Hommage à Alain Fabarez, patron du journal Agefi Suisse Par Bruno Bertez
Alain Fabarez nous quitte ; victime d’un malaise cardiaque mercredi soir à son domicile de Lausanne, il n’a pu être ranimé. Depuis une dizaine de jours, il ne se sentait pas bien, il avait d’ailleurs consulté son médecin.
Alain Fabarez était français d’origine, mais son pays était la Suisse, où il était totalement inséré. Il venait de perdre son père. Il laisse très peu de famille derrière lui. En revanche, dans ses derniers instants, il a été entouré par des proches, qu’en son nom, nous remercions.
Alain était notre ami. Nous étions du même âge, nous étions compagnons de route. Pendant de longues années, nous nous sommes consacrés à l’information, faisant de l’Agefi, petite publication confidentielle, partiellement élaborée en France, un vrai quotidien suisse avec une équipe de journalistes de qualité. Certains sont d’ailleurs encore actuellement au sein du journal.
L’information et la chose publique étaient les seules passions d’Alain Fabarez, il s’y dévouait entièrement. Nous évoquions très souvent son parcours ; un jour, il avait quitté la France où il était journaliste, quasi débutant, pour une mission auprès de l’Agefi en Suisse. Ce détachement devait devenir définitif, il n’est jamais rentré en France. Il n’a pas gravi tous les échelons du journal, c’est lui qui, à la fois, a créé le journal et les échelons. Même à l’époque où l’Agefi avait des liens financiers avec la France, Alain Fabarez était le vrai patron, seul responsable, seul animateur. Nous avions coutume d’en rire, nous travaillions ensemble, moi dirigeant du groupe français, mais c’est lui qui faisait tout. Conséquence de ce parcours, après avoir fait de l’Agefi un journal à part entière, il en était devenu propriétaire. Nous sommes restés à ses côtés à titre d’ami et de conseiller. La consécration de la réussite d’Alain Fabarez est intervenue lorsque nous avons pu introduire l’Agefi sur le marché financier. Coté en Bourse, le journal a reçu en quelque sorte sa consécration. Alain Fabarez a ainsi pu être reconnu par le milieu même qui constituait à la fois la matière et le lectorat du journal.
L’intérêt, la curiosité et l’implication d’Alain Fabarez dépassaient largement la chose financière. Il avait compris que la finance n’était pas un domaine autonome et qu’elle dépassait même largement ce que l’on appelle le monde des affaires. La finance fait partie et est l’expression de la vie économique, sociale et politique. Et c’est pour cela qu’à la tête de l’Agefi, il avait considérablement élargi le champ d’information et les rubriques qu’il offrait aux lecteurs. Il avait étoffé les équipes de l’Agefi en conséquence.
Alain Fabarez était soucieux d’assurer la pérennité du journal qu’il avait développé et, en même temps, conscient de l’assise et de la sécurité financière plus grande qu’il convenait de lui assurer. C’est la raison pour laquelle, quelques années après l’introduction en Bourse, il avait décidé de l’intégrer dans un ensemble plus vaste. Ce choix a permis le maintien de l’indépendance et de la qualité du journal.
Alain Fabarez vient de disparaître, il nous manque déjà.
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Catégories :Agefi Suisse, Suisse













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