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La pénurie de ressources naturelles

La pénurie de ressources naturelles

La crise grecque, le ralentissement économique de l’Union européenne et celui de la Chine ont ébranlé les investisseurs en matières premières mais les turbulences du marché ne pourront masquer longtemps les problèmes structurels de l’offre de minerais et métaux et les contraintes significatives de l’approvisionnement.

 Les réserves de cuivre sont insuffisantes et le renouvellement de l’offre actuelle n’est plus assuré. Les projections font apparaitre que la seule consommation des BRIC d’ici 5 ans dépassera la totalité de la production actuelle.

 Neil Gregson, responsable des fonds Global Natural Resources et Global Mining chez JP Morgan Asset Management, estime que le déstockage observé en Chine en début d’année n’est que temporaire. Fidèle à sa politique d’achat à bas prix, elle recommence à accumuler des réserves.

La situation est également tendue du côté du minerai de fer et des charbons thermique et métallurgique où la pénurie globale forcera les prix en réponse à la demande chinoise.

Les troubles géopolitiques continuent à faire pression sur le pétrole et l’incertitude maintient l’or à des cours élevés.

source Wall Street Journal

MOINS DE RESSOURCES EN SUIVANT : 

 Ce n’est pas tant la demande que l’offre qui pose problème. Même lorsque les prix montent, la croissance de la production de cuivre continue de fléchir. En dépit de la hausse des cours, ni Freeport McMoran, ni Rio Tinto, ni même First Quantum Minerals n’ont réussi à tenir leurs prévisions de production. Celles de First Quantum sont tombées de 280.000 à 265.000 tonnes pour 2011. Pourtant la société a l’expertise technologique et les ressources nécessaires à produire jusqu’à un million de tonnes annuellement.

Aucune nouvelle découverte de taille suffisante ne permet d’envisager un renouvellement de la production des mines de cuivre en activité. Les nouveaux gîtes affichent des teneurs relativement faibles et nécessitent de gros investissements. Il faudra que le cours se maintienne à un niveau satisfaisant (au moins supérieur à 3 dollars la livre) pendant suffisamment longtemps pour que les sociétés minières envisagent d’entreprendre les investissements nécessaires. La situation est aggravée par les délais de livraison des équipements d’exploitation observés récemment: plus de 33 mois pour une excavatrice (délai habituel 26 mois), 27 mois pour un broyeur (normalement moins de 20 mois). Sans compter les graves tensions qui ont affecté certains sites miniers comme ceux de Freeport McMoran à Grasberg en Indonésie et à Cerro Verde au Pérou. Freeport McMoran aurait perdu plus de 30 millions de dollars suite à la grève de 8 jours qui a frappé le site de Grasberg (troisième mine de cuivre du monde) en juillet.

Même histoire pour le minerai de fer. Le potentiel existe (près de 1200 millions de tonnes à l’horizon 2015) mais on observe déjà des retards dans la mise en valeur des capacités additionnelles. En Avril 2010, la prévision de production pour 2013 était de l’ordre de 499 millions de tonnes, elle n’était plus que de 222 millions un an plus tard. Pendant ce temps, le nombre moyen de jours de réserves tombait de 44 à 30 (échantillon de 50 petites aciéries).

Côté pétrole, Neil Gregson observe que le seuil de rentabilité des fuels non-OPEC se trouve autour de 60 dollars le baril: de 40 à 65 dollars pour les explorations en eau profonde, de 40 à 80 pour les schistes bitumineux et entre 60 et 145 pour les bio-fuels. Ce qui signifie que les prix tomberont difficilement au-dessous de 80 dollars le baril.

Quant à l’or, il n’y a aucune raison que son cours baisse de manière significative tant que les taux d’intérêt restent au plancher. Et que les Chinois continuent à en acheter pour se protéger de l’inflation. A noter que l’or ne représente qu’un faible pourcentage des réserves des pays à forte croissance: 1,6% des réserves chinoises ou 8,7% des réserves indiennes contre 74,2% des réserves américaines ou 71,4% des réserves allemandes. En outre, comme pour les autres métaux, l’approvisionnement reste problématique. De même que pour le cuivre, les prévisions de production de First Quantum Minerals sont tombées de 190.000 à 175.000 onces pour 2011 malgré la hausse phénoménale du cours.

Neil Gregson estime, qu’en raison des fondamentaux économiques, le potentiel des compagnies minières est extrêmement intéressant. Les ratios P/E et P/CF sont relativement bas et les possibilités de croissance très importants. Le prix des actions des mines aurifères est très décalé par rapport au cours de l’or. L’univers des grandes capitalisations est assez réduit mais, en revanche, celui des petites et moyennes se renouvelle constamment. Dans le domaine de la prospection aurifères, les juniors identifient les meilleurs sites d’exploitation comme c’est le cas dans l’ensemble du secteur des ressources naturelles.

Très diversifié, le fond JPM Global Natural Resources, investit dans les sociétés d’exploitation de ressources naturelles avec une prédominance de l’or et des métaux précieux (39,8%), des métaux de base (29,4%) et de l’énergie (24,1%). Plus de 20% des sociétés sont actives dans plusieurs régions simultanément. La performance du fond sur 3 ans est de 38,4%.

Pour le cuivre, ses préférences vont à First Quantum, une capitalisation de 7,7 milliards de dollars canadiens, dont l’expertise interne et les projets d’exploration sont sources de succès (Trident) et dont la production pour 2016 peut être estimée à 1 millions de tonnes. Pari sur le futur? Augusta, une petite capitalisation de 532 millions de dollars, spécialiste des porphyres à haute teneur en cuivre.

Dans le secteur du minerai de fer, il a identifié Fortescue Metals, une capitalisation de 18,8 milliards de dollars australiens, dont les ressources en minerai ont quintuplé en 6 ans grâce à une politique d’exploration bien menée. Le junior de demain serait African Minerals, une capitalisation de 1,3 milliards de livres sterling, dont l’exploitation au Sierra Leone est soutenue par un réseau de distribution interne.

Dans le domaine de l’énergie, Neil Gregson souligne le potentiel d’Aurora Oil & Gas, une capitalisation de 1,1 milliard de dollars australiens, producteur de gaz de schiste aux Etats-Unis et de Three Legs Resources, également spécialisé dans le gaz de schiste en Pologne, engagé dans une association avec Conoco Philips.

source agefi dec11


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