux prendraient probablement trop de temps.
Des restrictions à l’exportation pourraient être imposées aux biens susceptibles d’être utilisés à des fins civiles et militaires. L’objectif de ces listes de biens à double usage est d’empêcher la Chine de fabriquer des armes de pointe avec des matériaux occidentaux ou des puces électroniques.
Bloomberg a souligné que les contrôles à l’exportation sur les fournitures de Merck et de BASF pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement chinoises pour le développement de technologies de pointe dans le domaine des puces.
Il semble que l’administration Biden fasse désormais pression sur de nombreux pays européens pour qu’ils contribuent à empêcher la Chine de poursuivre le développement de son industrie des puces. En octobre, les États-Unis ont dévoilé des restrictions à l’exportation, empêchant l’acquisition de plusieurs technologies de puces par des entreprises chinoises.
Washington a interdit aux sociétés américaines Applied Materials Inc, Lam Research Corp et KLA Corp d’exporter certaines puces vers la Chine. Les sociétés japonaises Tokyo Electron Ltd. et ASML joueraient un rôle essentiel dans la décision de l’Occident de restreindre les exportations de puces vers la Chine.
La guerre technologique entre les États-Unis et la Chine s’intensifie alors que de nombreux pays européens s’alignent sur Washington pour s’assurer que l’Occident conserve sa suprématie dans les développements technologiques mondiaux.
D’ailleurs, la Chine commence à riposter.
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Fitch abaisse la note de la France à AA-, citant les troubles civils comme risque majeur
Les ambitions pas si secrètes de Macron de voir la France supplanter l’Allemagne, notée AAA, en tant que superpuissance européenne ont pris du plomb dans l’aile vendredi lorsque l’agence de notation Fitch a abaissé d’un cran la note de la deuxième économie de la zone euro à AA- (avec une perspective stable) tard dans la nuit de vendredi à samedi, car elle craint que les troubles sociaux et la paralysie politique consécutifs à la lutte pour les retraites ne limitent les efforts du gouvernement visant à améliorer les finances publiques.
« L’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes », a écrit Fitch.
Fitch avait noté la France AAA jusqu’en juillet 2013, date à laquelle elle l’a rétrogradée à AA+, puis à AA en décembre 2014.
Cette décision est un nouveau coup dur pour Macron, quelques semaines seulement après que son gouvernement a promulgué une réforme des retraites promise de longue date et très détestée, visant à relever l’âge de la retraite de deux ans pour le porter à 64 ans, malgré des mois de manifestations dans les rues, une résistance acharnée au parlement et des grèves permanentes.
Le parti du président ne dispose pas de la majorité parlementaire et pourrait avoir du mal à respecter d’autres priorités telles que la relance de l’emploi et la réduction des déficits budgétaires tout en améliorant les services publics tels que les écoles.
Selon le Financial Times, Fitch a également fait écho à notre propre évaluation en déclarant que l’utilisation par le gouvernement d’une tactique constitutionnelle connue sous le nom d’article 49.3 pour faire passer la réforme impopulaire des retraites sans vote parlementaire pourrait « renforcer davantage les forces radicales et anti-establishment » dans la politique française.
A l’instar de la dégradation de la note du S&P aux Etats-Unis en 2011, suite à la bataille sur le plafond de la dette, qui avait déclenché une chasse aux sorcières contre l’agence de notation par les serviteurs du secrétaire au Trésor de l’époque, Tim Geithner, le gouvernement français a également été terriblement vexé par ce cas particulier de mensonge sur les perspectives économiques de la France. Le ministre des finances Bruno Le Maire, qui a récemment présenté le plan du gouvernement pour ramener les déficits en ligne avec les objectifs de l’UE d’ici 2027, a déclaré que la France restait engagée dans les réformes structurelles tout en expliquant pourquoi Fitch s’était trompée.
« Cette décision est le résultat d’une évaluation pessimiste de Fitch concernant les perspectives de croissance de la France et la trajectoire de sa dette », a déclaré Le Maire dans un communiqué.
« Elle sous-estime les conséquences des réformes structurelles adoptées ces derniers mois par le gouvernement français, notamment les réformes de l’assurance chômage, des retraites et des impôts sur la production.
Fitch s’attend à ce que la France ait un déficit budgétaire de 5 % du PIB cette année en raison d’une croissance plus faible et de dépenses plus élevées liées à l’inflation, contre 4,7 % en 2022. Elle prévoit qu’il diminuera à nouveau l’année prochaine avec la suppression progressive des mesures visant à aider les ménages à payer leurs factures pendant la crise énergétique ; en réalité, il s’agit d’une concession de la part de l’agence de notation, et ce qui se passera réellement, c’est que les déficits continueront à se creuser.
