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Knight, le courtier qui a fait sauter Wall Street, attend d’être vendu

Knight, le courtier qui a fait sauter Wall Street, attend d’être vendu

 Getco et Virtu font figure de favoris. Ce rachat leur permettrait de dominer le trading à «haute fréquence»

Entamée de façon retentissante au cœur de l’été, la saga de Knight Capital voit son épilogue approcher. Depuis lundi, les institutions new-yorkaises ayant sauvé cette maison de courtage au cœur du fonctionnement de Wall Street, soupèsent les propositions de rachat qui leur permettraient de mettre un terme à ce soutien (Il faut se souvenir qu’après le 1er août, cette dernière avait été sauvée de la faillite grâce à une injection conjointe de capital venant de Blackstone, TD Ameritrade, Jefferies, Stifel & Nicolaus, General Altantic et Getco). Leur mobilisation avait été rendue nécessaire par le chaos dans lequel une partie du marché boursier new-yorkais avait été plongée le 1er août dernier, à la suite de ce qui avait été attribué par Knight à un «bug» informatique. Et sur lequel la SEC, le gendarme américain de la bourse, enquête toujours. Des dizaines de titres avaient vu leur cours s’envoler, ou plonger, sans d’autre raison que l’avalanche d’ordres irrationnels émis par les ordinateurs de Knight. L’épisode avait coûté plus de 450 millions de dollars à cette firme de 1500 employés.

Au début de la semaine, deux repreneurs tenaient la corde. Le premier, Getco, un autre courtier, mais de Chicago, avance entre 1,4 et 1,8 milliard de dollars. En août, en plein «bug» informatique, Getco avait assuré la continuité des services d’exécution des ordres aux clients de son concurrent. Getco figurait également aux côtés de six puissantes institutions ayant apporté d’urgence 400 millions de dollars à Knight, en échange des sept dixièmes de son capital.Getco a récemment dévoilé détenir 23,8% du capital de Knight Capital.  La firme de Chicago évalue désormais son investissement, d’où les rumeurs de fusion.

Virtu, courtier new-yorkais très orienté sur l’exécution à haute fréquence des ordres, est l’autre nom évoqué pour reprendre Knight. Bien plus petite, cette firme de 150 employés se lance dans cette aventure à 1,5 milliard grâce à l’appui financier de Credit Suisse, Barclays, Citigroup, ou des financiers de Silver Lake Partners.

Tout ça sent la consolidation dans le milieu du trading à haute fréquence. Mais dans le cas présent, aussi bien Knight, que Getco et Virtu, jouent dans la catégorie poids lourd du secteur. Un rachat par Getco ou Virtu donnerait naissance à l’un des plus gros intervenants spécialisé dans l’exécution électronique des transactions boursières aux Etats-Unis, dont le rôle de «teneur de marché» serait également crucial au fonctionnement de Wall Street. Une telle reprise offrirait également à ces deux firmes ayant développé des «stratégies» spéculatives à «haute fréquence», la possibilité de maîtriser toute la chaîne, jusqu’à l’exécution effective de leurs millions d’ordres. Ceci alors que, en parallèle, Knight sert une tout autre clientèle: les sites comme TD Ameritrade, sur lesquels boursicotent des millions de particuliers.

D’autres solutions de reprise alternatives étaient évoquées ces derniers jours. Cerberus, société d’investissement spécialisée dans les «coups» – un temps propriétaire du constructeur automobile Chrysler – serait ainsi sur les rangs, selon le Wall Street Journal . Le New York Post voit, de son côté, la firme de courtage fondée par Tom Joyce conserver son indépendance. Reste une autre possibilité: son dépeçage entre les grands acteurs de Wall Street. Le verdict est une question de jours.

Récemment, en parlant du levier maximum que peuvent prendre les acteurs des marché, J.Doyne Farmer soulignait que les traders à haute fréquence savent qu’ils ne doivent pas dépasser un niveau de levier (il est généralement entre 1,5 et 2 dollars emprunté pour un dollar détenu). Mais il a aussi admis que la taille des traders à haute fréquence l’inquiète.

D’à peine 10% au début des années 2000, on est passé aux Etats-Unis à 70% des volumes de transactions. Et des grands acteurs dominent ces transactions, à l’image de Getco et Virtu.

Par Pierre-Alexandre Sallier/Le Temps DEC12 et Jennifer Nille/Fair Trade Dec12 

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f7604202-3f13-11e2-8149-c7ad2e82db13/Knight_le_courtier_qui_a_fait_sauter_Wall_Street_attend_dêtre_vendu

http://blogs.lecho.be/fairtrade/2012/11/knight-capital-en-vue-d%C3%AAtre-rachet%C3%A9.html

EN BANDE SON :


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2 réponses »

  1. @ Bruno Berthez. En tant qu’ancien opérateur en bourse vous comprendrez le scandale. ça mériterait une véritable enquête.

    Illusion de liquidité volontairement mise ne place sur le CAC 40 futures :

    Euronext demande maintenant à ses membres THFde faire des fourchettes de 5 points (10 ticks) sur le CAC ce qui est énorme sur un contrat dont la fourchette est en permanence d’1 ou 2 ticks. Il s’agit ni plus ni moins de meubler le carnet et non d’apporter de la liquidité réelle. La meilleure preuve, ce programme ne comporte aucune incitation tarifaire : on ne demande pas de négocier mais de meubler….Hallucinant sur un des plus gros contrats dérivés au monde.

    Mise en place du programme :

    Cliquer pour accéder à infoflashp1116cac40pmmprogramme2.pdf

    Renouvellement du programme :

    Cliquer pour accéder à infoflashp1206cac40pmmprogramme.pdf

    Liste des apporteurs référencés :

    BNP Paribas Arbitrage SNC
    Credit Suisse Securities (Europe) Limited
    Getco Europe Limited
    IMC Trading BV
    Natixis SA Paris
    Societe Generale SA
    Spire Europe Limited
    Wolverine Trading UK Limited

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