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Les Clefs pour Comprendre du Mardi 23 Octobre 2012 : L’épargne, le capital, la dette, la taxation par Bruno Bertez

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Les Clefs pour Comprendre du Mardi 23 Octobre 2012 :  L’épargne, le capital, la dette, la taxation par Bruno Bertez

     Le débat sur la taxation de l’épargne a été totalement escamoté. Personne n’a relevé, analysé, critiqué, l’argument selon lequel il faudrait taxer les revenus de l’épargne au même niveau que les revenus du travail. En 1981, la question s’était posée et aussi bien le CNPF d’alors que les think tanks avaient démontré à quel point l’assimilation des revenus du capital à ceux du travail était une idiotie intellectuelle. Ce qui nous frappe dans la situation présente, c’est la complicité fausse-droite/gauche sociale-démocrate. Sarkozy a montré la voie. Les socialistes au pouvoir n’ont qu’à continuer.

  Assimiler les revenus du capital à ceux du travail afin de se donner argument pour taxer, sécréter des ressources, pour faire face à l’endettement de l’Etat, pouvoir continuer à creuser les déficits et donner satisfaction aux usuriers-banquiers est, non seulement une erreur intellectuelle, mais une injustice destructrice. Nous ne nous attarderons pas sur le côté injustice car sur ce plan-là, il faudrait se mobiliser et intervenir chaque jour.

L’épargne et son accumulation que l’on désigne sous le nom de capital ont une fonction économique identifiée, fondamentale et irremplaçable. Du moins irremplaçable jusqu’aux sinistres années du début 80, période au cours de laquelle la kleptocratie a pris le pouvoir, capté les gouvernements et mis en place les moyens de se passer de l’épargne et des épargnants.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Vous avez remarqué que la financiarisation n’est ni de droite, ni de gauche. Tous les gouvernements aiment la financiarisation et ont goûté leurs délices. Pourquoi? Parce que la financiarisation permet de créer des capitaux à partir de rien, de repousser les limites de la rareté des ressources. Bref, la financiarisation est sœur ou fille des démocraties démago. La financiarisation permet de creuser les déficits, d’entretenir et d’enfler les Etats-providence, de créer de l’argent à partir de rien. A partir de rien, ce qui permet aux apprentis-sorciers de la finance de s’enrichir à la faveur de la gestion de ces mystères.

La financiarisation, c’est la mise en place d’un système au profit des happy-few. La mise en place d’un système élitiste, dans lequel les gouvernements de tous bords se retrouvent dépendants et complices de ceux qui les financent. Dépendants au point d’être les bras séculiers des usuriers afin d’imposer le remboursement des dettes, complices au point de les aider à détruire la classe des épargnants, laquelle classe s’identifie sociologiquement à la classe moyenne.

Avez-vous remarqué que les intellectuels, conseillers des princes, au moment de la mise en place de la financiarisation ont tous été recyclés dans l’establishment bancaire, voire quelquefois dans le saint des saints le plus privé.

Le capital non klepto est du travail accumulé, épargné qui a déjà été taxé au moins une fois, souvent deux et quelquefois trois.

C’est par un abus de langage que l’on trace une analogie entre les revenus du travail et ceux du capital, économiquement, les deux sont de nature différente et surtout, leur fonction économique est différente.

En particulier les revenus dits du capital constituent l’incitation à l’épargne d’abord et à  l’investissement productif ensuite. Ceci dans un système bien fait, efficace, non pervers.

C’est l’intox idéologique des mal-pensants qui fabriquent cette équivalence entre les deux pour avoir des pseudos arguments pour spolier les gens avec l’accord des masses mystifiées. Les masses ne se rendent pas compte que c’est leur épargne, leur système de protection sociale et leurs retraites que l’on pille. Vous souvenez-vous de l’époque où, face au problème des retraites, on disait: constituez-vous une épargne volontaire, un capital?

