Cycle Economique et Financier

La consommation américaine reste faible

La consommation américaine reste faible

Les ventes de détail progressent de 0,1%. Uniquement grâce au secteur instable de l’automobile.

Les ventes de détail ont rebondi faiblement en juin aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés jeudi à Washington par le département du Commerce et témoignant de la faiblesse de la consommation.

Elles ont progressé de 0,1% par rapport à mai, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés, a indiqué le ministère.

Si l’on exclut leur baisse de 0,1% en mai, les ventes de détail ont connu en juin leur progression la plus faible en douze mois.

C’est cependant une relativement bonne surprise dans la mesure où les analystes pensaient qu’elles avaient reculé pour le deuxième mois de suite: leur estimation médiane donnait l’indice du ministère en baisse de 0,2%.

En glissement annuel, l’indice, qui mesure les ventes des détaillants et des restaurateurs, a progressé de 8,1% en juin. La progression des ventes de détail par rapport au mois de mai a été tirée par les ventes du secteur de l’automobile, sujettes à de fortes variations d’un mois sur l’autre. Celles-ci ont rebondi de 0,8% après leur recul du mois de mai (-1,8%), indique le ministère.

source Bespoke 

Hors secteur automobiles, les ventes de détail ont stagné, ce qui est conforme à l’estimation médiane des analystes et traduit une certaine désaffection des Américains pour les magasins.

Les ventes de détail donnent un premier aperçu de la tendance de la consommation du mois passé. L’indice du ministère est néanmoins un indicateur très imparfait des dépenses des ménages qui portent en majorité sur des services.

De plus, il n’est pas corrigé des variations de prix, lesquelles pourraient à elles seules expliquer le faible rebond de juin, compte tenu de l’inflation.

source Bespoke

La consommation des ménages est le moteur de la croissance du PIB américain. Elle a nettement ralenti depuis le début de l’année.

Pour les analystes du cabinet RDQ Economics, «il n’y a aucun signe de rebond de la consommation dans les chiffres des ventes de détail de juin».

Même constat de la part de Thomas Julien, de la banque française Natixis: le rapport du ministère «laisse entrevoir un mauvais chiffre de la consommation des ménages pour juin». Celui-ci doit être publié le 2 août, quatre jours après la première estimation officielle du PIB du deuxième trimestre.

M. Thomas relève que le «noyau des ventes de détail, la composante permettant de définir leur tendance […], a ralenti considérablement» d’avril à juin par rapport au premier trimestre.

La croissance économique a vraisemblablement ralenti encore un peu au deuxième trimestre. Un certain nombre d’économistes la situent désormais un peu au-dessus de 1,5% alors qu’elle avait été officiellement de 1,9% pendant les trois mois d’hiver.

«Les consommateurs ont du mal, dans la mesure où ils ne voient pas beaucoup d’amélioration de leurs rentrées d’argent», et quand il y en a, elles sont «absorbées par la hausse des prix de l’essence», fait remarquer Scott Hoyt, de Moody’s Analytics.


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