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Les NEWS « sans importance’ du LUPUS du Mercredi 7 Juin 2023

Les NEWS « sans importance’ du LUPUS du Mercredi 7 Juin 2023

Marchés

Le marché est en train de prendre ses quartiers d’été sur Pandora, planète où les ours n’existent pas comme tout un chacun le sait.

La plupart des indices parviennent à sauver les meubles en toute fin de séance. Les nuages s’accumulent au-dessus de Wall Street (ombre de la Fed, récession pas récession?, Chine faiblarde, géopolitique, valorisation du Nasdaq100 au plus haut depuis 2007 hors pandémie, frénésie autour de l’IA, TINA débranché – les rendements obligataires sont redevenus attractifs) mais personne ne semble vouloir y prêter attention, on ne sort pas couvert ces jours Downtown Manhattan.

Le sentiment général du marché a beaucoup évolué ces dernières semaines. Dumb Money (les petits porteurs, no offense) voit de plus en plus la vie en rose alors que Smart Money (les institutionnels) broie chaque jour un peu plus de noir.

Notons ceci dit que les extrêmes ne sont pas encore atteints, c’est alors qu’il faudra sérieusement commencer à potentiellement s’inquiéter. Et puis l’indice S&P500 (SPX) semble être à l’aube d’un nouveau marché haussier, défini par une reprise de 20% à partir d’un plus bas de 52 semaines. Mais (et c’est un gros mais) près d’un tiers de ses actions sont encore bloquées en «bear market», un niveau élevé par rapport aux autres reprises depuis 1928. Les reprises caractérisées par un manque de participation comme celle-ci ont eu tendance à sous-performer les «meilleures» reprises, en particulier à court terme. Je regarde l’histoire, qui montre que la situation actuelle du SPX s’est produite 10 fois depuis 1928. Deux semaines plus tard, dans 9 cas sur 10, l’indice avait reculé de 1,3% en moyenne. En revanche, un an plus tard la performance moyenne était de +18,2%.

Première constatation, ce bull market embryonnaire est littéralement extra-ordinaire, il reflète la forte hausse des mastodontes de la tech et l’absence de participation de bon nombres de valeurs du SPX. C’est là un changement de comportement frappant par rapport à d’autres reprises boursières survenues au cours de la dernière décennie, lorsque l’intérêt acheteur était généralisé et que le pourcentage de titres bloqués dans un marché baissier diminuait rapidement. L’histoire boursière mentionnée ci-dessus confirme l’importance de ne pas accorder trop d’importance aux mouvements de marché à court terme, ça peut sembler ballot mais il faut rappeler que seul le long terme sourit aux investisseurs, le court terme c’est pour les chanceux et les traders ultra-disciplinés (et aux nerfs d’acier).

Et puis il y a la volatilité actuelle du marché, avez-vous vu la clôture du VIX d’hier soir? 13,96! ça nous fait un repli supplémentaire de 5,1% sur la séance de ce mardi, le VIX s’enfonce dans un territoire extrêmement bas, le potentiel de rebond est devenu énorme, le marché a baissé sa garde et l’on sait ce qui se produit dans un tel contexte, du moins à court terme.

Un point positif: depuis quelques séances les investisseurs reviennent dans les petites et moyennes capitalisations. Le Russell2000 (RTY) est en hausse de 6,3% depuis son bas de lundi. Même phénomène sur les banques régionales américaines, qui ont récupéré 25% depuis leur bas du 4 mai (ETF KRE).

On fait un point de situation.

Un défaut de paiement des Etats-Unis n’est plus envisageable à court terme. Le tsunami d’émissions obligataires du gouvernement américain, qui a déjà débuté, va absorber beaucoup de liquidités dans le marché. Dans ce contexte, la Fed semble prête à marquer une pause, tandis que la BCE pourrait devoir en faire plus que prévu. Facteur X de ce début de semaine, la Banque Centrale Australienne (RBA) relève ses taux contre toutes attentes cette nuit, à 4,10% (3,85% attendus), ce qui pourrait ajouter de la pression sur les épaules des autres banquiers centraux.

