A chaud!!!! du Mercredi 2 Janvier 2013: Accord sur le fiscal cliff, victoire politique de Obama, accord en trompe l’œil par Bruno Bertez
Un accord de dernière minute a donc été trouvé aux Etats Unis sur la question des hausses d’impôts et coupes de dépenses automatiques. L’an dernier Républicains et Démocrates n’avaient pu s’entendre sur la réduction du déficit budgétaire et le gadget trouvé avait été de repousser les échéances en prétendant que, faute d’accord, les mesures de « réduction automatique » du déficit seraient engagées « automatiquement » en 2013.
Personne ne voulant réellement, sauf la droite conservatrice, réduire les déficits, des réunions étaient en cours afin d’éviter la mise en œuvre des mesures automatiques. Le problème étant plus politique, que financier ou économique, puisque gauche démocrate et droite molle sont au fond d’accord pour continuer comme avant, c’est à dire permettre aux Etats Unis de continuer à vivre en s’endettant et en créant de la monnaie. Bref de continuer à vivre sur le dos du reste du monde.

Nous rappelons que la question de la réduction des déficits et du contrôle de la dette était dès le départ une question politique: Ce ne sont pas les marchés qui ont imposé, comme ils l’ont fait à l’Europe, de remettre de l’ordre dans les affaires budgétaires.
L’an dernier, persuadés de gagner les présidentielles, les Républicains ont repoussé un accord qui leur était très favorable, cette fois , Obama ayant les cartes en main, ils boivent la potion amère et acceptent une hausse des impôts sur les riches, comme on dit, sans contrepartie ou garantie de coupes dans les dépenses.
C’est la honte claire et nette.
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Détails de l’accord budgétaire américain Point par point, les principaux volets de l’accord obtenu il y a quarante-huit heures. Et leurs effets sur la dette des Etats-Unis et leur déficit public attendu cette année.
Délai de deux mois
Des coupes budgétaires activées de façon automatique, dès le 1er janvier. Ce volet des discussions entre parlementaires américains symbolisait à lui seul le bras de fer sur les réductions des dépenses publiques. Ces mesures de «séquestre» ont été désactivées de justesse. Et simplement pour deux mois.
Avantages de l’ère Bush
Autre volet très suivi de l’accord du 31 décembre: la possible suppression des avantages fiscaux datant de l’ère Bush. Ceux-ci ne seront pas remis en cause pour les ménages gagnant moins de 450 000 dollars par an. Tandis que ceux réservés aux familles les plus pauvres seront prolongés de cinq ans. D’autres avantages, destinés aux entreprises, sont maintenus un an de plus.
Plus-values plus taxées
La taxation des plus-values en capital augmente à 20% pour les ménages gagnant plus de 450 000 dollars annuels. A cela s’ajoute – pour tous les Américains gagnant plus de 250 000 dollars – une autre taxe de 3,8% pour financer le nouveau système d’assurance maladie, le «Obamacare». Au total, les plus riches céderont le quart de leurs gains à l’Etat, contre 15% l’an dernier.
Les héritiers à la caisse
L’impôt sur les successions – à partir de 5 millions de dollars de patrimoine hérité, du double pour un couple – passe de 35% à 40%.
Coût du travail en hausse
Les réductions de charges sociales sur les salaires ne sont pas reconduites: la taxation des salaires repasse de 4,2% à 6,2%.
Effet sur la dette de l’Etat
Les parlementaires n’ont en rien touché au plafond de la dette fédérale, qui vient d’être enfoncé. Résultat, le Département du Trésor bricole des mesures pour emprunter les 200 milliards de dollars nécessaires au fonctionnement de l’Etat ces deux prochains mois. La vente de «l’or de la Nation» a été écartée.
Effet sur le déficit public
Le Congressional Budget Office (CBO) estimait jusque-là que sans accord – c’est-à-dire si toutes les coupes automatiques avaient été activées – l’année 2013 se serait achevée sur un déficit limité à 641 milliards de dollars. Contre 1100 milliards pour 2012. Suite au sursis de deux mois qui vient d’être obtenu, le CBO devise désormais le déficit à 971 milliards pour cette année.
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PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :
- Le taux marginal d’imposition des ménages qui gagnent plus de 450 000 dollars est monté de 4,6 points à 39,6%; la taxe sur les dividendes est augmentée de 5 points à 20%; la taxe sur les gains en capital est elle aussi majorée, le tout s’appliquant aux ménages qui ont des revenus dépassant 450 000 dollars.
- La payroll tax est remontée à 6, 2%.
- Les mesures exceptionnelles en faveur des allocations chômage sont reconduites pour un an.
- L’Alternative minimum Tax se voit indexée sur l’inflation.
Nous disons que c’est une victoire politique pour Obama car il a fait avaler les couleuvres qu’il souhaitait aux Républicains, alors qu’il n’a rien lâché, à ce jour, sur les coupes dans les dépenses.
La question des coupes de 100 billions dans les dépenses est gelées pour deux mois, le temps de calmer les esprits? dit on.
Tout ceci est politique bien entendu. Ce qui est en jeu et en cause, c’est la gesticulation des uns et des autres, le posturing pour les prochaines élections de mid-term, et accessoirement le poste de Boehner, speaker qui est en cours de tentative de réélection.

Obama s’est monté très raisonnable, pas très socialiste, plutôt droite molle dans les négociations, il s’est recentré. Les Républicains ont montré la profondeur du mal dont ils sont atteints: la division.
La droite conservatrice veut faire reculer l’emprise de l’état et donc baisser ses recettes et ses dépenses, quitte à ne pas être au gouvernement, ne pas être élue.

La fausse droite veut aller à la soupe, elle sait que le monde politique et les citoyens adorent la dette et la dépense, donc elle a négocié avec peu de conviction.
La droite démo-chrétienne qui est influente au sein du parti républicain pousse en faveur des dépenses sociales et ce même état-providence que la vraie droite combat.
En fait les Etats Unis donnent la caricature du dysfonctionnement du bipartisme, même si à ce jour, les Indépendants ne réussissent pas à briser les monopoles en place.
Certains évoquent de plus en plus clairement les possibilités de scission et recomposition politique.
Au plan réel, rien n’est résolu, mais comme nous l’avons dit, tout cela est du spectacle, les Etats -Unis n’ont pas le couteau sur la gorge, les marchés adorent leurs déficits, et ils en réclament puisqu’ils s’en engraissent sur le dos des peuples.

Les marchés et les banques ont besoin de ces déficits et des gonflements de bilan des banques centrales qui permettent de les financer, c’est ce qui les maintient en vie.
La droite conservatrice américaine n’a pas dit son dernier mot car Obama a échoué dans sa volonté de lier un accord sur le cliff à une reconduction automatique des augmentations des plafonds de la dette. Comme le plafond est déjà dépassé et comme Obama doit se soumettre à la procédure d’augmentation de ce plafond, le spectacle va pouvoir continuer, avec la possibilité pour chacun de faire la preuve de son irresponsabilité et de son incurie.
BRUNO BERTEZ Le Mercredi 2 Janvier 2013
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