A chaud!!!!!! du Vendredi 1er juin 2012 : Grande journée pour le risk-off par Bruno Bertez (Actualisé au 2/6 /2012 8h15)

Nous espérons que vous ne vous êtes pas faits piégés dans les marchés ces derniers jours. De fait, leur allure ne disait rien qui vaille et nous avions tenté de vous mettre en garde. Le fait est que la situation générale sur le risk-on était devenue très fragile. Une possibilité de trou se dessinait.
Aux soucis européens, sont venus s’ajouter ce vendredi les mauvais chiffres de l’emploi US. Ces chiffres ont été très nettement inférieurs aux anticipations et cela a constitué le prétexte non seulement à des dégagements appuyés, mais aussi à des attaques du découvert. Nous faisons remarquer en passant que les mauvais chiffres de l’emploi ne constituent pas une véritable surprise car déjà le chiffre précurseur ADP était médiocre. Dès ce matin, on a vu sortir des notes qui corrigeaient à la baisse les anticipations sur les chiffres de l’emploi publiés cet après-midi.
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Le taux de chômage des Etats-Unis est remonté en mai pour la première fois en un an, pour s’établir à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington.
Le pays a créé 69.000 emplois de plus qu’il en détruisait en mai, indique le rapport sur l’emploi du département du Travail. Le solde net des embauches apparaît ainsi en baisse de 10,4% par rapport à avril et nettement inférieur aux prévisions des analystes, dont l’estimation médiane donnait 150.000 créations d’emploi. Mauvaise nouvelle supplémentaire pour le pays, le ministère a revu en baisse de 33% son estimation des créations de postes d’avril, à 77.000 seulement. Le chiffre de mai aurait été légèrement meilleur sans le secteur public, qui a continué de supprimer des emplois (13.000 en avril), mais le dynamisme du privé s’est encore effrité puisque l’emploi a baissé ou ralenti dans la plupart des domaines d’activité de ce secteur. Le gouvernement indique que le rythme des créations d’emploi est passé de 226.000 par mois en moyen au premier trimestre, à 73.000 sur avril et mai.
Les créations d’emploi ont été insuffisantes pour empêcher une remontée du taux de chômage officiel à son niveau de mars. Le ministère indique que le taux de participation à la population active, mesurant la part des personnes en âge de travailler qui occupent un emploi ou en recherchent un activement, a augmenté de 0,2 point, par rapport au mois précédent, pour revenir à 63,8%, son niveau – historiquement faible – de mars.Le taux de chômage et de sous-emploi, qui tient compte entre autres des salariés travaillant à temps partiel contre leur gré ou des personnes ayant cessé de rechercher activement un emploi, est remonté de 0,3 point, à 14,8%, après être resté en mars et avril à son niveau le plus faible depuis janvier 2009.
Les données sur les salaires ne sont pas meilleures puisque le ministère indique que le salaire hebdomadaire moyen a reculé de 0,1% par rapport au mois d’avril, sous l’effet d’un recul du salaire horaire moyen, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine étant resté stable, à 33,7 heures par employé.En glissement annuel, le salaire hebdomadaire moyen a progressé de 1,7% en mai, ce qui reste inférieur à la dernière mesure de l’inflation réalisée par le ministère (2,3% sur un an en avril).
Pour Jeffrey Rosen, économiste du cabinet Briefing, les chiffres de l’emploi confirment que « le marché du travail, qui semblait si prometteur de novembre à mars, a changé de direction ». « Au lieu de se lancer dans des embauches nécessaires pour augmenter leur production, les entreprises se serrent la ceinture et se préparent à une économie léthargique », ajoute-t-il.
