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Douce France et son Dexia bis « qui s’est pris pour un hedge fund  » : L’Etat sauve le Crédit Immobilier de France en lui accordant sa garantie

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Douce France et son Dexia bis « qui s’est pris pour un hedge fund »  :  L’Etat sauve le Crédit Immobilier de France en lui accordant sa garantie

L’Etat a décidé samedi de voler au secours du Crédit immobilier de France en accordant sa garantie à l’établissement de crédit aux particuliers qui était coupé de ses financements sur le marché, et dont la situation faisait craindre une nouvelle déconfiture bancaire en France après celle de Dexia.

 

Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a annoncé samedi soir que l’Etat « accordera sa garantie au Crédit Immobilier de France », qui connaît plusieurs années de graves difficultés financières, et dont le dirigeant, Michel Sadoun vient de quitter le navire. Selon Le Figaro, il a été poussé vers la sortie vendredi soir lors d’un conseil d’administration qui a scellé la demande d’aide.

Le montant de cette garantie n’est pas connu. Le CIF est à la tête d’une cinquantaine de succursales. Il dispose de 300 agences, dispose de 2,4 milliards de fonds propres et gère 33 milliards d’euros de crédits (de ménages en difficulté). L’établissement est est spécialisé dans l’octroi de prêts immobiliers aux ménages en difficultés et est lié au mouvement HLM.

« Pour permettre au groupe CIF de respecter l’ensemble de ses engagements, l’Etat a décidé de répondre favorablement à sa demande de lui octroyer une garantie. Cette garantie sera mise en place sous réserve de l’autorisation de la Commission Européenne et du Parlement, qui sera saisi dans le cadre de la plus prochaine loi de finances », indique le communiqué de Bercy.Comme lors de l’octroi de garanties publiques à Dexia, le gouvernement a besoin de l’aval de Bruxelles dans le cadre de la procédure des aides d’État.

PLUS DE GARANTIE DU CONTRIBUABLE EN SUIVANT :

Le CIF tentait depuis plusieurs mois de s’adosser à une banque pour sortir de l’étau dans lequel l’avait placé la décision de l’agence de notation Moody’s de baisser de trois crans la note du CIF, le coupant de son accès au financement puisque le groupe ne gère pas de dépôts et se finance sur les marchés. ». L’établissement doit notamment faire face à des échéances de 1,75 milliard d’euros en octobre. Les pouvoirs publics soutiennent l’établissement centenaire afin d’éviter toute panique sur un gros émetteur français. Car si le CIF est un petit réseau bancaire avec ses 300 agences, plus de 30 milliards d’euros d’emprunts portent sa signature. Or,l’abaissement de la note par Moody’s donnait la faculté aux investisseurs de se faire rembourser certaines lignes obligataires. De ce fait, l’établissement, incapable de se refinancer depuis la première dégradation de sa note en février dernier, s’acheminait à grands pas vers la crise de liquidité…..en attendant celle de solvabilité…

« Conscients de ces fragilités, les pouvoirs publics ont encouragé les dirigeants du groupe CIF à rechercher un adossement depuis plusieurs années. Les dirigeants du CIF ont mis en place en juin 2012 un processus ouvert, afin de trouver un repreneur », rappelle Bercy. Mais « cette tentative n’a toutefois pas abouti », indique le ministère. La Banque postale a notamment examiné le dossier.

Pas d’indemnité pour le patron ?

« L’Etat a pris acte de la nomination de Bernard Sevez en qualité de nouveau PDG et de Patrick Amat en qualité de directeur général délégué ainsi que du départ de l’ancien dirigeant du CIF (Claude Sadoun, ndlr), en faisant valoir ses droits à la retraite », ajoute le communiqué. Bercy souligne que « ‘Etat s’attend à ce que l’ancien dirigeant du CIF renonce à toute indemnité ».

M. Sadoun, par ailleurs vice-président du mouvement HLM, était depuis de longs mois l’objet de nombreuses critiques pour sa gestion de la crise et pour la façon autocrate, muré dans le silence, dont il dirigeait l’établissement. Samedi soir M. Sadoun n’avait pas répondu à l’appel de l’AFP.

L’agence Moody’s avait mis mardi les pouvoirs publics au pied du mur, en abaissant de trois crans la note de la Caisse centrale du CIF. La note de la structure de refinancement du CIF tombait ainsi de « A1 » à « Baa1 » pour ce qui est de la dette long terme. Moody’s se disait persuadé que l’Etat soutiendrait le CIF. Dans le cas contraire, sa note aurait pu chuter de neuf crans supplémentaires, avait averti l’agence.

Le CIF est la propriété de 56 Sacicap (sociétés anonymes coopératives d’intérêt collectif pour l’accession à la propriété). Depuis 1991 les Sacicap peuvent détenir des filiales autorisées à intervenir dans le secteur privé.

Confronté à une crise similaire, le Crédit Foncier de France avait été nationalisé à la fin des années 90. Mais un tel schéma ne semble pas envisagé, à ce stade. Le groupe devrait plutôt être géré en extinction. Un scénario à la Dexia. Dexia devenu une bombe à retardement. La banque (au bilan de 400 milliards d’euros) ne survit que parce que la Belgique et la France garantissent ses emprunts. Une tente à oxygène de 90 milliards d’euros….  

source Afp sep12

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