Effet boule de neige sur fond de trappe à dettes : Le renflouement de la Grèce va échouer !!!!
John J. Hardy, Saxo Bank, estime que le pays ne remboursera jamais sa dette
Le «court-termisme» est actuellement le modus operandi de la zone euro, et le renflouement de la Grèce va inévitablement échouer dans quelques semaines ou mois. Les tensions sociales s’accentuent en effet à un niveau intolérable, au point que la Grèce prendra sans doute congé de l’euro et de la zone euro et fera défaut sur le reste de sa dette. Une sortie pure et simple de l’Union européenne n’est pas exclue non plus. L’économie grecque et sa base imposable sont quasiment inexistantes. En dépit des prévisions actuelles, la Grèce ne remboursera jamais sa dette, aussi réduite soit-elle. Certes, la dette grecque est un pourcentage insignifiant du PIB de la zone euro, ce qui rend un défaut total de la Grèce envisageable. Mais, des dynamiques sociales similaires sont présentes au Portugal et en Espagne, où un jeune sur deux est au chômage et où l’Etat doit réduire d’un quart le total de ses dépenses pour avoir une chance infime d’équilibrer son budget.
EN COMPLEMENT : l’analyse de David Shairp, Stratégiste JP Morgan fev12
PLUS DANALYSE EN SUIVANT :
La semaine dernière, les ministres des finances de l’Union Européenne ont annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord sur un deuxième plan de sauvetage de la Grèce. Ce plan consiste à financer 130 milliards d’euros sur une période de trois ans et à accepter une décote de 50 % sur la dette existante, qui sera restructurée sous la forme de nouvelles obligations courant jusqu’en 2042 avec un coupon réduit. Si tout se déroule comme prévu, la dette de la Grèce verra son ratio décroître de 160 % actuellement à 120 % du PIB d’ici 2020, sachant qu’il y aura entretemps des réformes structurelles et un certain nombre de privatisations.
Le problème est qu’il est peu probable que cela se déroule comme prévu. Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, a provoqué un mini séisme en déclarant qu’il n’y avait aucune garantie que le plan fonctionne et que la Grèce pourrait avoir besoin de nouveaux financements. De surcroît, un rapport confidentiel du FMI et de l’Union Européenne a suggéré que la Grèce pourrait facilement sortir encore une fois de la route tracée. Le scénario de référence présenté dans ce rapport prévoit que le ratio dette/PIB sera ramené à 129 % d’ici 2020, ce qui impliquerait de nouvelles aides en faveur de la Grèce. De fait, un des défauts de ce plan d’ajustement tient au fait que la « dévaluation interne » (l’austérité budgétaire extrême actuellement en vigueur) visant à redresser la compétitivité du pays (en comprimant le coût du travail et les prix) ne peut que contribuer à augmenter le ratio de la dette par rapport au PIB. Cela est dû à l’effet pervers produit par l’austérité sur les recettes budgétaires, qui seraient affectées par une récession plus sévère. Dans ce scénario plus pessimiste, la dette de la Grèce pourrait s’élever à 160 % du PIB en 2020.
Il faut que la Grèce parvienne à dégager un excédent budgétaire primaire (excluant le service de la dette) équivalent à 2,5 % du PIB d’ici 2014, sachant qu’elle devrait enregistrer un déficit de 1 % en 2012. Si elle n’y parvient pas, le ratio de sa dette continuera d’augmenter. De surcroît, si les recettes du programme de privatisations ne représentent que 10 milliards d’euros au lieu des 46 milliards d’euros envisagés d’ici 2020 dans le plan de sauvetage, le ratio de la dette pourrait s’élever à 148 %. Tout cela suppose que les privatisations se fassent à des prix tels que la « Valeur Actuelle Net soit positive ». En d’autres termes, le produit des privatisations devra excéder la valeur actuelle net des revenus futurs générés par ces actifs publics cédés. Or, la Grèce est dans la situation d’un vendeur en détresse et il y a une marge d’erreur considérable quant au prix de cession de ces actifs.
Globalement, ce plan d’ajustement semble dès lors très précaire. Ce serait assurément un succès si le ratio de la dette revenait à un niveau de 120 % du PIB, bien que ce niveau reste encore très élevé. A cet égard, l’Italie a connu un succès relatif, ayant su faire face à un ratio de dette largement supérieur à 100 % durant plus de 15 ans
La crise de la monnaie européenne en 1992 avait provoqué une récession en Italie en 1993/1994, portant la dette publique à 121 % du PIB. L’Italie s’est alors efforcée de dégager un excédent budgétaire primaire supérieur en moyenne à 2 % du PIB durant chacune des années suivantes, à l’exception des deux dernières années. Cependant, le ratio de la dette est toujours de 121 %, ce qui signifie que l’économie italienne fait du sur place à ce niveau la. C’est probablement ce qui attend la Grèce – mais seulement si tout se passe bien.
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