Désormais, 80 % des économistes sondés par Bloomberg prévoient que la banque centrale américaine agira afin de stimuler à nouveau l’économie des États-Unis, contre 50 % lors du dernier sondage. « Tout l’optimisme qu’on voyait durant l’hiver quant à l’amélioration des conditions de l’emploi a disparu, explique David Greenlaw, économiste en chef du revenu fixe de Morgan Stanley, dans une note à ses clients. La Réserve fédérale devra faire ce qu’elle peut pour soutenir l’économie. »Bloomberg rappelle que la Réserve fédérale terminera bientôt son programme visant à remplacer 400 G$ en dettes à court terme pour des titres à échéance plus longue dans ses portefeuilles. Cette manœuvre, qui visait à supporter l’économie en abaissant les coûts d’emprunts, était surnommée « l’opération twist ».AFP/ Bloomberg
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Ce qui est sûr et qui apparaît maintenant clairement à tous, c’est que l’embellie économique américaine de l’hiver s’étiole. Les effets de la météo se régularisent. Par ailleurs, la mauvaise tenue de l’environnement global commence à se faire sentir dans l’économie domestique, comme le montre l’ISM.
Il y a des investisseurs de qualité qui continuent de considérer que les Etats-Unis marchent tout doucement vers la récession. L’organisme ECRI, pour sa part, tient bon et continue lui aussi d’annoncer une prochaine récession américaine.
PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :
Infléchissement de l’emploi, effritement de l’embellie économique, détérioration des marchés extérieurs, tout cela finit par entraîner une modification du sentiment. Le forte chute de la bourse en mai et le mauvais début de juin viennent crédibiliser le renversement d’opinion.
On reparle d’autant plus de la déflation que le baril de pétrole a subi une baisse spectaculaire, que le taux du 10 ans a inscrit de nouveaux records à la baisse, que le Dollar Index continue son escalade.
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La valeur en dollars d’un baril de 159 litres de pétrole brut est passée sous le seuil psychologique des 100 dollars vendredi à Londres. Et ce pour la première fois depuis le mois d’octobre dernier. Le pétrole de qualité Brent a vu sa valeur décliner de 18% en mai. Sur le marché new-yorkais, le décrochage est tout aussi impressionnant. Le baril de pétrole de type WTI a vu sa valeur plonger de près de 5% vendredi, après l’annonce d’un rythme de création d’emplois au plus bas depuis un an aux Etats-Unis. A 83 dollars, sa dépréciation atteint 22% en un mois. Les autres hydrocarbures ont suivi par ricochet. Le prix de gros de l’essence américaine – 2,66 dollars le gallon, soit 70 centimes le litre – est au plus bas depuis cinq mois. A Rotterdam, le plus grand centre d’approvisionnement européen, le tarif hors taxes du super a décliné de 12% en un mois.
Les craintes quant à l’impact accru de la crise de la dette sur l’activité européenne, mais aussi quant à un essoufflement de la croissance aux Etats-Unis – et maintenant en Chine – expliquent ce retournement.«Ces différents éléments s’additionnent et ont fait «bang» dans l’esprit des investisseurs», note Michael Fitzpatrick, spécialiste pétrolier au sein du groupe Kilduff à New York. «L’envolée de la valeur du dollar achève d’écraser les prix», ajoute ce dernier.Ce sauve-qui-peut a touché nombre de matières premières. Les indices reflétant ces marchés ont bouclé une cinquième semaine de baisse consécutive, période sur laquelle leur déclin atteint 13%.
Demande au plus bas depuis 1995 aux Etats-Unis
La situation aux Etats-Unis continue de donner le «la» au marché. Les chiffres du Département de l’énergie «montrent qu’en mars, la demande de produits pétroliers américaine était inférieure de près de 6% à celle affichée il y a un an, atteignant un niveau d’une faiblesse inconnue depuis 1995», renchérit Olivier Jakob, responsable du bureau Petromatrix à Zoug. Le fait que l’Arabie saoudite continue de pomper dans ses puits à plein rythme – sa production est au plus haut depuis 1989 selon l’agence Bloomberg – ne fait qu’amplifier la baisse/LE TEMPS
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L’une des surprises du jour est la forte hausse de l’or qui repasse au-dessus des 1.600. L’or étant un marché totalement anormal et les positions étant encore importantes, il est difficile d’expliquer rationnellement ce mouvement. Dans les circonstances présentes, on pourrait imaginer que certains opérateurs au vu des dernières indications conjoncturelles, au vu de la baisse du pétrole, au vu des taux pratiqués sur le 10 ans, on peut imaginer que certains opérateurs aient acquis la conviction que la Fed va procéder à des mesures non conventionnelles très rapidement. Si ces opérateurs étaient vendeurs sur le métal, il est évident qu’ils se précipitent pour se racheter.
