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Humeur de Loup du Lundi 7 janvier 2013: La catastrophe du mieux par Bruno Bertez

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Humeur de Loup  du Lundi 7 janvier 2013:  La catastrophe du mieux par Bruno Bertez 

Nous avons développé  l’idée dans notre dernier Edito que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes klepto tant que les choses continuaient d’aller mal. Ce n’est pas un paradoxe. 

Ernest Hemingway “kicking the can down the road.”

   Tant qu’il n’y a pas de reprise économique, pas de tension sur les capacités de production , tant que le slack reste élevé, les taux restent bas , en liaison avec l’inflation et les salaires. 

Toutes les lois économiques conduisent à penser que quand les capacités de production disponibles se réduisent, quand le slack diminue, alors les anticipations inflationnistes se mettent en branle. Les salaires aussi en vertu de la loi d’OKUN. Les taux de marchés montent.

Pour éviter d’alimenter l’inflation la Banque Centrale est obligée de suivre et de remonter ses taux: 

-Une hausse des taux de 1% entraine une hausse de 550 billions, un renchérissement de la facture financière pour les agents endettés pour un stock de dettes de 55 trillions dont 16 officiels pour le gouvernement US.  

-Il n’y a pas encore de simulation pour l’ensemble de la dette américaine. En revanche il y en a pour  celle du gouvernement. 

Le taux d’intérêt moyen historique est compris entre 4 et 5%. Un simple retour aux normes met, par le jeu de la capitalisation et sur la base d’hypothèses normales, voire normalisées,  la dette du gouvernement à 40 trillions. Un simple taux à 2%, vraiment exceptionnellement bas porte la dette à 31,4 trillions. 

Sur la base des hypothèses raisonnables de croissance du PIB, le taux de 5% met la dette à 217% du PIB ; pour un taux de 2% , on arrive à un ratio de 169% du PIB. 

Vous comprenez mieux avec ces chiffres, indicatifs, bien sur ce que nous voulons dire,  nous sommes dans le meilleur des mondes -eh oui- et les problèmes ne sont pas derrière, mais devant nous. 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Vous comprenez aussi pourquoi nous, comme d’autres, pensons que la restructuration des dettes, le moratoire partiel , la conversion forcée , les rééchelonnements sont obligatoires. 

Ce qui s’est passé pour la Grèce avec les abandons de  créances, les haircuts, les euthanasies des dettes, les monétisations, sont la préfiguration de ce qui va se passer quand les conditions politiques et sociales le permettront. 

CE QU’IL FAUT CRAINDRE C’EST QUE LA QUESTION DE L’EXIT SE POSE… 

Digression pas tout a fait digressive. Les banques ont des bilans inventoriés au mark to fantasy , elles sont insolvables sur la base des pratiques comptables anciennes et nous soutenons d’ailleurs que le seul « progrès » dans le traitement de la crise a été l’autorisation donnée aux banques de présenter des faux bilans. 

A LIRE:  http://www.conseiller.ca/nouvelles/les-banques-americaines-camouflent-encore-des-risques-39256

Un nouveau progrès considérable vient accompli en cachette. Il s’agit du report des 4 ans de la mise aux normes des ratios de sécurité fixés par le Comité de Bale. Prenant acte de la situation, les autorités ont accepté le report de l’application des normes, déjà très laxistes et insuffisantes de 4 ans. On joue le tout pour le tout dans la fuite en avant.

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Le Comité de Bâle, qui définit les règles applicables aux banques dans le cadre de la réforme du secteur dite Bâle III a décidé dimanche d’étaler sur quatre ans la mise en application de son nouveau ratio de liquidité à court terme. Ce ratio, qui devait initialement entrer en vigueur début 2015, devra être appliqué par les banques à compter de début 2019. Il « sera présenté comme prévu le 1er Janvier 2015, mais l’exigence minimale débutera à 60%, en hausse par tranches annuelles égales de 10 points de pourcentage pour atteindre 100% au 1er Janvier 2019 », détaille le Comité de Bâle dans un communiqué.

Le Comité, chargé de coordonner la régulation internationale du secteur bancaire, a dans le même temps élargi la gamme des actifs éligibles aux réserves de liquidités des établissements de crédit. La base des actifs qui pourront entrer en compte inclut désormais des obligations, des actions et certains types d’emprunts hypothécaires. Dans sa mouture initiale, le projet s’appuyait sur des actifs beaucoup plus stricts, tels que les liquidités ou les emprunts d’Etat. Dans sa mouture initiale, le projet s’appuyait sur des actifs beaucoup plus stricts, tels que les liquidités ou les emprunts d’Etat. Une banque comme BNP Paribas va pouvoir intégrer dans le calcul… une partie des stocks [de titres] accumulés par les activités de trading de ses salles de marché…

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Nous vous signalons que la Suisse qui considère que ces normes sont très insuffisantes, a imposé , de son coté des normes bien plus rigoureuses. 

Les cours de Bourse des banques montent et tirent les marchés car il est évident que ceci est très positif (!). attendez vous à ce que le secteur refasse le coup de 2009/2010 et en profite pour tenter des augmentations de capital, forme de transfert de l’argent des particuliers et de leurs organismes de retraites vers le secteur. 

BRUNO BERTEZ LeLundi 7 Janvier 2013

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EN LIEN : L’Edito du Jeudi 3 Janvier 2012: La monnaie, chaine invisible de votre servitude Par Bruno Bertez

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