Alors que l’économie française a à peine progressé de 0,2 % au cours des trois premiers mois de l’année malgré les grèves, l’inflation a également augmenté en avril pour atteindre 5,9 % en glissement annuel.
« Les paramètres budgétaires de la France sont plus faibles que ceux de ses pairs« , écrit Fitch, qui prévient que sa dette publique, mesurée en proportion de la production économique, « restera sur une tendance modeste à la hausse, reflétant des déficits budgétaires relativement importants et des progrès modestes en matière d’assainissement des finances publiques ».
L’agence de notation s’attend à ce que les pressions sur les dépenses restent élevées à court terme, étant donné qu’un tiers de l’ensemble des dépenses – principalement les prestations sociales et les pensions – est indexé sur l’inflation. Toutefois, elle a déclaré que les économies générées par la réforme des retraites, qui devraient s’élever à 17,7 milliards d’euros d’ici 2030, seront « modérément utiles » à plus long terme.
Elle prévoit également que l’inflation en France diminuera au second semestre de cette année, pour atteindre une moyenne de 5,5 % sur l’année, avant de tomber à 2,9 % en 2024.
Le Maire a souligné à plusieurs reprises la nécessité de réduire la dette publique, car les hausses des taux d’intérêt ont fait exploser le coût annuel du service de la dette.
Comme indiqué précédemment, la France est secouée depuis janvier par des mois de manifestations et de grèves contre la réforme des retraites. De nombreuses manifestations de moindre ampleur se poursuivent et les syndicats prévoient d’organiser une grande marche de protestation le 1er mai.
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200 ans de production mondiale d’or, par pays
Bien que la pratique de l’extraction de l’or existe depuis des milliers d’années, on estime qu’environ 86 % de tout l’or en surface a été extrait au cours des 200 dernières années.
Les techniques minières modernes ayant permis une production à grande échelle, la production mondiale d’or a connu une croissance exponentielle depuis les années 1800.
Dans l’infographie ci-dessous, Govind Bhutada et Miranda Smith, de Visual Capitalist, utilisent les données de Our World in Data pour visualiser la production mondiale d’or par pays de 1820 à 2022, montrant ainsi comment l’extraction de l’or a évolué pour devenir de plus en plus mondiale au fil du temps.
Brève histoire de l’extraction de l’or
La ruée vers l’or la plus connue de l’histoire moderne a eu lieu en Californie en 1848, lorsque James Marshall a découvert de l’or dans la vallée de Sacramento. À mesure que la nouvelle se répand, des milliers de migrants affluent en Californie à la recherche d’or et, en 1855, les mineurs ont extrait de l’or pour une valeur d’environ 2 milliards de dollars.
Les États-Unis, l’Australie et la Russie ont été (indifféremment) les trois plus grands producteurs d’or jusque dans les années 1890. Ensuite, l’Afrique du Sud a pris le relais grâce à la découverte massive du bassin de Witwatersrand, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands gisements d’or au monde.
La production annuelle d’or de l’Afrique du Sud a culminé en 1970 à 1 002 tonnes, de loin la plus grande quantité d’or produite par un pays au cours d’une année.
Avec l’augmentation du prix de l’or depuis les années 1980, la production mondiale d’or est devenue de plus en plus importante. En 2007, la Chine était le premier pays producteur d’or au monde et, aujourd’hui, une quantité importante d’or est extraite dans plus de 40 pays.
Les principaux pays producteurs d’or en 2022
Environ 31 % de la production mondiale d’or en 2022 proviendra de trois pays : la Chine, la Russie et l’Australie, qui produiront chacun plus de 300 tonnes de ce métal précieux.
Les pays d’Amérique du Nord, à savoir le Canada, les États-Unis et le Mexique, sont les six premiers producteurs d’or, représentant collectivement 16 % de la production mondiale. L’État du Nevada représente à lui seul 72 % de la production américaine, car il abrite le plus grand complexe minier aurifère du monde (six mines), détenu par Nevada Gold Mines.
Parallèlement, l’Afrique du Sud a produit 110 tonnes d’or en 2022, soit une baisse de 74 % par rapport à sa production de 430 tonnes en 2000. Selon le World Gold Council, ce déclin à long terme est le résultat de fermetures de mines, de l’arrivée à maturité d’actifs et de conflits industriels.
