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A Chaud!!!!!!! du Vendredi 11 Mai 2012 : Le Canari britannique par Bruno Bertez (actualisé au 12 Mai 2012)

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A Chaud!!!!!!! du Vendredi 11 Mai 2012 : Le Canari britannique par Bruno Bertez(actualisé au 12 Mai 2012)

La situation bancaire et monétaire est terrible aux Etats Unis avec une prise de conscience qui se généralise et un consensus sur la politique de la FED qui va s’effritant. La campagne électorale de Ron Paul fait beaucoup de dégats dans le consensus dominant malgré le boycott des médias main street.

Les spécialistes de la politique monètaire ont de plus en plus conscience du fait que la FED est dans un cul de sac. Le marché des repos aux US est une catastrophe en attente d’arriver. C’est un chateau de cartes, tout est en mismatch. On fait du court avec du tres court , du très long avec du court, du risk avec du non risk. Tout ne tient que parce qu’il y a encore le mythe que la FED peut faire face.

Les grands des hedge funds que nous avons rencontré récemment ne savent absolument plus quoi faire, rien me marche.

 Inquiétude qui se généralise sur la situation réelle de la Chine, sa capacité  à changer son modèle de  croissance sans avoir une chute trop forte de son taux de croissance et surtout sans provoquer un choc negatif sur les commodities

source Nomura

 

Situation effroyable de l’Europe car il devient clair que les solutions de fin 2011 ont echoué, que sur les pseudo solutions nouvelles il n’y a pas de consensus possible. et surtout parce que les soi disant solutions nouvelles n’en sont pas .  En Europe c’est l’inconnu et l’aventure, tout devient possible.

    La résultante de tout cela étant que les marchés sont volatils, hyperdangereux, nous sommes,  d’après des gens que j’aime bien et qui ont fait leur preuve,  dans les eaux les plus dangereuses que l’on ait connu depuis 2008. Ils pensent que la situation présente confère une forte probabilité de chute voire de trou sur les marchés.

 Le risk-on est très dangereux et très surévalué  ce qui est évident,  nous y reviendrons 

Le risk-off commence a etre considéré comme …. très risqué et vulnérable en raison de la possibilité de perte de confiance dans les bilans, les actions et les marges de manoeuvres des banques centrales . on trouve mème des gens qui craignent un choc sur les Bunds Allemands.. 

Et il faut ajouter la perspective évidente d’un renforcement de la repression financière un peu partout, no place to hide !

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Un signe avant coureur?

La bank of England vient de voter contre un nouveau round de création de liquidités et de Quantitative Easing. Elle souligne qu’elle a pris cette décision en raison de la persistance d’une inflation trop élevée. L’inflation britannique est en effet forte avec un rythme de 3,5% pour les six derniers mois.

Nous soustitrons  »un signe avant coureur » car la BOE est souvent précurseur pour les pays anglo saxons à  la fois par ses principes de gestion et aussi parce que la situation britannique est un modèle de situation de deficit spending.

Le plus remarquable est que cette décision intervient alors que le pays est à nouveau en récession avec un premier trimestre à -0,2%.

Les conservateurs ont été battus aux dernières élections locales et leur situation ne va pas s’améliorer si la BOE cesse de tempérer la rigueur budgetaire par des largesses monètaires.

On retrouve partout le mème problème ce qui indique que nous abordons une nouvelle phase de ce que l’on appelle la crise. La débauche de déficits et de dettes est de plus en plus difficile à traiter, l’austérité se révèle insuffisante alors que les adoucisseurs monètaires sont de plus en plus problèmatiques.

 Aux Etas Unis on sera confronté au mème problème aprés l’élection. Les rabais fiscaux, les aggravations de taxes sont prévues pour expirer ce qui va constituer un véritable mur, une falaise fiscale et l’on se demande si la FED  a les moyens et la crédibilité pour compenser.

Source New York Times

 En Europe, le phénomène est le mème, mais obscurci par la transformation en affrontement politique de ce qui est un constat d’impossibilité économique.. Le Front des pestiférés voudrait augmenter encore les dettes, les monètiser par la BCE alors que l’inflation allemande est déjà au-dessus du tolérable dans une optique germanique.

 Schauble vient de faire savoir qu’il tolèrait une petite dérive de l’inflation jusque-là zone des 2/3 % et avalisait,du bout des lèvres, des hausses de salaires de 5 à 6% mais cela n’est pas très bien acceuilli. Ce jeu est dangereux car comme le dit  Mezzo Voce un ancien économiste auprès de la BCE , l’inflation , c’est comme le pucelage, on n’est pas pucelle à moitié : Nous lui laissons la responsabilité de sa comparaison que d’aucuns ne trouveront pas politiquement correcte.

Nous vous avons dit au lendemain de l’élection de Hollande que c’etait L’Allemagne qu’il fallait suivre de près. Schauble s’est montré plus conciliant et diplomate ces derniers jours suggérant que l’Allemagne pourrait se départir marginalement de sa rigueur de gestion et tolérer un peu d’inflation.

La réaction ne s’est pas fait attendre.