Le paradoxe en Europe, c’est la forte baisse de l’Allemagne, le Dax chute de 3,7%, la forte baisse du CAC40 (-2,7%) et la relative résistance des déclarés pestiférés. L’IBEX ne perd que 0,36%, le MIB italien n’abandonne qu’1,8%.


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Zone euro: niveau jamais vu du chômage qui touche 11% de la population
Le taux de chômage a atteint ce niveau record en avril comme en mars où le chiffre a été révisé à la hausse, selon Eurostat.Le seuil de 11% n’avait jamais été atteint depuis la création de la zone euro en 1999, Cela signifie au total que 17,40 millions de personnes étaient sans emploi en avril dans l’Union monétaire, soit 110.000 de plus que le mois précédent, en raison notamment du nombre de chômeurs découragés, suggère Martin Van Vliet, analyste pour la banque néerlandaise ING.
« Les entreprises sont pour la plupart sous forte pression pour limiter leurs effectifs afin de contenir leurs coûts face à une faible demande, une forte concurrence, des marges serrées et des perspectives très incertaines », souligne Howard Archer, économiste pour IHS Global Insight.La situation est critique: il s’agit du douzième mois consécutif au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10% dans la zone euro. En un an, 1,79 million de personnes sont venues grossir les rangs des sans emploi.
De nombreuses disparités apparaissent toutefois entre pays du sud de l’Europe et ceux du nord, même si de nombreuses économies jugées solides « succombent à la morosité », souligne Jennifer Mac Keown de Capital Economics, citant le cas de la France, deuxième économie de la zone euro où le chômage a grimpé à 10,2% en avril contre 10,1% le mois précédent. L’Espagne reste de loin le pays européen le plus affecté avec le taux de chômage le plus élevé d’Europe (24,3%). Le phénomène touche de plein fouet les moins de 25 ans, puisque plus d’un jeune sur deux est sans emploi dans le pays (51,5%).En Grèce, le taux de chômage s’est lui inscrit à 21,7%, selon les dernières données disponibles pour ce pays, qui datent de février. En revanche, les taux de chômage les plus bas sont enregistrés en Autriche (3,9%), au Luxembourg et aux Pays-Bas (5,2%) ainsi qu’en Allemagne (5,4%). AFP
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A Paris, on remarque que la chute du CAC est presque amortie, pourrait-on dire, par la résistance du secteur bancaire, le Crédit Agricole ne perd que 0,3M à l’heure où nous écrivons, la Société Générale 0,5% et BNP Paribas gagne 0,8%.
Le paradoxe là n’est qu’apparent et nous avançons l’explication suivante : l’OAT française est recherchée, les taux sont au plus bas, elle bénéficie, cela a été vérifié, d’un courant d’achats asiatiques. Le contrat sur l’OAT sur Eurex est autour des 134, on vient de moins de 125. Les banques qui sont chargées à mort d’emprunts français engrangent une plus-value très importante. Cela fait du bien dans leurs comptes et cela se voit donc sur la résistance des cours de bourse.
BRUNO BERTEZ Le 1er Juin 2012
llustrations et mise en page by THE WOLF
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Je ne suis pas sur que les investisseurs asiatiques achètent de la dette française comme un investissement classique. Ils doivent jouer sur les aux des CDS ou la courbe des taux.
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I’ve been to Hollywood
I’ve been to Redwood
I crossed the ocean
for a heart of gold
I’ve been in my mind,
it’s such a fine line
That keeps me searching
for a heart of gold
And I’m getting old.
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