Il est intéressant de noter que deux petits producteurs d’or figurant sur la liste, l’Ouzbékistan et l’Indonésie, abritent respectivement les deuxième et troisième plus grandes exploitations minières d’or au monde.
Perspectives de la production mondiale d’or
Le 25 avril, le prix de l’or oscillait autour de 2 000 dollars l’once et s’approchait de ses plus hauts niveaux historiques. Pour les sociétés minières, un prix de l’or plus élevé peut se traduire par une augmentation des bénéfices par once si les coûts restent inchangés.
Selon le World Gold Council, la production d’or extrait devrait augmenter en 2023 et pourrait dépasser le record établi en 2018 (3 300 tonnes), grâce à l’expansion des projets existants en Amérique du Nord. Les chances d’une production minière record pourraient être plus élevées si les prix de l’or continuent d’augmenter.
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Les pays où il est le plus dangereux de travailler
Dans de nombreuses régions du monde, la sécurité sur le lieu de travail s’est considérablement améliorée au cours des deux dernières décennies, garantissant des environnements de travail sains à de nombreux employés. Comme le montre l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble de neuf étages au Bangladesh abritant plusieurs ateliers de confection liés en grande partie à l’industrie de la mode rapide, il y a dix ans, il y a encore beaucoup de place pour l’amélioration. Des recherches citées par l’Organisation internationale du travail (OIT) suggèrent qu’en 2017 seulement, 2,8 millions de personnes sont décédées et 374 millions d’autres ont subi des blessures non mortelles dans le cadre de leur travail.
Comme l’explique Florian Zandt de Statista, selon les données de l’OIT, le Costa Rica compte actuellement le plus grand nombre d’accidents du travail, avec 9 421 accidents du travail non mortels et 9,7 accidents du travail mortels pour 100 000 travailleurs en 2016. Pendant des décennies, l’économie du pays a reposé en grande partie sur l’agriculture et le tourisme. Depuis le tournant du millénaire, la fabrication et l’industrie ont dépassé le secteur agricole, avec des entreprises comme Intel ou Procter & Gamble qui investissent massivement dans le pays. Selon les médias, l’usine de microprocesseurs d’Intel représentait 5 % du PIB total et 20 % de toutes les exportations du Costa Rica en 2006.
Des données empiriques provenant d’autres pays suggèrent que l’accent mis sur l’industrie et la fabrication pourrait également être à l’origine du nombre élevé d’accidents du travail mortels. Si le Costa Rica ne fournit pas de données ventilées sur les accidents mortels par activité économique, le Mexique et la Turquie, qui occupent les neuvième et dixième rangs en termes d’accidents du travail non mortels, ainsi que les deuxième et troisième rangs en termes d’accidents du travail mortels, le font. Au Mexique, par exemple, sur les 806 décès liés au travail, 118 personnes sont décédées dans le secteur manufacturier, 76 dans la construction et 86 dans le transport et l’entreposage. La Turquie a enregistré 386 décès dans la construction, 297 dans l’industrie manufacturière et 258 dans le transport et l’entreposage, sur un total de 1 394.
Des pays connus pour leur industrie textile, comme le Pakistan et le Portugal, figurent également en tête de liste des pays comptant le plus grand nombre d’accidents du travail pour 100 000 travailleurs. Bien que des auditeurs indépendants vérifient et approuvent régulièrement les pratiques et les conditions de travail dans les industries de la mode des pays susmentionnés, la réalité est souvent bien plus sombre que ne le suggèrent les évaluations officielles. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch sur les travailleurs de l’habillement au Pakistan datant de 2019, par exemple, souligne que les entreprises ne paient pas le salaire minimum à leurs employés, qu’il n’y a pas de contrats écrits, que des femmes enceintes sont licenciées et que des déductions de salaire sont effectuées pour les jours de maladie.
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Le fonctionnement de ChatGPT coûte 700 000 dollars par jour à OpenAI : Microsoft travaille sur une solution
Le fonctionnement et la maintenance du chatbot ChatGPT, qui jouit d’une immense popularité, sont extrêmement coûteux. Selon une étude menée par SemiAnalysis, l’infrastructure de l’IA coûte à OpenAI environ 700 000 dollars par jour.
« L’essentiel de ce coût est basé sur les serveurs coûteux dont l’entreprise (OpenAI, ndlr) a besoin pour faire fonctionner le chatbot », a déclaré Dylan Patel, analyste principal chez SemiAnalysis, à The Information.
- En effet, ChatGPT a besoin d’une puissance de calcul énorme pour calculer les réponses aux milliers de requêtes que l’IA doit traiter chaque jour.
