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Les marchés ignorent les fondamentaux et la liquidité s’envole par The Wolf.

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Les marchés ignorent les fondamentaux et la liquidité s’envole par The Wolf.

Il y a eu beaucoup de mauvaises nouvelles ces trois dernières semaines.

Le tremblement de terre du Japon et les craintes radioactives et de contamination de la faune marine, la chute du gouvernement portugais en pleine crise de solvabilité, l’incertitude politique en Irlande susceptible de remettre en cause le plan de sauvetage, sans parler de la guerre civile en Libye, auraient pu et du déstabiliser les marchés. Pourtant, en dépit de statistiques souvent décevantes, les actions sont reparties de l’avant avec une sérénité à toute épreuve.

L’indice VIX de la volatilité implicite a mème enregistré son septième jour consécutif de baisse à un rythme inégalé depuis novembre 2008, puisqu’il s’agit de la deuxième baisse la plus rapide de son histoire.

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 La liquidité mondiale s’envole

Image: Morgan Stanley 

Image: Morgan Stanley

La raison qui pourrait expliquer la complaisance actuelle des marchés serait l’envolée de la liquidité des banques centrales. La dernière lecture du bilan de la Fed fait ressortir une hausse des actifs à 2 590 milliards USD. Cela se compare à 2 300 milliards USD lors de l’annonce de la seconde phase d’assouplissement quantitatif et représente une hausse annualisée de 37 % de la taille du bilan de la Fed.

Sans surprise, cela s’est traduit par une envolée de la mesure de la liquidité mondiale .

Au vu de cet afflux de capitaux dans l’économie mondiale, il n’est pas surprenant que les marchés restent bien orientés malgré des statistiques décevantes. De surcroît, la banque du Japon (BoJ) a également fortement accru elle aussi  la taille de son bilan, en augmentant les dépôts des comptes courants de 140 % en deux semaines pour faire face aux conséquences du tremblement de terre. Les dépôts des comptes courants font partie intégrante de la base monétaire japonaise (ou de la monnaie centrale) et contribuent à stimuler l’économie afin de la sortir de ce choc déflationniste. Le niveau des dépôts des comptes courants s’est élevé à 42 600 milliards JPY, supérieur à la fourchette de 2004/2006 (30 000 à 35 000 milliards JPY) lorsque le Japon avait mis en place une politique monétaire quantitative. Ainsi, la BoJ a injecté l’équivalent de 5,2 % du PIB d’argent frais en deux semaines. Cela équivaut à 485 milliards USD, soit environ 26 % de la masse monétaire M1 aux Etats-Unis. On dit que la banque centrale japonaise pourrait retirer cette manne d’ici la fin avril, ce qui serait très perturbant pour les marchés. Le yen étant de plus en plus perçu comme une devise de portage(sur devise ou carry trade), la politique de la BoJ a bien sur contribué à stimuler la liquidité mondiale.

Il est préoccupant et totalement suicidaire de voir deux grandes banques centrales laisser ainsi  filer leur bilan et bien sur leur devise.

source The Big Picture

Mais il est tout aussi inquiétant de constater que les prix immobiliers américains continuent de baisser malgré cette relance massive. L’indice des prix immobiliers de logement de Case-Shiller  publié le 29 mars indique un repli en glissement annuel pour le 4ème mois consécutif. Ce n’était sûrement pas dans les plans de M. Bernanke lorsqu’il a eu l’idée « lumineuse »du second assouplissement quantitatif en août 2010.

L’ampleur de la relance pose également la question de savoir si la hausse des marchés actions se maintiendra lorsque l’expansion du bilan de la Fed prendra fin.

Enfin, on peut affirmer que  la Fed en agissant ainsi  contribue  à annihiler la volatilité  sur les Marchés et plus grave encore contribue à accentuer les anomalies de prix sur les marchés . Et révèle du méme coup la vraie nature de son  pouvoir : anticapitaliste et anti libéral. Ainsi La moindre volatilité et les corrélations normalisées entre les rendements des actions et des obligations ont eu pour effet de réduire le niveau de risque des portefeuilles requis pour prendre des positions en actions/obligations. Compte tenu du positionnement extrême des investisseurs internationaux, manifestement surpondérés en actions, toute hausse de la volatilité pourrait fortement déstabiliser les marchés. Voilà de quoi rendre circonspects à l’égard des marchés et considérez  qu’ils deviennent de plus en plus risqués malgré le calme affiché apparent….

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