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Politique Friction : Analyse critique de l’anti-financiarisation versus Mélenchon et Cheminade.

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Politique Friction : Analyse critique de l’anti-financiarisation versus  Mélenchon et Cheminade.

Il y a dans les élections présidentielles Françaises, deux candidats qui se réclament de la lutte contre la finance. Lutte contre la finance ou contre la ploutocatrie.Jacques Cheminade et Jean Luc Mélenchon. 

Jacques Cheminade est abstrait,  théorique , son analyse et son message sont élaborés
 

Jean Luc Mélecnchon est concret, il part de ce que l’on voit, les riches, les inegalités pour remonter à ce qui est caché la financiarisation d’abord et le système capitaliste ensuite. Son analyse de la financiarisation est quasi inexistante, il se concentre sur les résultats de la financiarisation à savoir les inégalités, le chomage. Tout cela est conforme à la tradition marxiste facon LCR, dans la communication avec le peuple on parle de ce que tout le monde peut voir et l’on tire ensuite les conclusions dans le sens que l’on souhaite. Chez Mélenchon,  à coté de la confiscation , l’analyse de la financiarisation aboutit au pire, la prise de controle de la Banque Centrale pour la mettre au pas et financer monétairement tout ce que l’on à besoin de financer. Peu importe la destruction de la monnaie, son avilissement ; cela est conforme à la tradition de gauche à laquelle , il faut le dire en passant Hollande n’échappe pas . 

    Si vous ètes , comme nous le supposons, fidèle participant de ce blog, nous vous conseillons la lecture et mème l’analyse serrée de cette interview de Jacques Cheminade, candidat à la présidentielle et celle de Mélenchon

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :
Nous ne commenterons pas les differentes mesures proposées afin de définanciariser le système. Certaines sont évidentes et s’imposent d’elles mème,  par le bon sens comme la scission des banques TBTF, l’adossement de celles qui sont en faillite à l’Etat, les moratoires , opérations vérité par dépréciation des créances douteuses , arrèt de la titrisation etc etc.

Tout cela est logique et nous dirons de salut public. Le maintien ou plus exactement la tentative de maintien du système actuel conduit à l’austerité, au gaspillage des ressources et des énergies, bref pour parler comme Cheminade, au malthusianisme. La tentative de sauver les usuriers sur le dos des peuples conduit, au sens figuré,  à la peste sociale de la regression, il suffit d’aller en Grèce ou en Irlande pour en ètre persuadé.

En ce sens Cheminade est le seul à tenter de faire le lien entre la financiarisation, la crise, les faux remèdes, les conséquences non voulues mais inéluctables et la politique de régression que l’on met en place en Europe.  C’est deja bien. Les autres ne font que fournir des catalogues, pochettes surprises dont on ne voit pas la logique de fond. Et pour cause, elle est volontairement dissimulée.

Nous reviendrons, si nous avons l’occasion sur la logique masquée de Melenchon. C’est une logique de Revolution qui ne dit pas son nom, car les conditions ne sont pas propices.

 

Logique de Revolution par alliance avec les partis bourgeois, le PS , afin de les deborder sur le terrain par les mouvements de masse. Le tout afin d’obtenir des avancées sociales irréversibles. Mélenchon c’est une version droitière du trotskysme fondé sur une collaboration de classe temporaire, opportuniste. Avec des mots d’ordre rassembleurs, plus rassembleurs que la lutte des classes, comme anticapitaliste, anti ploutocratie, etc mais toujours fondés en dernière analyse sur la lutte des classes. Mélenchon veut refaire le coup des organisations de masse du PC et des staliniens qui noyaient le poisson de la lutte des classes dans les bons sentiments, l’action sociale. Melenchon met en oeuvre une vraie tactique de Front de Gauche qui ratisse large, à la faveur de l’adoption de themes opportunistes ; C’est du bon travail.

Cheminade est cohérent, mais insuffisant, comme tous les gens qui voient loin, il voit trop loin , et passe a coté de l’essentiel .

La mondialisation c’est l’arbitrage international du travail, c’est-à-dire la subsitution de main d’oeuvre des émergents à la main d’oeuvre des pays développés. Ceci crée du chomage chez les pays développés et des déficits chez les mèmes développés par le biais du déséquilibre des échanges.

La mondialisation pour ètre soutenable oblige à l’endettement des pays developpés dans leur ensemble, ce que les americains formulent de la façon suivanteLa mondialisation, le développement des emergents s’accompagnent d’un  »savings glut  », d’une baisse des taux  d’intéret que nous devons utiliser pour soutenir l’activité dans nos vieux pays. Le développement produit des déficits chez les industrialisés et des excédents chez les émergents, les excédents doivent etre recyclés et c’est la racine, la cause profonde de l’expansion de la finance, de la financiarisation du monde. Mondialisation, déficits des uns, excédents des autres, flux financiers de recyclage produisent, au sens fort,  inéluctablement de la financiarisation c’est à dire du developpement des banques, de la sophistication, de l’innovation.

