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WSJ : Le risque de change de la Hongrie

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WSJ : Le risque de change de la Hongrie

Avoir sa propre devise est quelque peu surfait. Le fait que la Grèce, membre de la zone euro, ne puisse pas avoir recours à une dévaluation compétitive a beaucoup été déploré. Mais le cas de la Hongrie – qui tente actuellement de calmer le jeu après les propos malencontreux de responsables du gouvernement comparant le pays à la Grèce – montre pourtant qu’avoir une devise faible, comme le forint, n’est pas non plus un remède indolore.

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La semaine dernière, le forint a perdu 4,8% face à l’euro et 7,3% face au franc suisse. Le nouveau gouvernement formé par le parti de centre-droit Fidesz a confirmé ce week-end l’objectif d’un déficit budgétaire de 3,8% du produit intérieur brut, mais cela n’a guère permis à la devise de se redresser lundi. Il semble donc que le marché ait perdu confiance dans la communication et la politique du gouvernement. La dépréciation de la devise hongroise risque en outre de déclencher une spirale baissière: environ 45% de la dette publique de la Hongrie est libellée en devises étrangères, et une forte baisse du forint entraîne donc automatiquement une augmentation du ratio dette sur PIB.

Le taux de 78,3% du PIB atteint par la dette publique hongroise en 2009 est déjà nettement supérieur à celui de la République tchèque ou de la Pologne.

Et la situation est encore pire pour la dette privée.

Au mois d’avril 2010, 63% des crédits hypothécaires contractés par les particuliers étaient libellés en devises étrangères, selon la Banque nationale de Hongrie. Cela signifie que les dépréciations du forint face à l’euro, et surtout au franc suisse, se traduisent directement par un alourdissement du poids de l’endettement des ménages et donc, une diminution de leur pouvoir d’achat.

Le temps est également un facteur qu’il ne faut pas négliger. Les variations de taux de change n’ont pas toujours un effet immédiat: au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a eu la surprise de constater que la forte baisse de la livre sterling survenue fin 2008 n’avait pas autant dopé les exportations qu’escompté. Si le problème vient davantage de la demande que des prix, l’impact d’une dévaluation sur la croissance risque d’être modeste. Les effets sur la dette et les dépenses sont en revanche beaucoup plus rapides.

Le gouvernement hongrois, qui a la chance de jouir d’une très forte majorité au Parlement, doit d’urgence présenter un plan crédible pour atteindre son objectif de déficit. S’il ne parvient pas à rassurer les marchés et à atténuer les pressions sur le forint, la banque centrale hongroise pourrait être contrainte d’intervenir et de puiser dans ses réserves de change, ou de relever les taux d’interêt. Les choses iraient alors de mal en pis. Comme la Grèce, mais en différent.

-Richard Barley, Wall Street Journal juin10

 
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