Côté macro, c’est un peu le bazar aux Etats-Unis, la croissance reste un point d’interrogation notable, la pression sur les salaires se détend quelque peu, ça c’est un bon point. La frénésie autour de l’intelligence artificielle va-t-elle se calmer bientôt? Et quid d’un plan de relance économique en Chine? Par exemple pour supporter le secteur immobilier?

Dans ce contexte, la meilleure attitude à adopter est probablement de faire preuve de patience et d’ignorer les fluctuations de liquidités dans les jours et semaines à venir. Si le ralentissement de la croissance économique américaine venait à se confirmer, investir dans des firmes de qualité et de croissance pourrait prendre du sens, le secteur technologique offre encore des opportunités, en Europe le luxe constitue probablement une alternative, la fragilité apparente de la reprise chinoise a provoqué un repli de certaines valeurs de ce secteur.

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Apple dévoile des nouveautés aux geeks en manque, y compris un casque de réalité mixte très attendu à 3’499 dollars, qui sera mis en vente aux États-Unis au début de 2024. La firme de Tim Cook annonce qu’elle s’associera à Disney pour le contenu 3D. Elle présente également un MacBook Air plus grand, de nouvelles versions de ses ordinateurs de bureau Mac Studio et Mac Pro, ainsi qu’une mise à jour des logiciels de l’iPhone et de l’iPad.

«Vision Pro est un nouveau type d’ordinateur qui augmente la réalité en mélangeant de façon fluide le réel et le numérique», a résumé le patron d’Apple, Tim Cook.

C’est le lancement de produit le plus important pour Apple depuis que la marque a dévoilé sa montre connectée, l’Apple Watch, en 2015.

Après l’annonce de son nouveau casque de réalité mixte (qui ressemble furieusement à un masque de ski). Je me suis penché dessus hier, c’est assez bluffant il faut dire. Par exemple vous qui n’avez pas de terrasse, et bien désormais vous en avez une. Sauf qu’il vous faudra prendre l’apéro avec un masque de ski sur le visage, tout comme vos convives. La question qui taraude les investisseurs est probablement de savoir si Apple n’arrive pas sur ce marché à un moment où la demande pour la réalité virtuelle semble faiblir, sachant qu’il vous faudra débourser la modique somme de 3’499 dollars pour vous offrir ce nouvel objet. Et puis on se souvient du regretté Steve Jobs, visionnaire s’il en est, qui déclarait qu’il préférait mille fois voir un film sur écran géant qu’au moyen d’un casque / masque. 

L’énorme marge d’Apple : annoncé à 3.500 dollars, l’Apple Vision Pro coûterait moitié moins cher

Si la firme de Cupertino a répondu à nos attentes et présenté son casque de réalité augmentée, l’Apple Vision Pro, lors de sa dernière keynote, l’entreprise a surpassé les attentes en matière de tarif puisque l’appareil est annoncé au prix de 3.499 $.

L’actualité : la première facture estimée du coût de fabrication du casque d’Apple est là et comme on pouvait s’y attendre, elle est bien inférieure au prix auquel la firme le vend.

Le détail : le coût de fabrication de l’Apple Vision Pro serait de 1.509 dollars.

  • Bien que minuscules, les deux écrans micro-OLED de fabrication Sony sont bien évidemment le poste de dépense le plus onéreux. À 350 $ pièce, la facture est déjà de 700 $.
  • Le troisième écran, AMOLED et à l’extérieur cette fois-ci, signé LG qui transmet le regard à autrui, coûte 30 $, selon Revegnus qui s’est amusé à mettre un prix sur les composants du casque.
  • Le processeur M2 revient à 120 $, alors que la puce Apple R1 ne coûte que 60 $.
  • À cela s’ajoutent également la structure à 120 $, la main-d’œuvre et l’assemblage par LuxShare pour 130 $.
  • D’autres pièces viennent alourdir la facture, notamment la batterie externe à 15 $, pour arriver à un coût de fabrication totale de 1.509 dollars.