D’ici 4 ans environ, on s’apercevra que la vraie rareté est l’épargne, la vraie épargne.

On s’apercevra que la rareté absolue, c’est le capital et on fera, comme nous l’avons vu faire, le contraire de ce que l’on fait maintenant. On défiscalisera l’épargne, on incitera à épargner, on supprimera toutes les taxations que l’on appellera alors par revirement idéologique des doubles taxations.

Nous avons connu ce temps de la rareté absolue de l’épargne et des débats sur les moyens d’inciter à épargner et à favoriser son emploi productif.

Mais les idiots qui gouvernent et ceux qui les conseillent n’ont aucune culture historique, aucune capacité théorique pour se projeter dans cet avenir. Et le peuple et les médias gobent.

La financiarisation a consisté à remplacer les capitaux issus de l’épargne par les capitaux issus de la dette et du crédit. Les capitaux issus de l’épargne des classes moyennes par les capitaux tombés du ciel fabriqués par les banques.

La financiarisation a touché ses limites et cela va s’accélérer avec les faux remèdes, lesquels aggravent inéluctablement  le mal.

Le fond de la financiarisation, c’est la fabrication de capital et de fonds propres par le crédit, les banques et la banque centrale. Le fonds de la financiarisation, c’est de fabriquer de la fausse épargne pour pouvoir se passer des épargnants.

Le fond de la financiarisation, c’est de retirer le pouvoir aux classes moyennes pour le donner aux banques et à leurs complices dépensiers, les gouvernements.

Nous avons participé aux travaux sur la financiarisation du temps de Bérégovoy et nous pouvons vous dire que c’était bien cela qui, politiquement était en cause, se passer des épargnants, repousser les limites imposées par les exigences de l’épargne et donner le pouvoir à des complices, en réalité tireurs de marionnettes. C’est à dire les banquiers.

Ces imbéciles n’ont pas compris la différence radicale qui existe entre les vrais fonds propres d’un système et les fonds propres bidons produits par le crédit.

On détruit le capital, l’épargne et on remplace par des souscriptions Ponzi, au bout de là , on trouve toujours la même chose, à savoir de la dette et du leverage.

Or, la dette ne se détruit pas quand les fonds ont été gaspillés, mal utilisés, au contraire, elle prospère. Elle enfle. Elle devient usure.

Le meilleur exemple de ce processus est la pseudo recapitalisation des banques espagnoles, on y trouve de tout sauf des fonds propres! C’est ce qui s’est passé au Japon, fausses recapitalisations où les uns souscrivaient à crédit aux augmentations de capital des autres et réciproquement, cela fait 30 ans que dure la crise japonaise!

Le capital est de nature radicalement différente de la dette. Le capital est biodégradable. Quand il ne gagne rien, il ne vaut rien, il se dévalorise: et c’est économiquement rééquilibrant.

La dette reste due, elle est fixe, elle s’accumule, au lieu d’être biodégradable, elle est auto croissante et plus cela va mal, plus la croissance de la dette est rapide car les taux montent et la progression de la dette accélère. Les déséquilibres au lieu de se réduire se capitalisent. C’est la raison pour laquelle, depuis le début de la crise, nous avons raison, nous utilisons une théorie de la dette et du capital totalement différente de celles des gouvernements et des banques.

Allez expliquer cela à un professionnel de la politique qui ne connait que les préaux d’école et la flagornerie.

Allez expliquer cela à ceux qui sont en train de commettre l’erreur de vouloir taxer les apporteurs de capital-risque comme des rentiers et de les taxer en conséquence.

Ce que l’on entend sur ce sujet ne passerait pas le cap de la première année de micro économie dans un pays asiatique soi-disant émergent.

Les banquiers qui tiennent non seulement les gouvernements par la barbichette de la dette,  mais aussi la soi-disant science économique, ils sont les plus gros employeurs de pseudo économistes, se gardent bien de relever ce que nous expliquons, ils sont complices intéressés.