On ne peut revenir en arrière sur la financiarisation de l’économie mondiale sans une révolution dans la mondialisation . Il faut changer les formes de la mondialisation, il faut changer de type de mondialisation.Et cela va au dela de la tarte à la crème du réequilibrage, de la stimulation de la consommation des Chinois, de la réévaluation du Yuan et autres balivernes ; c’est tout le modèle qui doit etre changé.

Enfin Cheminade passe à côté de l’essentiel : la Géopilitique.

La financiarisation est produite par une certaine forme de mondialisation, laquelle est permise, autorisée par le désarrimage du dollar, par le désancrage à l’or. C’est parce que l’on peut créer autant de dollars que l’on veut, pour financer le beurre, les drones et les canons, sans limite et que les creanciers des États-Unis les accumulent, les mettent en réserve que la financiarisation est possible. S’il y avait une limite à la création de dollars et à l’expansion du crédit aus USA, alors la question de la financiarisation ne se poserait pas.

Mondialisation, dérive impériale du système monétaire international, complicité active ou passive des émergents  sont  indissolublement liés à la mondialisation.

Tout analyste qui prétend corriger les excès de la financiarisation, fut ce par l’intervention de l’État sans traiter la question des  conditions nécessaires, permissives de la financiarisation , cet analyste fait plus de mal que de bien , plus de dégats que de progres car il permet la poursuite , je dis la poursuite de la financiarisation alors que si on la  laisse faire seule, elle va buter sur ces propres limites, sur son insolvablité genéralisée.

Les apprentis sorciers qui ne corrigent qu’à la marge, permettent la poursuite des aberrations, les prolongent. Je ne sais plus qui a dit  »Tout système ne survit que de sa dénonciation » mais cette phrase s’applique parfaitement dans le cas. La lutte contre financiarisation qui ne s’attaque qu’à la sphère financière, en faisant intervenir le Deus ex Machina de l’Etat en croyant qu’il est la solution à tout et réalise des miracles, cette lutte est une mystification .

Comme toujours, l’interposition de l’Etat masque les problèmes, fait taire toutes les critques. C’est la mème chose chez Hollande, chaque fois que l’on arrive à une absurdité dans le raisonnement ou dans le prgramme, on invoque l’État ; Avec l’État tout va mieux. L’État c’est le refuge des impuissances réelles masqué par le volontarisme imbécile et son complément la dénonciation des boucs émissaires lors de l’échec ;   L’État c’est ce qui permet de faire faire aux gens ce qu’ils ne feraient pas spontanément, mais l’Etat est soumis aux lois de l’économie.On le voit dans la crise de surendettement actuelle. Hélas l’Etat n’est rien d’autre qu’une collection d’individus qui ont leurs intérets  particuliers de classe non productive, l’Etat ne peut échapper aux contradictions économiques mondiales, son seul pouvoir ou plutot ses seuls pouvoirs sont la violence et le mensonge. J’oubliais le kick the can !

Ce qui nous ramène au pseudo trotskysme de Mélenchon . Au mepris des analyses de Trotsky qui voit dans la bureaucratie un ennemi, à juste titre, comme l’a montré le Socialisme Réel, Mélenchon veut utiliser la bureaucratie et ses syndicats pour réaliser des avancées sociales aprés l’élection de Hollande. La pression de la rue, le fameux rapport de forces. On retombe dans 1981, 1982, 1983 époques où les avancées sociales sous la pression du PC et de l’aile gauche du PS ont produit des avancés bidons qui ont conduit à l’affaiblissement du pays, aux dévaluations et  au  triste et humilant Canossa de Jacques Delors face aux Allemands.

C’est vrai que la situation de crise est une opportunité, nous ne cessons de le répéter, mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi au profit de vieilles lunes ou d’idéologies idiotes, prouvées comme telles par l’Histoire. La repetition des erreurs de 1936, le remake de 1981 ne garantissent qu’une chose, l’affaiblissement de la France,l’augmentation des dettes,  la baisse du niveau de vie des Français, la régression .

Qui veut faire l’ange fait la bète, si vous voulez continuer à faire chuter la place de la France dans l’Europe et dans le Monde, si vous voulez la poursuite de la désindustrialisation, la hausse des prélèvements, le nivellement médiocre et sans espoir , le recul constant des libertés, continuez, proposez de fausses solutions.

 Continuez, renforcez l’État, sa classe bureaucratique, son mépris du citoyen taillable et corvéable à merci. Qui sait ? Vous réussirez peut etre à ressusciter le bon vieux Poujadisme !  Les erreurs pratiques conduisent toujours aux catstrophes pratiques, hélas.

BRUNO BERTEZ Le 6 Avril 2012

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