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A Chaud!!!!! Le Lundi 28 Novembre : Qui peut toujours le moins peut il encore toujours le plus ? par Bruno Bertez

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A Chaud!!!!! Le Lundi 28 Novembre : Qui peut toujours  le moins peut il encore toujours le  plus ? par Bruno Bertez 

La séance de ce jour sur les places financières appelle quelques commentaires…. 

 

    Les marchés étaient survendus. On se rapprochait des moyennes mobiles des 200.On flirtait avec le risque de contagion globale en raison du credit crunch. Une reprise en mains s’imposait, elle est venue sous la forme d’une offensive concertée de Merkel et Sarkozy. La fin de semaine et le week end ont été mis à profit pour lancer une opération destinée à impressionner les marchés.

Les rumeurs bien distillées cote français et allemand ont fait courir le bruit d’un accord secret entre la France et L’Allemagne.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Les actions directes de conseillers et membres de gouvernement auprès des medias MSM ont completé le travail, ces actions distillant des lignes directrices d’accords de principes entre les deux dirigeants.

Ce travail » OFF » a porté ces fruits. Ce qui a été sussuré a été d’autant plus efficace que -le terrain était mûr
-les bénéficiaires de ces confidences ont d’eux mêmes complété les pointillés et points de suspension

Pour une fois donc, le travail a été bien fait, même par Valerie Pecresse.

On parlait de révision du Traité, on n’en parle plus car on sait que c’est impossible. On parle donc d’un nouveau pacte de stabilité qui ne nécessiterait aucun vote grâce à des subterfuges procéduriers. Ceux qui seraient d’accord resteraient, les autres, on ne le dit pas, mais ils devraient partir, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement.

Sans le dire on admet donc la possibilité d’une Europe à deux vitesses.

source The Economist

Les Français comme Sarkozy insistent sur le fait qu’il n’y aurait pas abandon de souveraineté, le bon sens commande de s’interroger et de savoir comment cela est possible. Comment parvenir à quelque chose de sûr et de contraignant si ce n’équivaut pas à un abandon de souveraineté ! En France donc on minimise et l’on parle de gouvernance. Les problèmes que cela pose sont reportés à demain ou après demain.

On semble murmurer que si l’on ne parle plus de faire pression sur la BCE pour obtenir une monétisation, c’est par habilité. En fait il y aurait une sorte de pacte d’échanges de bons procédés, en échange de la réforme et de la mise en place d’un nouveau pacte de stabilité, hommage du vice a la vertu, la BCE accepterait une monétisation. Comment ? Dans quelles conditions, sous quelle forme ?

La BCE sauverait la face, ayant obtenu ce qu’elle voulait des pouvoirs politiques…

On murmure aussi que l’on évoquerait des clauses de sorties à terme, des options de changement de dénomination de devises dans les nouveaux emprunts etc etc

Pas un mot sur la situation en Grèce ou le pays tord le bras aux banques internationales pour leur imposer une net present value des bonds echanges plus défavorables que prévu, et donc pas un mot sur les pertes aggravées en cours des banques.

Pas un mot sur le gap de financement des banques euros chiffré par le FT à plusieurs centaines de milliards ce matin.

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Le problème de financement des banques européennes s’aggrave, suite à la chute des émissions d’emprunts obligataires cette année liée aux graves tensions que connaissent les marchés financiers, créant les conditions d’un credit crunch qui secouerait toute l’Europe.

Les banques européennes ont vendu 413 milliards de dollars d’obligations cette année, l’équivalent des 2/3 requis pour rembourser leurs investisseurs en 2011, selon des données que le Financial Times a obtenues de Dealogic. Il reste donc 241 milliards de dollars à trouver pour les banques pour 2011, et c’est la première fois depuis au moins 5 ans que le secteur bancaire européen est incapable de se financer en émettant de nouvelles obligations pour reporter le terme de celles parvenues à maturité. Ce désintérêt des investisseurs pour les obligations des banques, motivé par leur méfiance à l’égard de leur situation financière, l’instabilité de la zone euro et l’impact de la nouvelle règlementation financière inquiète, car il conduit inéluctablement à un resserrement de l’offre de crédit qui risque d’handicaper les économies.

Pour Huw van Steenis de la Banque Morgan Stanley, l’Europe ne serait pas la seule à subir les effets d’un credit crunch, mais l’Asie et les Etats Unis seraient aussi touchés. Morgan Stanley a évalué qu’avec les réformes des accords de Bâle III, les banques devront disposer de 3.300 milliards d’actifs sur les toutes prochaines années pour se confirmer à la nouvelle législation concernant les montants de capitaux en réserve pour faire face à la crise de liquidité. La BCE s’inquiète également de cette situation. L’année prochaine risque d’être encore plus difficile, compte tenu que les banques devront rembourser 720 milliards de valeur de dettes qui doivent tomber à échéance.

Dans le cadre de ce deleveraging, on a appris que BNP Paribas envisageait de revendre un de ses portefeuilles de capital-investissement pour réduire la taille de son bilan de 700 millions de dollars.

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Pas un mot sur le gel du marché des repos,dont nous avons fait l’analyse, on n’en parle pas mais les agences de rating s’en inquiètent.

source Financial Times

Pas un mot sur le pavé dans la mare de Moody’s, négatif , qui vise toute l’Europe cette fois.