- M. Patel suggère en outre que le coût pourrait être encore plus élevé, car les estimations de SemiAnalysis étaient basées sur GPT-3, le précurseur du dernier modèle GPT-4 de l’OpenAI. Le langage GPT-4 devrait être encore plus coûteux à exploiter.
Le contexte : OpenAi utilise actuellement des cartes graphiques (GPU) de Nvidia pour faire fonctionner sa propre infrastructure d’IA. Les experts estiment que l’entreprise aura probablement besoin de plus de 30 000 GPU supplémentaires pour assurer le bon fonctionnement de son service jusqu’à la fin de l’année 2023.
- Au cours des derniers mois, ChatGPT a dû faire face à plusieurs reprises à l’augmentation significative du nombre d’utilisateurs, ce qui a conduit à une inaccessibilité fréquente du service.
- L’entreprise a tenté de remédier à cette situation en introduisant un mode d’abonnement payant appelé ChatGPT Plus. Cette formule permet aux utilisateurs d’avoir la priorité sur les utilisateurs non rémunérés et d’accéder à GPT-4.
Athena
Puce propriétaire : le coût élevé nécessaire au fonctionnement du système d’IA est un problème récurrent, auquel OpenAI n’est pas le seul à être confronté. Le fonctionnement des IA est incroyablement coûteux, en raison de la consommation d’énergie élevée des puces spécialisées coûteuses qui pilotent le système.
- C’est précisément la raison pour laquelle Microsoft – un investisseur majeur d’OpenAI – développe actuellement sa propre puce d’IA, appelée Athena. Avec cette puce, l’entreprise espère remplacer le système actuel de Nvidia par un système plus efficace et moins gourmand en énergie.
- « Athena pourrait réduire le coût par puce d’un tiers par rapport à l’offre de Nvidia », a déclaré M. Patel au média The Information.
- Actuellement, plus de 300 employés de Microsoft travailleraient au développement de la puce. La puce pourrait être mise à la disposition de l’entreprise pour un usage interne dès l’année prochaine.
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Pourquoi l’hydrogène blanc est en train de devenir le nouveau Graal des compagnies énergétiques
Dans l’actu : l’espoir naît autour de l’hydrogène blanc.
- Depuis quelques mois, plusieurs projets sont mis sur pied partout à travers le monde autour de l’hydrogène blanc.
- Il ne faut pas se réjouir trop vite, mais cet hydrogène natif a le potentiel de révolutionner le secteur énergétique.
Les explications : de quoi parle-t-on ?
- Pour l’instant, l’hydrogène que l’on utilise doit être fabriqué : à partir de gaz naturel (gris), de gaz naturel avec captage des émissions de CO2 (bleu), de sources d’énergie renouvelable (vert) ou encore à partir de l’énergie nucléaire (jaune ou rose, il n’y a pas de consensus sur la couleur à utiliser).
- L’hydrogène blanc, lui, n’a pas besoin d’être fabriqué. C’est celui que l’on peut trouver sous terre, naturellement. Et lui aussi n’émet que de l’eau lors de sa combustion.
- Une ressource naturelle et « écolo » qu’il suffirait de pomper sous terre : le rêve est permis.
Un premier forage aux USA le mois dernier
La situation : où en est-on ?
- Si le portrait dressé fait saliver les industriels, il convient de mesurer ses attentes. Jusqu’il y a peu, la communauté scientifique ne croyait pas vraiment en l’hydrogène blanc. Ils pensaient qu’il n’y en avait pas assez sous terre que pour pouvoir en tirer quelque chose. Mais depuis quelques années, la donne semble avoir changé.
- Il faut dire que depuis plusieurs années déjà, le village de Bourakébougou, au Mali, est alimenté en électricité produite via de l’hydrogène blanc, issu d’un gisement – trouvé un peu par hasard – d’où sort de l’hydrogène pur à 98%. Cela fonctionne là-bas à très petite échelle. Mais cela fonctionne.
- « Les géologues commencent à mieux comprendre comment, et où, ce gaz peut s’accumuler dans la croûte terrestre, dans des quantités parfois absolument considérables », explique ainsi Hervé Poirier, rédacteur en chef du magazine Epsiloon, à France Info. « De plus en plus de chercheurs sont convaincus que l’hydrogène blanc sera la prochaine source d’énergie majeure. »
- Dans le même temps, plusieurs dizaines de permis d’exploitation ont été accordés en Australie.
