Les NEWS “sans importance” du LUPUS du Mercredi 24 Mai 2023
Marché
Les nuages s’accumulent au-dessus de Wall Street. les investisseurs commencent enfin à regarder vers le ciel. Les négociations autour du plafond de la dette américaine sont dans l’impasse et constituent probablement une forme de distraction passagère pour le marché, j’y reviens.
En revanche, l’ombre de la Fed reste bien présente, bien que refoulée temporairement au second plan. Les intervenants semblent prendre lentement conscience que Jerome Powell et se copains ne sont pas près de baisser leur garde.
On ouvre donc les parapluies Downtown Manhattan et on prend logiquement des profits sur ce qui a bien fonctionné cette année. Les mastodontes de la tech sont délaissés, tout comme le luxe en Europe.
Un fantôme du passé récent resurgit dans nos psychés. La rumeur d’une nouvelle vague de covid en Chine émerge, de quoi alimenter les doutes quant à la reprise économique du pays.
Ailleurs à la cote, plusieurs fleurons technologiques prenaient l’eau, après les déclarations du directeur général de Nvidia, Jensen Huang, qui a prévenu qu’une escalade des sanctions des Etats-Unis contre la Chine provoquerait «des dommages énormes» pour l’industrie technologique américaine, dans un entretien au Financial Times. Quelques représentants de la nouvelle économie ont échappé à la bourrasque, notamment le spécialiste de l’analyse de données et de l’intelligence artificielle Palantir , après que la médiatique gérante de fonds Cathie Wood a annoncé avoir acheté des titres du groupe de Denver (Colorado).
Autre nuage au-dessus de Wall Street, les indicateurs macroéconomiques du jour, qui «suggèrent que le processus de désinflation va bientôt patiner», selon Edward Moya, d’Oanda. L’indice d’activité PMI de S&P Global a, en effet, dépassé sensiblement les attentes et montré que le secteur manufacturier et celui des services étaient tous deux en expansion en mai. Les opérateurs ne voient plus la Fed baisser son taux directeur qu’une fois d’ici la fin de l’année, alors qu’ils anticipaient trois réductions il y a encore une semaine.
La banque régionale PacWest, souvent prise pour cible depuis le début de la crise bancaire, se repliait de 1,36% après plusieurs séances en lévitation. L’établissement a annoncé, mardi soir, la vente de sa filiale Civic Financial Services, dédiée aux prêts aux professionnels de l’immobilier, à Roc Capital Holdings. Le cours de l’établissement californien a triplé (+197%) depuis son plus bas de début mai, lorsqu’elle apparaissait comme une possible victime de la crise bancaire.
L’action SoftBank Group a chuté de 2,35% à 5.058 yens. L’agence de notation financière Standard & Poor’s a abaissé mardi d’un cran sa note sur la dette de long terme du groupe, de BB+ à BB, l’enfonçant ainsi encore un peu plus dans sa catégorie des investissements spéculatifs.
«Le risque lié aux actifs du portefeuille d’investissement de SoftBank Group augmente plus que nous ne l’avions supposé, et sa liquidité et solvabilité resteront probablement très affaiblies au cours de l’année à venir», a justifié S&P. SoftBank Group a subi au cours de son exercice annuel écoulé 2022/23, achevé le 31 mars, une nouvelle énorme perte nette (équivalente à 6,6 milliards d’euros environ), et la déroute aurait été bien pire sans la vente d’une grosse tranche de ses titres Alibaba en cours d’exercice.
Le marché du pétrole poursuivait sa remontée à la suite de l’avertissement de l’Arabie saoudite contre ceux qui spéculent sur une baisse des cours, ce qui pourrait être le signe que les pays de l’Opep+ envisagent de réduire encore davantage leur production d’or noir pour soutenir les prix.
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Impasse. Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, quitte le Capitole en déclarant qu’il n’y a toujours pas d’accord pour éviter un défaut de paiement des États-Unis, et un de ses principaux collaborateurs, Garret Graves, déclare qu’aucune autre réunion n’est prévue. Les deux parties sont «très proches» dans certains domaines, mais «il va falloir que les choses bougent ou qu’il y ait un changement fondamental», déclare M. Graves. Certains républicains de la Chambre des représentants ne croient pas à l’avertissement de Janet Yellen selon lequel les États-Unis seront à court d’argent dès le 1er juin, ce qui réduit l’urgence des discussions.