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L’aggravation rapide de la crise de la dette dans la zone euro menace les notes de solvabilité de tous les Etats européens, a averti dimanche l’agence d’évaluation financière américaine Moody’s.

Dans un « commentaire spécial » sur les pays européens, l’agence indique qu’elle considère toujours que la zone euro maintiendra son unité sans autre défaillance que celle de la Grèce, mais note que même ce « scénario ‘positif’ est porteur de conséquences très négatives pour les notes » des pays européens.

L’agence, qui a récemment averti que la France pourrait perdre son « triple A » lui permettant d’emprunter à des taux avantageux sur les marchés, indique ainsi clairement qu’aucun pays, même parmi ceux jugés les plus solides, comme les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande, voire l’Allemagne, n’est à l’abri d’un abaissement de note.

« L’aggravation ininterrompue de la crise de la dette publique et des banques de la zone euro menace la qualité de crédit de tous les pays européens », écrit-elle.

« Alors que la zone euro dans son ensemble possède une force économique et financière énorme, la faiblesse de ses institutions continue d’entraver la résolution de la crise et de peser sur les notes » attribuées à la dette de ses pays membres, ajoute-t-elle.

« En l’absence de mesures politiques qui stabiliseraient la situation des marchés à court terme, ou de stabilisation de ces marchés pour toute autre raison, le risque de crédit (associé au pays européens) va continuer de monter », estime l’agence.

Alors que des pays comme l’Italie ou la Hongrie ont de plus en plus de mal à se financer à des taux viables sur les marchés, Moody’s écrit que « l’élan politique pour mettre en oeuvre une solution efficace à la crise pourrait n’être trouvé qu’après une série de chocs, ce qui pourrait mener davantage de pays à se voir privés d’accès aux marchés du financement pour une période prolongée ».

L’agence fait là référence aux pays comme l’Irlande, la Grèce, le Portugal ou encore la Hongrie, qui ont dû bénéficier d’un ou plusieurs plans de sauvetage financier de la part de l’Union européenne ou du Fonds monétaire international.

Selon elle, d’autres pays pourraient avoir besoin de faire appel à ce genre de solution si l’UE ne parvient pas à trouver rapidement une réponse adéquate à la crise, et ces pays verraient alors très probablement leur note abaissée à celle d’un investissement « spéculatif ».

Au vu des événements des dernières semaines, Moody’s indique devoir considérer « la probabilité d’un scénario encore plus négatif ».

Selon elle, « la probabilité de défaillances multiples (…) d’Etats de la zone euro n’est plus négligeable » et ne cesse d’augmenter en l’absence de solution à la crise.

Si cette probabilité devait se matérialiser, cela augmenterait la probabilité qu’un ou plusieurs pays quittent la zone euro, ajoute l’agence, pour qui ce scénario d’une « fragmentation de l’euro » aurait des « répercussions négatives pour tous les pays de la zone euro et de l’UE ».

Pour Moody’s, la situation évolue en permanence, et de nouveaux « chocs » (nouveaux plans de sauvetage ou hausse des taux auxquels les Etats empruntent) pendant que les responsables politiques définissent de nouvelles mesures sont « susceptibles de mener à des changements de note au cas par cas » pour certains pays.

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Pas un mot sur la chute de la conjoncture et l’affaissement de l’activité.

source Wall Street Journal

« Dans la zone euro,  l’économie devrait quasiment stagner en 2012 (0,2% au lieu de 2%). La croissance rebondirait péniblement l’année suivante, à 1,4%. «La zone euro semble traverser une légère récession», prévient d’ailleurs le club des pays les plus riches de la planète. Cela se traduit par un recul attendu du PIB de l’Union monétaire, mais aussi de chacune de ses trois premières économies (Allemagne, France et Italie) au dernier trimestre 2011 puis au cours des trois premiers mois de 2012, voire jusqu’au printemps pour l’économie italienne.L’OCDE est la première institution internationale à annoncer une entrée en récession de la zone euro. »

Les responsables de gouvernement ne peuvent pas tout faire , appuyer sur le frein et l’accélérateur en même temps. Un bon article de Paul Krugman sur cette question , une fois n’est pas coutume. La question de la récession est devant nous, à fortiori si il y a début de commencement d’un pacte de stabilité.

A noter que Egan Jones ne se laisse pas impressionner par les rodomontades et dégrade l’Italie , Egan Jones pense que le déficit italien atteindra 157% du GDP en 2014 contre 119 % actuellement. On ne voit pas comment Monti pourrait s’associer au core et faire partie de ceux qui respectent les nouveaux critères du pacte de stabilité.

 

Enfin une vraie bonne nouvelle pour terminer, Obama salue les efforts et la détermination de Merkel et Sarkozy

   

Nous ne faisons aucun pronostic bien entendu, la détente des CDS, des spreads, et le mieux sur le cours des bancaires peuvent durer quelques jours, tout dépendra du flux des nouvelles, La perspective de la réunion du 9 Décembre peut tenir les vendeurs en respect, tout est possible.

BRUNO BERTEZ Le 28 Novembre 2011

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EN LIEN :L’Edito du Jeudi 24 novembre : Le grand combat entre la sphère financiere et la sphère réelle par Bruno Bertez

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