Changes et Devises

Ces dix jours de baisse du franc rapporteraient 8 milliards à la BNS

Ces dix jours de baisse du franc rapporteraient 8 milliards à la BNS

L’institution a annoncé jeudi un profit annuel de 6 milliards de francs

Comme en 2011, la Banque nationale suisse (BNS) affiche des plus-values sur l’année écoulée grâce aux gains de changes et à l’appréciation de l’or. Jeudi matin, l’institution monétaire a indiqué «s’attendre à un bénéfice de 6 milliards de francs» pour l’exercice 2012. «Les positions en monnaies étrangères» y ont contribué à hauteur de quelque 4,7 milliards de francs. La hausse du prix de l’or a également profité à la banque centrale.

La BNS a précisé qu’un montant de 3,6 milliards «sera prélevé sur le bénéfice et attribué à la provision pour réserves monétaires». A l’inverse, 1milliard de francs sera versé à la Confédération et aux cantons. Le rapport détaillé de la BNS sera publié le 7 mars prochain.

Au cours de l’année 2011, la valeur des réserves de devises de la banque centrale s’était également accrue, lui permettant d’afficher une plus-value de 13 milliards et de rompre avec les chiffres rouges affichés un an plus tôt. «Les pertes ont dû être importantes au quatrième trimestre 2012 – en raison de la faiblesse du dollar – mais d’un autre côté, on termine avec 6 milliards en plus sur l’ensemble de l’année… Plus que tout autre chose, ce chiffre montre surtout l’extrême fluctuation du compte de pertes et profits de l’institution», réagit Thomas Stucki, responsable des investissements chez Hyposwiss Private Bank. La BNS comptabilise, en effet, au jour le jour la valeur de son énorme «stock» de quelque 440 milliards de francs en devises étrangères, en fonction des taux de change.

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8 milliards en janvier

Le récent renforcement de la monnaie unique face au franc – elle valait 1,24 franc hier matin contre 1,21 franc il y a dix jours – a laissé penser que les interventions de la BNS sur le marché des changes tendent à se raréfier. Ancien responsable des devises au sein de la banque centrale, Thomas Stucki ne croit cependant pas que la Banque nationale ait vendu en masse ses euros accumulés.

«Le mouvement de change observé est précisément celui visé, et il n’y a donc aucune raison de l’interrompre; or, vendre signifierait donner un signal baissier au marché», poursuit le cadre d’Hyposwiss. Calculette en main, Geoffrey Kendrick, spécialiste des devises au sein de la maison de courtage Nomura, à Londres, estime que ce mouvement observé depuis dix jours fait ressortir une plus-value latente de 8 milliards de francs pour la BNS. «Prendre ses profits est secondaire pour une banque centrale, sans compter que si elle vend maintenant, le marché pourrait fort bien la suivre», confirme Geoffrey Kendrick.

Faiblesse temporaire

La récente dépréciation du franc reste toute relative. Même à ce niveau, les stratèges en devises de la banque Sarasin estiment, en se basant sur le niveau des primes de risque sur les marchés financiers, que, en réalité, «l’euro devrait valoir 1,10 franc si la BNS n’intervenait pas» pour affaiblir sa devise.

Ce d’autant plus que cette récente évolution du change est surtout liée, selon Thomas Stucki, au fait que «la masse des investisseurs qui a fait le pari de la baisse de l’euro a dû revenir sur ses positions en fin d’année». Cette dissociation du taux plancher de 1,20 franc reste temporaire à ses yeux. Comme à ceux de ses confrères de Nomura et de Sarasin.

Par Pierre-Alexandre Sallier/Le Temps Janv13 

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/468387ec-60d7-11e2-874d-e9d7afa0f4ab%7C1


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1 réponse »

  1. Et c’est une excellente chose.
    Hors de question que l’Euro fasse couler la Suisse, venue à son secours.
    En revanche, les taux secondaires des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la France se sont redressés depuis le 1er janvier (à cause du fiscal cliff?), et à euro-chf constant, les plus-values peuvent vite s’amoindrir , à moins que la BNS ait déjà commencé à dégraisser une partie de ses actifs obligataires.
    En tout cas, beaucoup y gagnent dans ce répit.
    Merci pour l’info :).

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