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Richard s. Lindzen : Gare à l’hystérie climatique

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Quand la mise en garde provient d’une sommité dans le domaine de la climatologie , cela mérite que l’on y prète attention….surtout quand il dénonce les présupposés idéologiques et les intérets économiques  en soubassement de ce qui nous est souvent donné comme des évidences…. 

«  Depuis 14 ans, il n’y a pas eu de réchauffement global net statistiquement significatif.   

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 La notion d’un climat statique et immobile est étrangère à l’histoire de la Terre et de toute autre planète entourée d’une enveloppe fluide. Que le monde avancé ait donc pu succomber à l’hystérie à propos de changements de quelques dixièmes d’un degré déviant de la température globale moyenne ne manquera sans doute pas d’étonner les futures générations. Une telle hystérie reflète surtout l’illettrisme scientifique d’une grande partie du public, sa vulnérabilité à la répétition se substituant à la vérité, et l’exploitation de ces faiblesses par les politiciens, les environnementalistes et, après 20 ans de battage médiatique, par bien d’autres groupes d’intérêts.

Or, depuis 14 ans, il n’y a pas eu de réchauffement global net statistiquement significatif. Les alarmistes maintiennent que certaines des années les plus chaudes jamais observées ont eu lieu durant la dernière décennie. Étant donné que nous nous trouvons effectivement dans une période relativement chaude, cela ne saurait surprendre. Cela ne permet pas, néanmoins, de tirer des conclusions sur les tendances futures. Par ailleurs, d’autres facteurs exercent un impact beaucoup plus important que le réchauffement planétaire sur toute situation spécifique. Les catastrophes naturelles ont toujours eu lieu et rien ne permet d’affirmer que cela sera plus ou moins souvent le cas à l’avenir. Combattre le réchauffement planétaire avec des gestes symboliques ne va rien changer à cette réalité. L’Histoire nous enseigne plutôt que la prospérité et le développement économiques augmentent sensiblement la capacité d’adaptation et de résistance de l’humanité à de telles catastrophes.

On peut raisonnablement s’interroger sur les raisons de la préoccupation du public à ce sujet – et en particulier de la montée de l’alarmisme ces dernières années.

Or, lorsqu’une question comme le réchauffement planétaire est thématisée si longtemps, il faut s’attendre à ce que de nombreux groupes d’intérêts tentent de l’exploiter.

L’intérêt du mouvement environnementaliste à acquérir davantage de pouvoir, d’influence et de donations semble évident.

Les politiciens, eux, perçoivent la possibilité d’augmentations d’impôts largement acceptées parce que celles-ci seraient nécessaires pour «sauver» la Terre.

Différents États s’efforcent également d’exploiter ce thème dans l’espoir d’en tirer des avantages compétitifs.

Cependant, les choses prennent des allures encore plus absurdes. Le cas de l’ancienne entreprise énergétique texane Enron, avant qu’elle ne fasse faillite, est emblématique. Avant de se désintégrer en un feu d’artifice de manipulations comptables peu scrupuleuses, Enron était l’une des lobbyistes les plus actives en faveur de la ratification du protocole de Kyoto. L’entreprise espérait pouvoir ainsi négocier les certificats d’émissions de CO2. Et ce n’était pas un mince espoir. Les certificats pouvaient dépasser un billion de dollars et les commissions représenter plusieurs milliards. Les hedge funds examinent désormais activement les possibilités de participer à ce négoce, tout comme le fit la banque Lehman Brothers, entre-temps défunte elle aussi. Goldman Sachs s’est tout autant engagée en faveur de la limitation légale d’émissions de CO2 par le négoce de certificats ; elle semble bien positionnée pour en bénéficier à hauteur de milliards de dollars. Le célèbre activiste Al Gore lui-même est associé à de telles activités. La vente de certificats est en plein essor; plusieurs organisations ont commencé à vendre des compensations d’émissions de CO2, tout en reconnaissant parfois sa futilité pour le climat.

 Le potentiel de corruption est immense.

Archer Daniels Midland, la plus grande entreprise d’agrobusiness des USA, s’est par exemple engagée avec succès en faveur des exigences légales d’éthanol pour l’essence. La demande d’éthanol en résultant a contribué à une forte augmentation du prix du maïs, et en conséquence à un accroissement de la misère des consommateurs dans les pays en développement.

Avec tous ces enjeux, il est compréhensible que la possibilité que le réchauffement puisse, dans les faits, ne pas être significatif provoque un nouveau sens de l’urgence, voire une panique. Pire encore, la perspective que l’homme n’ait pas d’influence perceptible sur le climat paraît impensable. Pour ceux dont les intérêts sont les plus matériels, la nécessité d’agir sans tarder, avant que le public ne se rende compte de la réalité, est bien réelle.

Le gaspillage de ressources pour combattre symboliquement l’évolution d’un climat qui a toujours été en mouvement n’est pas une marque de prudence. La notion que le climat de la Terre ait atteint son niveau de perfection vers le milieu du vingtième siècle n’est pas davantage un signe d’intelligence.