Remarque : avec un coût de revient matériel aussi élevé, difficile d’imaginer qu’Apple puisse propose une alternative moins onéreuse de si tôt, sans revoir à la baisse la qualité de son casque. La rumeur veut justement qu’un modèle plus abordable soit en développement au sein de l’entreprise.

Un coût parmi d’autres

Estimer le coût de revient à l’annonce d’un nouveau produit Apple est presque une tradition. Mais l’intérêt d’un tel exercice n’a en réalité que peu de valeur, et ce, pour plusieurs raisons.

  • D’une part, on ne sait et ne saura certainement jamais le prix réel que paie Apple pour chaque composant de son produit. On peut en effet imaginer que la firme à la pomme a des prix sur les pièces, du fait que c’est un gros client ou simplement qu’elle commande de grandes quantités.
  • Enfin, Apple s’octroie évidemment une marge sur son produit, dont le pourcentage n’est pas connu.

Autrement dit : le coût de fabrication de l’Apple Vision Pro n’est qu’une partie des frais supportés par la firme de Cupertino pour mettre au monde cet « ordinateur spatial« .

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La gouvernance d’entreprise pour les nuls: les recettes publicitaires de Twitter aux États-Unis pour les cinq semaines allant du 1er avril à la première semaine de mai se sont élevées à 88 millions de dollars, soit une baisse de 59% par rapport à l’année précédente, rapporte le New York Times, citant des documents internes. Les performances de l’entreprise ne devraient pas s’améliorer de sitôt, et l’on craint que les annonceurs ne soient effrayés par la montée des discours haineux et de la pornographie sur le réseau. Elon Musk, ou comment saborder une entreprise en un temps record…

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Le département du Trésor américain donne le coup d’envoi de son offensive d’émission de bons dans le sillage de l’accord sur la dette américaine, les acheteurs prenant d’assaut les adjudications à trois et six mois, d’une valeur combinée de 123 milliards de dollars. Selon Oxford Economics, la demande est particulièrement forte pour les échéances les plus courtes, car le risque lié à la politique de la Fed y est moindre. Pour les banques américaines qui s’efforcent de conserver leurs dépôts, cette inondation représente un nouveau défi.

Gardez en tête que le gouvernement des Etats-Unis est en train de lancer un tsunami de nouvelles émissions obligataires pour remplir ses coffres bien vides. On s’attend à plus de mille milliards de dollars de Treasury Bills (notes à court terme) lancées dans le marché. Le Wall Street Journal publie ce matin un article indiquant que ce phénomène pourrait menacer le calme actuel des marchés.

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Les exportations chinoises ont chuté de 7,5% sur un an, ramenant l’excédent commercial au plancher de 13 mois. Les importations sont ressorties un peu moins dégradées que prévu, mais elles restent en forte baisse en glissement annuel. En plus d’être décevantes, ces données posent quand même quelques questions sur le modèle chinois ou la fiabilité des chiffres. En tout cas, elles montrent que le coup d’accélérateur attendu de la fin des mesures zéro-covid à la fin de l’automne n’a pas duré bien longtemps. Programme de soutien de Pékin à son économie en vue?

L’économie chinoise ne tourne pas rond : après une demande intérieure en berne, les exportations s’effondrent

En mai, les exportations chinoises ont reculé pour la première fois depuis février. Un sondage de Reuters prévoyait une baisse de 0,4 % par rapport à l’année précédente, les données douanières ont montré que le chiffre était en fait de -7,5 %.
Sur le tableau de bord de l’économie chinoise, presque tous les voyants rouges commencent à s’allumer. En plus d’une économie intérieure en difficulté et d’un yuan chinois au plus bas, les exportations chutent sérieusement.