Weidmann Président de la Bundsbank a donné une interview au Suddeutschezeitung pour dire que ”Ces discussions sont absurdes”. Il a démenti que la Buba soit disposée a tolérer un taux d’inflation plus élevé en Allemagne pour réduire la pression sur les pays en difficulté. Il a ajouté : les citoyens peuvent compter sur la vigilance de la Bundesbank . Cela nous a choqué , pourquoi pas sur celle de la BCE ?

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Réagissant au programme de François Hollande, M. Weidmann estime qu' »une modification des statuts (de la BCE) serait dangereuse », faisant allusion aux propositions de M. Hollande pendant sa campagne de laisser la BCE prendre des mesures de soutien à l’économie ou prêter directement aux Etats. 

« Les emplois et la croissance économique sont le fruit des échanges commerciaux. La banque centrale est la mieux placée pour contribuer à la stabilité de la monnaie » européenne, a-t-il ajouté.

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 Par ailleurs le Bild, plus gros tirage de la presse Allemande fait sa ”Une” sur ”Alerte à l’inflation”. En première page il affirme que l’Allemagne deviendrait plus soft sur l’euro.

Article alarmiste et de mobilisation accompagné de la reproduction d’un billet de un milliard de Deutsche Marks histoire de rafraichir la mémoire collective.

Bild , dans l’éditoral de son rédacteur en chef affirme que l’inflation toucherait par dessus tout les travailleurs, les employés et les retraités

 On voit bien que les Allemands s’essaient à la diplomatie, ce qui n’a jamais été leur fort, au contraire, c’est leur point faible, ils font semblant de faire quelques pas vers les demandes du Front des pestiférés, mais dans le contenu, on voit à ce stade que les concessions sont modestes. Ils concèdent par exemple un réaménagement des dépenses , leur réorientation.

Le vrai problème que les pestiférés ne veulent pas voir car ce  sont des politiciens et des macro économistes c’est que toutes ces mesures sont autant de coups d’épée dans l’eau .

La position Allemande au fil des mois devient de plus en plus claire.Ils acceptent d’avaler des couleuvres à court terme aussi bien sur le plan economique que sur le plan monètaire mais en contrepartie ils veulent ètre sur que ce n’est pas le tonneau des Danaides et que les mesures de long terme sont prises avec :

 1- le pacte fiscal

2- la priorité a l’investissement productif.

 source Der Spiegel

Le problème de l’absence de compétitivité des périphériques, quoique n’en répète Martin Wolf , ne peut ètre  résolu par un réglage économique conjoncturel différent de l’Allemagne. C’est la spécialisation économique des périphériques, ou plutot l’absence de spécialisation économique des périphriques qui fait problème , ils n’ont pas les outils pour produire ce qui peut ètre demamdé internationalement. Nous citons ci dessous l’article de propagande de Martin Wolf :

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Pourquoi la Bundesbank se trompe, par Martin Wolf, éditorialiste économique Financial Times

« Où en est la zone euro dans la résolution de sa crise? En restant optimiste, on pourrait dire qu’elle a survécu à une crise cardiaque, mais qu’elle doit entamer une convalescence difficile, avec une bonne chance de rechute. Elle doit aussi adopter un régime la protégeant de futures crises. Cette tâche-là n’est pas achevée. Mais la zone euro a gagné du temps. La question est de savoir si elle l’utilise à bon escient.

Le point essentiel est d’être d’accord sur la nature du mal. Il est généralement admis aujourd’hui, parmi les économistes, que le déséquilibre des balances des paiements est un élément fondamental pour comprendre la crise actuelle ».

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   Martin Wolf est comme toute la finance il marche sur la tète, il triture des chiffres de competitivité et de productivité et il finit par croire que c’est la réalité. Il oublie au passage que pour produire des richesses il faut des entreprises, il faut investir, il faut un tissu economique productif. Il est vrai qu’il vit dans un pays ou la richesse tombe du ciel de la finance.

Et la solution ce n’est pas un suicide allemand, une perte competivité du systeme allemand, la solution c’est un gigantesque plan d’équipement, d’invertissement, de formation chez les péripheriques, chez les Francais en particulier. C’est la baisse des frais généraux des nations pestiférés, c’est le retour du gout et de la recompense de l’effort.

 La solution aussi bien aux déficits qu’à l’exces de dettes et qu’au chomage, c’est la remise en ordre de marche ou la mise en ordre de marche des appareils productifs par l’investissement, l’innovation, l’adaptation etc .

 Or il se trouve que, quand vous créez dans les pays en crise un climat d’incertitude fiscale, morale, règlementaire et sociale, quand vous ajoutez une forte dose d’instabilité politique et que vous couvrez le tout par une politique de mensonge et de non transparence  et  que vous détruisez volontairement le fonds d’épargne il y a peu de chance que l’investissement reparte, sauf comme d’habitude par l’accroissement habituel des dépenses publiques, des gaspillages et autres investissements de type soviètique.

 Mème Keynes l’avait compris lui, qui insistait sur le role central de la confiance.

BRUNO BERTEZ Le 11 Mai 2012 

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