Afin d’éviter un défaut de paiement de l’Etat, le président américain fait un pas vers l’opposition républicaine en proposant des coupes budgétaires de «plus de 1000 milliards de dollars sur dix ans». Joe Biden est prêt à un «compromis» avec l’opposition républicaine sur la dépense publique, pour mettre fin à un bras de fer politique qui pourrait jeter l’Amérique dans le défaut de paiement, a assuré mercredi une source proche du dossier.
Le président américain a fait à son adversaire Kevin McCarthy, patron de la Chambre des représentants, une proposition sur certaines dépenses qui allégerait la facture de l’Etat fédéral de «plus de 1000 milliards de dollars sur dix ans». Cela viendrait en plus de la réduction du déficit déjà promise par Joe Biden, qui se monte à 3000 milliards sur dix ans.
La Maison Blanche serait aussi, toujours selon cette source, prête à plafonner pendant deux ans la dépense publique, là où les républicains demandent une durée plus longue.
Les équipes de négociations auront l’occasion d’échanger dès mercredi sur ces nouvelles propositions, les discussions entre les deux camps reprenant à midi à la Maison blanche, a-t-on appris de source proche. Le démocrate de 80 ans, qui initialement avait tout simplement exclu de négocier sous la menace d’une banqueroute, a aussi offert de réaffecter des fonds qui avaient été initialement prévus pour répondre à la pandémie de Covid-19.
La secrétaire au Trésor Janet Yellen a encore une fois rappelé mercredi qu’il était urgent pour les démocrates et les républicains de trouver un compromis budgétaire, afin que le Congrès puisse voter un relèvement du plafond de la dette publique. Les conservateurs conditionnent leur vote à un accord sur une baisse des dépenses publiques.
Si le Congrès – divisé entre Sénat démocrate et Chambre des représentants républicaine – n’agit pas, «il semble quasiment certain que nous ne pourrons pas tenir plus loin que le début du mois de juin», a rappelé Janet Yellen. En cause notamment, a précisé Mme Yellen, l’organisation de «notre système de paiement (qui) a été mis en place afin de payer les factures» du gouvernement, «pas pour décider quelles factures payer ou non», ne laissant ainsi au Trésor aucune marge pour prioriser, par exemple, les paiements liés à la dette au détriment d’autres versements. Sans accord, «nous ferons défaut sur certaines de nos obligations et ce n’est pas quelque chose d’acceptable», a-t-elle insisté.
Défaut ou pas, cette crise de la dette a déjà un coût pour les Etats-Unis. Mardi, le Trésor américain a émis des bons du Trésor avec échéance le 15 juin, au taux moyen de 5,83%, anormalement élevé compte tenu du fait que le taux de la banque centrale américaine (Fed) n’est que de 5,00% à 5,25%.
Parallèlement, des bons du Trésor avec échéance au 6 juin, pour un montant total de plus de 138 milliards de dollars, ont vu leur taux grimper jusqu’à 6,10%, ce qui signifie que des investisseurs cherchent à s’en défaire, par crainte de voir les Etats-Unis ne pas les rembourser.
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Dans l’actu : record de dividendes.
- Lors du premier trimestre 2023, les 1200 entreprises à la plus grande valorisation boursière ont versé à leurs actionnaires des dividendes d’une valeur cumulée de 326,7 milliards de dollars.
- C’est ce qui ressort d’un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson, qui précise qu’il s’agit d’un record.
Les versements aux actionnaires se sont élevés à 326,7 milliards de dollars entre janvier et mars, après déjà un record en 2022, portés par les banques, les producteurs de pétrole et les constructeurs automobiles.
Le montant des dividendes versés dans le monde au premier trimestre a progressé de 12% sur un an pour atteindre un nouveau record, grâce notamment à des versements exceptionnels importants de la part de groupes automobiles, selon une étude publiée mercredi.
Les versements aux actionnaires se sont élevés à 326,7 milliards de dollars entre janvier et mars, après déjà un record en 2022, portés par les banques, les producteurs de pétrole et les constructeurs automobiles, qui ont compensé la baisse des bénéfices des groupes miniers.
