Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

En Rappel : La hausse sur le marché du métal jaune a des fondements réels, c’est le moment d’investir dans la sécurité par Bruno Bertez (2007)

Publicités

En Rappel :  La hausse sur le marché du métal jaune a des fondements réels, c’est le moment d’investir dans la sécurité par Bruno Bertez (2007)

 La mécanique infernale de l’or se met en place. Le leadership sur le marché de l’or doit être exercé par les acheteurs physiques, ceux qui achètent pour le long terme.

 La mécanique infernale est en train de se mettre en place sur le marché de l’or. Nous n’en sommes pas satisfaits. Bien sûr, nous conseillons d’acheter de l’or et de travailler les mines, mais il s’agit d’un conseil que l’on ne peut même pas qualifier d’investissement; il s’agit d’un conseil d’assurance et de sécurité. Nous ne sommes ni investisseurs sur l’or, ni spéculateurs. Donc, si l’on est comme nous acheteurs d’or et si l’on travaille les mines à titre d’assurance, on est intéressé à en acheter le plus possible au prix le plus bas. Personne n’est intéressé à payer ses primes d’assurance le plus cher possible.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

L’optimum serait que le marché ne s’emballe pas, afin que les achats sérieux puissent se développer. Le leadership sur le marché de l’or doit être exercé par les acheteurs physiques, par ceux qui achètent pour le long terme et qui classent pour ainsi dire définitivement le métal.

 L’ennemi de l’or, ce sont les mains faibles. Les mains faibles sont en quelque sorte les alliés objectifs des manipulateurs et des gold bullions banks qui veulent que le prix du métal reste bas et sous contrôle.

Alliés objectifs des spéculateurs! Pourquoi les mains faibles sont-elles les alliés objectifs des manipulateurs?

Précisément parce qu’elles sont faibles, c’est-à-dire qu’à la moindre menace elles lâchent ce qu’elles ont acheté, le plus souvent dans des conditions déplorables. Cette spéculation fait le jeu des manipulateurs. Elle leur permet en particulier, lorsqu’elles liquident leurs positions, de déclencher de petits phénomènes de boule de neige et de liquidations en chaîne qui autorisent les manipulateurs à racheter à bon compte une partie de la position à découvert qu’ils ont vendue de manière échelonnée dans la hausse. Grâce aux spéculateurs, non seulement les contrôleurs du marché réussissent à le «coiffer», mais ils le font sans augmenter trop leurs risques et le plus souvent d’ailleurs même avec un petit bénéfice.

Donc, pour nous résumer, nous qui sommes des vrais acheteurs d’or, nous ne sommes pas satisfaits lorsque la spéculation s’emballe. L’idéal maintenant, à ce stade, serait que ceux qui pratiquent la surveillance du marché de l’or soient un peu maladroits, qu’ils s’énervent et qu’ils empêchent le développement du mouvement actuel. En quelque sorte, qu’ils permettent aux vrais acheteurs d’acheter à un prix raisonnable. Est-ce que cela se passera ainsi? La question est ouverte. Nous ne sommes pas assurés de la réponse car la psychologie a changé sur le marché de l’or. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi comme titre «la mécanique infernale se met en place». Nous entendons par là la hausse auto-entretenue, la hausse qui s’alimente de tout, vraies raisons et faux prétextes. La mécanique qui met en branle la fameuse réflexivité. Nous avons connu une mécanique infernale sur les marchés financiers à partir de 1997. La hausse s’est alimentée de tout pour aboutir à la création d’une bulle. Lorsqu’une telle mécanique se met en place, tout se passe comme si les éléments s’emboîtaient les uns dans les autres et allaient dans le même sens. C’est en quelque sorte, transposé à l’or, ce qui s’est passé dans le secteur de la technologie entre 1998 et 2000. Pourquoi l’or est en bonne position

Premièrement, la situation fondamentale sur le marché de l’or est très bonne.

 La hausse a des fondements réels. Chaque année, il y a un déficit entre l’offre et la demande, c’est-à-dire que la demande excède largement l’offre;

elle n’est satisfaite que par des ventes qui n’ont rien à voir avec une attitude économique normale et raisonnable. Ces ventes ont trois origines. Il y a les ventes officielles, celles des banques centrales; ensuite, il y a les ventes des producteurs qui sécurisent leurs prix de production en vendant maintenant ce qu’ils extrairont dans le futur; et enfin, il y a les ventes du secteur bancaire et financier, disons bullion banks pour simplifier. Cette situation de déficit entre l’offre et la demande dure depuis tellement longtemps que les spécialistes considèrent qu’entre 8000 et 16.000 tonnes d’or ont été vendues à découvert au cours des dernières années, soit l’équivalent de plusieurs années de production. Entendez par là que cet or a été vendu par des gens ou des institutions qui ne l’avaient pas à leur disposition effective. Donc, ces vendeurs à découvert sont en quelque sorte des acheteurs potentiels. Tant que le prix de l’or pratiqué sur le marché reste en-dessous d’une certaine limite, ces vendeurs à découvert sont gagnants; lorsque cette limite est atteinte, ils sont simplement en position blanche, sans gain, mais avec un risque; lorsque les niveaux sont dépassés, ils commencent à enregistrer une perte et sont confrontés à des risques de plus en plus importants. La situation actuelle ne manque pas d’originalité L’originalité de la situation actuelle est que nous sommes précisément dans la zone limite qui fait basculer les vendeurs à découvert dans le rouge. La zone limite se situe entre 290 et 300 $ l’once. Cela vous permet de comprendre pourquoi le marché du métal est systématiquement coiffé quand on arrive vers les 290 $. On a déjà toléré dans le passé quelques incursions exceptionnelles au-dessus des 300 $, mais on l’a fait très brièvement, en prenant soin de donner une leçon coûteuse aux spéculateurs qui avaient osé pousser le métal aussi haut. Donc nous disons que la situation fondamentale est bonne: pas assez d’or pour satisfaire la demande et une très grosse position de vendeur à découvert qui devient de plus en plus fragile. Mais les producteurs prennent peur

Deuxième élément, les producteurs sont en train de prendre peur.