- « Des gisements sont à l’étude en Espagne, en Chine, en Finlande, au fin fond de l’Atlantique. Et aussi en France, dans les Pyrénées-Atlantiques », note également Hervé Poirier.
- L’engouement de plus en plus marqué pour cet hydrogène natif devrait bientôt permettre de savoir si l’on a vraiment affaire à un game changer, ou si les doutes initiaux étaient finalement bien fondés.
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Les voisins de la Russie augmentent leurs dépenses militaires
Les voisins européens de la Russie ont augmenté leurs dépenses militaires depuis l’invasion de l’Ukraine au début de 2022.
Mais, comme le note Katharina Buchholz de Statista, même avant la guerre – au cours de la dernière décennie – les dépenses de défense avaient déjà augmenté de manière substantielle dans ces pays.
Il n’est peut-être pas surprenant que l’Ukraine elle-même affiche l’une des plus fortes augmentations mesurées par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Ses dépenses militaires ont augmenté de 640 % entre 2021 et 2022 et de 52 % par an en moyenne au cours des cinq dernières années par rapport aux cinq années précédentes. En 2022, les dépenses de défense représentaient un tiers du PIB ukrainien, selon les données.
La Lituanie et la Lettonie – deux voisins directs de la Russie – mais aussi d’autres pays d’Europe de l’Est comme la Hongrie (augmentation annuelle moyenne de 18 %), la Bulgarie (+16 %), la Slovaquie (+15 %) et la Roumanie (+14 %) figurent parmi les autres pays qui ont le plus augmenté leurs dépenses. Étant donné que les projets militaires sont généralement des dépenses ponctuelles importantes et que les mises à jour sont peu fréquentes, le graphique utilise des moyennes annuelles. Selon ces moyennes annuelles, la Russie a en fait dépensé un peu moins au cours des cinq dernières années pour son armée qu’au cours des cinq années précédentes. Toutefois, entre 2021 et 2022, les dépenses ont augmenté de 9 % dans le pays.
Malgré ces fortes augmentations, la part du PIB consacrée à la défense est restée conforme à l’objectif de 2 % fixé par l’OTAN dans les pays baltes, qui sont membres de l’Alliance. Les pays d’Europe occidentale, comme l’Allemagne, mais aussi l’Italie, l’Espagne ou les Pays-Bas, sont restés assez loin de cet objectif malgré des augmentations modérées des dépenses. La Pologne, le Royaume-Uni, l’Estonie, la Croatie, la Serbie et la Grèce sont d’autres pays européens qui se situent au niveau de l’objectif de 2 % ou qui le dépassent légèrement.
Toutefois, leurs dépenses étaient déjà à ce niveau avant l’invasion de l’Ukraine.
Les pays asiatiques comme l’Inde et la Chine ont augmenté leurs dépenses de défense de manière constante au cours des dix dernières années.
Toutefois, si l’on compare les dépenses au PIB de ces pays, elles ont augmenté à peu près au même rythme que le PIB depuis 2013 et se sont élevées à environ 2,4 % en Inde et à moins de 2 % en Chine l’année dernière.
Un pays africain où les dépenses de défense ont diminué de manière substantielle tout au long de la décennie est le Sud-Soudan, en proie à une crise, qui a connu une baisse significative de -17 % par an en moyenne.
L’Afrique est le continent dont les dépenses ont le plus diminué entre l’année dernière et 2021. Plusieurs pays ont dépensé moins pour leur armée en 2022, par exemple le Nigeria, le Mozambique, le Mali et le Zimbabwe. Au cours des dix dernières années, jusqu’en 2021, les dépenses militaires se sont toutefois redressées sur le continent, après avoir atteint leur niveau le plus bas en 2018, avant de chuter à nouveau l’année dernière. Certaines nations africaines ont inversé la tendance de l’année dernière et ont augmenté leurs dépenses de défense – en termes absolus et relatifs – tout au long de la décennie et jusqu’en 2022. Il s’agit notamment du Burkina Faso, qui a augmenté ses dépenses de près de 30 % par an en moyenne et a doublé la part du PIB qu’il consacre à la défense, qui est passée d’environ 1,5 % en 2013 à plus de 3 % en 2022. Le Togo, quant à lui, a connu une augmentation annuelle moyenne similaire au cours de la même période, mais a augmenté ses dépenses militaires en tant que part du PIB de 1,5 pour cent à plus de 5 pour cent.
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« Ce qui importe c’est d’être un joyeux pessimiste »
Je crois que ce qui importe c’est d’être un joyeux pessimiste.
Jean Amrouche et Taos Amrouche – Entretiens avec Jean Giono (1952)
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