Les versements de dividendes exceptionnels ont atteint 28,8 milliards de dollars au premier trimestre, «leur deuxième niveau le plus élevé de tous les temps» (après le premier trimestre 2014)», selon le rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson.
«Ford et Volkswagen ont représenté près d’un tiers des dividendes extraordinaires» des trois premiers mois de l’année et «les dividendes versés par le secteur automobile ont été dix fois plus importants» que l’année dernière, note le communiqué de Janus Henderson.
«Volkswagen a fait sensation au premier trimestre, versant un dividende extraordinaire de 6,3 milliards de dollars grâce au produit de l’introduction en Bourse de Porsche à la fin de l’année dernière», complète le rapport.
Pour Ben Lofthouse, le responsable de l’équipe actions mondiale de Janus Henderson, la dynamique de hausse des dividendes «est d’autant plus impressionnante que 2022 a été une année difficile pour l’économie mondiale avec une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse, des conflits et le maintien de certains confinements face à la COVID-19».
En France, ce sont les groupes de luxe Hermès et Kering qui ont contribué à porter la croissance des dividendes, hors exceptionnels, à 11,6 %, avec 2,8 milliards d’euros, sur un total de 3 milliards de dollars versés par les sociétés françaises, loin d’un record, au cours d’un trimestre habituellement calme en termes de dividende.
Le champion des dividendes du premier trimestre a été le groupe danois du transport maritime Moller Maersk, qui a distribué 11,7 milliards de dollars, «dont un peu plus de la moitié sous forme de dividende extraordinaire», ce qui reflète un bénéfice net record enregistré en 2022, grâce à la hausse des prix du fret de conteneurs.
Pour l’année 2023 dans son ensemble, Janus Henderson revoit à la hausse ses prévisions et «prévoit désormais que les dividendes globaux s’élèveront à 1.640 milliards de dollars, ce qui équivaut à une croissance globale de 5,2%».
Autre moyen de rémunérer les actionnaires, les rachats d’actions ont aussi atteint un record en 2022.
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Homme le plus riche du monde : l’avance de Bernard Arnault sur Elon Musk fond de moitié en 24h
Dans l’actu : Arnault perd 11 milliards en un jour.
- Selon l’indice Bloomberg des milliardaires, la fortune de Bernard Arnault a fondu de 11,2 milliards sur la seule journée de mardi.
- L’avance qu’il dispose sur Elon Musk au classement des personnes les plus riches du monde a fondu en conséquence.
LVMH dégringole
Le détail : LVMH perd 5% à la bourse.
- L’homme d’affaires français tire sa richesse de sa participation de 97,5% dans la société Christian Dior, qui contrôle la marque de luxe LVMH, dont Bernard Arnault est également le PDG.
- Mardi, l’action LVMH a chuté de 5%, s’établissant à 834,20 euros.
- La fortune d’Arnault évaluée par Bloomberg est passée à 192 milliards d’euros, derrière la barre symbolique des 200 milliards qu’elle avait franchie début avril.
- Arnault ne possède plus qu’un matelas de 12 milliards d’euros sur son dauphin. On notera que, dans le même temps, la fortune estimée de Musk a elle aussi diminué, d’un peu plus de 2 milliards d’euros.
Les explications : coup de mou à venir pour le secteur du luxe ?
- La perte de 5% de LVMH à la bourse reflète les craintes des investisseurs relatives à un potentiel ralentissement à venir pour le secteur du luxe.
- Dans un contexte de grande incertitude économique, ils se sont particulièrement montrés inquiets face à une possible baisse des dépenses dans le chef des Américains les plus fortunés, épingle Business Insider.
Tout va toujours bien pour Arnault
Le contexte : toujours une très grosse progression en 2023.
- Malgré le recul de ce mardi, la fortune d’Arnault affiche toujours un gain de 30 milliards d’euros depuis le début de l’année.
- Une nette progression qui s’explique en grande partie par le déconfinement progressif de la Chine, où la marque française peut compter sur de nombreux clients.
- Le mois dernier, LVMH est devenue la première entreprise européenne à voir sa valorisation boursière dépasser les 500 millions d’euros.