 Il a été de bon ton pendant des années pour les producteurs de constituer ce que l’on a appelé des hedge books. Un hedge book, c’est une position prise sur le marché par les producteurs qui leur permet de vendre au cours actuel ce qu’ils produiront dans deux, trois ou cinq ans. Le hedge book, dans l’optique d’un marché de l’or baissier, comme cela a été le cas pendant vingt ans, permet de sécuriser son prix de vente, d’assurer sa marge bénéficiaire et son cash flow et de se concentrer simplement sur l’optimisation de l’exploitation. Le secteur minier a donc constitué des hedge books considérables. Soit dit en passant, ce n’était pas très intelligent puisqu’en vendant ce qu’ils n’avaient pas encore produit, ils faisaient baisser le prix eux-mêmes. Depuis deux ans, les choses sont moins nettes et, à la suite de quelques accidents coûteux, les directions ont progressivement stabilisé leurs livres. Le fait tout à fait nouveau depuis quelques semaines est que non seulement les livres sont stabilisés, mais des décisions sont prises par les managers pour racheter ce qui a été vendu par anticipation. En clair, la tendance n’est plus à l’augmentation, voire à la stabilisation des hedge books, mais à leur réduction. L’offre d’or sur le marché se trouve réduite bien évidemment mais, pire encore, elle se transforme en demande. Vous commencez à comprendre pourquoi nous disons que la mécanique est infernale. Les producteurs peuvent-ils échapper au rachat de leurs hedge books? Notre analyse est que non. C’est un élément qui est passé quasiment inaperçu au cours des derniers mois, mais l’activité des fusions-acquisitions, rachats ou autres, a repris dans le secteur minier. Tout comme les investissements de production ont repris. Or, si des investissements, prises de contrôle, etc, reprennent dans le secteur, cela veut dire qu’il y a un nouvel impératif pour les managers des mines à redevenir eux-mêmes attrayants. Un impératif à faire monter le cours des actions pour éviter d’être victimes d’une OPA ou pour émettre du capital pour financer les investissements. Le fait central pour nous donc est la nécessité nouvelle pour les mines de faire baisser le coût du capital.

Vers la grande loterie du métal jaune

Et vous retrouvez là la comparaison avec le secteur technologique en 1998/2000. C’est exactement de cette manière que les choses se sont passées: les entreprises du secteur ont été obligées, par la logique de la concurrence financière, de se lancer dans une course à la baisse du coût du capital. Que peuvent faire les mines pour faire baisser le coût des capitaux? Il faut qu’elles redeviennent sexy pour les investisseurs; que leurs titres deviennent des véhicules de jeu, c’est-à-dire qu’ils soient perçus non seulement comme des investissements, mais comme des tickets de participation à la grande loterie qui est en train de s’ouvrir sur le métal jaune. Pour baisser le coût des capitaux, les mines sont maintenant condamnées à la surenchère dans le sens inverse de ce qu’elles avaient fait ces dernières années. Toute mine, toute direction qui veut rester dans le business est obligée de se conformer à la nouvelle norme du marché, redevenir un véhicule pour participer à la hausse de l’or. Les différences d’évaluation entre les mines qui ne présentent aucun intérêt spéculatif et celles qui comportent un billet de loterie sont tellement grandes que si les premières ne se précipitent pas pour racheter leurs hedge books, elles vont se trouver avalées pour un coût dérisoire.

 Le faux thème de la déflation/Troisième élément, le faux thème de la déflation est en train d’être démasqué.

Expliquons-nous. Pour décourager les gens d’acheter de l’or, les spécialistes mettent en avant l’absence d’inflation, la colossale tendance à la déflation globale alimentée par la situation asiatique. En quelque sorte, en raison de la déflation, les prix des matières premières ne peuvent que baisser et les métaux précieux avec, bien entendu. L’argument est dialectique et donc réversible car, pour lutter contre ces tendances à la déflation, il n’y a pas d’autres moyens que la création monétaire, l’avilissement de la monnaie et la baisse du change. Voir le Japon qui est un exemple précurseur sous cet aspect. Plus les forces de déflation sont puissantes, plus il faut prendre de risque avec la monnaie de papier. La déflation construit le soubassement pour la hausse future du prix des métaux. In fine, la valeur des papiers est toujours fonction de leur rareté. Tel est en gros, à notre avis et très schématisée, l’ossature de la mécanique infernale qui est en train de se mettre en place. Le reste viendra embellir le tableau, mais il ne sera pas à notre avis déterminant

Bruno Bertez 2007

NDLR : l’article paru dans l’Agefi en 2007 est donc à replacer dans le contexte de l’époque mais 4 ans après il apparaît encore et toujours terriblement d’actualité….

EN LIEN :

 

EN BANDE SON ET EN HOMMAGE A LAMI JOHN :

Répondre à notre sondage

Quitter la version mobile