Libor: Deutsche Bank joue peu la transparence
L’organisme de contrôle allemand remettra son rapport fin mars. Ce rapport ne sera pas publié sans autorisation de la banque, pour l’instant peu décidée à le rendre public
Deutsche Bank se trouve depuis quelques jours au centre de nouveaux soupçons sur son implication dans l’affaire du Libor. Selon le Wall Street Journal, la première banque allemande aurait gagné près de 500 millions d’euros (613 millions de francs) en pariant sur l’évolution du taux d’intérêt interbancaire londonien (qui sert de référence pour des milliards d’euros de prêts), qu’elle aurait par la même occasion manipulé.

Le quotidien américain se base sur la foi de documents remis aux enquêteurs par un ancien employé de la banque. Deutsche Bank rejette catégoriquement l’accusation. En Allemagne, la stratégie de défense de la banque irrite d’autant plus que l’institut de Francfort semble peu décidé à jouer la transparence. La BaFin, l’autorité de contrôle allemande, mène en ce moment même une enquête à ce sujet. Les conclusions de cette enquête sont prévues pour fin mars. Mais il est peu probable que l’opinion sera informée. La BaFin ne peut publier les résultats de ses enquêtes sans l’aval de la banque concernée.
Humiliation
«Le public a le droit d’être informé», estime le député vert Gerhard Schick, membre de la commission des finances du Bundestag. «Deutsche Bank doit autoriser la BaFin à publier son rapport.»
La commission des finances du Bundestag avait déjà essuyé une humiliation sur le dossier: les députés avaient invité fin novembre le coprésident de Deutsche Bank, l’Indien Anshu Jain, à s’expliquer. Celui-ci dirigeait l’activité banque d’investissement de Deutsche Bank au moment des faits (le Libor aurait été manipulé par un certain nombre d’instituts d’envergure internationale entre 2005 et 2009, sur un volume de transaction de 500 000 milliards d’euros selon les autorités britanniques et américaines). Mais le successeur de Josef Ackermann avait envoyé à sa place un autre membre du directoire, Stephan Leithner, chargé des questions juridiques. «On ne peut pas se jouer du parlement comme cela», s’emporte Gerhard Schick, exaspéré.
En attendant, la banque pourrait toutefois jouer profil bas, en abaissant jusqu’à 20% le montant des primes versées au secteur de la banque d’investissement, apprenait-on hier de sources internes anonymes. Le volume des bonus versés en 2011 avait été réduit de 17% par rapport à 2010.
Par Nathalie Versieux berlin /Le Temps Janv13
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