L’actualité : l’effondrement des exportations chinoises.

  • Hao Hong, économiste en chef du Grow Investment Group, a déclaré à CNBC que la Chine « ne pourra pas compter sur les exportations pour soutenir son économie au cours des six prochains mois ».
  • La raison invoquée est une réduction de la demande américaine, l’inflation et les taux d’intérêt, qui restent élevés dans ce pays.
    • Contrairement aux États-Unis, et certainement à l’Europe, la banque centrale chinoise appelle à une réduction des taux d’épargne dans la seconde partie de l’année pour stimuler la croissance économique.

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L’UE envisage d’interdire aux États membres d’utiliser des entreprises considérées comme présentant un risque de sécurité dans leurs réseaux 5G, y compris Huawei, rapporte le FT. Seul un tiers des pays de l’UE ont interdit à Huawei d’accéder à des parties critiques des systèmes 5G de l’Union, à la suite des recommandations formulées par Bruxelles.

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« Les prix du gaz vont descendre en dessous de zéro, mais les consommateurs ne remarqueront pas grand-chose »

Le prix du gaz naturel est déjà dix fois moins élevé que lors du pic de l’été dernier. Peut-être tombera-t-il même en dessous de zéro. Mais les consommateurs ne le remarqueront pas de si tôt, prévient Moniek De Jong, chercheuse dans l’approvisionnement en gaz

L’essentiel : Les prix du gaz sont stables actuellement, car l’offre est suffisante et la demande a diminué. Ils pourraient même tomber en dessous de zéro, mais Moniek De Jong ne s’attend pas à ce que cela ait beaucoup d’impact sur les consommateurs.

  • « Il y a suffisamment de GNL qui arrive en Europe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux terminaux méthaniers ont été construits, notamment dans les pays où il y avait une pénurie. L’Allemagne a installé et mis en service plusieurs terminaux GNL, tout comme les Pays-Bas. Cela crée plus de tranquilité », expose-t-elle.
  • « Nous avons traversé l’hiver dernier sans pénurie parce que nous avons commencé à consommer moins et parce que nous avons eu un hiver doux. Mais rien ne garantit que le prochain hiver sera à nouveau clément. Nous pourrions aussi consommer plus de gaz naturel si le prix reste plus bas, ce qui signifie que les stocks s’épuiseront également plus rapidement », ajoute-t-elle.

Pas un prix stable

  • « Nous sommes également très dépendants des livraisons par pipeline depuis la Norvège et l’Afrique du Nord. Ces livraisons doivent bien sûr se poursuivre », explique la chercheuse. « Il y a eu beaucoup de discussions sur les préoccupations là-bas. À propos des infrastructures énergétiques en mer du Nord et des éventuelles tentatives de sabotage qui peuvent y avoir lieu. »
  • « Partout en Europe, des gens ont installé des panneaux solaires. Il est tout à fait possible que les prix descendent temporairement en dessous de zéro, s’il y a beaucoup de soleil. Mais ce n’est pas un prix bas stable. Si le soleil ne brille pas, nous aurons besoin de gaz naturel. Le consommateur ne remarquera pas facilement un prix en dessous de zéro », conclut-elle.

En résumé : tout peut très vite fluctuer. Par exemple, rien que sur la journée d’hier, le prix du TTF néerlandais a pris 23%. Les marchés ont anticipé une demande de plus en plus importante venant d’Asie. Il est plus rentable pour les navires américains de livrer du GNL en Asie qu’en Europe.

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Rishi Sunak cherchera à resserrer les liens économiques avec les États-Unis lors de sa première visite à la Maison Blanche en tant que Premier ministre, même si l’administration Biden maintient le gel des négociations sur un accord de libre-échange. Le voyage de deux jours commence aujourd’hui. Le bureau de M. Sunak indique que le premier ministre ne ferait pas pression pour que les négociations sur l’accord de libre-échange reprennent. Par ailleurs, Antony Blinken a rencontré Mohammed bin Salman à Djeddah pour discuter de l’approfondissement de la coopération économique.