Richard s. Lindzen  Professeur de sciences atmosphériques au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

EN COMPLEMENT :   Le négoce de droits de polluer prend son envol en Suisse

Ce type de certificats peut être échangé dès aujourd’hui sur la plate-forme pour valeurs secondaires OTC-X exploitée par la Banque Cantonale Bernoise

A partir d’aujourd’hui, chacun peut acheter ou vendre en Suisse un certificat correspondant à l’émission d’une tonne de CO2. La Banque Cantonale Bernoise (BCBE)(cliquez sur le lien), en collaboration(cliquez sur le lien) avec l’Office fédéral de l’environnement (OFEV)(cliquez sur le lien), ouvre sa plate-forme de négoce pour les valeurs secondaires baptisée OTC-X à ce type d’instruments. Jusqu’à présent, il n’existait pas de place centralisée pour échanger ces droits d’émission, tout était fait de gré à gré. «Nous sommes curieux de voir les volumes et les prix auxquels ces certificats seront échangés», expliquait la semaine dernière Stephan Bichsel (cliquez sur le lien), responsable de la division négoce de titres et de devises de la BCBE.

Dans la salle de marché logée dans un bâtiment administratif ­situé en périphérie bernoise, l’équipe chargée du projet ne montrait aucun signe de nervosité à quelques jours de la mise en fonction de ce nouveau service. D’un point de vue purement technique, le négoce de droits d’émission ne pose en soi que peu de difficultés à la plate-forme de la BCBE. Ces certificats viendront s’ajouter aux 330 actions de sociétés déjà traitées sur la plate-forme OTC-X. D’un point de vue administratif, échanger ces titres entraîne néanmoins quelques complications: «Les droits d’émission attribués par l’OFEV ne sont pas assimilables à des papiers-valeurs. Ils restent en tout temps enregistrés auprès du registre national de l’OFEV», souligne Stephan Bichsel. Les ordres peuvent être passés par téléphone auprès de la BCBE, qui les centralise sur sa plate-forme. Les cours d’achat et de vente sont ensuite affichés à l’adresse www.otc-x.ch/emissionsrechte. (cliquez sur le lien) Pour participer au marché, chaque acheteur et vendeur doit être inscrit au registre national de l’OFEV.

350 sociétés sont concernées en Suisse

Autre particularité de ce marché: côté acheteur, n’importe qui peut se porter acquéreur des droits mis en vente. Côté vendeur, seules les quelque 350 entreprises suisses concernées par le schéma de réduction des émissions de CO2 mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto(cliquez sur le lien) ont la possibilité de céder leurs droits. Entré en vigueur en 2005, ce mécanisme contraint les pays industrialisés à réduire de 8% leurs émissions de dioxyde de carbone par rapport au niveau atteint en 1990.

Pas d’«eurocompatibilité»

En Suisse, sur la base de la loi fédérale sur la réduction des émissions de CO2 (cliquez sur le lien) , les entreprises peuvent se faire exempter de payer la taxe CO2 sur les combustibles fossiles si elles souscrivent auprès de la Confédération un engagement à limiter leurs émissions. Dans ce cas, l’entreprise se voit attribuer par l’OFEV des droits d’émission à hauteur de son objectif de réduction pour un certain nombre d’années durant lesquelles elle sera exemptée du paiement de cette taxe. Ce sont ces droits d’émission, appelés les «CH-Units» (CHU), qui sont négociables sur la plate-forme de la BCBE. Par exemple, une entreprise qui émet l’équivalent de 100 tonnes de CO2 se voit assigner l’objectif de réduire cette quantité à 90 tonnes dans un certain délai. Si elle réussit à diminuer ses émissions en dessous de ce seuil, par exemple à 85 tonnes, elle pourra vendre 5 droits sur le marché. En revanche, si elle n’atteint pas les objectifs fixés, et qu’elle émet 95 tonnes, elle devra alors acheter 5 droits d’émission.

Les «CH-Units» peuvent-ils être échangés contre d’autres droits ­similaires émis en Europe appelés les «European Allowance Units» (EAU)? (cliquez sur le lien)«Une telle possibilité n’existe pas actuellement», précise Stephan Bichsel. A moyen terme, l’objectif est toutefois de raccrocher la Suisse au système européen. A l’avenir, il n’exclut pas non plus que les EAU européens puissent être négociables sur la plate-forme OTC-X de la BCBE.

A quel prix la tonne de CO2 devrait-elle se négocier en Suisse? L’équipe de la BCBE ne s’avance à aucun pronostic. Il n’est en effet pas possible de se baser sur les prix pratiqués en Europe, qui évoluaient vendredi à un peu plus de 13 euros la tonne de CO2 à la bourse EEX de Leipzig, en tant que cours de référence. Le système suisse étant fermé, le prix des CHU ne sera pas forcément identique à ceux du marché européen, qui est, lui, beaucoup plus vaste. En outre, «comme tout nouvel instrument, qui en plus se négocie avec un nombre de participants limités, les prix se développeront d’abord de manière relativement aléatoire», observe Stephan Bichsel.

Par Yves Hulmann le temps nov09

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