- Dans le même temps, Arnault est devenu le troisième homme de l’Histoire à voir sa fortune atteinde les 200 milliards d’euros, après Musk et Jeff Bezos.
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L’illusion du plein emploi à la chinoise : des millions de diplômés, et un chômage des jeunes qui bat tous les records
Les chiffres : en Chine, le chômage des jeunes âgés de 16 à 24 ans a atteint le taux record de 20,4 % en avril. Un chiffre largement supérieur aux 13% de 2019, avant la pandémie
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Les prix de l’huile d’olive grimpent en flèche en raison de la sécheresse qui frappe les principaux producteurs
La grave sécheresse qui sévit en Espagne et les sols desséchés ont fait grimper les prix de l’huile d’olive à des niveaux inégalés depuis plus de dix ans. La flambée des prix de l’huile d’olive, ainsi que des produits frais, exacerbe les prix déjà élevés des denrées alimentaires alors que l’été de l’hémisphère nord commence dans moins d’un mois.
Les données de Bloomberg montrent que les prix de l’huile d’olive extra-vierge espagnole ont bondi de 200 % depuis 2020 pour atteindre 5 870 euros par tonne métrique, soit le niveau le plus élevé depuis 2010. La majeure partie de la hausse des prix a été enregistrée au cours de l’année dernière.
« La production dans le pays pourrait être réduite de plus de moitié cette saison en raison des conditions arides, selon un groupe de l’industrie agricole espagnole », a déclaré Bloomberg. L’Espagne représente 40 % de l’offre mondiale, ce qui indique que les prix en Europe et dans d’autres régions sont poussés à la hausse.
L’Observatoire européen des ressources agricoles a récemment déclaré que l’Espagne subissait de graves contraintes météorologiques, les précipitations ayant été quasiment inexistantes depuis janvier. La sécheresse endommage les cultures et menace de faire grimper les prix des denrées alimentaires dans toute l’Europe.
La semaine dernière, le cabinet d’études Gro Intelligence a rédigé une note avertissant que le pays est en proie à une sécheresse « extrême » sur les principales terres cultivées – le chiffre le plus élevé enregistré depuis au moins deux décennies – tandis que les niveaux d’humidité du sol sont les plus bas depuis au moins 2010.
Les conditions de sécheresse en Espagne ont été exacerbées par des températures supérieures à la moyenne qui pourraient être dues à l’apparition du phénomène météorologique d’El Nino. Nous avons averti que cela pourrait entraîner des perturbations dans le secteur agricole.
El Nino survient alors que les prix des denrées alimentaires dans le monde restent à leur plus haut niveau depuis dix ans.
Ces niveaux de prix sont dangereux car une forte inflation peut provoquer des troubles sociaux dans les pays.
« Chacun doute le mieux de ce qu’il connaît aussi le mieux »
Beaucoup disent qu’ils doutent, parce qu’ils ne sont assurés de rien. Mais […] le désespoir ne fait pas le penseur. Qui n’est assuré de rien ne peut douter ; car de quoi douterait–il ? Au vrai ces prétendus douteurs ont plutôt des croyances d’un moment.
[…] Chacun doute le mieux de ce qu’il connaît aussi le mieux. Non point […] parce qu’il a éprouvé la faiblesse des preuves ; au contraire, parce qu’il en a éprouvé la force. Qui a fait peut défaire. Jusqu’au détail ; il est d’expérience que la preuve est essayée par un doute plein et fort. S’il craint de douter, la preuve reste faible.
Euclide est un homme qui a su douter, contre l’évidence. Et la géométrie non euclidienne a dessiné l’autre d’un trait encore plus ferme. Je doute encore sur ce doute–là ; ainsi naissent les idées, et renaissent.
On voudrait les pouvoir laisser en place, comme un maçon les pierres. Mais il n’y a point de mémoire des idées ; mémoire des mots seulement. Il faut donc retrouver toujours les preuves, et encore douter pour cela.
[…] Douter sérieusement, non tristement […] Il y aurait beaucoup à dire sur le sérieux. Car il n’est pas difficile d’être triste ; c’est la pente ; mais il est difficile et beau d’être heureux. Aussi faut–il être toujours plus fort que les preuves.
Émile-Auguste Chartier, dit Alain – Éléments de philosophie (1916)
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