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L’autorité américaine des marchés financiers a assigné devant la justice civile la première plateforme d’échanges de cryptomonnaies des Etats-Unis, Coinbase, pour non-respect de la régulation.

Le gendarme des marchés reproche à la plateforme qui compte 110 millions d’utilisateurs de ne pas s’être enregistrée auprès de lui en tant que plateforme d’échanges et intermédiaire de transactions en cryptomonnaies.

La SEC tente de geler les actifs américains de Binance et de protéger les fonds des clients, notamment en rapatriant leurs investissements détenus à l’étranger. Elle a déposé une demande d’action d’urgence auprès d’un tribunal pour obtenir une ordonnance restrictive temporaire et a demandé au juge de veiller à ce que les actifs restent aux États-Unis.

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2,7 C’est, en millions d’hectares, la surface de forêt canadienne qui vient de brûler en quelques semaines, soit 27.000 kilomètres carrés, plus de deux fois la forêt des Landes. Au mois dernier, nous avions noté un chiffre déjà très anormalement élevé, 941.000 hectares, et le silence étourdissant de la presse française, si friande d’ordinaire d’incendies de forêt. Cette fois-ci nos confrères se réveillent et le président de la République envoie cent pompiers au secours du Québec. L’incuriosité de la presse française vient de ce que ces incendies-là ne se prêtent pas aussi bien que ceux d’Amazonie à la propagande écologiste ordinaire.

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Par crainte de froisser la Chine, la France s’oppose à l’ouverture d’un bureau de l’OTAN au Japon

L’idée est dans les cartons depuis plus de quinze ans, mais elle a pris un sérieux coup d’accélérateur ces derniers mois : le Japon aimerait accueillir un bureau de l’OTAN à Tokyo. Or, ce projet déplaît fortement à la Chine. Et si les USA n’en ont cure, la France, elle, prône la prudence.
La guerre en Ukraine a provoqué un regain des tensions aux quatre coins de la planète. De nombreux pays ont soudainement ressenti le besoin de renforcer leurs liens avec des alliés qui n’étaient pas encore tout à fait officiellement les leurs jusqu’alors, comme la Finlande et la Suède avec l’OTAN. Et la situation de plus en plus tendue entre la Chine et Taïwan n’arrange rien.

Dans l’actu : la France refuse que l’OTAN s’implante au Japon.

  • Selon les informations du Financial Times, la France fait barrage au projet de l’OTAN d’ouvrir un bureau à Tokyo.
  • Paris estime qu’il vaut mieux éviter de fâcher la Chine, qui verrait cela d’un très mauvais œil.

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Pendant que les attaques ukrainiennes se multiplient, le barrage cède à Krakhova : des évacuations massives sont en cours de part et d’autre du Dniepr

La rupture du barrage ce mardi matin menace toute une série de localités, de part et d’autre du fleuve. Les Ukrainiens accusent les Russes de sabotage, mais rien n’est certain. En attendant, les combats continuent et s’intensifient dans l’est du pays.

Dans l’actualité : très tôt ce matin, le barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka, sur le Dniepr, dans le sud du pays, a été détruit. L’armée ukrainienne porte le blâme sur les Russes, qui occupaient le site.

  • Ces derniers jours, le niveau d’eau en aval du barrage avait plusieurs fois été jugé inquiétant ; il était jugé plus haut d’un mètre du niveau normal en cette saison, le 25 mai dernier. « L’élévation du niveau du Dniepr, qui a entraîné l’inondation d’habitations dans la région de Zaporizhzhia, est liée à l’occupation russe du barrage de Kakhovka », estimait à l’époque la compagnie publique Ukrhydroenergo.
  • Mais depuis ce matin, il n’y a plus qu’une brèche béante en guise de barrage, dans laquelle l’eau s’engouffre. La police ukrainienne vient de lancer un ordre d’évacuation dans toute une série de localités proches de l’embouchure du fleuve. « L’eau atteindra un niveau critique dans cinq heures » estimait le responsable de la région de Kherson, Oleksandr Prokudin.