Nous prenons date sur la future rareté du vrai capital, sur le revirement des politiques fiscales destructrices et sur la fin en cours de la financiarisation. Entretemps, l’épargne et le capital produisant un ordre social, c’est cet ordre social qui aura été détruit.

BRUNO BERTEZ LeMardi 23 Octobre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

EN COMPLEMENT :  Douce France-Fiscalité / tout ce que les députés ont voté !

(Boursier.com) — Avant le vote final à l’Assemblée nationale, les députés ont passé en revue la semaine dernière une grande partie du projet de loi de finances (PLF). Certains amendements étaient à ce titre particulièrement attendus… Boursier.com vous propose un panorama complet des principaux points votés à l’Assemblée.

ISF

Les oeuvres d’art constituaient le principal point de débat sur les questions liées à l’ISF… Finalement, l’Assemblée nationale a rejeté dans la nuit de jeudi à vendredi l’amendement visant à les inclure dans le champ de l’ISF (au-delà de 50.000 euros).

En revanche, l’amendement qui supprime la déduction de 300 euros par personne à charge a été voté.

Pour le reste, le nouveau barème (de 0,5% à 1,5%) a été approuvé par les députés ainsi que le plafonnement de l’imposition à 75% des revenus. Seule petite différence, le seuil d’assujettissement a été fixé à 1,3 million d’euros et non 1,31 million comme le suggérait le texte d’origine.

Impôt sur le revenu

Sans surprise, les députés ont approuvé le gel du barème de l’impôt sur le revenu (IR). Autrement dit, les seuils des tranches ne seront pas revalorisés de l’inflation. Les députés ont aussi voté la création d’une nouvelle tranche à 45% au-delà de 150.000 euros de revenus.

Des efforts seront également demandés sur les déductions pour frais professionnels. La déduction forfaitaire de 10% auquel chaque contribuable a droit sera plafonnée à 10.000 euros selon l’amendement adopté à l’Assemblée. Le plafond est aujourd’hui de 14.157 euros et un premier amendement proposait de le limiter à 12.000 euros.

Concernant la déduction des frais au réel. Le plus haut barème applicable sera celui des véhicules de 6 cv, selon une proposition du gouvernement adoptée par les députés. L’amendement présenté à l’origine prévoyait une limite à 7 cv.

PFL

La suppression du prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) a été actée par les députés. Terminée la taxation à 21% sur les dividendes et à 24% sur les intérêts ! Désormais, ils seront imposés au barème de l’impôt sur le revenu…

Pour les intérêts, les contribuables pourront toutefois conserver le bénéfice du PFL en dessous de certains revenus. Le projet de loi de finances envisageait un plafond de 2.000 euros par an tandis qu’un amendement souhaitait abaisser le niveau à 1.000 euros. Finalement, ce sera 2.000 euros, l’amendement ayant été retiré.

Par ailleurs, il y aura bien un abattement de 40% pour la taxation des dividendes, lesquels ne bénéficieront plus de l’abattement fixe de 1.525 ou 3.050 euros.

Plus-values sur les valeurs mobilières

Après de longs échanges, la copie revue par le gouvernement a été validée par les députés. L’article 6 modifié permettra ainsi aux entrepreneurs de continuer à bénéficier d’un taux à 19% sur leurs plus-values de cessions sous certaines conditions de détention. Les autres seront imposés au barème (et non plus à 19%) mais bénéficieront d’abattements progressifs…

Les plus-values de 2012 resteront en revanche taxées à un niveau forfaitaire, de 24%. (lire ici le détail de la mesure). Cliquez ici !

Fiscalité de l’immobilier

Au sein de l’article 10 (traitant des plus-values immobilières), un amendement prévoyait d’exclure les résidences secondaires de l’abattement exceptionnel de 20% sur les plus-values en 2013. Cet amendement a été rejeté lors du vote (Lire ici le détail des mesures votées sur les plus-values immobilières)

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