La montée des eaux et les centrales

Les conséquences : elles pourraient tout bonnement être catastrophiques, et ce, de part et d’autre de la ligne de front. Sabotage longuement planifié, ou accident ? Impossible à dire pour l’instant, même si les Ukrainiens penchent vers la première option.

  • Les localités à évacuer et les populations à prendre en charge vont occuper les Ukrainiens à un moment qui semble crucial sur le front, encombrant la logistique. On parle de 22.000 personnes à évacuer.
  • Gonfler les eaux du Dniepr et les rendre impropres à toute tentative de traversée pourrait renforcer les défenses russes de cette partie du front, alors que celles-ci craignent des actions contre la Crimée toute proche. Le fait que les eaux du réservoir de Kakhovka étaient déjà anormalement hautes, comme pour en maximiser les effets, vient renforcer la thèse intentionnelle.
  • Mais un responsable russe de l’énergie avertissait aussi en mai que le barrage risquait d’être submergé par des niveaux d’eau records, note The Guardian. L’agence Tass a estimé que 80 localités seraient vraisemblablement touchées sur la rive occupée du Dniepr. En outre, le réservoir jouait un rôle dans l’approvisionnement en eau potable de la Crimée, très dépendante à ce niveau. On ne tarit pas les sources d’une zone qu’on pense bientôt assiégée.
  • Le barrage alimentait aussi les cuves de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, mais dont les six réacteurs sont à l’arrêt et déjà refroidis, ce qui devrait garantir la sécurité du site.

Sur le front

Les combats : les attaques ukrainiennes se multiplient, mais il est trop tôt pour voir se dessiner leurs objectifs.

  • Les Ukrainiens maintiennent un blackout très efficace, et les rares infos qui remontent sur leurs actions sont russes – et invérifiables. Le ministère russe de la Défense a déclaré lundi qu’une opération ukrainienne de grande envergure avait commencé dans cinq localités de la région orientale de Donetsk. Il annonçait les avoir repoussés avec de lourdes pertes, ce qu’aucune source ne confirme.
  • Des observateurs pro-russes sur Telegram signalent attaques et bombardements dans l’oblast de Donetsk, avec des chars Leopard engagés à Novodonetske. Là encore, impossible d’en être certain.
  • Des responsables américains en contact avec leurs homologues ukrainiens, mais tenus à un embargo strict, ont confirmé sous couvert de l’anonymat auprès du New York Times qu’ils considéraient la contre-offensive de Kiev comme lancée. Ceux-ci pensent aussi que les unités ukrainiennes avaient entamé une poussée initiale pour déterminer les positions et la force des Russes.

La stratégie : couper le pont terrestre ?

  • Les attaques signalées se trouvent en tout cas plus à l’est et au nord que ce qui était supposé. Les Ukrainiens ne semblent pas chercher à percer directement vers la Crimée, pourtant un objectif assumé aussi stratégique (c’est de là que partent nombre de bombardiers et missiles) que symbolique.
  • En perçant à Donetsk, les Ukrainiens pourraient se rabattre vers le sud et la mer d’Azov, coupant le pont terrestre qui relie la Crimée au continent. Elle isolerait ainsi quasiment la péninsule, à part via le pont de Kertch, qui a déjà fait preuve de sa vulnérabilité.
  • Mais gardons en tête que ce genre d’opération militaire peut prendre des semaines. Rien n’est certain, tout est possible. Nous sommes en plein brouillard de la guerre.

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« Le meilleur moyen de te défendre est de ne pas leur ressembler »

Le meilleur moyen de t’en défendre est de ne pas leur ressembler.

Marc-Aurèle – Pensées pour moi-même (170-180), traduction de Mario Meunier

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